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09 septembre 2018

Un peu plus sur la causalité

 (LEM 1082)


                    Un peu plus sur la causalité

                      


                                    François-Marie Michaut


              
      
      Un lecteur fidèle m’a suggéré de «creuser» d’avantage ce que j’ai écrit dans la LEM 1081 : «Causalité linéaire, causalité circulaire ou «hélicoïdale».  Défi à relever.


      Il ne peut pas y avoir de médecine digne de ce nom sans un processus jamais achevé d’interrogation. Pour ne parler que de ce qui justifie l’existence  et la persistance (1) de ce site. Dans notre secteur qui touche à ce que nous avons de plus intime, on joue avec le réel qui sait ne faire aucun cadeau à quelque brillante idée que ce soit. Comprendre comment les choses se passent, c’est capital. Oui, cest nécessaire, mais c’est insuffisant.
Où se cache la cause ? Molière, comme souvent, pointe juste et nous fait rire (jaune?) dans sa pièce Le malade imaginaire, avec son célèbre « le poumon, le poumon vous dis-je».


       L’histoire de la causalité «hélicoïdale» ne doit pas demeurer une simple formule, sinon, je risque ce brassage de mots, nous restons face à une énigmatique cause alitée. Juste une image d’hôpital. Celle de la représentation dans l’espace de la célèbre molécule d’ADN. Nul besoin de présenter cette grande dame absolue de la matière vivante. On y voit un mouvement hélicoïdal, comme celui d’une vis  . Le mouvement de la visseuse est circulaire, mais la tête de la vis s’enfonce dans le bois ou le métal. Notons bien que l’hélice de l’acide désoxyribonucleïque (2) n’est pas simple, mais double.  Tiens donc. Double, pourquoi double ?

     
Tout comme sont doubles nos hémisphères cérébraux et cérebelleux, ainsi que nos membres, nos reins, nos organes des sens et nos gonades. Nous savons que pour le cerveau, il ne s’agit pas d’une simple double commande, comme si le concepteur de notre système de fonctionnement (3) était devenu bègue. La neurophysiologie sait fort bien qu’il ne se passe pas du tout la même chose dans notre cerveau gauche et dans notre cerveau droit.

    
Prenons une autre image. Celle de la roue du valeureux vainqueur du tour de France cycliste. Le pneu, surveillé par le mécanicien, a loyalement fait son travail : revenir à son point de départ à chaque tour de roue. Mais en haut des Champs Élysées, le 29 juillet 2018, elle a bouclé les 3349 km de l’épreuve. En intégrant la notion de distance à notre observation, nous sommes passés d’une deuxième dimension plane au relief beaucoup plus riche de la troisième dimension. Encore un petit effort. Choisir d’effectuer la comparaison avec les dix derniers Tours nécessiterait d’intégrer une dimension supplémentaire. Une hélice une fois lancée dans son mouvement ne s’arrête pas d’elle-même, ne s’alite pas pour reprendre ce que j’ai eu le culot de dire plus haut.  
Pour s’imposer face au pouvoir des religions proposant toutes leur explication divine de tout ce qui est, a été et sera, les sciences ont dû rudement se battre pour démontrer leur puissance inégalée de décryptage de la réalité observable. Il a fallu, pour y parvenir, se cantonner avec rigueur et astuce dans tout ce qui ne touche pas au religieux lui-même. Ce temps, presque partout, est maintenant dépassé. Sauf quand les sciences elle-mêmes se comportent de la même façon dogmatique que les religions qu’elles veulent laisser de côté pour mieux régner.


    Si le principe même de causalité hélicoîdale - ou tout autre nom qui conviendrait mieux- se montre digne d’intérêt, la cloison séparant ce qui est du ressort des lois de la physique et ce que les traditions spirituelles (4) nous ont légué, doit être franchie en toute liberté. Importance majeure de ce qu’on a su, et de ce qu’on a mis au rebut parce qu’on en a oublié l’importance. Il en reste assez de vestiges accumulés partout (5) pour qu’on en mène une sorte de démarche de recyclage. Une écologie de l’immatériel est à oser. Tant pis pour le déterminisme matérialiste qui écrase tout.


   Ce n’est que par les marges bousculées que peuvent progresser toutes nos connaissances, comme toutes nos capacités. Les entraineurs sportifs  aussi bien que les sociétés savantes ou les découvreurs ne font rien d’autre. Il y a du travail pour tout le monde. Au moins pour ceux qui ne s’excluent pas eux-mêmes par un «je-ne-veux-pas-le-savoir»  digne d’un adjudant chef  caricatural des années 1960.


Notes :

(1) Exmed existe depuis 1997, la haute antiquité numérique pour nos lecteurs les plus jeunes.

(2) Découvert en 1953 par le britannique Crick et l’américain Watson.

(3) S’il existe, que nous soyons capables ou non d’en avoir la certitude à défaut de preuve.

(4) Bien faire la différence entre les spiritualités, déistes ou non, et les religions en tant qu’institutions humaines.


(5) L’internet est la plus fabuleuse base de données jamais créée. La seule limite est notre capacité d’en exploiter la richesse.



Os Court : 
  «   Le monde est dangereux à vivre ! Non tant à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui regardent et laissent faire. »
                         
                                                                                            Albert Einstein


 Lettre d'Expression médicale

     10 septembre 2018


LEM n° 1084
 sur Exmed.org

    

Ceci n’est pas de la philosophie (Exmed)

 Ceci n’est pas de la philosophie


   Titre en forme de clin d’oeil au célèbre tableau de René Magritte avec son «Ceci n’est pas une pipe». Oser parler de la causalité de ce que les connaissances des soignants peuvent mettre au jour n’est pas faire oeuvre de philosophe. Ni bien entendu, si cependant il existe un rapport entre les deux, de sage.


  Sauf allergie majeure, ce qui est une contrindication absolue, chacun peut aller voir du côté de la LEM 1084 : Un peu plus sur la causalité.


François-Marie Michaut, CO d’Exmed   10-11 septembre 2018

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