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29 septembre 2019

FORCE CENTRIPÈTE
 CENTRIFUGATION (LEM 1139)

                         
                                                                  
Le centre ou le milieu ? Entre les deux, les mots ?
Si parfois ils sont frères, ils ne sont pas jumeaux !
Leur caractéristique est dure à définir :
Mais ils sont « loin des bords ».  Et doivent s’y tenir !

L’Empire du Milieu, l’ancien « Tchong » des Chinois,
Quand on sort une carte, où faudrait-il qu’il soit ?
On a beau regarder, il n’est pas bien centré,
 Et vers le Pacifique, on sent qu’il s’est penché…

Centres droite ou bien gauche, ces partis politiques
Bien loin d’être au milieu, sont plutôt excentriques…
Quand la gauche est au centre, le centre penche à droite :
La veste est réversible. Avec doublure en ouate…

Pourquoi dit-on souvent qu’on est « au beau milieu » ?
Où sont les milieux laids ? Au centre, entre les deux ?
Entre le « plein milieu » et le centre absolu,
On trouve « barycentre », un milieu… in situ.

 « Centre de gravité », lui, ferait plus sérieux,
Et même un peu pesant, sinistre et prétentieux.
Quant au cercle bien rond, quels sont donc ses rapports,
Avec son centre exact, si distant de ses bords ?

C’est entre l’excellent et le très exécrable,
Qu’au centre existerait le meilleur, l’équitable ?
La vertu, on le sait, est un juste milieu :
Serrée entre deux vices, on l’extrait comme on peut…

L’homme est en plein milieu, entre le Diable et Dieu ;
En plein centre de rien, il cherche son milieu,
Mais aux extrémités il se heurte partout.
Est-ce l’éternité qu’il trouvera au bout ?

Si la mort est au centre, on peut renouer ses fils !
Mais alors, au milieu, un nœud restera-t-il ?
En quittant notre centre, on arrive aux confins :
Le pire est le début… le milieu… puis… la fin ?

              
                                 Jacques Grieu
          

                                      

Os court :
« Le néant n’a point de centre, et ses limites sont le néant. » 

 Léonard de Vinci



 Lettre d'Expression médicale


LEM n° 1139

 30 septembre 2019

Balade cyclique (Exmed)

   
On a beau avoir une tête ronde,  depuis l’improbable invention de la roue,  tout ce qui est circulaire nous fascine.
   Voici, avec la LEM 1139 de Jacques Grieu FORCE CENTRIPÈTE CENTRIFUGATION une immersion dans le monde des mots et des choses qui s’enchainent. Bonne ronde !

François-Marie Michaut
30 septembre- 1er octobre 2019

26 septembre 2019

C'est si bien sans médecin (Exmed)

   Selon un sondage IPSOS réalisé dans 5 pays d’Europe ( Les Échos du 25 septembre 2019) les Français approuveraient massivement que des tâches médicales soient confiés à des infirmiers. Curieux retour en arrière vers ce que furent les Officiers de Santé créés en 1793 pour soigner les populations dépourvues de médecins souvent emprisonnés ou devenus des émigrés.

  Rêve de technocrates au cerveau survitaminé en chiffres : une médecine quasi sans médecins avec des gens dociles largement moins payés. La population est prête ; la médecine est muette.


   Et s’il n’y avait pas que l’argent ou la commodité personnelle immédiate pour justifier nos choix et nos opinions, mais une autre valeur qu’aucun algorithme n’est capable de quantifier ou même de qualifier ?


François-Marie Michaut
27-29 septembre  2019

24 septembre 2019

D’où viennent les médicaments ? (Exmed)

    
La grande émotion du procès du Médiator ne doit pas cacher le dessous des cartes. Le public sait peu comment naissent les produits vendus par l’industrie pharmaceutique. Chaque laboratoire achète un portefeuille, au départ très limité, de molécules déjà existantes avec tous les droits d’exploitation. Ainsi un amphétaminique utilisé au départ comme antisommeil par les pilotes américano-britanniques allant bombarder l’Europe, puis par les étudiants de ma génération préparant l’internat, a fini par être proposé comme, incroyable présomption,  « le premier médicament étiologique du diabète gras» par le laboratoire Servier.

  Raisonnement : en coupant l’appétit, la quantité de glucides ingérée diminue, et le pancréas a moins d’insuline à fabriquer.  On croit rêver : la profession demeure muette devant un tel mensonge.
 

