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31 mai 2021

Le bébé de l’eau du bain (LEM 1225)




   Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain nous enjoint cette expression d’origine germanique médiévale. C’est l’image qui m’est apparue en prenant connaissance de la lecture de la réalité actuelle de notre situation faite par Emmanuel Macron dans le Zadig n°10 (1).

   Trouver un lien systémique crédible reliant nos difficultés nationales et celles de la planète entière dans la complexité de leurs interdépendances est une façon rafraichissante de sortir enfin des segmentations où sont enfermés tous les savoirs et leurs intarissables experts. Le sanitaire, le social, le politique, l’économique, l’écologique, le scientifique, le culturel et le psychologique (liste non exhaustive) embarqués sur un seul et indivisible bateau, celui du réel : le constat doit en effet être clairement formulé.
   Notre président, osant un instant prendre un peu de hauteur, au risque de se faire traiter de rêveur (2), nous fait une proposition. Les temps anciens dont la période covidienne agit comme un redoutable destructeur en chaine vivent leurs derniers moments. Le revivre comme avant est une illusion infantile, cet âge où tout est réversible, même sa majesté la mort.  Comme n’importe quel cycle dans le monde du vivant, comme ne cessent de nous l’enseigner dans toutes les disciplines les connaissances scientifiques, il y a naissance, développement et transformation pour donner vie à de nouveaux cycles.

    Nous serions en train de vivre un bouleversement majeur de notre civilisation comme en a connu l’Occident à la fin du Moyen-Âge très chrétien. La Renaissance vint, entre le 14ème et le 16ème siècle, nous donner une poussée civilisationnelle novatrice qui n’est pas encore éteinte. Monsieur Macron nous invite à une nouvelle Renaissance. Belle aventure en ligne de mire en vérité.
Hélas, le travail à mettre en oeuvre est gigantesque : il ne suffit pas de mettre un trait de crayon sur une culture jugée dépassée pour avoir la certitude de pouvoir faire autre chose « en mieux».

    Depuis nos origines, au moins le paléolithique nous disent les sciences, notre espèce n’a cessé d’évoluer en étant au contact direct avec un bon nombre de bains, les uns prenant la place des autres devenus obsolètes. L’hypothèse (3) que je propose au lecteur, c’est qu’en vidant ces différents bains - nous ne pouvions faire autrement- nous ayons jeté un indispensable ferment. Celui capable de développer une véritable humanité et non l’espèce animale la plus prédatrice et destructrice sans limite à laquelle un petit virus animal a l’incroyable mérite d’ouvrir les yeux sur ce qu’elle est devenue : une entreprise suicidaire.
   Alors, oui, et toutes nos connaissances, les authentiquement scientifiques comme les autres, ni plus, ni moins, nous y aideront. Il nous fait désormais filtrer sans a priori tous nos bains culturels pour y retrouver, ou trouver, tous ces bébés qui ont été jetés dans les poubelles de l’oubli et n’ont donc jamais pu faire souche.

Peut-être faudrait-il auparavant ne pas croire de façon aveugle aux sirènes des doctrines transhumanistes qui sont déjà du passé, de «l’avant» la fin du cycle trépassé.

                                          François-Marie Michaut

Notes :

(1)Lien  https://www.zadiglemag.fr/emmanuel-macron/



(2) Avez-vous remarqué que l’accusation - s’en est une pour les esprits utilitaires- est toujours associée à celle de douceur ?



(3) Une hypothèse n’est pas un acte de foi, une sorte de certitude ou de mystérieuse clairvoyance, elle est une simple proposition. Comme un et si ? dans une conversation amicale.

Os court :
« La vie n’a de valeur que si elle est un feu sans cesse renaissant. »

 Pierre Valéry-Radot

 Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1225 31 mai 2021 



                        
                       
                                             

24 mai 2021

Humilité négligée (LEM 1224)

 
   Quel mot démodé pour notre modernité pétaradante que celui d’humilité ! Et s’ il est périodiquement invoqué, c’est pour camoufler stratégiquement une hypertrophie du moi. Le «en toute humilité» est un vilain faux-nez facile à repérer : celui de la fausse modestie. Au temps présent des communicateurs compulsifs et autres hommes-sandwich numériques que sont les «influenceurs» de toute facture, les ressorts actionnant les communications entre humains sont brouillés. Pour mieux nous manipuler, nous les toujours pressés, les adeptes du toujours plus, du moi d’abord.

