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31 mai 2020

Autodéconfinement (LEM 1173)

 

     « Comment écrire sur quelque chose dont on ignore encore les répercussions à long terme ?» s’interroge le romancier américain Douglas Kennedy dans une Tribune au Monde du 30 mai 2020. Mais, il a raison de pointer  notre ignorance elle-même. La découverte soudaine de la présence du Coronavirus19 chez l’homme nous a conduits, à raison ou à tort, à bloquer toutes nos activités de groupe (1). Le confinement, en l’absence de tout traitement, a été décidé par des pouvoirs et appliqué par des populations terrorisées avec une étonnante soumission (2).

  Le temps a passé et le couple inédit virus-humain a poursuivi sur la planète son petit bonhomme de chemin jusqu’au moment de la décision politique de déconfinement. Dûment encadré de barrières hygiénistes dictées par des voix se réclamant de la rigueur scientifique. Nous devons rester à distance, ne pas avoir de contacts physiques et nous cacher le visage sous ce qui ressemble à un bâillon. Symboliquement (3), nous devrions ne pas dire tout ce que nous pouvons et voulons dire ? Quels pouvoirs se sentiraient ainsi mis en danger ?  Silence des penseurs.

     La direction des peuples n’a eu d’autre ressource que de se mettre dans les pas des scientifiques. Eux-mêmes fort dépourvus, et comme il leur est coutumier, très divisés. La connaissance scientifique a ainsi probablement perdu l’aura d’insurpassabilité sur tout autre forme de savoir qu’elle avait auparavant (4).

    Alors qu’est-ce que c’est que cet autodéconfinement évoqué en titre de ce papier. Pourquoi inventer un tel mot ? Parce que chacun s’invente en permanence son propre monde. Qui a ses limites, ses confins au delà desquels on hésite à aller. Peut-être faut-il avoir une idée des confins qu’on s’impose à soi-même ? Avant d’oser en éprouver la solidité et la pertinence, tout comme le font si soigneusement les scientifiques dans leur travail.

    Nous sommes entrés dans une nouvelle ère, cela se dit partout. L’ancienne périt sous nos yeux parce que nous nous sommes trompés nous-mêmes. Notre culture en se planétisant a poussé au maximum ses feux, son développement tous azimuts sans autre critère que l’accumulation des biens matériels que nous avons appris à fabriquer. La réalité la plus élémentaire vient de démontrer la fragilité de verre de ses rouages : un événement aussi banal que la zoonose actuelle met par terre tout notre édifice dans un énorme effet domino. Et pourtant, nous sommes tellement persuadés de la solidité de nos façons de concevoir la réalité. Lire ou relire l’essai brillant de Siri Hustvedt,  également romancière reconnue (5). 

    Personne cependant, à mon sens, n’est capable de déconfiner, au sens où nous l’entendons ici, qui que ce soit. Chacun de nous, à la place où il vit, est le seul responsable de ce qu’il fait lui-même. Oui, c’est autrement difficile que de se frotter les mains au gel hydroalcoolique en allant boire son café à la terrasse du bistrot du coin enfin ouvert ! Même à un mètre de Douglas Kennedy et de Didier Raoult masqués tous les deux.

                             François-Marie Michaut



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Notes de l'auteur :


(1) De savantes recherches ne manqueront pas de l’établir.



(2)  Là encore, ce sera un intéressant terrain pour les chercheurs.



(3) Un symbole était en Grèce une tablette d’argile portant un message écrit. Cassée en deux et portée par deux porteurs différents, elle ne devenait compréhensible et garantie authentique que par son seul destinataire.


