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29 novembre 2020

Le grand flou (Exmed)


   C’est celui qui semble transpirer de ce que vivent et affrontent les habitants de notre planète. Attention aux terribles simplificateurs ( Watzlawik) qui fascinent les égarés en perdition. Céder au fatalisme ou à l’indifférence est une attitude. 
 
  Si ce n’est pas la votre, il n’est pas interdit de lire la LEM 1199 dont le titre est « Yauraihukas et autres lauraitfalukons » .

François-Marie Michaut
30 novembre - 1 décembre 2029

Yauraihukas et autres lauraitfalukons (LEM 1199)


          Du temps passé des préconfinements et des empêcheurs de trinquer en groupe pour notre santé, la vox populi avait tous les bars comme tribune ouverte. Propos de café du commerce persiflaient nos esprits se jugeant supérieurs. Distanciation - quel vilain mot - imposée, nos groupes usuels d’expression se sont tus. Les militaires, à la suite d’une opération (non chirurgicale), nous ont appris à confronter ce qui s’est vraiment passé par rapport aux objectifs fixés par le commandement. Le debriefing , pour parler globish, nous est familier, même en tout petit comité.

   La tentation bien humaine de s’ériger en arbitre du comportement des autres est peut-être stimulée par le défilé constant de gens qualifiés d’experts par les médias qui nous inondent les neurones. Et nous voilà chacun en demeure de devenir contre-expert autoproclamé. Un loisir comme un autre, en ces temps étranges de vacuité obligatoire. Figurez-vous, chers descendants si vous lisez un jour ce texte, qu’il nous faut nous rédiger une auto-autorisation de sortie dûment motivée, datée à l’heure même,  à produire aux forces de l’ordre sous peine de payer une amende. Avec, en prime l’obligation de signer - au stylo-  sur l’honneur, comme si la notion d’honneur pouvait encore avoir le moindre sens en 2020 pour toute la population de France.

  Le devenir du grand bazar qu’a déclenché le minuscule virus animal demeurant indéterminable, n’en déplaise aux adorateurs de l’Intelligence Artificielle et autres modélisations théoriques, nous voici contraints à devenir les sages de ce qui s’est passé. On se console comme on peut avec ce qu’on a, n’est-ce pas ? Les conseils sur ce qu’il aurait convenu de faire, de ne pas faire, de faire plus, de faire moins, de faire autrement courent dans les chaumières confinées et autres enceintes laborieuses autorisées ou... clandestines.

   Au moins, comme on le faisait jadis avec les supporters de son club de foot les soirs de match, on peut se le refaire dans sa tête, ce monde qui soudain tourne si mal. Et tant mieux, tout vaut mieux que le vide laissant toute la place à l’angoisse d’un avenir que personne ne s’engage à prévoir. 
Ce sera amusant d’observer a posteriori les manoeuvres de manipulation des opinions de tous ces grands prophètes des événements passés. Soyons sans crainte, ils ne peuvent en aucune façon porter ombrage à ceux qui sont porteurs des outils intellectuels, encore imperceptibles par nos élites, qui ne peuvent pas manquer de surgir du cerveau d’Homo sapiens qui est parvenu à adapter le  fragile mammifère que nous étions au départ à toutes les parties du globe terrestre. Il n’y a encore, même si le risque demeure menaçant (1), aucune raison objective que notre espèce change son logiciel existentiel dont nous ignorons depuis longtemps une partie essentielle.
    Si on veut tenter (2) de gratter jusqu’à l’os la trajectoire de Sapiens depuis  la préhistoire, les documents abondent, les sciences depuis des  siècles, ne cessent d’en détailler tous les rouages observables. Nous avons une vision de plus en plus précise du comment les choses se sont faites. Mais il nous manque toujours l’élément essentiel, l’élément moteur : le pourquoi de ce que nous savons être. Oui, le pourquoi du comment. L’avons-nous jamais su ou avons nous choisi, pour de multiples raisons, de laisser en jachère quelques possibilités de notre cerveau d’homme ?
 Permettez moi en guise de tableau final - quelque peu autodérisoire - de convoquer le père de Tintin avec son prophète aveugle de «L’étoile mystérieuse», une clochette à la main, annonçant la fin du monde imminente dans les rues de New York.