   Les mots ne sont pas des briques interchangeables, chacun a sa propre force pour qui veut bien les regarder deux fois. C’est à dire les respecter dit le français.
Alors humilité, cette façon d’être et de se jauger soi-même, si rare et si dépréciée, qu’est-ce que c’est ? Une vertu, dirait un moraliste, réservée aux plus faibles d’entre nous parce qu’ils ne chercheraient pas à écraser les autres ? Les Béatitudes évangéliques, franchement, ne militent pas pour la gloire des humbles, assimilés aux enfants, aux malades ou aux fous.

  Paradoxalement, c’est à la préoccupation croissante de l’écologie, sur fond de catastrophes annoncées si nous ne changeons pas nos instruments d’action, qu’il faut se référer. Humilité, je le sais depuis peu, a un rapport direct avec l’humus, la mince couche de terre fertile indispensable à toute vie.
  L’humble est celui qui a une conscience aigüe et permanente de n’être qu’un maillon parmi tous les autres constituant notre terre mère. Ce qui lui rend impossible, sans être en contradiction avec lui-même, de faire n’importe quoi de sa vie, comme de celle de tous les vivants, sous prétexte de faire tout ce qu’on peut et sait faire. sans se soucier du pourquoi on le fait.
   La vieille histoire de Voltaire, qui ne fut pas un modèle d’humilité en son siècle, nous conseillant dans Candide de cultiver notre jardin retrouve soudain une  actualité non négligeable. Les inévitables retours de bâton des décisions prises en cette période covidienne vont être d’impitoyables révélateurs. Les dés sont jetés, la science fait son travail d’investigation, la réalité une fois connue parlera sans prendre de gants.

   Toute cette lecture systémique, j’en conviens volontiers, est bien sévère. Nous ne serions pas en France si une petite pirouette finale ne venait l’adoucir. Allons en Italie pour une expression familière réservée aux personnages qui veulent imposer aux autres leur importance : « rimuovere el tappo». Quelque chose comme enlever le bouchon ! Et, en prime pour la patience du lecteur, ne pas rater l’Os Court final signé de l’aigle de Meaux et emprunté à l’Ecclésiaste ce qui ne nous rajeunit pas.

                                                  François-Marie Michaut

Os court :
« Vanité des vanités et tout est vanité.»

  Jacques-Bénigne Bossuet (1670)


 

 Lettre d'Expression médicale

Sur le site Exmed LEM n° 1224   24 mai 2021 



                      
                       
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18 mai 2021

Mais quelle famille (Exmed)


  Et bien celle, issue du Proche-Orient, qui se réclame de son ancêtre commun Abraham, ou Ibrahim, pour celui qui donna vie d’abord à Ismaël avec sa servante Agar, puis  avec son épouse Sarah à un certain Jacob devenu Israel.
   Une querelle de droit d’ainesse, celui-là même que supprima la Révolution en France en 1791. L’affaire entre les demi-frères ennemis n’a pas trouvé de solution depuis quelques trois millénaires.

   Est-ce bien par les armes, comme en ce moment, que peuvent être entendus et compris de tous - y compris les belligérants- quel est exactement cet héritage tellement plus précieux que le sang et les larmes qu’il fait couler depuis si longtemps ?

François-Marie Michaut

 19 mai 2021


16 mai 2021

NON-LIEU (LEM 1223)


Ici n’est pas le lieu de prêcher la morale
Mais plutôt de jouer en citant les… annales.
Le poète est un peintre et «sent» au lieu de «voir» ;
Ainsi le ressenti tiendrait lieu de savoir ?

On tient toujours un peu de son lieu de naissance
Et ce lieu-là nous tient depuis la tendre enfance.
Mais son lieu de naissance, si on avait son choix,
Bien des villes seraient des déserts sous les toits !

Comme la pire action qui n’a jamais eu lieu
Mais qui cause souvent un choc calamiteux,
Les départs les plus tristes aux déchirants adieux,
N’ont pas pu avoir lieu mais restent désastreux.

Qu’est-ce qu’un «idéal» sinon un lieu commun
Qu’on ne trouve jamais, qu’on sait jamais atteint ?
Dès que le temps s’arrête, alors, il devient «lieu»
Et le lieu… idéal pour les rêves chanceux…

Le «jugement dernier» ? Il a lieu tous les jours,
Et ce n’est qu’en haut lieu qu’on en fera le tour !
C’est le juste-milieu qui devrait nous guider,
Restant à mille lieues des excès débridés.

