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31 janvier 2019

Démarchandiser ?
 (Exmed)

    Les publicités télévisuelles sont sans appel. Toutes les choses entourant notre santé, y compris psychologique, font l’objet d’une concurrence commerciale féroce. Aucun contrepouvoir ne se manifeste : le public paie les yeux fermés, des poches se remplissent.


    Les soignants continuent depuis des dizaines d’années à se laisser réduire à la fonction de distributeurs de la marchandise qualifiée de services supposés améliorer la santé.
                  Conception purement matérialiste et traduisible en chiffres et en courbes, à quand des «humanomètres» - encore à inventer par les neurosciences -  dans nos têtes ?

François-Marie Michaut 
Exmed 1-3 février 2019

29 janvier 2019

Tous à jeter (Exmed)

     
Le temps de la croyance naïve au « c’est vrai parce que c’est dans le journal » est achevé. L’argument publicitaire pour un objet «vu à la télé»  ne porte plus. Comme si notre confiance, notre capacité immémoriale de croyance, étaient en voie de disparition. Cela devant le constat d’un trop grand nombre de tromperies, calculées ou involontaires,  dans les informations transmises à tout vent : l’hypothèse tient debout.
Les théories du complot trouvent un terrain fertile dans un tel climat psychologique.  Paranoïa contagieuse en termes de médecine. Trouver un coupable reconnu par beaucoup pour le condamner, c’est un remède qui ne date pas d’hier.

Celui du bouc émissaire.

    Ici même, nous affichons depuis 1997 le slogan : Retrouvons la confiance
Le chantier n’est pas achevé, vous ne trouvez pas  ?


François-Marie Michaut

Exmed 30-31 janvier 2019

27 janvier 2019

Esprit es-tu là ? (Exmed)

   Un peu d’autodérision s’impose si on veut aborder des sujets réputés sérieux. Bien que n’étant pas (encore) équipée de table tournante, la LEM 1104 : Carottage et chalutage vous propose son feuillet de systémique médicale numéro 4.


    Bonne lecture et à vos questions.
François-Marie Michaut 
28-29 janvier 2019

Carottage et chalutage (LEM 1104)


                            Feuillets de Systémique Médicale (4)


                                                                                                   

   Est-il interdit de prétendre qu’aucun d’entre nous ne vit  totalement dans la réalité avec laquelle il a la conscience d’être en contact ? Freud et ses continuateurs, si décriés soient-ils actuellement, l’ont largement démontré.La seule table de lecture objective (1) disponible est l’idée que chacun construit de sa réalité au cours de sa courte vie. Les sciences se nourrissent, tout comme nous , de théories. Le mot grec est cousin de celui de théâtre. Construction d’un monde fictif  dans un spectacle comme dans le cheminement d’une existence ? Ce n’est pas invraisemblable.

 Comment se sont construites les grandes traditions que se sont donnés les humains depuis les temps les plus anciens, dont les différentes religions se sont chargées de transmettre (2), chacune à leur façon orale, gestuelle , le récit du monde environnant ? Les sciences humaines, anthropologie, théologies, histoire des religions, sociologie, psychologie, sciences sociales, politiques, économiques, tournent autour du pot avec, en lieu et place d’une explication profonde indiscutable, une accumulation de descriptions  de plus en plus détaillées à grand renfort d’auxiliaires technologiques, sans répondre à la question que pose tout enfant. Pourquoi  c’est comme ça et pas autrement ?