(4) Michaut F-M , La science sacralisée a péri, LEM 1168, 27 avril 2020
 


(5) Siri Hustvedt, Les mirages de la certitude, essai sur la problématique corps/esprit, Actes Sud, 2018, 23€50,  ISBN 978-2-330-09261-0
titre original :The Delusions of Certainly, Simon & Shuster New York 2016

         
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Os court :

« L’Espoir est un état d’esprit (...) C’est une orientation de l’esprit et du coeur (...) Ce n’est pas la conviction qu’une chose aura une issue favorable, mais la certitude que cette chose a un sens, quoi qu’il advienne.»

Vaclav Havel


 Lettre d'Expression médicale
n° 1173
1er juin 2020

Essayer de comprendre (Exmed)

     Tant pis pour les experts et tous les leaders d’opinion, pour les lecteurs dans le marc de café, pour les affamés de reconnaissance égotique et pour les manipulateurs à l’affut de tout et de n’importe quoi pour en tirer profit. Il n’est question ici que de chaque être humain, dans son infinie originalité, qui doit vivre ce qu’Homo Sapiens n’a jamais vécu depuis ses origines. Pas d’histoire antérieure à tenter de remettre au gout du jour pour s’orienter. L’aventure actuelle est absolue, aucun retour à un avant ne peut plus fonctionner. 


   Angoissant, stimulant ?  La LEM 1173 Autodéconfinement se permet d’y mettre son grain de sel.
Bonne lecture critique.


François-Marie Michaut 
 1-2 juin 2020

28 mai 2020

Faut-il supprimer les médecins ? (Exmed)

   En France, le gouvernement vient d’interdire la prescription des dérivés synthétiques de Quinquina ( Chloroquine et hydroxychloroquine) associés à un antibiotique dans le traitement du Covid19. La loi donne aux seuls docteurs en médecine le droit de prescrire des médicaments à leurs patients. Sous leur responsabilité légale personnelle, bien entendu.


    L’état d’urgence sanitaire en cours autorise-t-il le Premier ministre à ce qui ressemble bien, pour chacun de nous, à un exercice illégal de la médecine ?
Souvent ici est soulignée la fréquence si perturbatrice, dans le domaine de la santé, du mélange des genres. En France, les médecins, comme certains au risque de leur vie sous l’Occupation nazie, sont-ils capables d’agir en leur seule âme et conscience professionnelle  ?



François-Marie Michaut

29-31 mai 2020

26 mai 2020

Faut rigoler, faut rigoler (Exmed)


   Pour empêcher le ciel de tomber , chantait Henri Salvador. Dans un minuscule laps de temps, les discours et les images de foules masquées se tenant à distance en se rendant les mains poisseuses de gel désinfectant  sembleront aux humains bien ridicules. Les virus continueront leur vie de virus. Celle qui nous est indispensable, et quasi inconnue, au même titre que notre microbiote, comme celle dont nous cherchons à nous éloigner.


François-Marie Michaut

27-28 mai 2020

24 mai 2020

POURQUOI ? (LEM 1172)

      
Certains vont jouer au bridge, aux échecs, au jeu d’oie ;
Moi, je joue aux questions ; et que je pose à… moi.
Me tirant par la manche, m’assaillant de « pourquoi »,
Elles sont si tordues qu’elles me laissent coi.
Si elles étaient faciles, aucune poserais :
J’aime me prendre en traître et voir si sècherais.
Même dans mon enfance, encore pas bien grand,
Je posais des questions sans cesse à mes parents.

Grandis, mange ta soupe, on verra ça plus tard !        
Après beaucoup de soupe, et voyant mon retard,
Mes questions repartaient. Dégoûté du potage,
J’entendais les réponses : attends ! Et reste sage !
J’ai donc laissé mûrir mais n’ai toujours rien vu.
Attends donc la retraite, il faut avoir vécu !
Maintenant retraité, je suis toujours déçu ;
Personne n’est plus là, qui m’aurait répondu.

