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30 mai 2019

Pourquoi n'avons-nous rien dit ? (Exmed)

   
Se nourrir correctement est un impératif pour espérer avoir le moins possible d’ennuis de santé. Aucun médecin, aucun soignant, ne peut être en désaccord avec une telle lapalissade.


   Après un interminable sommeil, la presse se fait depuis peu le relais d’informations mettant gravement en cause les transformations industrielles, dites ultra, des denrées alimentaires.
   

    Pourquoi n’avons-nous pas, nous les témoins immédiats des états pathologiques, soulevé publiquement la question ?
    Pourquoi avons-nous été obligés de garder le silence sur des faits que nous avions mieux que d’autres les moyens scientifiques de connaitre, ou même de suspecter ? 
        Le pouvoir énorme des multinationales de la chimie  sur les expressions médicales est-il à mettre en cause ?

François-Marie Michaut
31 mai- 2 juin 2019 Site Exmed

28 mai 2019

Attention, écran de fumée (Exmed)

    Cocorico. Le Figaro du 28 mai 2019 affiche un percutant « Recul historique du tabagisme depuis deux ans en France». Aucun médecin ne peut y être insensible. A l’examen des seuls chiffres statistiques, les lobbies de la prévention célèbrent le succès de leurs actions, surtout de l’augmentation du prix des cigarettes.

   Et s’il s’agissait simplement d’un effet de mode en voie de disparition dans la population, amorcé depuis des dizaines d’années dans les pays riches ? Les addictions savent fort bien s’adapter aux nouveaux environnements culturels. Il serait instructif, si c’était possible, de faire le point de ce qui en est de toutes les addictions, avec ou sans produits dans un pays. Un glissement de l’une à l’autre n’est qu’une illusion.

  La question essentielle, jamais posée ouvertement, demeure sans réponse. Pourquoi avons-nous tellement besoin de ce genre d’amortisseur de la dureté de notre humanité pour ne pas nous effondrer de désespoir ? L’orgueilleuse « santé publique» ne dit rien.


François-Marie Michaut 29-30 mai 2019

26 mai 2019

Pas si vain que ça
 (Exmed)

      Hubris (*), un cousin plus agressif de la vanité, le curseur exmédien fait une pause sur cette notion oubliée de la modernité. Pour les antiques hellènes, la faute la plus grave qui puisse exister pour un humain : celui de se prendre pour un dieu. Agir comme si on était doté du pouvoir divin absolu d’un membre du panthéon de déterminer le futur.  
S’affranchir du destin fixé par les dieux, chrétiennement dit : à la providence.

  Effet clinique redoutable de l’oubli contemporain de la notion de sacré. À passer au scanner de la LEM 1121 : HUBRIS, HUBRIS ! de Jacques Grieu, et...  regarder autour de soi avec un oeil neuf.
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(*) Orthographe choisie ici plutôt qu’hybris., Le son prononcé  en grec nous égare. Le y ( notre i grec) n’est pas un i (iota) mais bien un u (upsilon) qui se dit...  i !
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François-Marie Michaut 27-28 mai 2019

HUBRIS, HUBRIS ! (LEM 1121)

                           
                          
                                                                             

L’hubris est démesure, orgueil et même excès ;
Les grecs nous l’avaient dit, on l’avait délaissé…
Serait-ce notre époque où sévit la violence,
Qui le met à la mode en rompant ce silence ?

Modestie est parfois forme d’hypocrisie
Qui cache très souvent un orgueil accompli.
Si trop d’humilité est orgueil à moitié,
Se mépriser soi-même en serait-il l’entier ?

De leurs vices ou défauts, certains en ont l’orgueil
Car ils sont si flatteurs qu’ils sont en trompe-l’œil.
L’artiste sans talent est le plus vaniteux
Comme l’esprit obtus est le plus prétentieux.

Quand on cite quelqu’un, là n’est pas vanité
On pourrait même y voir comme une humilité.
Ceux qui ont réussi et qui se croient les rois,
À cette vanité, alors, ils n’ont plus droit.

Si vanité des autres est si insupportable,
C’est qu’auprès de la nôtre elle est plus « admirable ».
Sottise et vanité sont deux inséparables :
Leur meilleur antidote est un rire intraitable.