   De là à ce que des plumes prescriptrices complaisantes se laissent aller à aider les dames élégantes à pouvoir rentrer dans leur maillot de bain l’été arrivant, le pas a été franchi.


François-Marie Michaut
25-26 septembre  2019

22 septembre 2019

Plusieurs systèmes ou un seul (LEM 1138)

                         
                      

     Feuillets de systémique médicale (9)


  Les études médicales nous familiarisent avec la notion de système. De l’embryologie à la physiologie, en passant par l’anatomie et la physiologie, sans oublier la biochimie, notre mémoire se charge d’histoires de cycles et de systèmes s’entrecroisant les uns et les autres. Sans qu’il soit précisé, les barrières entre les disciplines demeurant solidement étanches, s’il existe dans cette machinerie du vivant un ordre. Et si oui, lequel ? Si ce n’est pas le cas, impossible d’échapper à une interrogation gênante. Comment un système peut se créer, s’harmoniser avec les autres, enfin durer un certain temps s’il n’est lui-même que le résultat du hasard. Façon commode de donner un nom (1) à... notre ignorance.

   Nous n’avons aucune difficulté, depuis les travaux de Darwin, à admettre que le vivant, depuis ses origines, a une histoire qui évolue sans arrêt (2). Les études de médecine proposent deux modes d’exercice. Soit celui de généraliste sachant un peu de chaque spécialité, en tout cas assez pour orienter une personne qui en a besoin vers un spécialiste. Soit, ce qui est fort prisé des étudiants, la limitation et l’approfondissement d’une pratique limitée à... un système organique bien défini. Un horizon professionnel bien balisé, pourquoi se poser des questions qu’il est si facile de ridiculer en les traitant de «métaphysiques» ?

   Un monde constitué d’une infinité de systèmes obéissant chacun à son propre mode de fonctionnement, avec, des hiérarchies inévitables, des interactions complexes. Pas franchement confortable, ni stimulant pour un quelconque futur à vivre, me semble-t-il. Alors, qu’est-ce qu’on fait ? On s’enfonce la tête dans le sable ? Quand on a été formé à des études revendiquant fièrement leur soumission inconditionnelle aux lois de la science, c’est la connaissance scientifique elle-même qu’il faut d’abord convoquer à la barre des témoins. Pour nous, plongés dans le vivant et formés comme nous l’avons été, les échos les plus facilement audibles ne peuvent venir que des sphères intellectuelles de la biologie. Deux auteurs contemporains s’imposent, reconnus par leurs pairs comme des gens de haute valeur, même si leurs travaux ne font pas l’unanimité(3).

   Le britannique Ruppert Sheldrake, pour le situer rapidement, biochimiste de formation est le père de la théorie de la résonance morphique. La lecture de son livre : Réenchanter la science ( Albin Michel, 2013) est un stimulant remarquable de tout esprit commençant à prendre conscience des limites des technosciences actuelles (4). Voici comment se termine cet ouvrage ( page 388) : « Se rendre compte que les sciences ne connaissent pas toutes les réponses fondamentales conduit à l’humilité plutôt qu’à l’arrogance, à l’ouverture d’esprit plutôt qu’au dogmatisme. Il reste beaucoup à découvrir et à redécouvrir- sagesse incluse.»

 

   Notre deuxième homme est professeur de neurosciences, de neurologie, de psychologie et de philosophie à Los Angeles (Californie). Il se nomme Antonio Damasio et a écrit ( entre autres livres de qualité) : «L’Ordre étrange des choses»(5). Un ordre des choses, mais nous voici sur une piste sérieuse. Un Ordre - avec une majuscule s’il vous plait - cela ne concernerait-il pas également nos mystérieux systèmes ?  Selon la même méthode que plus haut, reprenons ici l’ultime phrase du livre (page 345). "Mais nous ne disposons d’aucune interprétation scientifique satisfaisante quant à l’origine et à la finalité de ce même univers ; d’aucune théorie expliquant l’alpha et l’oméga de notre réalité. Ces lacunes ont valeur d’avertissement. [...]"

Avertissement reçu, rien à ce jour n’existe du côté de la connaissance scientifique pour répondre à notre interrogation. Le cerveau humain dispose-t-il d’une autre source de connaissance qui puise ailleurs ses ressources ? Chacun peut affirmer que c’est pas possible, que ce n’est pas logique, que ce n’est pas crédible. Il ne s’agit alors que d’une croyance, aussi répandue soit-elle.

