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17 avril 2017

L'aimer écrire LEM 1011





                          

                                    L’aimer écrire
               


                                               Docteur François-Marie Michaut
  

   

 L’apprentissage scolaire initial du maniement de ces dessins hermétiques que constituent nos lettres, puis nos mots et enfin les textes nous a tous plus ou moins traumatisés. Que des sons désignant des choses familières deviennent de simples traits à dessiner et à déchiffrer n’est pas banal dans notre monde animal. Cela nécessite un dressage, jadis territoire gardé d’une élite, devenu par la loi obligatoire et gratuit. C’est devenu tellement naturel chez nous que nous n’en mesurons plus l’importance.
Franchement, comme les vaccinations obligatoires ou, pour nos devanciers l’huile de foie de morue antirachitique, c’est une corvée pour le plus grand nombre.
Faute d’adultes eux-mêmes assez capables d’admirer le miracle de cette aptitude à fixer durablement ce qui n’est que passage temporaire fragile dans l’expression orale ?

   L’utilisation prioritaire de l’écrit dans les études, du moins en France, laisse une trace encombrante. Ce que le maître, et avec lui tous les auteurs appelés au secours, communique par écrit prend et conserve la première place pour les élèves. Ce que les enfants peuvent eux-mêmes écrire est d’une nature inférieure : ils ne sont amenés qu’à répondre aux questions de celui qui enseigne. Et en restituant au mieux ce qui lui a été dit. Résultat : une grande méfiance devant la page blanche.

   La situation d’infériorité par rapport à qui est censé savoir mieux diminue-t-elle avec le niveau des études, ou simplement le passage des ans et des expériences accumulées ? On pourrait le penser. Mais c’est une erreur.

   Quand Internet est entré dans les moeurs, nous avons été un certain nombre à penser que la facilité d’entrer en contact avec un nombre illimité d’interlocuteurs allait stimuler les capacités de prendre contact avec les autres au moyen de l’écriture virtuelle. Naïveté dans la réalité. Pour mille et une raison, notre mutisme imposé en classe n’a pas reculé d’un pouce.
Écrire demande un effort, exige et entraine une gymnastique intellectuelle, prend du temps et surtout expose aux sarcasmes et aux critiques des lecteurs. Activité à risque d’autant plus important qu’on occupe soi-même une position sociale dominante.

   Pourtant écrire, cela s’entraine, cela s’apprend. Comment ? Mais en écrivant pendant des années. Pas pour convaincre les autres de quoi que ce soit, mais avec l’espoir qu’au moins une personne, un jour ou l’autre, trouvera son compte personnel dans vos textes. Ainsi peut naître, remarquez ma prudence de chat échaudé par la rareté des «retours» des lecteurs virtuels, l’amour de l’écrit.
Même si vous pensez ne pas être très à l’aise dans cette forme d’expression, ne vous censurez pas vous mêmes. Pas de plus mauvais juge de vous que vous !

    Osez répondre, osez écrire, osez critiquer. C’est du plaisir personnel que vous récolterez. Pourquoi investir ainsi sa capacité d’écriture ? Parce que qu’écrire, du plus dramatique au plus léger, notre oreille francophone ne n’y trompe pas, cela se termine obligatoirement par rire.


Os Court :

 « - Ah vous, vous tombez bien ! 
- Ça dépend comment l’on me pousse. » 

André Gaillard, Teddy Vrignault ( Les Frères Ennemis)



Les médecins écrivent mal- CO exmed

Les médecins écrivent mal  - LEM 1011


Les ordonnances manuscrites indéchiffrables, sinon par des pharmaciens extra lucides, indiquent un curieux rapport à l’écriture. Caricature, bien sûr. Mais aussi bonne occasion d’aller fouiller notre rapport à tous avec l’expression écrite.  La LEM 1011 : « L’aimer écrire »  attend votre lecture.

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 18-19 avril 2017  www.exmed.org

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