La technique du carottage, le passe-partout scientifique


  Les sciences, se constituant en opposition systématique de plus en plus frontale  avec ces croyances jugées dépassées et contradictoires, ont su définir leur méthode de recherche. Coup de chapeau de rigueur à René Descartes et à tous ses consciencieux continuateurs de par le monde. Le principe général est simple et accessible à tous.
On se heurte à une question pour laquelle il n’existe pas (encore) de réponse immédiate ? On la découpe comme un saucisson en autant de  tranches qu’il est nécessaire d’élucider une à une puis d’assembler jusqu’à découvrir la réponse à l’énigme initiale. En médecine, nous avons l’habitude des compte-rendus des études publiées dans la presse spécialisée. Leur fin est toujours la même quasiment rituelle. Cette étude doit être confortée par une étude plus profonde sur les questions demeurant en suspens.
Il n’est pas impossible de détecter le mécanisme mental qui impose une telle stratégie de recherche. Un dogme, issus d’une compréhension superficielle du doute cartésien est posé au départ : la vérité n’existe pas. Nous ne pouvons donc que tenter de l’approcher en allant vers de plus en plus d’investigation de chaque élément constituant.
Un rêve secret, jamais clairement formulé : en allant assez profond, sur le modèle du forage minier, les humains découvriront le pourquoi du comment de chaque partie du réel. Hélas, aucune de nos grandes interrogations humaines n’a pu être élucidée ainsi. La science a simplement renoncé à l’hypothèse de l’existence d’une quelconque vérité. Un adage simple court partout : la vérité n’existe pas. La mission scientifique est alors de toujours courir après cette vérité avec la conviction qu’elle n’est pas atteignable, juste de plus en plus approchable sur le modèle d’une asymptote (3). Nous agissons comme si  Démocrite avait raison dans sa formulation proverbiale : la vérité est cachée au fond du puits.
 Depuis Galilée et Copernic, cela demeure un puits… sans fond malgré tous nos efforts.

 Et pourtant, la science n’a pas baissé pavillon. Elle cherche toujours un grand principe unificateur (4). En renvoyant aux philosophes la métaphysique jugée hors de son domaine - au jeu de rugby, on dirait : botter en touche - elle peut prétendre occuper le point le plus élevé de la connaissance humaine. Les choses ne sont cependant ni aussi caricaturales, ni aussi définitives que cela a été longtemps cru. La notion de principe organisateur, de direction d’ensemble du vivant et de l’organique des particules élémentaires au cosmos continue de nous tourner autour, tant il est difficile de s’en passer. Prendre en compte un ouvrage remarquable : « La synthèse des sciences » de Dominique Aubier (1973) page 9 à 39. La frontière de la métaphysique est encore interdite par les gardiens de l’orthodoxie scientifique. Mais, comme n’’importe quelle autre barrière, elle sera un jour franchie. Elle l’a même peut-être déjà été, sans que la nouvelle  ne se soit propagée. Trop perturbant pour notre culture toute entière que ce retour en force de ce qu’il y a au delà du domaine reconnu des lois de la physique. L’ombre d’une entité créatrice, pour ne pas dire le mot scientifiquement tabou de Dieu, plane au dessus de notre modernité. Bien différente, faut-il le dire, de tout créationisme.

  La technique du chalutage, l’incontournable joker

    Nous voici donc devant une gigantesque accumulation de savoirs, dépassant depuis longtemps les capacités de compréhension de tout cerveau humain. La science, si ce singulier a encore un sens en 2019, ressemble à une tour de Babel. Les langues qui s’y parlent, à force de se spécialiser, deviennent  étrangères les unes aux autres. Voilà une situation préoccupante. Faute de pouvoir modifier ce que nous avons bâti avec tant de talent et de travail, il nous faut changer de stratégie.  Sans détruire ni renier quoi que ce soit, l’obstacle est à contourner. Appelons la marine à notre secours.  La technique la plus productive pour capturer des poissons en haute mer est celle du chalutage.

Il suffit de déterminer avec quelle énergie tracter le filet de capture, d’en déterminer la profondeur de travail et de fixer la route suivie et la taille des mailles pour pouvoir prendre ce qu’on cherche. Changement fondamental d’optique : la course à la connaissance ne va plus obligatoirement de haut en bas, de la surface au fond, mais elle s’autorise à aller librement en long, en large et en profondeur. Passage d’une vision en deux dimensions à un univers explorable en trois dimensions. Cela change tout.