L’habitude, souvent, tient lieu de conviction
Comme l’avis du vieux tient lieu de prédiction.
Entre ce qui a lieu et ce qui n’a pas lieu
Il n’existe parfois que largeur de cheveu…

                         Jacques Grieu


 
Os court :
«  Il ne faut pas médire des lieux communs, il faut des siècles pour en faire un. »

 PJ. Stahl, écrivain et éditeur renommé sous son nom de Jules Hetzel (1814-1886).


     Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1223 16 mai 2021 

13 mai 2021

Tout ce qui est excessif... (Exmed)


   Talleyrand nous a informés : « Tout ce qui est excessif est insignifiant». Forcer l’expression des idées qu’on veut faire passer au détriment de ce que disent les autres est une tentation forte sur Internet.
    Des lecteurs fidèles d’Exmed manifestent leur désaccord avec la publication ici du post « Armageddon viral ou folie collective» le 11 mai 2021, autant sur la forme que sur le fond.
   Ma responsabilité de publication des textes qui me sont envoyés est engagée. Que ceux qui ont été blessés par ce papier, en effet incompatible avec notre ligne éditoriale habituelle, veuillent bien accepter mes excuses.

François-Marie Michaut

11 mai 2021

Armagueddon viral ou folie collective ? (Exmed)



Il faudrait peut-être admettre le fait que le Covid épargne plus de 99,9% des populations, qu'il guérit ultramajoritairement sans traitement et que même les formes graves sont, pour la plupart, traitées avec succès par des traitements symptomatiques.

Il faudra donc à un moment nous dire d'où sort la psychose induite par cette épidémie, certes préoccupante mais qui n'est en rien un armagueddon viral ? Sauf si on finit par induire un échappement immunitaire mondial par des traitements mutagènes et une pression sélective en faveur de variants monstrueux...

Il y a eu en 2020 une SOUS MORTALITÉ de toutes les classes d'âges en dessous se 65 ans...donc, pas de quoi motiver les jeunes pour des mesures restrictives délétères !

   En fait on se borne à foutre la trouille à tout le monde sans prendre de VRAIES mesures de protection, qui n'ont de sens que si elles sont CIBLÉES et transitoires ( 1000 ème répétition de ma part))

    Des sujets qui ne risquent rien, et qui de plus sont asymptomatiques,  peuvent se taper la bise autant qu'ils veulent...sauf à démontrer par des TRAÇAGES EFFECTIFS, que certains en sont morts.

   En fait les précautions aveugles TUENT LES VRAIES PRÉCAUTIONS qu'on doit impérativement prendre avec rigueur envers les personnes  à risque de formes graves .

   Et oui, dans les faits,  plus de 99,9% de la population N'A RIEN A CIRER DU COVID.  Pour autant protège-t-on vraiment ceux pour lesquels il est un risque mortel depuis un an ? La réponse est clairement NON

   On balance des mesures globales aveugles inutiles et  toxiques suivies par une bande de gogols apeurés.

(Note de la Rédaction : à rapprocher d’un remarquable travail de vulgarisation critique effectué par Christian Drosten à Berlin. Lien )

J.F Huet
11 mai 2021

08 mai 2021

La connaissance (LEM 1222)



Quel beau mot que celui de connaissance ! Vivre à la vie, dit-il,  avec cette capacité spécifique que nous avons d’être dotés d’un cerveau qui parle ( Dominique Aubier). Bien sûr, il évoque en écho celui de renaissance avec le regain vital qui suit une sorte de mort partielle.
L’actualité si perturbante nous contraint à remettre nos pendules à l’heure du réel. Cette prestigieuse science dont nous attendions des directives capables de neutraliser ce fichu coronavirus a perdu sa domination absolue rassurante. Au risque de replonger les esprits dans la confusion la plus totale de ce qu’est la réalité.

   Un peu trop facile d’évoquer quelque conspirationnisme  ou des tentatives très politiques de récupération de la confiance des foules. Ce qui gène, ce sont les limites mêmes de la création de la connaissance scientifique. Sa méthode exige que toute son énergie soit consacrée à démonter de plus en plus finement les rouages du comment les choses se sont passées, et peut-être encore se passent. Voilà qui l’oblige à rester cantonnée au passé : elle ne peut parler qu’après avoir mené de longues, minutieuses et méthodiques recherches sur ce qui a déjà eu lieu.

   Impossibilité de réponse immédiate à ce qui nous arrive maintenant. La science a toujours besoin de temps, de preuves, de controverses pour se construire. Au temps du tout tout de suite et du risque zéro, la pilule passe mal. On veut des assurances, pas des doutes : la pensée scientifique ne mange pas de ce pain là. La science ne peut pas maitriser l’avenir.

