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30 juin 2019

CANICULE (LEM 1126)


Les gens aiment se plaindre et souvent nous font suer :
Il est des masochistes aimant bien transpirer.
Il fait quarante à l’ombre et c’est la canicule ?
Pourquoi donc être à l’ombre ? Y être est ridicule !

Ceux qui ont les mains froides ont souvent le cœur chaud ;
Pourtant, ceux à cœur chaud n’ont pas froid dans le dos.
Même un peintre au sang chaud comme était Picasso,
Usait de couleurs froides et n’était pas moins beau.

Être « à chaux et à sable » est signe de santé,
Mais avec le sang chaud n’a pas de parenté.
Encor moins le sang-froid avec « chaud aux oreilles »   
Ou bien les « gorges chaudes » avec seins en… éveil.

La vengeance est un plat qui peut se manger… tiède
Mais à chaud ou à froid, elle est souvent bien laide.
On ne confondra pas sang froid et pisse-froid :
L’un maîtrise ses nerfs et l’autre est… rabat joie !

Savoir jeter un froid est donc parfois utile
Et par grosse chaleur est un luxe subtil.
Les récits antarctiques, aussi, sont bénéfiques :
Les vidéos d’icebergs font un bien magnifique.

S’il faut juger à froid, il faut agir à chaud,
Et canicule ou pas, je vous le dit bien haut :
Peu me chaut que ces vers puissent jeter un froid,
Car je ne suis pas chaud pour en changer les choix…

                        Jacques Grieu


Os court :

«  Pendant la canicule, nombre de gens s’écrient : «C’est effrayant, il y a 35° à l’ombre». Mais qui les oblige à rester à l’ombre ? »
 Pierre Dac



Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1126

 1er juillet  2019

Nom d'un chien, c'est chaud (*) (Exmed)

 Actualité brûlante ici. La LEM 1126 de Jacques Grieu CANICULE  sort du four. Sur sa suggestion, voici une bonne entrée pour nous mettre en bouche, signée Claude Hagège du Collège de France, linguiste de tout premier plan.

« Nous n’avons pas d’engins contre la canicule.
Mieux vaut, au lieu de geindre, en chœur s’y résigner.
Un jour, la terre en feu sera jaune pustule ;
Nous serons en son sein tous en train de griller.»


(*): Toute traduction littérale en anglais des mots chaud et chien serait une fausse piste alimentaire.

François-Marie Michaut 1-2 juillet 2019

27 juin 2019

Harcèlement informationnel (Exmed))

   Les techniques de communication numérique ont explosé en quelques années. Notre quotidien est inondé d’un flux ininterrompu de messages d’une valeur allant de zéro à l’infini dirait un étudiant matheux. Bien difficile de faire un tri autre que celui de l’émotion.  Un clou en chasse un autre. Résultat ? Un sentiment ambiant de grande confusion et de désordre.  Qui cherche à tromper qui et pour quelle raison, le plus souvent liée au profit ?  Impossible de ne pas y songer.

   Gérer pour soi-même l’impact de ce déferlement constant de   messages - c’est la définition du harcèlement- est un vrai défi. Aucune machine, aucun expert ne peut le faire.
Le résultat est que notre cerveau est soumis à un bombardement certes de faible intensité mais sans fin.

   Culture de la peur sous toutes ses formes. Une vision  réductrice et déstructurante de la réalité  qui ne peut vivre que si nous y adhérons.


François-Marie Michaut
Exmed 28-30 juin 2019

25 juin 2019

Le mystère de l’oxygène
 (Exmed)

    Je ne le savais pas avant d’avoir lu le livre étonnant de Didier Van Cauwelaert (prix de la Vulgarisation scientifique) Les émotions cachées des plantes (Plon 2018). L’indispensable oxygène atmosphérique dont la seule source est la biosphère demeure depuis deux milliards d’années au taux fixe de 20,95%.

      Nous savons juste, tremblez braves gens soucieux de l’écologie, que si la barre des 25% était atteinte, tout brulerait sur la terre (page 22). Pas facile de penser que c’est un simple hasard. Quel système régit donc ce mécanisme dont dépend la vie de tant d’autres, dont la précieuse nôtre ?

