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06 octobre 2019

Écologie et médecine systémique (LEM 1140)

                        
                                        
 
                                                                         
   À tout inventeur reconnaissance s’impose. Depuis quelques années (1),  la conscience écologique se répand comme une marée dans la plus grande partie des esprits.  Les plus jeunes  n’étant pas les moins démonstratifs (2). Le mot d’écologie a été utilisé pour la première fois par le médecin  anatomiste allemand Ernst Haeckel (1839-1919). La langue grecque a, selon la coutume savante, été mise à contribution. Oïkos veut dire maison et logos, c’est connu, le discours,. Sous entendu :  celui des hommes de la cité scientifique. La notion, déjà contenue dans la théorie de l’évolution du britannique Charles Darwin, que nous n’avons qu’une seule maison commune qui est notre planète terre, et pas seulement les espèces vivantes,  apparait clairement, même si elle érode progressivement nos confortables sentiments de supériorité et de toute puissance.

      En 2019 il devient de plus en plus difficile de se penser soi-même comme le centre autour duquel gravite un univers qu’il faut dominer pour l’exploiter au mieux de son intérêt (3).  Un mouvement de civilisation, faute de le définir autrement,  se fait sous nos yeux, sur tous les continents. Qu’il s’agisse des variations climatiques, des atteintes à la biosphère ou de la protection de telle ou telle espèce menacée d’animal ou de végétal. Au risque de nous enfermer dans un certain intégrisme de chapelle militante. Cette évolution de notre façon de concevoir la planète est aussi récente que rapide. La qualification de «bio» (4) est devenue un argument commercial majeur. C’est comme si, dans nos têtes, nous devenions de plus en plus, tels les Martiens des bandes dessinées, des petits hommes verts !

Il demeure pourtant tout un secteur de notre compréhension du monde qui échappe à la vague verte. Celui de la santé,  ou plus exactement celui de la médecine, solidement calé entre son carcan scientifique et ses armes technologiques. que nous sommes obsédés  par l’obligation d’agir toujours mieux , et surtout toujours plus,  pour soigner et prévenir ces maudites maladies qui nous empoisonnent la vie de la naissance à la mort.. Agir, agir, agir, telle semble être notre devise implicite. Comme des fourmis, nous courons sans répit. Comme nos amies, nous n’avons pas la moindre idée du pourquoi nous agissons ainsi, et vers quoi nous nous précipitons. La course des sciences  vers l’infiniment petit nous laisse l’illusion que c’est ainsi que nous trouverons la clé ultime de la connaissance de l’humain. Illusion sans cesse repoussée.

  Il est curieux de remarquer que la médecine a le plus grand mal, alors que c’est si à la mode, à s’emparer de l’adjectif biologique. Médecine biologique, ça vous sent son pléonasme (5) à dix lieues. Une fois encore, au risque de lasser la patience  du lectorat, la seule roue de secours disponible est celle de l’abord systémique. Un système sans frontière prédéfinie regroupant en son sein et tout ce que l’écologie exprime d’elle-même et tout ce qu’une approche systémique permet d’appréhender de notre fonctionnement le plus intime d’être humain. Notre «maison», bien des traditions le disent depuis longtemps est, et ne peut être qu’une. La découper en appartements sans communication avec ce qui existe autour, c’est se condamner à ne pas pouvoir la connaître. 
   Puisse cette dernière phrase n’enfoncer qu’une porte ouverte. Il ne peut être d’écologie que systémique ; il ne peut  exister de médecine que systémique (6).

                                               François-Marie Michaut
  
                   
         Notes :


(1) En France, l’ingénieur agronome René Dumont (1904-2001) a été candidat aux élections présidentielles de 1974 pour tenter, en vain, de faire entrer l’écologie en politique.


(2) Cf le phénomène de masse représenté par Greta Thunberg  
 


(3) À de remarquables et bruyantes exceptions près.
 

 
(4) Étiquette purement française ce «bio» , les anglophones, eux, ont choisi « organique» (organic).  

(5) Larousse : Répétition dans un même énoncé de mots ayant le même sens, soit par maladresse (par exemple descendre en bas), soit dans une intention stylistique (par exemple Je l'ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux, vu [Molière]) 
 


(6) Formule  partagée dans un mail privé avec  Sophie Duriez, psychiatre à Los Angeles (CA)           

Os court :
 « Tous les écologistes sont daltoniens, ils voient vert partout ! »

 Raymond Devos



 Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1140

 7 octobre 2019

Déferlante verte (Exmed)

  Exercice délicat que celui de humer l’air du temps, sans se prendre les pieds dans les événements du moment. Aucune machine, aussi monstrueuse soit sa mémoire mécanique, ne peut le faire.

La LEM 1140 a le culot de prendre ce risque avec Écologie et médecine systémique,  qui ne sont pas, comme on peut le penser, la carpe et le lapin.

François-Marie Michaut
7-8 octobre 2019

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