Vanitas, vanitas, omnia vanitas…
Toujours cette passion quoi qu’on dise ou qu’on fasse.
De toute tragédie, elle est bien le ressort
Et l’homme en est l’esclave à la vie à la mort…

          Jacques Grieu
     

  
       
           
Os court :
«  Les vieillards sont toujours assez jeunes pour s’instruire. » 

Eschyle ( 525-456 Av J.C)



Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1121

Sur le site Expression Médicale
27 mai  2019   
   

23 mai 2019

L'Europe, un chantier (Exmed)

     
Les élections des députés européens auront lieu dimanche en France. Sans enthousiasme du public prédisent les lecteurs dans le marc de café. Les points de repère traditionnels sont brouillés dans les esprits. Trop d’informations de qualité trop souvent médiocre, et à finalité destructrice de l’existant, envahissent nos écrans du matin au soir. Faire un tri efficace et pertinent est loin d’être accessible à tous. « Maladie de la valeur» diagnostique Max Dorra, dont l’immense danger est l’ignorance de ceux qui sont contaminés. L’Europe n’est qu’un chantier qui est encore en recherche de son bureau d’architectes. Cela mérite-t-il d’aller déposer un bulletin de vote ou faut-il aller faire une partie de pétanque ?


François-Marie Michaut
Exmed 24-26 mai 2019

21 mai 2019

Démultiplication démographique en vue ? (Exmed)

   Nous savons que les populations animales ne trouvant plus assez de nourriture présentent automatiquement une baisse de leur fécondité. Le National Health Service britannique (JIM du 15 mai 2019) s’inquiète de constater, comme dans tous les pays riches, une baisse sensible de l’activité sexuelle.

De quel type de «nourriture» - non matérielle ?-  serions-nous de plus en plus en manque ? Les études scientifiques n’ont pas de réponse.

  La formidable expansion démographique de l’humanité, surtout dues aux contrées les plus démunies, serait-elle sous nos yeux en début d’extinction ?

François-Marie Michaut
Exmed 22-24 mai 2019

19 mai 2019

Hominisation en question (LEM 1120)

                                   
                            
      La notion d’évolution des espèces  est largement admise depuis George Darwin (1). Le vivant est compris comme étant en constante évolution grâce à sa nécessité d’adaptation aux conditions de l’environnement. il en résulte une sélection se poursuivant au fil du temps. On sait que des espèces devenues incapables de s’adapter à leur biotope ont disparu. D’autres, comme la nôtre, sont en grave danger si nous continuons à vivre comme nous le faisons. La conscience de notre fragilité devant les atteintes que notre espèce porte à la planète elle-même, à sa dimension écologique si l’on veut, se développe de façon spectaculaire (2).

    L’évolution darwinienne, sans cesse perfectionnée, laisse pourtant une interrogation troublante. Comment une lignée de grands primates, sans disparaitre elle-même par inadaptation au milieu de vie (3), a pu donner le jour aux humains ? Les explications classiques, on s’en souvient, ont fait intervenir la bipédie, l’usage des outils ou du feu.
 Ce n’est pas faux. D’autres ont mis en avant la taille du cerveau. Pour fixer les idées, entre Toumaï ( homo tchadensis) vieux de 7 millions d’années et homosapiens actuel, le volume de la boite cranienne est passé de 350 centimètres cubes à 1300 cc (4). Qu’est ce qui différencie à l’observation directe, sans discussion possible, les hommes des animaux ? Le fait que leur cerveau, on y revient, dispose d’une capacité unique : un langage articulé. Les anatomistes ont bien repéré nos aires du langage verbal, dites de Wernicke et de Broca. Comment, comme au cinéma d’antan, a bien pu se faire le passage du verbalement «muet» simiesque, et plus largement animal, au «parlant» humain ?
Les découvertes des scientifiques accumulant les observations des traces du passé n’y changent rien. Nous ne savons pas penser le franchissement de cette étrange marche ontologique du langage non verbal au verbal, en rupture avec ce que nous savons de l’éthologie de nos cousins. Surgissement brutal d’une fonction cérébrale totalement nouvelle dans une lignée zoologique solidement adaptée à son environnement. Quelle surprise cette «hominisation» !
   Dans les années 1970, l’écrivain René Girard, revisitant les auteurs du 19ème siècle, a proposé ce qu’il a nommé une « anthropologie fondamentale » (5). Pour lui, la force motrice de ce phénomène est liée au comportement d’imitation entrainant une rivalité mimétique dont le seul remède a été la contruction du sacré. Théorie unitaire séduisante par sa simplicité, mais demeurant muette sur un point fondamental. Pourquoi des préhumains si bien dotés de capacités d’imitation auraient-ils dû sortir de leur organisation groupale si efficace de dominants/dominés ?