Ces considérations peuvent sembler bien arides, simplistes ou trop générales pour certains. Elles sont cependant indispensables à tenter de cerner avant d’oser aller plus loin sur le chemin systémique peu fréquenté qui a été ouvert ici. L’objectif visé ici n’est pas de tenter de convaincre quiconque de quoi que ce soit, mais simplement de montrer que toute mise en question (5) est un véritable enrichissement pour qui  a le culot de s’y risquer. Nous sommes étouffés par des réponses immédiates  à tout et n’importe quoi. Une seule parade : continuer sans se lasser à poser des questions puisque notre cerveau humain est le seul à disposer ce ce pouvoir. Confucius cité plus bas ne tient pas un autre discours.


____________________

Notes :

(1)  La notion d’objectivité si chère à la pensée scientifique héritée du 19ème siècle, reprise par la neutralité supposée du médecin dans son exercice est devenue un leurre. L’influence directe de l’intention de guérir son patient sur l’évolution d’une maladie, en dehors de toute activité pharmacologique décelable, connue sous le nom populaire d’effet placebo, démontre qu’il s’agit d’une illusion. La physique quantique est formelle : l’expérimentateur  n’est jamais neutre.

(2)   Sous la forme de récits imagés pour en faciliter la transmission orale, picturale, architecturale, musicale, gestuelle, artisanale bien avant l’invention de l’écriture. Nous n’en n’avons retenu que des symboles dont nous comprenons bien mal le sens profond avec nos seuls outils scientifiques.

(3) Ligne droite qui s'approche indéfiniment d'une courbe sans jamais la couper, même si on les suppose l'une et l'autre prolongées à l'infini, avec une distance plus petite que toute quantité finie assignable; p. ext. branches de courbes se rapprochant indéfiniment l'une de l'autre sans se toucher. Les asymptotes de l'hyperbole (Ac. 1798-1932); ligne asymptote (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.); point asymptote (Lar. 19e. Nouv. Lar. ill., Quillet 1965)
Source: CNTR (CNRS)

(4) Principe est compris ici comme origine, ce qui vient en tête, ce qui vient en premier.

(5) L’enseignement académique en France, jusqu’à ce jour, ne favorise pas du tout une telle attitude  curieuse de la part de ses étudiants. À mettre en  perspective avec le Talmud ( l’étude),  l’un des livres sacrés avec la Bible, du Judaïsme, qui est composé de plusieurs milliers de questions et réponses sur tous les aspects de la vie issus de la tradition orale.

François-Marie Michaut 26 janvier 2019


Os court ;
« Je ne peux rien pour qui ne se pose pas de questions. »
Confucius (-551 -479)

Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1104 sur Exmed  
http://www.exmed.org/archives19/circu1104.html
                                          

                                                 



                             

                                            

24 janvier 2019

Les règles des papes (Exmed)

    
Le NHS britannique a renouvelé le 20 janvier ( Huffpost du 22 janvier 2019) une information connue des médecins depuis... 1965. Il n’y a aucun risque à prendre un contraceptif oestro-progestatif de façon continue. La pause rituelle depuis 60 ans de la pilule pendant une semaine pour le maintien de fausses règles ( hémorragie de privation) a une histoire.

    Pour tenter d’amadouer le Pape ( Paul VI) hostile à toute contraception, John Rock (Harvard) a eu cette idée pour aider les femmes catholiques. Et nous, les prescripteurs latins - en dehors des médecins du sport - avons obéi en silence au Vatican. L’industrie pharmaceutique qui a subi un tel manque à gagner doit être furieuse. Les vendeurs de protections périodiques féminines en ont fait une bonne affaire.


    Où est le respect dû aux femmes dans de telles manipulations ?

François-Marie Michaut 
Exmed 25-27 janvier 2019

22 janvier 2019

Une faim sans fin (Exmed)

    C’est ce qu’annonce le très respecté Lancet du 16 janvier 2019 sous la plume de Richard Horton (MD), son rédacteur en chef.    Le défi est de nourrir sainement une humanité de dix milliards de personnes en 2050 sans détruire les ressources environnementales de la planète. 

