L’absolu est un mythe et comme une illusion ;
Tout reste relatif, sauf rares exceptions ;
Le silence absolu n’existe pas vraiment :
Il n’y a que les sourds qui n’en soient pas conscients.
Quand l’absolu nous quitte, et où qu’en soit la cause,
Tout n’est pas disparu, il reste quelque chose.
C’est là le relatif, chose la plus commune,
Qui inspire nos pas, nos erreurs, nos lacunes.
L’absolu, dans la vie, peut se trouver partout
Et on peut l’éprouver, où qu’on soit, tout à coup.
Peut-être en se rasant le matin, au réveil,
Ou bien en repensant aux malheurs de la veille.
Pourquoi aspirons-nous à ce bel absolu ?
Est-ce une tentation ? Pour rechercher quel but ?
On le perd, il s’enfuit mais c’est une attraction,
Et cet aimant puissant n’est que malédiction.
Le bonheur absolu n’a cours que chez les sots,
Nous a dit un chanteur n’ayant pas peur des mots.
Car un sentiment noble, hissé vers l’absolu,
Peut devenir un vice au lieu d’une vertu.
Grand prélat fut souvent petit absoluteur.
Ces pingres du pardon ont fait bien des pécheurs,
En cherchant à montrer la rigueur du salut,
Que toute rémission n’est pas droit absolu.
Tous les pouvoirs corrompent, ont dit des mécontents :
Le pouvoir absolu corrompt… absolument,
Et il a ses raisons qui n’ont pas de statut.
Mais tout gouvernement n’est-il pas absolu ?
Jacques Grieu
Os court :
« La poésie est une aventure vers l’absolu. On arrive plus ou moins proche, on emprunte tel ou tel chemin : c’est tout.
Pedro Salinas (1891-1951)