                                            
                                         François-Marie Michaut 

______________________

Notes :

(1) Le péril des armes nucléaires demeure, et les atteintes humaines au fonctionnement de la Terre frisent le seuil d’irréversibilité à court terme pour la biosphère.



(2) Personne ne l’interdit, sauf notre paralysante capacité d’auto-censure. Ce que le physicien de l’information Philippe Guillemant nomme « le parc de la pensée» dans La route du temps. Pour en savoir plus.


Os court :

« La plus grande des solitudes, c’est de se trouver en face d’une personne qui ne pense pas la même chose que vous.»
Sacha Guitry 


 Lettre d'Expression médicale
 
LEM n° 1199   30 novembre 2020


26 novembre 2020

Dégats collatéraux des temps covidiens (Exmed)

 
   Le temps des comptes des dégâts sur la santé des hommes entrainés par les dispositifs de défense collective contre le SRAS2-Cov a commencé à s’ouvrir. Trop tôt pour en tirer des conclusions solides, mais suffisant pour se poser une question aussi embarrassante que nécessaire pour dessiner le futur de nos façons de nous soigner.

   Qu’est-ce qui se sera révélé le plus nuisible à notre état de santé, sa dimension psychique incluse, bien entendu : le virus Corona lui-même ou les décisions que nous avons prises pour le combattre ? La vieille histoire de la balance avantages inconvénients qui a toujours guidé les esprits médicaux les plus pointus.


François-Marie Michaut

27-29 novembre 2020

24 novembre 2020

Sans râleurs, pas d'avenir (Exmed)


    La presse étrangère nous fait souvent ce reproche : en France, vous ne cessez pas de râler pour tout et n’importe quoi me fait remarquer une correspondante attentive. L’effondrement de notre civilisation mondialisée devant affronter un événement infectieux encore inconnu devrait nous inciter à marcher tous d’un même pas pour construire notre avenir. Petit problème : aucun système général acceptable par une majorité d’humains n’émerge de notre confusion générale.
    

    Paradoxalement, cette réalité donne un atout unique à notre France. Notre histoire n’a jamais cessé de se construire à coups d’affrontements, de querelles, de bruit et de fureur, parfois même de sang. Nos désaccords, le fait que nous sachions les exposer sans vergogne, et peu importe le domaine qu’ils concernent, sont notre source fondamentale d’énergie.
Sa majesté la Science, rudement contestée en ce moment, ne sait pas cheminer autrement que par les frictions entre ses indispensables contradicteurs.

François-Marie Michaut

   25-26 novembre 2020

22 novembre 2020

Silence, on tourne (Exmed)

      Contribution plastique à une apologie d’autres formes d’expression pour nos temps incertains. Une belle occasion de se taire un peu pour cesser, au moins un instant, de se prendre la tête.
     Voici donc, en guise de LEM 1198 :  Nature morte à la covid, de Jacques Grieu.

 François-Marie Michaut
   23-24 novembre 2020

Nature morte à la covid (LEM 1198)


   Nature morte à la covid
                           Jacques Grieu


  Pour montrer que ma boîte de cachets à la chloroquine n'est pas encore entamée...


                                                             (Tableau Jacques Grieu)

La boîte en est témoin, qui est restée fermée ;
Celle de chloroquine, jamais je n'ai usé.
Mais pour la protection gel hydroalcoolique
Je vide les flacons d'un geste automatique...
Alors où est le masque ? allez vous demander :
Pas besoin de chercher car je l'ai sur le nez...