  Cela peut agacer les amoureux de certitudes de toujours parler de questions, mais impossible de faire autrement ici, tant le flou règne. Notre tradition sur notre origine, transmise de sa source écrite hébraïque par le christianisme (6), n’est pas à négliger. Une intrusion dans l’avant «Big Bang» que nous interdit la pensée scientifique. Il y a bien un mystère de notre tête parlante, incompréhensible résultat selon le dogme de l’évolution des espèces. Pourtant, des siècles aparavant, Don Quichotte, le héros de Cervantès (7), avec son épisode de la tête parlante cherche à nous souffler quelque chose.

 Comment ne pas évoquer le mouvement actuel dit «des gilets jaunes» dont les images numériques  polymorphes ne sont pas sans ressembler à une crise sacrificielle girardienne ? Sauf que de ce brassage, se voulant sans chef, du chacun pour chacun ( « on ne lâche rien »), la «crise sacrificielle»  ne nait aucune unanimité aboutissant, après une bagarre générale,  à un tous contre un ( le président Macron). Son élimination comme un bouc émissaire dont le sacrifice (8) serait la pierre fondatrice d’une nouvelle société meilleure et moins injuste. Ça ne fonctionne donc pas ou plus ainsi, la dimension sacrée ne se fabrique pas toute seule de nos jours. Au grand dam des manipulateurs des foules.

 Impossible de suspendre ces quelques lignes sans évoquer la question de l’évolutivité du processus d’hominisation. Est-il ( encore bien mal) achevé ? Est-il sous la dépendance de facteurs biologiques sur lesquels nous ne pouvons rien ? Avons-nous - avec les ressources de notre cerveau - un pouvoir, ou même un devoir sous peine de disparition rapide, de tenter d’y apporter notre contribution personnelle ? Ceci n‘est pas de la philosophie, mais bien du sauve-qui-peut on ne peut plus terre à terre.

    François-Marie Michaut
 , 20 mai 2019

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Notes:

(1)Philippe Testard-Vaillant, Charles Darwin : de l’origine d’une théorie ( CNRS le journal ) https://lejournal.cnrs.fr/articles/charles-darwin-de-lorigine-dune-theorie


(2) Les manifestations sans frontières des adolescents défilant dans les rues en sont un marqueur.


(3) Les chimpanzés, bonobos, orang-outans et gorilles,  pas encore disparus de la Terre. 

 

(4) Troublante constatation, notre cousin Néanderthal (300 000 ans d’âge) aurait eu un volume cranien record de 1800 cc.


(5) René Girard : Des choses cachées depuis le fondation du monde, Grasset 1978.

(6) Genèse commence ainsi : « Au début était le Verbe, le verbe était auprès de Dieu, le Verbe était Dieu» selon la traduction française actuelle. Le verbe, c’est la parole, le langage articulé.

(7) Pour ceux qui veulent aller au delà de la lecture au premier degré de Cervantés,  Dominique Aubier, « Don Quichotte, prophète d’Israël»

(8) Sacrifier signifie, Girard le souligne : rendre sacré.

       
           
Os court :
«  La violence commence où la parole s’arrête. » 
 Marek Halter
  


Lettre d'Expression médicale 1120

Sur Expression Médicale LEM n° 1120


20 mai  2019  

Le propre de l'homme (Exmed)

   N’en déplaise à notre estimable et vénéré confrère François Rabelais, ce n’est pas le rire. C’est la capacité de parler grâce à son système phonatoire.

   Loin d’être un simple « détail » de l’évolution des espèces vivantes pour qui veut bien se donner la peine de lire la LEM 1120 : Hominisation en question.

François-Marie Michaut
20-21 mai 2019

16 mai 2019

Hypodiagnostic vraisemblable (Exmed)

     Le médecin est la seule personne habilitée par la loi à déclarer auprès des autorités qu’un être humain est décédé. Et pour quelle(s) raisons(s).
   Il a donc en main, depuis ses études, toutes les connaissances pour modifier la cause officielle de son trépas quand il a décidé de mettre fin à ses jours.

  Impensable qu’il n’en use pas quand il tient, pour des raisons qui lui appartiennent, à échapper au diagnostic infamant pour la tradition chrétienne de suicidé.
    Se tuer au travail n’est pas toujours une figure de style. Un auto-burn-out si l’on veut.

