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12 avril 2020

An 1 d'une nouvelle ère (Exmed)

  La réalité a conduit la communauté humaine à s’imposer de bloquer ses échanges habituels pour ne pas risquer de périr. Immobilité, repli sur son espace personnel, respect de règles collectives. Ce vécu laissera des traces.

   Mais après ? Qu’allons nous décider ? Reconstruire sur le même modèle ? Au risque évident de nous écraser encore, et bien plus durement ?  Nous n’avons pas d’autre ressource que celle que nous offre la nature : notre cerveau humain.

  La LEM 1166 prend le risque d’aller regarder un peu plus loin avec «L’effet Corona». 


       Et que vive la vie.


François-Marie Michaut

13-14 avril 2020

L'effet Corona (LEM 1166)


                                  
                               
  Quoi qu’il arrive, la pandémie de Covid 19 aura une fin. Jusqu’à ce jour, aucun agent infectieux, aussi redoutable ait-il pu être, n’est parvenu à occire jusqu’au dernier l’Homo Sapiens. Pour une raison que nous ignorons, ce qui ne veut surtout pas dire qu’elle n’existe pas. Soyons fous. Descendants des rescapés de toutes les endémies, acceptons l’hypothèse optimiste de la poursuite du vivant.

   Laissons de côté un instant le virus Corona 19 pour nous concentrer sur tout ce que sa présence perturbe gravement. Je me permets de le nommer ici l’effet Corona (1). L’idée est souvent exprimée ces derniers temps que rien ne sera plus pour nous comme avant. On comprend qu’elle soit exploitée sans modération par les esprits qui sont persuadés avoir en main, pour leur petit secteur, des solutions parcellaires aux problèmes qui ont conduit à cet énorme effondrement.

   Mais pourquoi vivons-nous ce jamais vu d’une humanité au fonctionnement bloqué pendant des semaines ou des mois par le voyage d’une minuscule chose un sac contenant juste une petite quantité d’ARN, de simples agents chargés d’information (2) ? L’image du grain de sable dans une machine est bien trop faible, ou celui d’un effet domino et son mécanisme de causalité linéaire vraiment simpliste pour avoir une vision d’ensemble.
Nous voici, devant l’ampleur inévitable de ce qui en train de se passer, hors du champ de notre brave vieille méthode cartésienne. Ce n’est pas faire injure au génie si productif jusqu’à ce jour de René Descartes (3) que de dire cela. Depuis le 17eme siècle, nous n’avons pas eu d’autre boussole, d’autre façon de comprendre la réalité pour pouvoir agir de plus en plus sur elle. Et avec la conviction quasi religieuse de pouvoir poursuivre sans limite et sans fin cette course vers ce qui nous semblait le progrès. Voir l’immortalité.

    Nous pouvions, en toute logique de causalité linéaire, nous en sentir très fiers et très forts. En dehors de quelques esprits classés comme marginaux, donc inaudibles du plus grand nombre. Notre culture occidentale a su exploiter à fond ce filon conduisant à toujours faire plus avec ce que nous avons sous la main, au point de parvenir à une domination absolue de ce qui est compris comme une mondialisation. Une sorte de moderne tour de Babel avec comme destination non plus le ciel auquel on ne croit plus, mais la richesse comme fruit d’une inépuisable expansion. Nos grands responsables y mettaient tous leurs espoirs, nos savants tous leurs savoirs.

  Et puis, patatras un maudit virus jusque là tapi dans l’ombre trouve la faille pour se répandre avec notre complicité. Notre Babel ne peut trouver de réponse à cette invasion qu’en arrêtant brutalement de fonctionner.
Nous nous sommes piégés tous seuls avec ce que nous avions mis en place au fil des siècles en pensant toujours faire mieux que ceux d’avant. Trop tard pour les actes de contrition ou des procès en responsabilité sans fin. Une seule urgence demeure. Ne pas répéter - parce que nous ne les avons pas repérées - les mêmes erreurs de compréhension du fonctionnement systémique de tout ce qui nous entoure (4). La seule prise en compte d’une causalité linéaire vient de nous sauter à la figure. Elle nous a conduit, en nous obligeant à morceler notre observation du réel pour être plus « efficaces», plus «savants»   à ne pas prendre les bonnes décisions.

   Le travail est immense de construire enfin un monde qui ne se tue plus lui-même. Nous avons hypertrophié une partie des capacités de notre cerveau, en même temps que nous avons de plus en plus négligé l’utilisation et l’existence même d’une autre partie de notre cerveau humain (5). Pourtant, nous médecins connaissons bien l’existence de nos deux hémisphères cérébraux.

     Tout ce propos peut encore sembler obscur tant nous sommes  sonnés comme des boxeurs par la nouveauté de ce que nous vivons. Mais, nous n’avons pas d’alternative si nous voulons vivre, je fais une totale confiance en la puissance motrice sans précédent de l’effet Corona sur chacun de nous. Toutes les divinités invoquées, dont les scientifiques pour beaucoup, demeurent muettes ou... inaudibles. Notre sort est entre nos seules mains.
                                

 Notes :


 (1) À différencier de « l’effet couronne, ou corona» qui est une décharge partielle d’électrons sur les isolants d’une ligne électrique quand l’atmosphère est fortement inonisée.

 (2) Les milieux scientifiques sont divisés sur la question de savoir si les virus doivent ou non être considérés comme faisant partie du vivant.


(3)  Toutes nos sciences et nos techniques les plus spectaculaires y ont trouvé leur racine.


(4)  Michaut F-M, Causalité linéaire, circulaire ou «hélicoïdale», LEM 1081 du 20 août 2018 Lien

(5) Michaut F-M, Aubiérisons-nous LEM 1053 du 5 février 2018. Lien       

                             François-Marie Michaut
                 
Os court :

« La réalité ne pardonne pas une seule erreur à la théorie. »  
  Léon Trotski

Site Expression Médicale

LEM n° 1166    

13 avril 2020
                              

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