François-Marie Michaut
EXMED 26-27 juin 2019

23 juin 2019

La machine à soigner (LEM 1125)


                 Notice de présentation : 



  Après la fameuse machine à penser( LEM 1103 )  (dont la mise en service commence à porter ses fruits dans de nombreux pays), voici enfin la miraculeuse machine à soigner. (Toutes spécialités confondues). Malgré son coût élevé, c'est évidemment la solution idéale pour résoudre le déficit chronique de la SS. On en attend, par ailleurs, un bond en avant spectaculaire de l'espérance de vie dans nos pays développés.
   Si compétents que soient nos médecins, leur médecine reste humaine. Donc faillible. La nouvelle machine à soigner (photo jointe en exclusivité) ignore l'erreur. Entièrement automatique et connectée, elle ne peut donc se tromper, c'est mathématique : vous entrez les symptômes et, dans la minute, elle délivre le diagnostic . Finies, les évaluations hasardeuses, les conclusions approximatives. Vous vous allongez sur sa table et les soins les plus performants (assistés de scanners, IRM, radio, échographies dopplers, etc ) vont être couplés à des robots opérant automatiquement sans la moindre marge d'erreur à partir de données irréfutables.
   Malgré la complexité des multiples dispositifs, le simple appui sur le bouton traitement suffira à déclencher le processus analyse-soins qui se déroulera sans la moindre intervention humaine. Un haut parleur diffusera en boucle musique douce et extraits du serment d'Hippocrate. On pourra suivre sur des cadrans et écrans à cristaux liquides, les effets immédiats sur le patient. Soit, généralement, la guérison totale, soit (voir en partie inférieure) parfois une issue moins favorable. Dans cette dernière hypothèse, c'est que, par négligence,  vous auriez trop tardé à utiliser la machine. Et que votre cas était devenu irrémédiable.
Vive la machine à guérir et vive la nouvelle médecine ! A votre santé !

                        Jacques Grieu


P.S.   Sur demande, le caducée, en option seulement, peut être ajouté sur la façade (avec supplément).





Lettre d'Expression médicale


LEM n° 1125
 24 juin  2019

Médecine-fiction (Exmed)

   
Savoir pousser le bouchon dans le bon sens est une judicieuse méthode pour faire comprendre ce qui nous pend au nez si nous ne savons pas dire stop à des élucubrations dont le but, jamais avoué ouvertement, est de supprimer la faillibilité de l’être humain. Après la voiture sans chauffeur, la médecine sans médecin telle qu’est est vue par Jacques Grieu, lui-même ingénieur diplômé dans ses jeunes années. Voici la LEM 1125 : La machine à soigner. Tous droits réservés.


À noter que le professeur Jean-Paul Escande à qui a été emprunté l’Os Court final a été un des premiers soutiens du site Exmed. Lien LEM 181

François-Marie Michaut
24-25 juin 2019

20 juin 2019

Crise de méfiance (Exmed)

   
La radio Europe 1 soulignait le 20 juin 2019 un étrange record mondial de la patrie de Pasteur.  Un Français sur trois ne croit pas les vaccins sûrs (ONG médicale britannique Welcome).

   
Surinformation finalement inquiétante, tellement elle se veut sensationnelle, des citoyens dont la culture médicale et plus largement scientifique est d’un niveau moyen très déficitaire ?   
    Climat général de méfiance vis à vis de tous les pouvoirs se déchirant joyeusement les uns les autres ?


François-Marie Michaut 
Exmed 21-23 juin 2019

18 juin 2019

Pauvre Popeye (Exmed)


   Notre marin légendaire aurait appris avec tristesse que son légendaire épinard source de force contenait du chlorpyrifos. Insecticide ayant remplacé le DDT trop polluant, il a été interdit en France en 2016, des études concordantes ayant démontré qu’il était doté de propriétés neurotoxiques et perturbatrices endocriniennes. Source : Le Monde du 17 juin 2019.À l’exception donc de la culture des épinards où il n’est pas remplaçable !

