Quelle belle réalisation que celle du Club des Médecins Blogueurs !
Vive l'inventeur !
Un endroit sur Internet où des articles écrits par des médecins prenant la peine et le temps de tenir un blog sont publiés et diffusés, quelle richesse pour la profession toute entière et ceux qui s'y intéressent.
Un club dont les membres ne sont pas des demandeurs de quelque publicité ou appartenance à un groupe, juste choisis pour la qualité intrinsèque de leurs publications, ça ne court pas les rues de la Toile.
Bonne année 2019, collègues que je ne connais pas pour la plupart, que vous soyez des auteurs ou des commentateurs dont la réactivité est si précieuse.
On termine avec Marx ( Groucho et pas Karl ) et que comprenne qui pourra :
" Je n'accepterai jamais de faire partie d'un club qui m'aurait choisi comme membre".
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01 janvier 2019
31 décembre 2018
Voeux, illusoires ou productifs (LEM 1100)
Le passage à une nouvelle année du calendrier occidental sacrifie toujours à la cérémonie des voeux. Tradition dont on peut rire, ou même s’irriter pour son hypocrisie à visée manipulatoire. Peut-être a-t-on oublié l’origine religieuse immémoriale de cette sorte de marché. « Chère Divinité, si tu me donnes la guérison, un enfant, la victoire l’argent (etc) je te fais telle offrande» . Ou dans une optique préventive, un cadeau pour que tu interviennes sur ce qui va arriver. Il y a derrière cela la conviction (1) que le futur ne survient pas tout seul, qu’il est déterminé, ou au moins infléchi, par une énergie qui nous est bien supérieure, pauvres et fragiles mortels que nous savons être. Le destin (fatum des gréco-romains, la providence des chrétiens. Il suffit pour en avoir la preuve de visiter la moindre église de campagne et de regarder les petites plaques murales portant l’inscription Ex voto (2). Le rouleau compresseur de la rationalité scientifique aurait pourtant dû faire évoluer notre perception du réel, notre monde n’obeissant qu’aux lois de la physique (3) et de la cosmologie.
Dame Médecine, toute de blanc vêtue, pourtant remarquable et fidèle élève du temple des sciences et des techniques, nous envoie un message complémentaire. Nos confrères américains, tout comme leurs collaborateurs, n’hésitent pas à déclarer utiliser régulièrement la prière personnelle ou partagée comme moyen thérapeutique. Des travaux de recherche scientifique sur cette pratique sont régulièrement effectués sans permettre de conclusion définitive. Dans la pratique quotidienne, la croyance que peut avoir un chirurgien ou un médecin sur la valeur de son traitement est ressentie par son patient comme un élément important de sa guérison. Une certaine façon de faire comprendre un sincère « vous allez franchir ce mauvais pas» fait partie de la fonction soignante du médecin, en dehors et au delà de tout ce qui est du domaine de la pharmacologie ou de la technique opératoire. Le fameux effet placebo montre encore ici le bout de son nez facétieux. Une force agissante que la logique rationaliste ne peut pas saisir.
Nous voici bien écartelés entre nos antiques traditions (4) et le catéchisme de la rationalité scientifique classique. Du côté des spiritualités religieuses la mise en avant de la prière -sorte de voeu- comme levier capable d’influencer le cours des choses et de l’autre la mécanique implacable de la causalité linéaire de la matière elle-même. Il nous faut à nouveau nous tourner du côté de la science et interroger la notion en apparence strictement psychologique d’intention. Oublions que les bonnes (intentions) pavent l’enfer, ou qu’il n’y a que cela qui compte, comme disent nos proverbes. Retour obligatoire pour moi au travail de physique fondamentale de Philippe Guillemant : La Route du temps présenté ici Ouvrir page 159 et suivantes. Chapître XI « Le dépôt de l’intention» . Extrait : « Puisqu’il est admis que le hasard pourrait transporter un sens corrélé avec nos intentions, une nouvelle conception de l’être humain et de son univers physique peut commencer à émerger, nous libérant du paradigme déterministe pseudo-scientifique dans lequel nous sommes plongés depuis plusieurs siècles.» Et bien voilà, nos voeux, et pas seulement ceux de nouvel an ou de prompt rétablissement, peuvent être infiniment productifs de ce dont nous avons besoin pour mieux ou moins mal vivre. À une condition cependant. Qu’ils soient authentiques et non destinés à nous tromper. Autrement dit, en termes non médicaux, qu’ils viennent du coeur. S’ils proviennent d’un calcul d’interêt, gare à leur toxicité, la manipulation des foules est une force destructrice puissante.