    C’est encore possible, dit le Quotidien du Médecin du 19 janvier 2019 interrogeant le docteur  Fabrice DeClerk (GIARC). À condition de réduire de moitié notre gaspillage alimentaire, de diviser de 50% notre consommation de viande rouge tout en doublant l’ingestion de légumes, graines et fruits.


    Un message si simple, capable de sauver notre espèce humaine en péril si nous restons inertes, mériterait plus que tant d’autres d’être diffusé sans modération.

À chacun de s’en faire le messager autour de lui s’il estime qu’une telle attitude de prévention doit être ou ignorée ou largement diffusée.  


François-Marie Michaut

Exmed 23-24 janvier 2019

20 janvier 2019

Machine à penser (LEM 1103)

                                                                            



                                    

                               Machine à penser


                                              Jacques Grieu


     Après des années d'études dans des centres de recherche de pays avancés, (coordonnées par un certain Georges Haurhouèlle)(*), voici enfin l'outil révolutionnaire dont l'homo sapiens rêvait depuis toujours :
    Ci-joint, l'image (encore top-secrète)  de la fabuleuse "Machine à Penser" qui fait beaucoup parler depuis quelque temps. Finies, les incertitudes angoissantes, les indécisions perturbantes, les alternatives stressantes. Terminés les doutes ou hésitations : la machine pense pour vous, réfléchit pour vous, décide pour vous. C'est le repos, le confort, la Sécurité.
Entièrement connectée, elle consomme peu et n'émet aucune pollution.
    Malgré son prix encore élevé (non divulgué) de nombreux pays (USA, Russie, Chine, Brésil, Turquie, Nord-Corée, Birmanie, etc ) l'ont déjà commandée en immenses quantités.
       Certains hommes politiques d'autres pays d'Europe semblent, eux aussi, intéressés... Pas de doute, cette invention révolutionnaire est promise a un grand avenir sur toute la planète.

 



 NDLR
 (*) Pour nos lecteurs étrangers, francisation phonétique de George Orwell.



              

        Os Court : 
 « Inventer, c’est penser à côté.»
Albert Einstein

Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1103  
http://www.exmed.org/archives19/circu1103.html
      20 janvier 2019        

C'est ce qu'on veut ? (Exmed)

     Nos discours, en médecine comme partout, ne cessent de parler de développement, d’évolution, de plans, de mesures, d’innovation, de création et même de progrès.


      Quelle idée exponentielle de notre avenir avons nous derrière la tête ? Jacques Grieu, une fois n’est pas coutume, dans la LEM 1103 Machine à penser, nous en propose une figuration graphique sans appel.

 En l’absence ici de toute «machine à penser», une reproduction ou diffusion impose l’autorisation de l’auteur.


François-Marie Michaut
Exmed 20-22 janvier 2019

17 janvier 2019

Règne de l’injonction paradoxale (Exmed)

  
Nous devons faire des économies parce que nous dépensons trop d’argent pour nous soigner nous est-il entré dans la tête. En même temps, pas une journée où ne soient multipliées des incitations à aller chez le médecin se faire examiner, dépister, vacciner, traiter à titre préventif en agitant le principe de précaution.

   Des systèmes d’assurance maladie en déficit, des hôpitaux surchargés au delà du tolérable, des cabinets médicaux désertés ou incapables de répondre aux demandes des usagers. Qui peut s’en étonner quand on court en même temps après une chose et son contraire ?
« Le seul mauvais choix est l’absence de choix .» Amélie Nothomb, romancière.


François-Marie Michaut 18-19 janvier 2019

15 janvier 2019

Bientôt tous hypochondriaques (Exmed)

     
Étrange dénomination savante de ce que Molière qualifiait sans détour « Le malade imaginaire». Mystérieuse souffrance dont le siège serait dans l’abdomen sous le cartilage des dernières cotes. Ce qui est faux, mais on n’en sait pas plus en médecine.