   Quand les messages dits de prévention conseillent à chacun de consommer 5 fruits et légumes par jour, chacun doit scruter les étiquettes commerciales.  Les produits frais importés d’Espagne ou du Maroc ne sont pas (encore) soumis à cette interdiction. Inutile de préciser aux médecins et soignants que le danger est d’autant plus sérieux que le système nerveux et le système endocrinien sont en cours de formation.


François-Marie Michaut 
Exmed 19-20 juin 2019

17 juin 2019

Redoutable arme anti harcèlement
 (Exmed)

    Ce site a été un des premiers à soulever la réalité jusqu’alors négligée du harcèlement moral, perfectionnement invisible de notre immémoriale violence. Depuis, l’opinion publique et la justice s’en sont emparés. Le système pour contraindre les travailleurs à donner le meilleur d’eux-mêmes à leur entreprise s’est perfectionné.
  Tel est le sujet de la LEM1124 : Le travail, c’est pas la santé. Avec un amical clin d’oeil à la mémoire joyeuse d’Henri Salvador!

François-Marie Michaut 17-18 juin 2019

16 juin 2019

Le travail, c'est pas la santé (LEM 1124)

   Les journalistes ne révèlent pas leurs sources. Leur déontologie l’impose. Je ne suis pas  journaliste. C’est Christiane Kreitlow (1) qui a servi de déclencheur à cette LEM. À son avis de clinicienne, un livre, signalé par le quotidien Libération du 24 avril 2019 (2) mérite d’être connu des soignants qui peuvent être en contact avec toute pathologie psychique ou physique accompagnant une souffrance au travail. Il est signé (3) par Sylvaine Perragin, psychologue clinicienne, sous le titre « Le salaire de la peine».

Pour l’auteure, quelque chose de dramatique est en train de se mettre en place dans les esprits. Une véritable industrie se développe un peu partout dans le monde avec de discrètes officines. Tout faire pour que le bonheur au travail soit un objectif prioritaire des grandes sociétés. L’idée est facile à vendre, et se vend fort bien. Un collaborateur heureux au travail est celui qui  obtiendra les meilleures performances professionnelles possibles. Pour le plus grand bénéfice de son entreprise.
    On voit se profiler une nouvelle obligation professionnelle à atteindre par chacun : le bonheur au travail. Pas la non souffrance, pas le respect de chaque personne ou la reconnaisssance de la valeur individuelle, carrément le paradis au boulot. Veut-on nous faire prendre des vessies pour des lanternes ? Quand on les écoute, les mots disent exactement ce qu’ils disent. Le bonheur, c’est la bonne heure. Un temps bien limité, pas un état permanent comme nous l’aimerions tant. Heureux, bon sang, la petite aiguille de l’horloge ne nous lâche pas. Pour qui en douterait, son opposite, le malheur, n’est rien d’autre que la mauvaise heure qui nous tombe dessus.

  
Nous voici peu à peu endoctrinés par des armées de marchands de félicité sur ordonnance dans tous les domaines de notre existence. Marchands de bonheur se révélant, hélas pour nos rêves bien manipulés,  des marchands d’illusion. Peu importe sous quelle étiquette ils se rangent : coach, formateur, gourou, spécialiste, expert, leur objectif est identique. Nous vendre - le plus cher possible - ce qu’ils prétendent savoir faire mieux que nous. Forme contemporaine des bateleurs, camelots des foires et des villages, la recette est inusable tant notre capacité de crédulité demeure inépuisable au fil des siècles.

   Il faut aller au delà de ce qui se passe dans l’univers du travail. On nous promet le bonheur dans tous les compartiments de notre vie. Le rinçage à jet continu de nos neurones, si bien orchestré par nos médias qui en vivent, est une redoutable école à la soumission passive des esprits. Nous avions pourtant eu un tel plaisir dans nos tendres années à dire non ! (4). Hélas, nous avons perdu cette capacité d’opposition. La discipline scolaire y a peut-être contribué. Tant de gens n’imaginent même pas, sauf quand ils sont mus par la colère, que c’est une liberté humaine inaliénable.
   Le rouleau compresseur des GAFA  en train de lancer leur propre monnaie virtuelle (5), c’est à dire un cheval de Troie pour prendre le pouvoir sur notre argent à chacun, faut-il le laisser passivement dicter notre devenir ? Il n’existent que parce que nous les laissons  exister.