JG

     Os court :

«  Mon but est de capturer ce qui se cache sous la surface. Il y a une histoire derrière chaque visage, chaque paysage, chaque nature morte. »
Hilary Duff 
  
     
 Lettre d'Expression médicale
 
LEM n° 1198   23 novembre 2020

19 novembre 2020

Le savoir être malade (Exmed)


   Guy Simonnet, neurobiologiste, tire le signal d’alarme : « L’être humain n’accepte plus d’être malade » ( Le Monde du 19 novembre 2020). Un rappel indispensable à tous les adeptes de la chimérique tolérance-zéro-maladie : « le vivant est avant tout incertitude».
  Tenter d’éliminer tout défaut de certitude n’est-il pas alors oeuvrer à notre propre deshumanisation ?

   Un soignant digne de la confiance dont il est , dit-on, largement crédité, n’a-t-il pas une mission paradoxale ? Aider tout malade, aigu ou chronique, à savoir vivre le mieux possible  sa vie jusqu’à la mort avec la pathologie qui le frappe ? L’un des acteurs les mieux placés pour le faire ont été, sont, et seront les médecins généralistes. Les négliger est ne rien comprendre à la réalité.


François-Marie Michaut
20-22 novembre 2020

17 novembre 2020

Avec cinq ans d'avance (Exmed)


Voici ce qu’a écrit en 2015 dans le roman Pandemia  Franck Thilliez,  ingénieur informaticien de formation  :

  L’incertitude est notre pire ennemi en termes de microbes. On peut prédire la trajectoire d'un astéroïde, la durée d'une éclipse solaire, or une pandémie est imprévisible. Et  complètement invisible. Elle n'abîme pas les infrastructures, les constructions, contrairement à une guerre. Elle ne s'attaque qu'à ce qui vit.

Le grand mot est lancé, nous l’éprouvons sévèrement : l’incertitude.

François-Marie Michaut
18-19 novembre

15 novembre 2020

Au diapason ? (Exmed)


   Tant de fractures, de divisions, d’oppositions se font jour, comme si nous étions incapables d’accorder nos violons sur le même la. Un son de 440 hertz, rien de moins subjectif. Il faut bien se rendre à l’évidence, nos cerveaux humains sont rebelles au bel ordonnancement d’un orchestre symphonique.

   Jacques Grieu nous entraine avec entrain et liberté sur le thème ACCORDAGES ACCORDAILLES ? avec la LEM 1197. Une bouffée d’air frais bien venue en ces temps lourds de ressentiment ! Ce poison dénoncé par Cynthia Fleury, psychanalyste et philosophe.


François-Marie Michaut
16-17 novembre 2020

ACCORDAGES/ ACCORDAILLES ?
 (LEM 1197)

                                                      
L’accord : un moindre mal quand on parle justice ?
Procès et avocats conduisent au supplice.
La dispute à l’air libre est bien meilleure option,
Que la résignation ou l’accord en prison.

On accorde à autrui rarement du génie,
Sauf si l’on est battu par ce même ennemi.
Succomber sous les coups d’un rival de talent,
Permet de s’accorder un échec glorifiant.
 
Accord commun, hélas, n’est pas commun accord !
En politique c’est souvent un… désaccord.
Même l’accord du verbe avec son vrai sujet ,
Est parfois difficile et sans accord bien fait.

Le cavalier nous vante un accord cheval-homme
Qui serait idéal et un modèle, en somme.
Mais cet accord parfait, jamais je ne le vois :
Sauf quand je suis assis sur un… cheval de bois !

Silence d’auditoire est-il signe d’accord ?
C’est que pas un n’écoute ? Ou tout le monde dort ?
Être d’accord sur tout, pour deux hommes parlant,
C’est qu’un seul des deux pense et que l’autre est absent.

Deux femmes, au grand jamais, ne peuvent être d’accord :
C’est là un théorème, une règle, ou un sort :
Sauf si (c’est l’exception qui confirme l’effet),
C’est sur le dos d’autrui que cet accord se fait.