François-Marie Michaut
CO d'Exmed 17 -19 mai 2019

14 mai 2019

Suicides chez les médecins (Exmed)

On en parle moins en France que dans la gendarmerie ou la police. Des Canadiens ( Joy Albuquerque et Sarah Tulk dans « Canadian Medical Association Journal» cité par Irène Drogou JIM du 9 mai 2019) rompent le silence. Une vulnérabilité particulière, nous sommes la profession où l’on se suicide le plus et plus encore les femmes que les hommes. Le moyen le plus utilisé, comme les non-médecins, est l’arme à feu. Les idées de suicide, dès le début des études de médecine, toucheraient aux USA 11% des carabins. Les médecins se soignent peu, craignant que la divulgation de leurs troubles psychiatriques ne détruisent leur réputation. Enfin, sans surprise, les conflits professionnels, selon les britanniques, tripleraient les idées suicidaires.

  Cette description clinique a le mérite d’exister. Elle invite à aller chercher beaucoup plus loin. Pour quelles raisons ( bonnes ou mauvaises) des êtres humains font le choix de consacrer leur vie à tenter de soigner les êtres humains qui ne vont pas bien ?

      Mais, on n’aime pas les questions en France : circulez, y a rien à voir !

François-Marie Michaut
Exmed, 15-16 mai 2019

12 mai 2019

C'EST SELON ? EXTINCTION (LEM 1119)

                               
                          
                                                          
Pourquoi n’entend-on plus le chant de l’alouette,
Ou celui du coucou à la diction parfaite ?
Ni celui des grenouilles qui se content fleurette,
Ou ceux des martinets ou ceux de la fauvette ?

L’ours blanc disparaît et les grands singes aussi.
Baleines bleues, pandas, albatros ou souris,
L’éléphant ou le lion, le rhino, la perdrix ;
Pas d’espèces qui soient sûrement à l’abri.

Où sont nos scarabées, où sont nos hannetons ?
Et nos bonnes abeilles et les beaux papillons ?
Plus d’un tiers des espèces est en grave danger,
Et la végétation n’est pas plus protégée…

Même depuis l’espace, on voit tous les ravages
Que subit la planète et qui est un saccage.
Les forêts diminuent, les océans grossissent,
Les cyclones augmentent, les glaces rapetissent.

La nature, pourtant, ne fait pas de déchets.
Elle recycle tout et sait tout employer.
Mais elle prend son temps, complice du hasard
Puisant son énergie au soleil superstar.

Habitats dégradés et surexploitation
Chimie envahissante et partout : pollution.
Le désastre, c’est l’homme. Et lui ne « s’éteint » pas.
Et même il prolifère en aggravant son cas.

Pourtant, il fait bien peu pour arrêter le mal :
L’homme va disparaître.  Et ce sera normal.
Il est bien averti, il sait lire les signes.
Biodiversité ? Nous n’en sommes pas dignes !

La Fontaine et Buffon et Darwin et Cuvier
Dans leurs tombes en pleurant ne peuvent nous sauver.
Mais plantes et animaux, pour ceux qui survivront,
Diront « bon débarras, parti, le trublion !»

Certains auraient tendance, invoquant le « destin »
A dire « c’est écrit » et on n’y pouvait rien !
Voilà qui est aisé pour mieux se disculper !
Le sort entre nos mains, il nous faut l’assumer…

Celle des dinosaures  est  avertissement :
La dernière extinction, on le sait maintenant,
Etait une cinquième. On court vers la sixième !
Chaque jour nous apprend que ce risque est extrême…

Après notre extinction revient l’évolution
Qui reprendra son cours vers d’autres horizons.
Le soleil lui promet des années par millions ;
De quoi en rétablir, de belles inventions !

On aime bien se dire en toute modestie
Que l’homme est le chef d’œuvre au sommet de la vie.
Et si nous n’étions rien qu’un incident technique,
Infime quantité du grand hasard cosmique ?

A force de hasards et grandes explosions
Qui font que l’univers est en transformation,
La matière en son sein, comme Reeves le dit,
Paraît bien condamnée à produire la vie…

La Terre en a vu d’autre et tournera encore,
Et vite recréera un monde qu’on ignore ;
Des espèces naîtront qui nous remplaceront…
Plus sages que les hommes ? Ou pires ? C’est selon !