  Le temps des manipulateurs dominant la planète est advenu. Bien difficile de faire comme si nous n’avions rien vu venir ni rien compris à ce qui se passait. Oui, l’être humain est un bien curieux animal dont le cerveau est doté de la capacité exclusive de parler de ce qu’il a compris, ou cru comprendre. Pas question de laisser cette fonction s’atrophier faute d’usage.


                                               François-Marie Michaut


_____________________

Notes :

(1)Présentation


(2)Erwan Cario, L’obligation d’être heureux au travail lien 



(3) Le Seuil, éditeur. 192 p. 16 €


(4) Classiquement, pour les pédiatres entre 18 mois et 3 ans d’âge.



(5) Cryptomonnaies, le Libra de F.B. France info le 15 juin 2019
_______________________________



Os court :

« Pour trouver le bonheur, il faut risquer le malheur. Si vous voulez être heureux, il ne faut pas chercher à fuir le malheur à tout prix. Il faut plutôt chercher comment - et grâce à qui - l’on pourra le surmonter.»

 Boris Cyrulnik (psychiatre et écrivain)


Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1124
 17 juin  2019

14 juin 2019

Mon corps m’appartient (Exmed)


     Des adolescents américains font publiquement la leçon à leurs parents. Ils refusent que leurs photos ou videos soient publiés sur les réseaux sociaux sans qu’ils aient donné leur accord. Jean-François Delfraissy, président du très officiel Comité consultatif national  d’éthique (CCNE) remet à l’heure nos pendules d’adultes ( le Monde du 4 juin 2019).  « Les usagers ont un droit sur leurs données de santé » dit-il. Le domaine de la santé utilisant de plus en plus de données numériques massives dans l’espoir - jusqu’à ce jour jamais clairement démontré - de nouvelles découvertes.
   Le droit de ne pas se faire ficher - comme celui de ne pas se faire photographier- mériterait un peu plus de publicité dans nos pays.


François-Marie Michaut  14-16 juin 2019
Exmed

12 juin 2019

Faire attention à l’autre (Exmed)

  
Les porteurs de gilets jaunes, tout comme les laissés pour compte de nos périphéries urbaines, nous le répètent, et pas seulement par la parole. Le sentiment de compter pour rien dans une société est destructeur.
   Faire attention à l’autre, les soignants l’entendent comme en prendre soin. Et l’autre, c’est avant tout, une personne humaine à qui est reconnue d’être différente de soi-même. 


   Ecouter, regarder, parler, est-ce un objectif défendable pour et par les soignants en 2019 ?


François-Marie Michaut
12-13 juin 2019
CO d'Exmed

10 juin 2019

On a pas le temps ! (Exmed)

   Ritournelle inusable des gens pressés : j'ai pas le temps. Nuance de la réalité, ce temps, lui, finit bien avec son langage par trouver chacun de nous.
  Pour évoquer cette inévitable rencontre, voici un chirurgical ciseleur de mots. Lire la LEM 1023 de Jacques Grieu : VIEILLESSE
François-Marie Michaut
10-11 juin 2019 site Exmed

VIEILLESSE
 (LEM 1123)


L’âge est le grand sujet des âgés comme moi ;
On n’en parle fort peu ou alors entre soi.
Pourtant à chaque instant et depuis le réveil,
C’est tout qui nous redit qu’on a de la bouteille :
Dans les mille douleurs qui partout nous assiègent,
On a ses familières et d’autres qui nous piègent.