De ceux qui sont toujours d’accord avec vous-même,
On n’apprend pas grand-chose, où que soit le problème.
Ce qui fait consensus n’est jamais productif ;
L’accord universel est souvent réductif.

D’accord sur le principe est courante expression
Qui signifie en vrai : aucune exécution.
Comment mettre d’accord la thèse et l’antithèse ?
Et si, la solution, c’était une… synthèse ?

La quête du bonheur dans la douleur s’explore :
Quand actes et discours vivent en plein accord…
Le plus beau des accords, réussite suprême,
C’est de se mettre enfin d’accord avec soi-même.

                     Jacques Grieu
                      
Os court :

« Il avait échoué à son permis de conduire. Le permis d’inhumer lui a été accordé au premier coup de volant »
 
Yvan Audouard 

 Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1197   16 novembre 2020

12 novembre 2020

Alors, si c’est sanitaire... (Exmed)


  Combien de publicités vantent leurs produits avec le label de sérieux canon : dispositif médical ? Il faut croire que c’est aussi vendeur que vide de sens pour un médecin.


     Et voici que surgit un nouveau concept dans les milieux syndicaux de la fonction publique enseignante : la grève sanitaire. Cesser son activité professionnelle pour favoriser l’état de santé de la population. N’est-ce pas exactement ce que nos gouvernants attendent de la prescription du confinement, la séquestration osait dire le professeur hygiéniste parisien Adrien  Proust  mort en 1903 ?
«Mirage de la santé» titrait déjà le pionnier René Dubos en 1961.


François-Marie Michaut
13-15 novembre 2020

10 novembre 2020

Le tromperons-nous ?

  
Qui ça ? Le virus Corona19. Comment ça ? En nous inoculant une copie transitoire d’un fragment d’ADN correspondant au gène bloquant l’intrusion cellulaire de l’indésirable.
 Son nom ? ARN messager. Sa fonction ? De l’information pure. Ses découvreurs ? Les français Jacques Monod et François Jacob à qui cela valut le prix Nobel en 1965.
   Le résultat médical ? Encore inconnu. Les retombées économiques ? Un des plus gros marchés industriels que l’humanité ait jamais connu.

   
Quand passerons-nous des points d’interrogation aux points d’exclamation ? Pas tout de suite, esprits échauffés craignant d’être échaudés que nous sommes !
François-Marie Michaut
11-12 novembre 2020

08 novembre 2020

La grande Illusion perdue (LEM 1196)

                                                
   La LEM 1171 Mal pansés parce que mal pensés publiée ici le 18 mai 2020 ( lien  )  a proposé une définition de l’ère covidienne que nous vivons. Obsédés par les conséquences  dans le domaine qui touche au plus près notre domaine de connaissance, la sidération insidieuse que nous vivons ne nous aide pas à mesurer l’importance sans précédent des temps que nous vivons.Véritable cassure civilisationnelle planétaire, l’expérience qui nous est imposée dépasse largement les limites d’une grande crise sanitaire, économique, psychologique et sociale.
Nous sommes en deuil, nous le ressentons intimement, même si nous avons du mal à formuler avec clarté ce ressenti émotionnel. Quelque chose serait donc agonisant, au delà de ces malades dont on publie, avec le seul souci du sensationnel ou de la manipulation des esprits, le décompte macabre chiffré chaque jour ? Notre tonitruant édifice culturel occidental s’effondre (1).

   Quelle peut bien être la poutre maitresse de notre vision occidentale de la réalité ? Celle proposée par les religions devient de moins en moins perceptible, laminée par le rouleau compresseur de ce dont nous avons fait la Science. Avec une majuscule pour bien marquer sa domination écrasante de super-religion sur nos esprits. La puissance de toutes les techniques qui ne cessent d’en naitre nous submerge d’un bout à l’autre de la planète.