    Jacques Grieu
 

       
           
Os court :
«    Mieux vaut avoir une extinction de voix qu’être en voie d’extinction.» 

Alain Guéguen
     


    Lettre d'Expression Médicale n° 1119 du 13 mai 2019 
Site d'origine :   Exmed                

Illusoire immobilité (Exmed)

   Que nous avons du mal à ne pas nous considérer nous-mêmes comme immobiles et bien ancrés au centre de l’univers ! Et pourtant, pour qui veut bien ouvrir son esprit au delà de son nombril, le mouvement de toute chose s’impose comme une évidence.
   Jacques Grieu nous entraine, sans dramatiser, avec la LEM 1119 : C’EST SELON ? EXTINCTION.


François-Marie Michaut
13-14 mai  2019

10 mai 2019

Plus jamais de guerre ? (Exmed)

   C’était le 9 mai 1945, un petit garçon de juste 5 ans revenait avec ses parents de la retraite aux flambeaux célébrant, pompiers en tête, la capitulation allemande. Nous arrivions juste dans une maison familiale éventrée par les bombes anglaises et américaines. Je me souviens avoir posé cette question : « alors, on n’aura plus jamais de guerre ?». Il me fut répondu par les grands : oui. 

   Mensonge.  La vie a fait qu’il a fallu que j’attende d’avoir 22 ans d’âge pour que la France, mon pays et sa jeunesse, ne soit plus en conflit armé. À ce titre, une entité européenne, aussi critiquable et améliorable soit-elle, mérite tellement que les peuples y participant aillent déposer, le jour venu, leur bulletin de vote.

François-Marie Michaut 
Exmed 10-12 mai  2019

07 mai 2019

Merci, docteur Clémenceau (Exmed)

   Médecin mais surtout homme politique, surnommé en 1918 le père la Victoire, par les Français. Sa philosophie, au milieu de l’effroyable tuerie des cousins européens déchirés, mérite un petit rappel. « Quand les évènements nous dépassent, feignons d’en être les organisateurs ».

     À quand la liste à la Prévert des événements qui nous dépassent un siècle plus tard ?

François-Marie Michaut
Exmed 8-9 mai  2019

05 mai 2019

Être (humains) ou ne plus être (vivants) (LEM 1118)

                         
                          
                             
   Puisse William Shakespeare, d’où il est, digérer ce plagiat d’Hamlet ! Mais là où il voyait encore une question, notre époque, si elle veut bien s’astreindre à chausser  ses lunettes systémiques, montre sans pitié que nous n’avons plus devant nous qu’une alternative. Vivre autrement que nous ne le faisons depuis les débuts de l’espèce homo (1) ou tuer la biosphère toute entière dont nous ne sommes qu’un rouage. Plus nos connaissances objectives sur les menaces pour notre avenir proches s’accumulent, moins il est possible de continuer à vivre comme si de rien n’était (2). L’apocalypse, les temps derniers, nos religions en parlent depuis longtemps.  Mais comme si c’était le résultat d’une volonté de punition des hommes de la part de notre puissance créatrice. En 2019, la simple poursuite de ce que nous faisons depuis trois siècles avec notre planète nourissière nous conduit à détruire sans marche arrière possible tous les éléments vitaux. Changement brutal d’échelle : nous sommes les seuls acteurs de notre disparition imminente. Bien entendu, les écologistes de toutes les catégories ne cessent de tenter de nous le démontrer. Il nous faut un temps fou pour intégrer l’importance du message qu’ils portent (3)

   Le Président Macron, dans sa dernière conférence de presse, affirmait vouloir mettre « l’humain au centre » de son projet politique pour la France. Pour un médecin, dont l’être humain en souffrance est la raison d’exister, pour ne pas dire la matière première, rien de choquant. Pour le citoyen ordinaire qui appréhende la robotisation galopante de son environnement, cela parle. Mais, il faut bien le reconnaitre, le plus grand flou règne sur ce que c’est que l’humain (4).

   Qu’est-ce que c’est que cet homme ? Capable des destructions les plus massives, des imprévoyances les plus dramatiques, des erreurs les plus lourdes de conséquences ? Bien entendu, les exemples sont innombrables et plus indéfendables les uns que les autres. Mais doué aussi de la capacité de réaliser tant de prodiges, de créer une richesse d’intelligence et de connaissances comme aucune autre espèce animale.