    Ne pas trouver du côté de la science incite un esprit curieux à aller voir ailleurs. Bien entendu, sans ignorer les risques certains d’égarement des explorations en terrains inconnus. Je proposerais alors de pousser les feux de la curiosité vers une oeuvre exigeante qui a réussi à démontrer, en s’appuyant sur les apports solides des sciences reconnues autant que sur une exploration des grandes traditions initiatiques du monde entier qu’une convergence entre tous ces savoirs existe. Les dangers de notre évolution humaine en soulignent la pressante nécessité. Dominique Aubier (1922-2014) a consacré sa vie à nous montrer qu’il est possible de penser que notre réalité est dirigée par ce qu’elle nomme le Système absolu. Tant pis si l’adjectif et les majuscules font peur, si la lecture est ardue, si les références peuvent dérouter, si le style n’est pas celui des écrits scientifiques. Il ne faut plus passer à côté malgré les conservatismes. Nos descendants nous en feraient le reproche. Un gros ouvrage en deux tomes existe, incomparable à aucun autre écrit : La Face cachée du Cerveau. Aux têtes scientifiques de s’emparer de ce travail et de débattre pour savoir si - oui, non, ou on ne sait pas - notre cerveau humain (6) correspond à ce qui pourrait être le système des systèmes.

François-Marie Michaut

Notes :



(1) Le mot hasard nous provient de l’arabe (al-zarh) désignant ainsi le jeu de dés. Du côté des sciences, et notamment médicales, le calcul statistique a pris une place de tout premier plan.

(2) La doctrine créationniste, bien implantée aux USA, est cependant
persuadée qu’il faut prendre au pied de la lettre le texte de la Génèse biblique. En France, les «platistes», adeptes d’une terre plate, ne sont pas inexistants dans certains intégrismes et sans relais médiatiques.


(3) La critique des travaux scientifiques, avec les discussions, polémiques et désaccords qui en résultent est le moteur indispensable à toute recherche novatrice. La réfutabilité  (falsifiabilité) de Karl Popper.


(4) Présentation du livre sur ce site , LEM 978, F-M Michaut

(5) Odile Jacob 2017, ISBN : 978-2-7381-3608-4, traduction par Jean-Clément Nau de The Strange Order of Things. Life, Feeling and the Making of Cultures . Présentation LEM 1049 F-M Michaut

(6) Du moins, si on ne les croit pas illimitées, ce que nos méthodes scientifiques peuvent permettre d’en étudier.


Os court :
« Pour atteindre la vérité, il faut une fois dans sa vie se défaire de toutes les opinions qu’on a reçues, et reconstruire de nouveau tout le système de ses connaissances. » 

 René Descartes


Lettre d'Expression médicale
LEM n° 1138

 23 septembre 2019 

Escalade systémique (Exmed)

  
Voici donc en ligne le neuvième de nos feuillets de systémique médicale. La LEM 1138 pose une question qui est tout sauf innocente et purement théorique. Plusieurs systèmes ou un seul.
  Nous voici au coeur même d’une réflexion difficile à qualifier autrement que... généraliste. Avec toutes les limites que cela comprend.

   Seul le lecteur est juge de la valeur d’un écrit. À lui de faire son travail, il n’a de compte à rendre à personne.

François-Marie Michaut
23-24 septembre  2019

19 septembre 2019

Ne respirez plus ! (Exmed)


     Les anciens se souviennent avoir donné rituellement cet ordre en auscultant le thorax de leurs patients. Juste pour différencier un son d’origine cardiaque d’un autre produit par les poumons. Temps révolu de l’ère du stéthoscope que personne ne se donnait le droit d’utiliser à travers un vêtement  !


     La région parisienne vient de se doter d’un système d’enregistrement permanent du nombre de particules ultrafines polluant l’atmosphère. On se contentait auparavant des particules fines. Oui, nous allons en savoir plus, en attendant que les nanoparticules elles-mêmes, introduites partout, soient comptabilisées.

  

  Excellente nouvelle pour les hypochondriaques. Pour les autres, accablés par les inévitables alertes des hygiénistes pour notre bien que faire ? Si ce n’est de cesser de respirer.

François-Marie Michaut
20-22 septembre  2019

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...