  Tout semblait aller bien (2) jusqu’au printemps de 2020. Juste une maladie infectieuse inhabituelle bien loin de chez nous. Notre grande Science nous laissant miroiter sa puissance sans limite ne pouvait qu’en faire une bouchée, de ce petit virus animal venant d’Asie.
 Souvenons-nous de la déclaration du premier ministre Edouard Philippe expliquant la stratégie du gouvernement : « Je n’ai qu’une boussole, c’est la science». Mais là, quels que soient les comités, les experts, les donneurs de leçon professionnels ou autoproclamés, nous voilà déboussolés. Les messages sont multiples, parfois contradictoires, et incapables de répondre immédiatement à nos exigences. Les exigences du principe de précaution et la recherche du mythique risque zéro.

  Le résultat est déjà perceptible à travers les outrances des réseaux dits sociaux. Nous perdons tout simplement notre confiance d’enfants gâtés en la toute puissance des outils fournis par les sciences et les techniques pour régler au mieux nos destins humains. Quand le langage religieux avait encore largement pignon sur rue, on parlait de perte de la foi. Oui, elle est bien là, la grande Illusion - avec une majuscule- perdue qui était la colonne vertébrale de  la perception de la réalité accessible à notre modernité. Il est évident qu’aucun retour en arrière n’est plus possible. Un temps encore inconnu s’ouvre devant nous. Nous n’en avons pas les clés, elles sont à forger.  Que cela met donc dans une position difficile et douloureuse toutes les élites qui ont comme fonction de nous diriger collectivement au mieux ! Sans perdre une once de notre droit individuel de tout mettre en question (3) cela mérite d’être respecté.
  L’incertitude fait peur, certes, mais une époque passionnante se dessine. La réalité, et non de théoriques élucubrations en chambre ou en laboratoire qui se révèlent illusoires, impose à la terre ses nouvelles cartes. Nous commençons à les percevoir progressivement, et ce n’est qu’un début. Une valeur va s’imposer. Celle que notre confrère Boris Cyrulnik a rendue populaire sous le nom de résilience. Les travaux pratiques ont déjà commencé en toute discrétion. Confinement ou pas,  ouvrons les yeux, la vie continue.

___________________________

Notes :

(1) Comment oublier que le redoutable groupe islamiste salafiste né en 2002 à Maïdiguri, sur les rives du Lac Tchad se nomme Boko Haram ? En langue haoussa, cela proclame : L’éducation occidentale est un péché. Vision globale troublante, à laquelle nous n’avons pas vraiment porté d’attention. En 1967 siégait au même endroit une puissante mission de l’Eglise évangéliste américaine dont l’hydravion privé m’a rendu de grands services pour vacciner en urgence contre la variole des populations  insulaires inaccessibles.

(2) Les écologistes ne cessent cependant de tenter d’attirer notre attention sur les atteintes croissantes que nous ne cessons d’infliger à notre fragile terre nourricière. 


(3) Avec, comme juste balancier systémique, l’obligation de refuser que quoi que ce soit puisse échapper à la liberté d’investigation. Ce qu’oublient trop de militants sectaires de la laïcité. Et ils ne sont pas les seuls de par le vaste monde.

                                           François-Marie Michaut
Os court :

« La clef de toutes les sciences est sans contredit le point d'interrogation ; nous devons la plupart des grandes découvertes au comment ? »
Honoré de Balzac (1799-1850)

  Lettre d'Expression médicale
 
LEM n° 1196   9 novembre 2020

 

Notre futur à venir (Exmed)


   
Ras le bol du terrorisme médical viral qui coagule nos capacités de penser plus loin que le bout de nos masques. Homo sapiens mérite un autre devenir que celui de mourir de trouille devant ses propres productions totalement contradictoires.


   Tentons de racler l’écume des jours que nous vivons. Exmed vous propose la LEM 1196 : La grande Illusion perdue.     Rien à voir avec Pierre Frenet et la guerre de 14-18 ou Balzac !
Bonne lecture, esprits curieux.

