Norvège
Cécile BourCiel et mer vers l'infini lanternent,
La nue se noie dans l'onde qui volute
Et frisotte sous la patte des sternes
Que le vent fou impatient culbute.
Rocaille et bouleaux nains coiffent des monts
Aux profils de trolls tout barbés de brumes,
La mousse ouatée couvre leurs flancs ronds,
A leurs pieds capitule l'écume.
Des airelles et myrtilles diaprent
La bruyère en pointillés sublimes.
Et déjà les automnaux frimas âpres
Sèment des ors éclaboussant les cimes.
La mouette nargue les lents sillages
Des voyageurs aquatiques balourds,
Marins goulus de nouveaux abordages
Dans le silence où les humains sont sourds.
Os court ;
« C’est que les vents tombant des grands monts de Norvège T’avaient parlé tout bas de l’âpre liberté. »
Arthur Rimbaud