« Quel est ce  coup du sort, ce virus insolent
Qui ose perturber mes quatre vingt dix ans ?
 »
Faut-il interroger, tous mes petits-enfants ?
Ou bien la cantonade ? Avec ton chevrotant ?
Ou bien le cimetière où gisent les réponses ?
Et donc d’un résultat, j’en attends toujours l’once.
La questionnite aiguë est une maladie :
Courante chez l’enfant, l’adulte s’en guérit.

 Au contraire, chez moi, le mal va s’aggravant.
« Des métastases, on voit, dit mon docteur traitant.
Sans doute faudrait-il, échanger vos lunettes ;
Leurs verres trop fumés, vous jouent les trouble-fêtes.
Et  toutes ces questions, trop sombres à vos yeux,
Inquiètent votre esprit, vous rendent trop anxieux !
 »
On recherche un vaccin, un baume anti-question
La chimiothérapie tuant la rébellion.

Au diable, les questions ! Déjà trop de réponses,
Jamais sollicitées et que la vie dénonce !
Pourtant de mes questions, certaines sont sensées :
« Ce diable de virus, où a-t-il commencé ?
Sont-ce bien les chinois qui l’auraient concocté ?
Et cet enfermement, pour les vieux confinés,
Combien va-t-il durer ? Des mois ou des années ?
 »
Ils avaient tous raison : les questions, ça fatigue.
Bien plus que les réponses en bon sens peu prodigues.

Car en fait de questions, les seules encore posées,
Sont celles étiquetées, répertoriées, dosées.
Des spontanées, osées, l’époque est révolue.
Il n’y a plus que celles en titres des revues,
Qui disent quoi penser, comment vivre ou dormir,
Se distraire et aimer, travailler, réfléchir.
Pourquoi mâche-t-on tout, pourquoi ne dit-on rien ?
Sans doute on ne sait rien, mais on le cache bien !

         
                                     Jacques Grieu
 

Os court :

«  Il n’y a pas moyen de contenter ceux qui veulent savoir le pourquoi des pourquoi. »


 Gottfried Wilhelm Leibnitz  

(philosophe, scientifique, mathématicien, juriste, 1646-1716)

 

Sortir de la torpeur sanitaire (Exmed)

  
Faire peur aux autres a toujours été un moyen de les obliger à se soumettre à un pouvoir finalement peu sûr de son autorité. La pandémie en cours se révèle un terrain propice à des manipulations de ce type, sous l’alibi «sacré» de «notre santé», et avec le label de qualité de la science. Une obéïssance inhabituelle aux comportements prescrits à des peuples rétifs en est le signe révélateur.
   Comment en sortir ? Jacques Grieu, fort d’une longue expérience, propose un vaccin redoutable. L’usage, sans aucune modération, de notre capacité à poser inlassablement des questions. La brave vieille théorie socratique avec ses deux millénaires et demi d’existence.    

  Voici donc soumis à la question des lecteurs sur sa pertinence  la LEM 1172 : POURQUOI ?
 
François-Marie Michaut 

25-26 mai 2020

20 mai 2020

Europe covidienne ? (Exmed)

   
La pandémie en cours met au premier plan la nécessité vitale pour les pays de l’Europe de favoriser la santé physique et mentale de chacun de leurs peuples. L’Allemagne et la France cherchant à donner le la. Alors santé - au sens le plus large, dont celle de la planète - passant avant les performances économiques du sacro-saint Euro.

   L’humain avant l’argent qui s’impose comme objectif prioritaire ! Naguère réputé impossible aux gens raisonnables, le bouleversement covidien des esprits en cours est étonnant.

   Et plein d’espoir si nous le comprenons avec les yeux du moment.


François-Marie Michaut
20-21 mai 2020

17 mai 2020

Mal pansés parce que mal pensés (LEM 1171)

 
  Cela ressemble à une blague facile que de rapprocher panser et penser. D’une part mettre un pansement comme le fait tout soignant, de l’autre faire usage de ses capacités de compréhension de la réalité.
A tout problème, sanitaire ou non, existent plusieurs solutions. Les bonnes et les mauvaises. Comment se fait la distinction sans faire appel à des notions dogmatiques ou idéologiques  impossibles à partager par tous ? C’est la réalité qui indique sans ménagement qui a raison et qui a tort.