François-Marie Michaut
9-10 novembre 2020

05 novembre 2020

Encore un trou dans la raquette (Exmed)

     La longue valse hésitation de l’élection présidentielle américaine confirme la faiblesse de nos techniques de prévoir ce que sera demain. Il n’y a donc pas qu’en matière d’évolution virale que nous sommes désemparés ; bien maigre consolation. 
Que valent dans la vraie vie nos modèles mathématiques et autres algorithmes ?  Pas d’autre méthode que d’en étudier le plus objectivement possible la pertinence. Simplement pour ne pas persévérer dans un système de pensée qui se révèle inadapté.  

     Puisse monsieur Al-Khwârizmî, son inventeur perse au IXème siècle, ne pas se retourner dans sa tombe.

François-Marie Michaut
6-8 novembre 2020

03 novembre 2020

Masques chirurgicaux (Exmed)

 
  Après avoir abandonné pour inefficacité la blouse chirurgicale à bavette textile incorporée, pourquoi porte-t-on en salle d’opération cet objet filtrant devenu emblématique de la  barrière contre le Covid 19 ? Pour protéger les opérateurs des projections possibles de fluides venant du champ opératoire. Plus altruiste : établir une barrière entre les bactéries transmissibles par la respiration des chirurgiens et de leurs aides et les plaies opératoires. Les niveaux de preuve d’efficacité sont étudiés par ACMTS.ca, l’Agence canadienne des médicaments et des technologies de santé,  lien . Organisme indépendant et sans but lucratif.

   

   Il n’est question que des bactéries. Leur taille est de 1 à 10 microns. Alors, pour la capacité  à retenir dans ces filtres des virus qui n’atteignent que 0,15 micron, il est logique, mètre en main,  de demeurer scientifiquement dubitatif. Cependant, comme symbole omniprésent de la peur collective à entretenir pour contraindre les citoyens à obéir, cela peut avoir une valeur... politique.


François-Marie Michaut


 4-5 novembre 2020

01 novembre 2020

Contagiosité du savoir
 (Exmed)

 Comme si la connaissance était une maladie, tellement contagieuse qu’elle peut se transmettre même si ses porteurs sont jugés rebutants. La plume de Jacques Grieu nous invite à une telle aventure, aux antipodes d’une pédogogie qui se voudrait séductrice pour tenter de faire jouer le seul ressort de l’imitation.

   Ce qui se passe dans un esprit, souvent dans le plus grand silence, est bien plus subtil. Partageons la lumineuse LEM 1195 : Semence. Un magnifique éloge des semeurs anonymes. Ceux qui mettent toute leur énergie à transmettre aux autres ce dont ils se trouvent être les dépositaires.



Pour les lecteurs attentifs : c’est le premier poème de Grieu publié sur Exmed dont le titre n’est pas écit en lettres majuscules.

François-Marie Michaut

Semence (LEM 1195)

                                                 
Pour les fêtes, à Noël, j’aime aller en Bretagne.
Malgré vents et crachins, ça vaut bien une Espagne.
Neurones  stimulés faisant tout revenir,
Respirer l’air breton m’est mine à souvenirs.
De plus en plus anciens quand je deviens plus vieux,
En vacances, ils m’assaillent, aussitôt clos mes yeux.

*****
Dans les rangs de l’école où régnait la terreur,
Officiait Cœur-de-pierre, un «distilleur» de peur.
Bien armé de sa règle, il châtiait les dormeurs,
Les cancres et les distraits, les rêveurs, les farceurs.
Son vrai nom, «Kerdampierre», en tous points de la classe,
Evoquait cent leçons qu’il fallait qu’on potasse.

Les baignoires fuyantes ou bien se remplissant,
Les trains qui se croisaient ou bien se dépassant,
Sous les caprices odieux de robinets vicieux,
Ou de vieux chefs de gare à l’esprit malicieux,
Nous causaient des soucis comme à Polytechnique,
Qui me firent haïr toute l’arithmétique.