   La propagande entourant toutes les questions touchant à nos histoires de maladie est un harcèlement psychologique modifiant la perception que nous pouvons avoir de notre propre corps et de sa vulnérabilité. Tout se passe comme si nous avions fabriqué une machine à produire des humains conditionnés à alimenter passivement toutes les usines  de l’inépuisable,et plus que tout autre profitable, marché-de-la-santé.

  Et on se laisse faire quand on se sait pas, et on laisse faire sans rien dire quand on sait ? Bien malade, notre société.

François-Marie Michaut
16-17 janvier 2019

13 janvier 2019

Débat de civilisation (LEM 1012)


                                                 
                             

          Se débattre, c’est s’agiter dans tous les sens pour sortir d’une situation périlleuse. Débattre, c’est frapper fort. La syllabe initiale dé en indique l’intensité - et pas du tout comme j’avais tendance à le croire - un éloignement de la violence des gestes  quand est dépassé le seul usage de la parole (1). Face à la nébuleuse, trop vite baptisée par son apparence sur les images de gilets jaunes en guise d’uniforme, les observateurs se, et nous, trompent en parlant de mouvement. Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas capables d’écouter leur véritable langage. Pas celui des mots, des injonctions, des gesticulations en vue de manipuler les images pour frapper les imaginations. Ils sont tous plus contradictoires et imperméables à toute analyse causale les uns que les autres. Pour un systémicien , c’est la façon de faire, la stratégie si vous voulez, qui est la plus parlante. Impossible de passer à côté : l’objectif partagé est qu’il faut bloquer. Traduit par un mot d’ordre, on entendrait quelque chose comme : STOP (2), on ne marche plus (3) dans un système qui écrase nos vies (4). Ceci n’est audible que si l’on fait l’effort de ne pas succomber à la tentation de se plonger dans le dédale des analyses factuelles de chaque catégorie de savoir. Les experts spécialisés patinent. On se sent « gilet jaune » parce que, comme les autres à côté dont on ignore tout, on est contre et que pour sauvegarder ce squelette d’identité : «  on ne lâchera rien » est-il répété en boucle.

     C’est à un délicat exercice de lecture en creux de ce qu’il est tellement important de se sentir dépouillé  qu’il faut se livrer. En  évitant autant que possible, par la rigueur de la pensée et l’expression bien calibrée, le risque de tomber dans des interprétations délirantes. Notre boîte à outil n’est pas complètement vide, je demande au lecteur l’autorisation d’en faire usage, aussi artisanaux soient ces instruments (5). Il est remarquable que ce qui se manifeste avec force en France sous cette forme existe dans de nombreux pays du monde avec le rejet des systèmes politiques traditionnels, des élites en général. Ou en fonçant dans des aventures extrémistes aux conséquences pour le moins inquiétantes. C’est la civilisation elle-même dont nous faisons partie qui est mise en question. Elle a pris sa source en Occident, poussée depuis deux millénaires par le dynamisme de l’expansion  du christianisme . Elle s’y est fortifiée au fil ses siècles  en exploitant les sciences et les techniques. Dans une histoire cahotique et sanglante, avant d’aller conquérir et dominer la terre entière.
    Magnifique réussite que cette culture venue de notre Occident dans l’histoire de l’espèce humaine. Tant d’autres, sur tous les continents, ont disparu sans crier gare. Hélas, tous les voyants sont au rouge. Nous ne pouvons plus ignorer, en 2019, que notre façon de nous comporter - bien au delà des destructions  directement causées par nos  activités - est en train de tuer la fragile planète sans qui nous ne pouvons plus vivre. Juste une ou deux générations en continuant ainsi, disent nos experts, et Homo Sapiens,comme ses frères animaux et végétaux, ne pourra plus vivre. Conscience écologique diront certains. Conscience systémique  me semble plus exact, car cela dépasse de loin notre environnement matériel. Lutter contre la pollution ou sauver la biodiversité, ce n’est pas suffisant. Notre façon de penser notre monde connait une mutation sans précédent. Il n’est plus possible de nous imaginer comme le centre immobile tout puissant du vaste univers  immuable à notre échelle.