   Notre réalité du moment, montée en mayonnaise média    tique partant dans tous les sens, nous conduit à un sentiment dont nous pensions être prémunis par toutes nos sources d’information. L’écrivain et patron de presse Éric Fottorino a su lui donner un nom : l’inintelligibilité (1). Nous ne comprenons pas la situation que nous vivons depuis que le Corona virus 2019, supposé être dénué de toute intelligence mais dont l’émergence nous a contraints à stopper toutes nos activités et à nous enfermer  comme l’humanité ne l’a jamais fait.

   Tout s’est arrêté en 2020, sommes-nous capables de comprendre pourquoi ? C’est notre façon de faire et de vivre les choses depuis des siècles qui nous a conduits là. Un tel échec collectif (2) dans un monde dont nos sciences admirent la beauté et la fabuleuse capacité d’adaptation depuis ses origines, est le signe que quelque chose ne fonctionne pas. Où le situer, si ce n’est dans notre façon de penser la réalité. Il ne s’agit pas d’un simple prurit philosophique pour intellectuels distingués, mais bien de notre outil le plus productif. Notre cerveau, celui qui nous fournit une image de la réalité sans laquelle nous ne pourrions pas agir sur elle. On construit dans sa tête avant de réaliser avec ses mains, il suffit d’observer un enfant qui joue pour l’observer.

L’ère covidienne (3) ne peut que demeurer «inintelligible» pour qui ne peut en percevoir que la dimension virologique, épidémiologique, économique, sociale, psychologique, politique ou toute autre. La confrontation est hautement systémique. En face l’un de l’autre deux entités. D’une part l’effondrement en château de cartes de toutes les valeurs après lesquelles nous n’avons cessé de courir avec les seuls moyens technoscientifiques dans un idéal de «développement» sans limite. D’autre part, les seules capacités de nos cerveaux humains enfin libérés de leurs freins (4).
Apprendre à penser large demande un effort. Nous croyons tellement à la supériorité intensèque des expertises et des connaissances les plus «pointues» sur toute autre forme de savoir. « Penser globalement, agir localement » nous conseillait l’inventeur des antibiotiques, le français René Dubos (5). Qui fut également, jusqu’à Kennedy, le conseiller présidentiel pour l’écologie.
Et si cet apprentissage vital du penser large était déjà sous nos yeux sans que nous en ayons compris la valeur ? Pour panser correctement, c’est à dire au bon niveau d’efficacité, les maux que nous avons créés de toute pièce, nous avons le dos au mur. Penser enfin correctement, c’est à dire en utilisant à fond notre libre-arbitre personnel. Celui qui avait eu la possibilité de se réveiller un peu durant nos deux mois de réclusion forcée. 


   Penser devenant plus important que dépenser.
Et pourquoi pas ?

                           François-Marie Michaut


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Notes :

(1) F-M Michaut,  Dame terre» a parlé, Coup d’oeil du jour, 11-12 mai 2020.

(2) Nos esprits, sauf d’inévitables exceptions relevant de la pathologie, ne peuvent plus adhérer à l’explication rituelle ancienne d’un bouc émissaire qui serait le seul responsable de cet effondrement. Aucun massacre ne peut nous tirer d’affaire.

(3) La période qui a commencé en 2019 avec la zoonose virale, encore non maitrisée, dont les conséquences sur notre vie se révèlent progressivement. La distinction entre le causé par et l’associé à s’impose.

(4) Les neurosciences, pas plus qu’aucune science, ne nous apprennent rien là dessus. Elles ne voient pas la pensée. Le physicien Philippe Guillemant évoque  sans ménagement « le parc de la pensée» comme notre prison à tous.