L’histoire et la géo étaient ses grands dadas,
Dont les noms compliqués nous causaient cent tracas.
Quant aux départements ridiculement nombreux,
Dont il fallait savoir les plus petits chefs-lieux,
C’étaient ses favoris pour tirer nos oreilles,
Si Nantes était dans l’Oise, ou Var : chef-lieu-Marseille.

En Roumanie Sofia ? En Hongrie Bucarest ?
Ou n’est-ce pas l’inverse : et serait Budapest ?
 «Tokyo n’est pas en Chine, Oslo n’est pas suédois !
Pour vous en souvenir, le copierez  cent fois …»
Mes notes trop salées, mes zéros et mes pleurs,
Etaient pures brimades à me mettre en fureur.

Mais le moment terrible, était au tableau noir
Où planté sur l’estrade, on cherchait sans espoir,
Au fond de nos mémoires un rudiment basique,
Qui aurait dû surgir mais restait amnésique.
Alors on me vengeait en lui jetant des flèches,
Fabriquées en papier par mes copains de mèche.

Plumes sergent-majors, crispées sur nos cahiers,
On transpirait d’angoisse, appliqués et inquiets.
Pour nous, les hectolitres ou les mètres carrés,
Les hectares ou centiares, étaient des coups fourrés.
Des mots de tolérance, empathie, liberté,
Des inégalités, de la laïcité, on entendait parler jusqu’à satiété.

Quant aux rois, empereurs, aux dates de l’histoire,
Ce n’étaient que tortures et pièges vexatoires.
Les Troyens m’agaçaient ; et pourtant, j’aimais Sparte,
Je détestais Colbert, j’adorais Bonaparte.
J’abhorrais les anglais, j’aimais Duguay-Trouin,
Je haïssais Nelson ; pas les corsaires malouins !

Tels les Grecs, les Romains, les Huns, les Wisigoths
Ces peuples sanguinaires avaient tous leurs despotes.
Je rêvais de Jeanne d’Arc, et pleurais sur Saint Louis,
 Mais la série des Louis ne m’avait pas séduit …
 Il voulait que l’on soit «de bons républicains»
Des «Français accueillants, des Français citoyens».

Comment peut-on ainsi exercer sans remord,
Un métier qui consiste à faire subir cent morts
A de gentils enfants qui font tous leurs efforts,
Pour devenir toujours plus savants et plus forts ?
Il faut aimer punir, avoir un mauvais fond,
Détester les élèves, haïr tout ce qu’ils font !

Dans cette école infâme où l’enfant que je fus,
A appris ce qu’il sait sans l’avoir jamais su,
J’ai ri tout en pleurant et j’ai pleuré en riant,
En souhaitant l’enfer à son affreux tyran,
Malgré mes chers parents, insensibles à mes plaintes,
Complices sûrement de toutes ces contraintes.

*******
Bien des années plus tard, profitant de vacances,
Avec femme et enfants dans l’ouest de la France,
Je me suis souvenu du fâcheux Cœur-de-pierre
En passant (est-ce hasard ?) vers sa maison côtière.
Il bêchait son jardin quand il me vît venir ;
«Eh bien, tu as grandi !», me dit-il sans sourire.

« As-tu au moins choisi un métier qui te plaît ?
- Oh, oui : à dix huit ans, j’ai décidé d’un trait.
C’est une vocation qui soudain m’est venue,
Sans bien savoir pourquoi elle tombait des nues.
C’est vrai : ces efforts-là me sont un vrai bonheur ;
Et j’en jouis chaque jour : je suis … instituteur.»

                                              Jacques Grieu

 
Os court :

«  Les sciences peuvent seules enseigner la non-crédulité sans enseigner le scepticisme, ce suicide de la raison. »  

Paul Bert ( médecin, physiologiste de la plongée sous-marine, 1833-1866)
 



 Lettre d'Expression médicale
 
LEM n° 1195     2 novembre 2020

 
 

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...