Et puis les insidieuses arrivant en douceur,
Ou bien les fulgurantes existant un quart d’heure.
On est courbaturé sans avoir fait d’effort ;
L’effort est un enfer pour la plupart des sports.
Les nuits n’assurent plus un calme à qui se fier.
Le mal vient en auto, la guérison à pied…

Ces maux de la vieillesse, on croit bien les connaître :
Pourtant, c’est chaque jour qu’on en voit apparaître…
A bientôt nonante ans de nouveaux se présentent,
Qui me tombent dessus comme une pluie grinçante.
Leur belle variété crée une boulimie
Qui permet d’éviter trop de monotonie…

Les douleurs ont des noms. Pour paraître moins dures ?
On a les névralgiques et aussi les brûlures,
Et puis les térébrantes ou bien les lancinantes.
On a les pulsatiles et celles bien cuisantes.
Arrêtons la chanson : elle a un goût de cendre
Que nos oreilles sourdes ont du mal à entendre…

Parmi tous ces ennuis, on a un si grand choix
Qu’on cumule souvent bien des maux à la fois :
C’est là qu’on voit parfois que par un autre mal,
On peut vaincre un premier qui paraissait « normal ».
Faut-il que ce second soit d’un cran supérieur ?
Une rage de dent passe le mal d’ailleurs…

L’âge qu’on dit « certain » est plein d’incertitudes,
C’est une vue d’esprit, une erreur d’habitude.
La jeunesse, dit-on, est une maladie :
La vieillesse est témoin qu’on en sort bien guéri !
Alors, pourquoi dit-on : il est mort de vieillesse
Quand jamais on ne dit : il est mort de jeunesse ?

La vieillesse est donc bien un simple préjugé :
« L’âge de ses artères » est pour les résignés.
Celui de nos neurones est bien plus important ;
Plus que de nos vieux os ou de nos pauvres dents.
Les rides de la peau ne rident pas l’esprit :
Les muscles du cerveau sont bien  moins décatis.

De mauvaise vieillesse on peut mourir très tôt ;
Retomber en enfance pour certains est leur lot.
Pleurer sur ses douleurs est pleurer sur son âge,
Le fait de bien vieillir est un apprentissage.
Se supporter soi-même est sage activité.
Car la sérénité n’est pas sénilité…

                    Jacques Grieu
         
           
Os court :

«   La vieillesse est comparable à l’ascension d’une montagne. Plus vous montez, plus vous êtes fatigué et hors d’haleine, mais combien votre vision s’est élargie. »

Igmar Bergman (1918-2007, cinéaste)



Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1123

 10 juin  2019
https://www.exmed.org/archives19/circu1123.html


                                 
                          
                                                            
                                   

06 juin 2019

Condamnés au bannissement (Exmed)

  La France se bat, sans succès, avec la désertification médicale de ses territoires jugés les moins attractifs par les jeunes médecins. Les parlementaires du Sénat proposent de transformer la dernière année de spécialisation en médecine générale en une obligation légale d’exercer individuellement dans un cabinet de zone «désertifiée».
  - De quelle faute faut-il donc punir les jeunes généralistes pour amputer leur formation ( déjà bien incomplète) d’un an ?
  -  Est-ce les respecter que leur imposer un  travail obligatoire auquel, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, ils ne veulent pas consacrer leur vie professionnelle ?
   - Faut-il continuer de faire comme si tous les médecins de France, et pas uniquement les praticiens de la Fonction publique hospitalière, étaient des fonctionnaires aux ordres de l’État ou de son pseudopode la Sécurité Sociale ?


François-Marie Michaut
Exmed 7-9 juin 2019

04 juin 2019

Pavé infernal (Exmed)

 L’enfer est pavé de bonnes intentions. Mettre partout sur le territoire des services hospitaliers accessibles à tous nuit et jour a été, dans les années 1970 une idée généreuse. Une «urgence» en libre-service, sans avoir à sortir un euro de sa poche, le succès  a été foudroyant.  Résultat : les médecins privés sont peu à peu marginalisés de la pratique courante, et en ont même perdu le savoir faire.

  Le système s’est emballé, les hospitaliers exténués physiquement et moralement se mettent en grève. Le paradis promis par les promoteurs est devenu un enfer pour les utilisateurs. Il avait simplement été mal pensé et personne n’a eu le courage de dire la vérité.