     Comment en sommes-nous parvenus à nous condamner nous-mêmes à disparaitre ? La question n’a rien de philosophique, elle est devenue une urgence vitale. Urgence absolue diraient nos réanimateurs. La masse de nos connaissances est telle - la technologie nous en assure la facilité d’accès - que nous avons un gros travail d’investigation à faire pour parvenir à comprendre comment et pourquoi nous en sommes arrivés là. Bien entendu, les sciences ont leur secteur d’investigation à faire valoir. Mais elles n’ont pas le monopole de la connaissance. Tout notre acquis culturel, avec une attention toute particulière à ce qui est jugé comme secondaire, insignifiant, démodé ou dépassé, est à passer au scanner des esprits les plus indépendants.
    Nos amis chercheurs scientifiques nous ont appris qu’une recherche digne de ce nom ne peut pas exister sans que l’on ne parte d’une hypothèse clairement formulée. Peu importe si la suite du travail conduit à la valider ou à l’invalider, la méthode savante est non négociable (6).
Voici donc une hypothèse sur notre civilisation occidentale vacillante pour ouvrir le débat.  Qui, à ma connaissance ou hors de cercles  confidentiels, n’a encore jamais pu être abordé sans détour.
    Nous avons poussé à fond une idée de la réalité ne prenant en compte que la partie de notre intelligence qui a le talent de faire des choses de plus en plus extraordinaires.
Comme si notre cerveau n’utilisait qu’un hémisphère : celui qui agit sur la matière ! Nous ne voulons pas prendre conscience que l’anatomie et la physiologie nous démontrent que nous ne sommes pas de simples machines à faire, qu’il y a un hémisphère qui  sait et que c’est lui qui donne, ou non, l’ordre de faire à celui dont c’est la fonction. Bien d’autres traditions véhiculent le même message qui n’a plus rien de « secret »  si on veut bien les écouter (7).

   Pour le dire en d’autres termes, notre civilisation a pour règle jamais formulée que n’existe que ce qui est matériel et que tout obéit au déterminisme des seules lois scientifiques.
   Un catéchisme scientifique (8) qui nous conduit à la disparition de l’Homo Sapiens, donc à la fin de l’évolution des espèces par incapacité d’adaptation ; la pilule est amère. Le vieux thème de la fin du monde, sans intervention de quelque force supérieure que ce soit, revient sur le devant de la scène de l’histoire universelle.
   Et si le STOP fétiche des gilets jaunes était une émergence  dans la réalité de notre inconscient collectif  national issu de ses racines les plus profondes, il mériterait toute notre reconnaissance. L’après, si nous parvenons à freiner notre activisme par instinct de survie, c’est à nous de trouver les ressources pour le modeler. Pas dans tous les sens (9) mais dans le respect d’un système d’ensemble enfin cohérent et incluant toutes nos connaissances.

   Un futur harmonieux : lourde responsabilité pour Homo Sapiens qui ne peut compter que sur lui-même.
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Notes :

(1)   Les armées de l’antiquité, nous raconte en détail l’Iliade, ne commençaient les batailles qu’en se mettant face à face et en s’insultant sans modération avant de s’entretuer.

(2)  Le stop écrit en majuscules, comme dans les messages virtuels, indique qu’il s’agit d’un cri.

(3) Message sans ambiguité à destination de la force politique dirigeante  baptisée : La  République en marche. ( LRM)

(4) Cf La maladie de la valeur, concept développé ici par Max Dorra dès 2010 . Référence : http://www.exmed.org/archives10/circu646.html

(5) F-M.Michaut ,  Causalité linéaire, circulaire ou « hélicoïdale » LEM 1081 20 août 2018 , lien : www.exmed.org/archives18/circu1081.html


(6) Clin d’oeil à l’usage d’expressions dont le seul mérite est d’être à la mode du jour dans certains cercles.