____________________
Notes :
(1) Il n’est pas interdit d’imaginer qu’elle s’est fondée, dans toutes les cultures connues, à la suite de longues observations de phénomènes évoluant d’eux-mêmes de façon inhabituelle. Comme le déclenchement ou la fin d’une épidémie, d’une famine ou d’une sécheresse.
(2) Les églises des ports maritimes exposent, sous la même appelation , des maquettes de bateau offertes et fabriquées par des équipages ayant été sauvés d’un naufrage.
(3) Si on ne tient pas compte de la physique quantique, pourtant bientôt... centenaire, et de ce qui va être dit plus bas ( qui prend en compte cette dimension de l’infiniment petit comme de l’infiniment grand).
(4) Carl Gustav Jung nous a mis sur la piste - jamais démentie - d’un inconscient collectif peuplé d’archétypes dirigeant chacun de nous sans en avoir conscience.
François-Marie Michaut
Os court :
« La tradition veut que je renouvelle mes voeux : Bonne Année ! »
Rondro H. Rakotobe ( Madagascar)
Lettre d'Expression médicale
LEM n° 1100 sur le site Exmed
31 décembre 2018
Les intentions méritent notre attention (Exmed)
Juste aller regarder ce qu’il peut bien y avoir derrière la tradition de l’échanges de voeux pour le premier jour de chaque année. Le parti pris habituel ici de passer à la moulinette systémique tout ce qui nous entoure nous y invite.
Finalement la LEM 1100 Voeux, illusoires ou constructifs risque bien d’ouvrir une fenêtre surprenante sur la dimension non pas irrationnelle mais scientifique des voeux. Dans cette hypothèse, voyez-vous quelque inconvénient à ce que, visiteurs de ce site, nous nous souhaitions mutuellement une bonne année 2019 ? Juste à titre d’information, en date du 30 décembre, le site Exmed a reçu 108469 visites en 2018 et a enregistré que 441695 pages ont été consultées.
François-Marie Michaut
31 déc - 2 janvier 2019
Finalement la LEM 1100 Voeux, illusoires ou constructifs risque bien d’ouvrir une fenêtre surprenante sur la dimension non pas irrationnelle mais scientifique des voeux. Dans cette hypothèse, voyez-vous quelque inconvénient à ce que, visiteurs de ce site, nous nous souhaitions mutuellement une bonne année 2019 ? Juste à titre d’information, en date du 30 décembre, le site Exmed a reçu 108469 visites en 2018 et a enregistré que 441695 pages ont été consultées.
François-Marie Michaut
31 déc - 2 janvier 2019
26 décembre 2018
Haut les nains ;-) (Exmed)
Les nains du vivant, c’est nous. La masse de carbone de nos cellules, indicateur de la biomasse planétaire, est formelle.
Selon Gary Dagorn ( Le Monde.fr du 21 décembre 2018 , , homo sapiens, est de loin, avec son 0,011% le dernier du classement. Loin derrière les plantes (81,97%), les malfamées bactéries (12,75%), les inquiétants champignons (2,19%) et mêmes les redoutés virus (0,04%).
