J’ai rêvé d’un pays nommé «Verbiagisthan»,
Tout près de son allié du «Haut Pompeusisthan»
Et de l’immensité du «Prétentiosisthan»,
Lui-même étant voisin du «Ridiculisthan»
Qui n’est pas éloigné du pays «d‘Absurdie»,
Et dont une des côtes est en mer «d’Ineptie».
J’entends des mots curieux que je n’ai pas appris :
Cette langue est bizarre et donne le tournis ;
Maintenant on travaille, on fait, « en présentiel» (???)
Comment faire autrement ? Peut-être en «absentiel»?
En évaporantiel, en disparusentiel»?
Qu’en dit l’académie ? Est-ce bien officiel ?
On me dit que certains font tout «en distanciel».
Sans doute sont-ils loin ? «En écartementiel?
En éloignementiel, en espacementiel» ?
Mais pour ceux qui sont proches? En «avoisinentiel?
Y aurait-il un temps qui soit «futurentiel ?
Un imparfaitrentiel? Un subjonctifentiel»?
«Présentiel», c’est nouveau, on voit bien que c’est «in»
Ça sent bon la covid, le flux d’adrénaline,
Les vaccins et les masques, l’hydroxychloroquine,
Les gestes barrière et toute la routine…
Ce qui compte, après tout (bassement matériel):
C’est de faire et d’agir ! N’est-ce pas l’essentiel !
Jacques Grieu
Os court :
« L’Insoutenable Légèreté de l’être »
Milos Kundera
NDLR : Titre de son roman de 1981, paru en France en 1984. Pourquoi des majuscules à insoutenable et légèreté, et une minuscule attribuée à être ? Certainement pas une pure fantaisie d‘écriture.
Lettre d'Expression médicale
LEM n° 1202 21 décembre 2020