(7)  Dominique Aubier, La face cachée du cerveau, volume 1 et 2,  (MLL éditions) 1989. Présentation sur Exmed http://www.exmed.org/archives18/circu1053.html
(8) Le terme catéchisme est choisi, car une certaine conception traditiionnelle de la science, aujourd’hui dépassée, se comporte comme une religion avec ses croyances.

(9) Le culte de l’adoption de mesures matérielles, « pratiques »,  pour mettre fin aux problèmes mis en débat n’est qu’une très brève  illusion d’optique.
 


Os court ;
« Chaque civilisation a les ordures qu’elle mérite. »

 Georges Duhamel ( 1884-1966, écrivain, médecin)


                                         François-Marie Michaut

                              Feuillets de Systémique Médicale (3)

Systémoscopie (Exmed)


    Votre dictionnaire, comme mon correcteur orthographique numérique,  ont raison, le mot systémoscopie n’existe pas ... encore. Prendre la mesure d’une situation en raisonnant en terme de système n’a rien d’impossible.

    Tentons ensemble de nous faire une idée de sa pertinence et de ses potentialités avec la LEM 1102. Son titre, qui ne se veut ni  polémique ni partisan,  même s’il a un rapport direct avec l’actualité en France, est : « Débat de civilisation » .

Texte un peu plus long  à lire que d’habitude, je n’ai pas pu en condenser davantage le contenu.
C’est le numéro 3 des Feuillets de Systémique Médicale d’Exmed.


François-Marie Michaut
14-15 janvier 2019

10 janvier 2019

Biscuits scientifiques pour tout débat
 (Exmed)

    La bataille des idées n’est pas une aimable plaisanterie juste pour manipuler nos inépuisables crédulités ou calmer les échauffements d’humeur. Elle doit, pour être solidement argumentée, prendre en compte quelques propositions décoiffantes sur la réalité du réel toutes défendues par de grands physiciens. « Le futur est déjà réalisé (Einstein). Le futur influence le présent (Costa de Beauregard, Nielsen et Ninomiya). Le futur est multiple ( Everett). Nous avons un libre-arbitre authentique (Conway et Kochen). Notre observation influence la réalité (Wigner, Penrose) .» Source : La Route du temps, Philippe Guillemant , 2014, P.126-133.


  Négliger les apports de la science est se priver d’une béquille mentale indispensable. La médecine peut en témoigner.


François-Marie Michaut 11-13 janvier 2019

08 janvier 2019

Violence / viol
 (Exmed)

    La parenté entre les deux mots saute aux yeux. Utiliser la force pour contraindre l’autre à faire ce qu’il ne veut pas faire, sexe ou pas sexe, physiquement ou moralement, on parle de la même chose en terme systémique.

    Utiliser la violence pour dominer l’autre, c’est aussi mettre en route une dynamique automatique de retour qu’elle se nomme haine ou vengeance dont le violent est toujours, au final, la victime.

     Pour ceux qui ne craignent pas de lire, un éclairage anthropologique plus large s’impose. Le livre de René Girard : La violence et le sacré. Commenté ici.

François-Marie Michaut
9-10 janvier 2019

06 janvier 2019

BRILLANTAGES
 BRILLANCES (LEM 1101)



Quand brille le soleil, il chauffe tout le monde :
Chacun en veut sa part ou la révolte gronde. 
Quand brille le soleil, si chacun il inonde,
Louer un parasol n’est pas remède immonde !

Prendre son parapluie, le banquier vous en prie
Quand il voit qu’il fait bon et que le soleil brille.
Mais dès qu’il va pleuvoir, alors, il le retire ;
Et si vous protestez, attendez-vous au pire…

Briller par son absence est un choix : pas le nôtre !
Les raseurs parlent… d’eux ; les bavards, c’est… des autres :
Mais le « brillant causeur », c’est qu’il parle de vous ;
 Il pense comme vous et comme vous, sait tout…

Ce n’est pas quand il pleut qu’on répare le toit,
C’est quand le soleil brille : ils sont peu pour ce choix.
Les garanties  promises aux brillantes études,
Déçoivent bien souvent nos grandes certitudes.