De quoi dégonfler l’image que nous avons de notre importance planétaire. Sauf en matière de capacité de destruction du vivant où nous sommes les dominants absolus. Oui, là, nous les nains, sommes au plus haut. Progrès considérable pour notre survie : nous commençons juste à en avoir pleine conscience.
François-Marie Michaut,
CO d’Exmed 27-30 décembre 2018
Selon Gary Dagorn ( Le Monde.fr du 21 décembre 2018 , , homo sapiens, est de loin, avec son 0,011% le dernier du classement. Loin derrière les plantes (81,97%), les malfamées bactéries (12,75%), les inquiétants champignons (2,19%) et mêmes les redoutés virus (0,04%).
De quoi dégonfler l’image que nous avons de notre importance planétaire. Sauf en matière de capacité de destruction du vivant où nous sommes les dominants absolus. Oui, là, nous les nains, sommes au plus haut. Progrès considérable pour notre survie : nous commençons juste à en avoir pleine conscience.
François-Marie Michaut,
CO d’Exmed 27-30 décembre 2018
23 décembre 2018
Noël/Emmanuel (LEM 1099)
Le calendrier présente une énigme. Le 25 décembre, personne ne l’ignore, est le jour carillonné de la fête de Noël. Mais il nous indique aussi que nous devons en même temps célébrer les Emmanuel. Étrange invitation à explorer : Pâques, la Pentecôte ou la Toussaint de la tradition chrétienne, pas plus que notre révolutionnaire Fête Nationale ne sont ainsi partagés par un second bénéficiaire.
L’origine du mot Noël demeure discutée. Il semble établi par les historiens que Jésus de Nazareth n’est pas né le 25 décembre de l’an zéro. Au début du VIème siècle le moine Denys le Petit (wiki) a eu l’habileté de récupérer avec cette date un certain nombre de célébrations bien vivantes de religions alors fermement implantées (1). Bien étrange concordance que toutes ces festivités issues de cultures différentes et de contrées du monde entier survenant en même temps. Un seul évènement observable par chaque être humain et engrangé dans sa mémoire (2) quelque soit l’étiquette donnée. La fin de la période où la nuit gagne sur le jour.
Situation angoissante pour nos lointains ancêtres, on peut l’imaginer. Est-ce que ça va s’arrêter, la lumière et la chaleur ne vont-ils pas disparaitre à jamais ? Et nous avec, parce qu’on n’est pas fabriqués pour çà, mammifères vulnérables que nous sommes. Les plus vieux disent bien que se succèdent ce que nous nommons maintenant des saisons avec leurs solstices d’hiver et d’été. Mais cela ne se fait pas tout seul. Les grands récits venant du passé dont les religions sont les seuls vecteurs transmettent un même message. Les évènements de la vie ne se font pas tout seuls. La participation active des hommes pour actionner les puissances supérieures est indispensable pour que les choses soient comme elles doivent être . Saisons, alimentation, reproduction, relations humaines, défense contre les prédateurs de quelque espèce soient-ils, les religions se placent comme des régulateurs indispensables de la seule bonne conduite à adopter pour que la vie continue.
Que vient donc faire l’Emmanuel du jour de Noël dans tout ça ? Laissons de côté ce pauvre garçon massacré par les Romains en 336. C’est son seul nom qui importe ici. Celui d’un prénom hébreu (3). Immanouel (wiki) qui se décompose ainsi : ime (avec), anou (nous) et El (Dieu)(4). Les interprétations, possibles, y compris les plus dangereusement nationalistes ou communautaristes , sont multiples. C’est finalement la Bible (5) qui propose une piste. Le livre d’Isaïe (7,14) dit que c’est ainsi que sera nommé par la jeune fille qui en sera la mère le messie qui sauvera le monde de la disparition à la fin des temps (6). Cette balade, loin des guirlandes clignotantes et de toutes les miévreries d’usage de la bienpensance sonnante et trébuchante, se veut simplement stimulante pour l’esprit en bousculant un peu les meubles de la tradition pour comprendre s’il n’y a pas quelque chose derrière que nous n’avons pas encore compris.