(5) René Dubos, Mirage de la santé, Payot 1961

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Os court :

«  Penser les maux, panser les mots. » 
 
  Philippe Aalberg (1955)

 

Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1171    11 mai 2020

Bras de fer systémique mondial (Exmed)

  
Sur les cendres de l’ancien atteint d’apoptose, comme une  cellule devenue hors d’usage, un nouveau cycle de vie planétaire débute.
   Qu’allons nous en faire ? Recommencer comme avant, avec un risque encore accru d’un nouveau plantage ?
Tenter de trouver des solutions ponctuelles à chacune de nos erreurs d’orientation ?

   La LEM 1171 vous propose « Mal pansés parce que mal pensés». Et vous souhaite une stimulante lecture.


François-Marie Michaut 

18-19 mai 2020

14 mai 2020

Et maintenant, les pourboires (Exmed)

   Soudain, conscience a été prise que soigner des malades n’était pas toujours un long fleuve tranquille. Manifestations spontanées aux fenêtres confinées l’ont exprimé.
 Cela a fait plaisir.

  Mais mettre en place des rétributions fournies par des dons de jours de congés transformés en chèques vacances n’est 
pas respectueux de la fierté légitime des soignants.

Quant à l’exhumation de la médaille des épidémies du XIXème siècle, c’est une illustration du comment donner sans rien donner des époques révolues.

 François-Marie Michaut


15-17 mai 2020

12 mai 2020

Mascarade (Exmed)

   
Curieuse image que celle de nos espaces publics redevenus moins interdits. Celle d’une gigantesque mascarade, chacun, ou presque, cachant son visage masqué au regard de l’autre, potentiel porteur du redouté Corona SRAS2.


    Quelle mouche les a donc piqués, nos ancêtres, se demanderont nos descendants. Avaient-ils pris conscience que la civilisation dominante qu’ils avaient mis en place avec tous leurs efforts devait être cachée pour, enfin, prendre visage humain ? Ils ont eu, les vieux, tellement de mal à comprendre qu’il ne fallait surtout pas tenter de refaire ce qui les avait amenés à ce naufrage !

    Si tel n’était pas le cas, les mêmes causes produisant les mêmes effets, personne ne sera plus là pour dire quoi que ce soit.


François-Marie Michaut

13-14 mai 2020

11 mai 2020

RÉVÉLATION (LEM 1170)

                           
                                  
                               
Il arrive parfois que la nuit, en dormant,
L’esprit humain s’éveille et découvre, éclatant,
Le pourquoi des énigmes inquiétant nos journées ;
Ainsi le corona me fut bien expliqué :

Notre belle planète en la force de l’âge
Commence à s’irriter de tout notre tapage
Qui finit par lui faire une démangeaison
Lui taquinant le cuir, comme une inflammation.

Toutes ces mines ouvertes, ces surexploitations,
Ces eaux partout polluées, toutes ces explosions
Ces déforestations, ces climats sous tension,
Et cette race humaine en prolifération….

Tout cela à la longue a produit un déclic,
Un réflexe prévu, réaction génétique,
Comme une sécrétion qui est automatique,
Quand certaines limites ont des excès chimiques.

Alors, dame la terre, ayant d’un coup de queue
Calmé la race humaine et ses excès miteux,
Oublie ces peccadilles et se penche à nouveau
Sur les choses courantes et d’un autre niveau :

Les tremblements de terre, tectonique des plaques,
Les volcans, les cyclones, l’atmosphère patraque…
Toutes choses importantes et sous la surveillance
De l’étoile soleil veillant aux maintenances.