Le plus beau des diamants ne brille qu’éclairé ;
Les bonnes intentions doivent être expliquées.
Briller quand il fait noir est toujours plus subtil
Que briller au soleil où tout paraît facile.

La vie est un grand feu, mais gare aux étincelles !
Les brillantes idées sont rarement nouvelles
Et les projets nouveaux, à briller sont très peu .
Chacun aime briller mais… éclairer, c’est mieux…

Dieu, dit-on, est partout ; mais nulle part ne brille !
Prières ou suppliques, il ne parle ou sourcille.
Ce n’est donc qu’à la fin que viendra la lumière ?
La mort a la vie dure, et la foi désespère…

                                                     
                                             Jacques Grieu
                   

Os court : 
«    Ce sont les mots qui existent, ce qui n’a pas de nom n’existe pas. Le mot lumière existe, la lumière n’existe pas. »
    

Francis Picabia ( peintre 1879-1953)

Lettre d'Expression médicale


LEM n° 1101

http://www.exmed.org/archives18/circu1101.html
      7 janvier 2019                                    

Guirlande lumineuse (Exmed)

       
Miracle annuel : la nuit diminue, le jour augmente. C’est bon pour notre corps, c’est vital pour notre esprit . Les festivités de saison célébrées depuis toujours ne s’y trompent pas.

  Alors, photons ou pas, un coup de projecteur poétique sur cette toujours mystérieuse lumière avec la LEM 1101 de Jacques Grieu BRILLANTAGES BRILLANCES.


François-Marie Michaut
7-8 janvier 2019

02 janvier 2019

Les deux solutions (Exmed)


   Dans ses voeux à la France, Emmanuel Macron n’a pas oublié de mentionner les médecins et les déserts médicaux. C’est inédit mais il faut dire qu’il y a plusieurs dossiers épineux. La logique gouvernementale a toujours répondu de façon pavlovienne au surgissement de tout problème par la fabrication instantanée de mesures. Solution comme celle qu’impose à l’école tout problème de mathématiques.


  C’est ne pas tenir compte de ce que nous montrent les sciences physiques. Une solution est le mélange d’un corps quelconque dans un liquide solvant. Dissoudre quelque chose qui gène ou nuit, c’est une façon de balayer la poussière sous le tapis.


   Alors quelle est la solution à cette diplopie ? Oser prendre le temps indispensable pour comprendre, dans toute leur complexité et leurs retombées, les facteurs qui ont conduit à ce qu’on veut changer. Le faire pour faire ( ou pire encore pour plaire) en demeurant factuel avec l’illusion d’être plus efficace est une maladie aux redoutables conséquences.
      Savoir d’abord avant toute action est la seule vaccination possible.


François-Marie Michaut
Exmed 3-6 janvier 2019

01 janvier 2019

Bonne année aux médecins blogueurs (Exmed)

Quelle belle réalisation que celle du Club des Médecins Blogueurs !
Vive l'inventeur !
   Un endroit sur Internet où des articles écrits par des médecins prenant la peine et le temps de tenir un blog sont publiés et diffusés, quelle richesse pour la profession toute entière et ceux qui s'y intéressent.
Un club dont les membres ne sont pas des demandeurs de quelque publicité ou appartenance à un groupe, juste choisis pour la qualité intrinsèque de leurs publications, ça ne court pas les rues de la Toile.
    Bonne année 2019, collègues que je ne connais pas pour la plupart, que vous soyez des auteurs ou des commentateurs dont la réactivité est si précieuse.

On termine avec Marx ( Groucho et pas Karl ) et que comprenne qui pourra :
" Je n'accepterai jamais de faire partie d'un club qui m'aurait choisi comme membre".

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...