GÉNÉTIQUEMENT
Jacques Grieu
« Quand on a de la gêne, on n’a pas de plaisir »
Affirment des jouisseurs pour excuser le pire.
Faudrait-il pour autant incriminer leurs gènes
Quand leur égo, ainsi s’impose et se déchaîne ?
Les gènes ont bon dos qui dicteraient nos actes
Laissant notre conscience innocente et intacte.
Orientant nos vertus, nos vices et addictions,
Boucs émissaires ils sont des mauvaises actions.
Le talent, à l’inverse est-il défaut des gènes,
Le don, un accident générant cette veine ?
Le poupon, dans ses gènes est déjà un champion
Qu’il pourra devenir si c’est son intention.
Des spermatozoïdes sont déjà des golfeurs
Des nageurs, des sprinters ou bien de grands chercheurs !
On porte donc en soi les germes des succès
Comme ceux des échecs ou de nos lâchetés.
« Par les gènes, on transmet, » dit-on, « les religions » ?
On a du mal à croire à cette filiation :
Les généalogistes ont souvent de beaux arbres
Mais trop souvent greffés pour rester dans le marbre.
Pas d’héritage en vue, en l’absence de gène !
Mais les deshérités en auront de la haine.
Peut-être même un jour seront-ils dans la gêne !
Il est parfois gênant de parler de sa peine…
Non, le « gêneur » n’est pas un vil procréateur,
Distributeur de gènes, d’ADN fournisseur !
Mais les « septuagêneurs » ou les « octogêneurs »
Pour bien danser en rond sont de grands empêcheurs…
L’aptitude au bonheur, dans les gènes est inscrite
Mais c’est notre cerveau qui fait sa réussite .
Il faut, a dit quelqu’un, « cultiver son jardin » :
La culture des gènes exige de grands soins…
Os court :
« Créer, c’est toujours parler de l’enfance. »
Jean Genet
Lettre d'Expression médicale
LEM n° 1221 3 mai 2021