On lève ensemble, et sans modération, parce qu’il n’y a là rien de toxique, son verre à Emmanoël ?
François-Marie Michaut
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Notes:
(1) Notamment toutes les fêtes nordiques de la lumière, comme la sainte Lucie scandinave et les traditions celtiques autour des sapins.
(2) Il a été remarqué que les médecins eux-mêmes faisaient plus d’erreurs de diagnostic la nuit que le jour. Et toujours par excès s’il vous plait : la vieille peur du noir n’est pas que pour les enfants.
(3) Sans doute encore baignés malgré nous d’un séculaire antisémitisme culturel généralisé, dès que le mot hébreu est prononcé, nos neurones se bloquent. Nous sommes devant l’incompréhensible : « c’est de l’hébreu» le dit bien l’expression. Pour aller plus loin, consulter les propos édifiants du livre cinquième de l’historien romain Tacite à http://remacle.org/bloodwolf/historiens/tacite/histoires5.htm Comment ne pas évoquer, avec la complaisance de fait des télévisions, la troupe de gilets jaunes le 22 décembre 2018, au Sacré Coeur de Paris, chantant et mimant «La quenelle» de Dieudonné, véritable hymne antisémite ?
(4) Celui dont le nom n’est pas prononçable pour les Juifs religieux.
(5) Ouvrage qu’aucun écrit médical ou scientifique ne s’accorde plus depuis des siècles le droit de citer. Sous peine d’être disqualifié pour obscurantisme rétrograde. Risque assumé ici.
(6) L’auteur ne suggère aucun rapprochement à faire avec quelque personne existante que ce soit. À prendre en compte cependant, pour rester dans l’observable, de ce qui se dit partout des conséquences fatales sur la Terre du réchauffement climatique auquel nous participons activement.
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Os court : « Le temps, c’est quand on va d’un Noël à l’autre. »
Paul Villeneuve (1944-2010, écrivain québécois)
Y-a-pas que Noël (Exmed)
Ceci n’est pas un conte de circonstance, mais bien un compte. Celui qui est imposé par le calendrier lui-même. On ne badine pas avec une invention aussi solidement établie que celle-là. La même journée festive entre toutes qui nous dit deux choses à la fois.
Ce serait presque une énigme diagnostique, ou policière si vous préférez, de la plus belle facture.
La LEM 1099 Noël/Emmanuel ouvre le dossier.
François-Marie Michaut,
CO d’Exmed 24-26 décembre 2018
Ce serait presque une énigme diagnostique, ou policière si vous préférez, de la plus belle facture.
La LEM 1099 Noël/Emmanuel ouvre le dossier.
François-Marie Michaut,
CO d’Exmed 24-26 décembre 2018
20 décembre 2018
Bobard (Exmed)
L’immersion dans un océan de documents ou de commentaires dont les auteurs demeurent masqués est notre lot quotidien. Conserver son esprit critique - dans la mesure où en a eu un un jour - est un exercice difficile. Nos cerveaux fonctionnent curieusement. Moins nous savons de choses, plus nous avons la conviction de posséder des certitudes d’acier. Plus nous avons le privilège d’aller plus loin dans la connaissance, plus nous avons conscience de l’étendue de nos ignorances.
La propulsion à jets numériques continus de bobards pose un vrai problème de civilisation. L’histoire de Claas Relotius, journaliste vedette du «Spiegel» est remarquable.
En ligne de mire un nouveau métier florissant : chasseur de bobards ?
François-Marie Michaut,
CO d’Exmed 21-23 décembre 2018
La propulsion à jets numériques continus de bobards pose un vrai problème de civilisation. L’histoire de Claas Relotius, journaliste vedette du «Spiegel» est remarquable.
En ligne de mire un nouveau métier florissant : chasseur de bobards ?
François-Marie Michaut,
CO d’Exmed 21-23 décembre 2018
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