   Finalement, il nous manque quelque chose pour comprendre le monde. Ce monde dont on traque partout, et avec grand succès, les mécanismes les plus intimes. Savoir comment ça marche est indispensable,  ce n’est pas sérieusement discutable.

   Mais, cela semble tellement oublié pour notre modernité arrogante : nous ne pouvons pas ignorer la question qui fâche le plus les pouvoirs. Pourquoi les choses et les êtres sont ce qu’ils sont et pas autrement ? Question infantile, direz-vous. C’est justement pour cette raison que nous ne pouvons plus l’éluder comme nous nous avons toujours réussi à le faire. Finalement, la culture, toutes les cultures, les arts comme les lettres de toutes les époques ne cessent de tourner autour de cette problématique essentielle.
   Prenons-les enfin au sérieux comme ils le méritent pour notre avenir à tous. Voyez-vous une autre issue à notre impasse planétaire actuelle ?

                                               François-Marie Michaut

 
Os court :
«     Le diable est dans les détails.  »
Freidrich Nietzsche


 Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1222 9 mai 2021  



                     
                       
                                         

06 mai 2021

Malheureux carabins (Exmed)

  La réforme des processus de sélection universitaire des étudiants en matière de santé en France est un échec selon les intéressés eux-mêmes ( QDM, Léa Galanopoulo, 5 mai 2021). Année décevante, éprouvante, hasardeuse disent-ils unanimement.
Cherchez l’erreur de ce repoussoir à la fertile envie d’apprendre de nos jeunes quand on ne parle que de déserts médicaux et de disparition faute de renouvellement des praticiens indépendants des campagnes et des villes comme des médecins travaillant dans les hôpitaux. Notre vénéré confrère François Rabelais nous a vanté « le gay savoir» : nous n’avons décidément toujours rien compris en 2021. "Bonjour tristesse", aurait pu lucidement répliquer Françoise Sagan.

    La bureaucratomégalie galopante est-elle une maladie incurable de nos esprits gouvernants français ?

In memoriam : Ce jour, lendemain de la célébration médiatisée de la mort de Napoléon, le 6 mai 2021 est survenue en 2014 la mort de Dominique Aubier souvent évoquée sur Exmed. Hélas, la communauté scientifique conservatrice a toujours ignoré l'importance de son ouvrage fondateur sur la connaissance : La face cachée du Cerveau.

François-Marie Michaut

6 mai 2021

03 mai 2021

GÉNÉTIQUEMENT (LEM 1221)




                          GÉNÉTIQUEMENT
                       
                                              Jacques Grieu


« Quand on a de la gêne, on n’a pas de plaisir »
Affirment des jouisseurs pour excuser le pire.
Faudrait-il pour autant incriminer leurs gènes
Quand leur égo, ainsi s’impose et se déchaîne ?

Les gènes ont bon dos qui dicteraient nos actes
Laissant notre conscience innocente et intacte.
Orientant nos vertus, nos vices et addictions,
Boucs émissaires ils sont des mauvaises actions.

Le talent, à l’inverse est-il défaut des gènes,
Le don, un accident générant cette veine ?
Le poupon, dans ses gènes est déjà un champion
Qu’il pourra devenir si c’est son intention.

Des spermatozoïdes sont déjà des golfeurs  
Des nageurs, des sprinters ou bien de grands chercheurs !
On porte donc en soi les germes des succès
Comme ceux des échecs ou de nos lâchetés.

« Par les gènes, on transmet, » dit-on, « les religions » ?
On  a du mal à croire à cette filiation :
Les généalogistes ont souvent de beaux arbres
Mais trop souvent greffés pour rester dans le marbre.

Pas d’héritage en vue, en l’absence de gène !
Mais les deshérités en auront de la haine.
Peut-être même un jour seront-ils dans la gêne !
Il est parfois gênant de parler de sa peine…

Non, le « gêneur » n’est pas un vil procréateur,
Distributeur de gènes, d’ADN fournisseur !
Mais les « septuagêneurs » ou les « octogêneurs »
Pour bien danser en rond sont de grands empêcheurs…

L’aptitude au bonheur, dans les gènes est inscrite
Mais c’est notre cerveau qui fait sa réussite .
Il faut, a dit quelqu’un, « cultiver son jardin » :
La culture des gènes exige de grands soins…


Os court :
«     Créer, c’est toujours parler de l’enfance.  »


 Jean Genet



Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1221 3 mai 2021   

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...