  Avons-nous oublié que l’homme est un être doté d’un cerveau qui évolue toute sa vie ? Que son encéphale est constitué de deux hémisphères cérébraux dont les neurosciences démontrent qu’ils fonctionnent de façon bien différente mais totalement complémentaire ? Comme notre ancêtre homo faber ( homme forgeron ) nous avons la capacité de fabriquer, de faire des choses. Notre côté «qui-fait», celuibqui s’exprime si fort que nous pensons de moins en moins qu’il n’est pas le seul. L’autre, bien moins spectaculaire, a une fonction majeure, en fait dominante, c’est l’hémisphère « qui-sait» (5). Nom d’un homo Sapens Sapiens, la connaissance -pas seulement la scientifique ou la rationnelle- sans frontière ni exclusion mais en évolution, cela ne vaut-il pas la peine de s’y arrêter avant, au sens le plus biologique du mot, de « ne plus (être) vivants» ?
   Une culture ne se contentant plus, comme elle le fait depuis deux millénaires pour nous,de l’exploitation exclusive de notre fertile cerveau « qui-fait», tel me semble l’immense défit à affronter. Mais, aussi envahisssant soit-il, juste le remettre à sa place. Aux ordres de notre cerveau « qui-sait». 

  Savoir ce qu’on peut et ce qu’on doit faire avant de se lancer dans toute réalisation pratique sous le seul prétexte qu’elle est techniquement possible, est-ce vraiment une démarche qui mérite le qualificatif d’humaine ?

 François-Marie Michaut

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Notes :

(1) Nos connaissances objectives ont envoyé aux oubliettes le mythe de tout âge d’or auquel il faudrait revenir. Le si banal : « c’était mieux de mon temps».


(2) « Alerte rouge» sur la perte mondiale de biodiversité titre Le Monde du 29 avril 2019 . « C’est avec l’espoir de provoquer un sursaut international que se réunissent à Paris, à partir du lundi 29 avril et pour une semaine, les experts de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES)». Lien

(3) Le mouvement international des adolescents pour pousser leurs ainés à prendre enfin au sérieux les atteintes contre la terre n’est pas un détail à négliger.

(4) Mot valise qui n’est pas sans rappeler les efforts d’humanisation des hôpitaux par les pouvoirs publics il y a quelques années. Le résultat le plus visible a été l’utilisation intensive de plantes vertes dans les halls d’entrée.


(4) Mot valise qui n’est pas sans rappeler les efforts d’humanisation des hôpitaux par les pouvoirs publics il y a quelques années. Le résultat le plus visible a été l’utilisation intensive de plantes vertes dans les halls d’entrée.

(5) Terminologie de Dominique Aubier in La face cachée du cerveau. Cf LEM 1053 lien

           
Os court :
«   Seul l’humain peut avoir conscience de la perte de l’humain.» 

  Edward Bond ( dramaturge britannique contemporain)

                             
Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1118

6 mai  2019                                                        

Déboussolés
 (Exmed)

   Pour aller on va. De plus en plus loin. De plus en plus vite. De plus en plus fort. Dans tous les domaines de nos vies personnelles et collectives. Pas sans en souffrir comme en témoignent, par leur existence même, les mouvements collectifs de protestation sur tous les continents. 
 

   Avons-nous perdu la boule, ou moins dramatiquement l’usage de toute boussole pour savoir où aller ? La LEM 1118 propose au jugement de chacun sa propre vision des choses. Voici : Être (humains) ou ne plus être (vivants).

François-Marie Michaut 6-7 mai  2019

02 mai 2019

La Shoah, pas seulement une journée (Exmed)

    Le 2 mai 2019 est consacré au souvenir de la Shoah. Indispensable injection de rappel de nos mémoires surencombrées. Pour aller au delà d’une ordinaire empathie de circonstance, faisons marcher nos neurones.
  Deux livres ( de non journalistes) à retenir. « Réflexions sur la question antisémite» de Delphine Horvilleur ( Grasset 2019), et d’accès plus difficile, hélas bien trop confidentiel, mais incontournable pour qui cherche à comprendre : « RÉPONSE À HITLER  et/ou la mission juive» de Dominique Aubier (Le Qorban 1979). 
 

    Devoir de mémoire, cela va bien au delà de la connaissance pédagogique, historique ou psychosociologique d’un drame toujours dangereusement béant. Celui de notre ignorance collective de la réalité qui dérange encore et toujours.

        
François-Marie Michaut 
Exmed 2-5 mai  2019

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...