La petite leçon que, à l’accoutumé
La race humaine aura, au plus vite oublié,
Un jour nous reviendra en autre coup de poing.
La terre en a vu d’autres et regarde plus loin…

                                Jacques Grieu
 

Os court :

« La   plus sublime révélation, c’est que Dieu est en chaque homme. »  

 
Ralf Waldo Emerson ( écrivain américain 1803-1882)

 

 
Lettre d'Expression médicale
 
LEM n° 1170
    11 mai 2020

   

«Dame terre» a parlé (Exmed)

  C’est Jacques Grieu qui nous propose cette lecture de l’aventure humaine sans précédent que nous fait vivre l’épisode du Covid19.
  Un fil d’Ariane bien précieux dans ce syndrome mondial « d’inintelligibilité», selon l’expression d’Eric Fottorino ( Florence Chédotal, La Montagne du 6 mai 2020) où nous pataugeons pitoyablement.

   
Voici la LEM 1170 au titre lumineux : RÉVÉLATION.
Ne pas se laisser piéger par le langage badin du poète.



François-Marie Michaut

11-12 mai 2020


07 mai 2020

AUTORISATION (J.Grieu, Exmed)

 

Ce matin, tout à coup, il me prend une envie :
Envie de prendre l’air ; le soleil m’y convie.
Et puis, faut-il l’avouer, je n’ai plus de bordeaux,
Et depuis deux journées, ne bois plus que de l’eau.

Mais m’autoriserai-je à aller en chercher ?
Cette grave question me fait fort hésiter.
Car depuis quelque temps, confinement oblige,
Il nous faut un papier que soi-même on rédige.

C’est une « attestation » qu’avec munificence.
On se  signe à soi-même en se faisant confiance.
Il faut cocher des cases et bien faire attention.
C’est du « dérogatoire », une largesse, un don !

Mais ce beau cadeau-là, qui est-ce qui l’octroie ?
Celui qui me l’accorde, il n’est autre que « moi »!
Faut-il le remercier, lui envoyer des fleurs ?
Je ne me savais pas un aussi grand seigneur.

Et si, de le signer, je me le refusais ?
Pour ainsi me prouver que je suis bien Français ?
Accorder des faveurs semble bien imprudent,
Quand la demande vient de nos gouvernements...

De ma case à « cocher », je me sens responsable :
« Première nécessité ? Achat indispensable ? »
Je crois qu’il faut choisir : « un besoin impérieux »
Le bordeaux, on le sait est un achat sérieux .

Mais si, faute de stock, je n’avais qu’ un bourgogne ?
Et que, manque de chance, un agent sans vergogne,
Me frappe d’un PV pour non conformité ?
Mon papier signé « moi » m’aurait alors piégé !

Contre « l’attestation », je me sens… vacciné !!!
Remplir ce beau visa est beaucoup trop risqué,
Car se tromper de case est un grave parjure,
Qu’on ait pris, ou pas pris, sa plus belle écriture.

« Dérogatoire » ou pas, ma fière « attestation »
Maintenant me fait peur pour ma destination.
Je reste à la maison, songeur et confiné, 
Buvant de la Volvic mais enfin rassuré.

                            Jacques Grieu
8 au 10 mai 2020

05 mai 2020

Tous docteurs Conan Doyle ? (Exmed)

   Tous docteurs Conan Doyle ?
   «Contact tracing», Conan Doyle, modeste médecin devenu, en attendant les clients qui ne venaient pas, le père de Sherlock Holmes, aurait-il signé à cette entreprise de fichage d’une catégorie de malades en France ?

  

   Nos confrères, sommés de dénoncer sans état d’âme aux autorités leurs patients atteints, ou supposés atteints du Covid19, ainsi que tous ceux qui les entourent, peuvent-ils obéir ? Se laisser transformer en détectives de l’hygiène publique est ruiner définitivement tout contrat de confiance sans lequel aucune médecine humaine n’est possible.

  

 Quant aux dérives inévitables de tout secret médical partagé, cela ne fait aucun doute. Les requins sont en embuscade derrière le Covid19, braves gens.



François-Marie Michaut
6-7 mai 2020

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...