     La stupidité inévitable des machines à soigner, aussi rutilantes et séduisantes soient-elles pour les hommes politiques en mal d’idées généreuses, nous revient toujours dans la figure.

François-Marie Michaut
CO Exmed 5-6 juin 2019

03 juin 2019

Médecine, éthique ou toc ? (LEM 1122)



    La rédaction de cette lettre fait suite à une série d’échanges avec la journaliste de la presse quotidienne Florence Chédotal. Voici une partie de son message du 24 mai 2019 : « Il y a sûrement là un sujet intéressant à creuser sur les progrès de la médecine qui nous laissent désarmés face à l'éthique. Quand l'idéologie s'en mêle, place aux dérives ! Et cet homme, quel effroi que son destin, au milieu de tout ce brouhaha.
En tant que médecin, j'imagine que vous avez brassé ces questions
». Fin de citation.

   Vous avez bien vu que le détonateur humain est la si mal nommée  (1)«affaire»  Vincent Lambert, le traumatisé cranien dans un lit hospitalier depuis dix ans en état végétatif. Brutalité d’un accident de moto. Violence inépuisable des intéractions familiales. Gourmandise voyeuriste d’une opinion publique devant une situation créée de toute pièce par la médecine. Sans les soins infirmiers constants d’une équipe soignante très qualifiée les organes vitaux encore en fonction de Vincent Lambert se seraient arrêtés depuis longtemps.
 Le recours au droit a conduit à une situation étrange. Celui d’attribuer à la Justice d’imposer aux médecins la suspension, ou la poursuite, de leur travail de soin. On n’est plus dans la notion d’une obligation légale pour les médecins d’apporter leurs connaissances pour aider les juges dans leur travail. Les blouses blanches ne sont plus alors que des exécutants des décisions de justice.

   Les médecins, progrès fulgurants de la technologie aidant, du moins dans les pays riches, peuvent faire de plus en plus de choses. Doivent-ils, pour autant, avoir pour seul objectif de réaliser tout ce qui est faisable simplement par ce que... c’est faisable ?
   C’est ce qu’interroge la notion d’éthique. Pour le dictionnaire Larousse, c’est l’ ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu’un. La science n’a rien à dire sur la réalité de ces principes (1) et le droit n’a pas pour mission d’en juger la valeur. Un plongeon intellectuel, dont beaucoup ont peur, est indispensable. Il est de nature immatérielle, certains le nomment philosophique, d’autres religieux et quelques uns spirituel. Et là, notre interlocutrice voit clair : «l’idéologie s’en mêle, place aux dérives».Comment ne pas convoquer au banc des mis en cause les propagateurs de l’idéologie New Age ambiante, les radicaliseurs des divers intégrismes, les chantres des mirages post humanistes et adorateurs du cheval de Troie de l’intelligence artificielle ?

   Il est possible que, peu portés par un courant de pensée largement dominant, les humains médecins confrontés à de terribles réalités aient de plus en plus besoin de faire fonctionner sans peur leur esprit personnel au lieu de se comporter comme des serviteurs zélés de tout pouvoir quel qu’il soit.

Note :
(1) Le mot principe, comme son adjectif principal, dit ce qui vient en tête.

       

                             François-Marie Michaut
     

Os court :

«  Dans la mesure où l’éthique nait du désir de dire quelque chose de la signification ultime de la vie, du bien absolu, de ce qui a une valeur absolue, l’éthique ne peut pas être une science. » 

Ludwig Wittgenstein ( philosophe, mathématicien autrichien 1889-1951)



Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1122
 3 juin  2019
sur Expression Médicale :https:www.exmed.org/archives19/circu1122.html
                                 
                          
                                                         
                             

02 juin 2019

Médecin ou agent d'exécution (Exmed)

   Lente dérive dont la victime est toujours la personne qui connait dans sa vie des problèmes de santé. La LEM 1122 Médecine, éthique ou toc ? vous propose de ne pas passer à côté de cette réalité aussi peu réjouissante soit-elle.

François-Marie Michaut 3-4 juin 2019

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...