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22 septembre 2019

Plusieurs systèmes ou un seul (LEM 1138)

                         
                      

     Feuillets de systémique médicale (9)


  Les études médicales nous familiarisent avec la notion de système. De l’embryologie à la physiologie, en passant par l’anatomie et la physiologie, sans oublier la biochimie, notre mémoire se charge d’histoires de cycles et de systèmes s’entrecroisant les uns et les autres. Sans qu’il soit précisé, les barrières entre les disciplines demeurant solidement étanches, s’il existe dans cette machinerie du vivant un ordre. Et si oui, lequel ? Si ce n’est pas le cas, impossible d’échapper à une interrogation gênante. Comment un système peut se créer, s’harmoniser avec les autres, enfin durer un certain temps s’il n’est lui-même que le résultat du hasard. Façon commode de donner un nom (1) à... notre ignorance.

   Nous n’avons aucune difficulté, depuis les travaux de Darwin, à admettre que le vivant, depuis ses origines, a une histoire qui évolue sans arrêt (2). Les études de médecine proposent deux modes d’exercice. Soit celui de généraliste sachant un peu de chaque spécialité, en tout cas assez pour orienter une personne qui en a besoin vers un spécialiste. Soit, ce qui est fort prisé des étudiants, la limitation et l’approfondissement d’une pratique limitée à... un système organique bien défini. Un horizon professionnel bien balisé, pourquoi se poser des questions qu’il est si facile de ridiculer en les traitant de «métaphysiques» ?

   Un monde constitué d’une infinité de systèmes obéissant chacun à son propre mode de fonctionnement, avec, des hiérarchies inévitables, des interactions complexes. Pas franchement confortable, ni stimulant pour un quelconque futur à vivre, me semble-t-il. Alors, qu’est-ce qu’on fait ? On s’enfonce la tête dans le sable ? Quand on a été formé à des études revendiquant fièrement leur soumission inconditionnelle aux lois de la science, c’est la connaissance scientifique elle-même qu’il faut d’abord convoquer à la barre des témoins. Pour nous, plongés dans le vivant et formés comme nous l’avons été, les échos les plus facilement audibles ne peuvent venir que des sphères intellectuelles de la biologie. Deux auteurs contemporains s’imposent, reconnus par leurs pairs comme des gens de haute valeur, même si leurs travaux ne font pas l’unanimité(3).

   Le britannique Ruppert Sheldrake, pour le situer rapidement, biochimiste de formation est le père de la théorie de la résonance morphique. La lecture de son livre : Réenchanter la science ( Albin Michel, 2013) est un stimulant remarquable de tout esprit commençant à prendre conscience des limites des technosciences actuelles (4). Voici comment se termine cet ouvrage ( page 388) : « Se rendre compte que les sciences ne connaissent pas toutes les réponses fondamentales conduit à l’humilité plutôt qu’à l’arrogance, à l’ouverture d’esprit plutôt qu’au dogmatisme. Il reste beaucoup à découvrir et à redécouvrir- sagesse incluse.»

 

   Notre deuxième homme est professeur de neurosciences, de neurologie, de psychologie et de philosophie à Los Angeles (Californie). Il se nomme Antonio Damasio et a écrit ( entre autres livres de qualité) : «L’Ordre étrange des choses»(5). Un ordre des choses, mais nous voici sur une piste sérieuse. Un Ordre - avec une majuscule s’il vous plait - cela ne concernerait-il pas également nos mystérieux systèmes ?  Selon la même méthode que plus haut, reprenons ici l’ultime phrase du livre (page 345). "Mais nous ne disposons d’aucune interprétation scientifique satisfaisante quant à l’origine et à la finalité de ce même univers ; d’aucune théorie expliquant l’alpha et l’oméga de notre réalité. Ces lacunes ont valeur d’avertissement. [...]"

Avertissement reçu, rien à ce jour n’existe du côté de la connaissance scientifique pour répondre à notre interrogation. Le cerveau humain dispose-t-il d’une autre source de connaissance qui puise ailleurs ses ressources ? Chacun peut affirmer que c’est pas possible, que ce n’est pas logique, que ce n’est pas crédible. Il ne s’agit alors que d’une croyance, aussi répandue soit-elle.

    Ne pas trouver du côté de la science incite un esprit curieux à aller voir ailleurs. Bien entendu, sans ignorer les risques certains d’égarement des explorations en terrains inconnus. Je proposerais alors de pousser les feux de la curiosité vers une oeuvre exigeante qui a réussi à démontrer, en s’appuyant sur les apports solides des sciences reconnues autant que sur une exploration des grandes traditions initiatiques du monde entier qu’une convergence entre tous ces savoirs existe. Les dangers de notre évolution humaine en soulignent la pressante nécessité. Dominique Aubier (1922-2014) a consacré sa vie à nous montrer qu’il est possible de penser que notre réalité est dirigée par ce qu’elle nomme le Système absolu. Tant pis si l’adjectif et les majuscules font peur, si la lecture est ardue, si les références peuvent dérouter, si le style n’est pas celui des écrits scientifiques. Il ne faut plus passer à côté malgré les conservatismes. Nos descendants nous en feraient le reproche. Un gros ouvrage en deux tomes existe, incomparable à aucun autre écrit : La Face cachée du Cerveau. Aux têtes scientifiques de s’emparer de ce travail et de débattre pour savoir si - oui, non, ou on ne sait pas - notre cerveau humain (6) correspond à ce qui pourrait être le système des systèmes.

François-Marie Michaut

Notes :



(1) Le mot hasard nous provient de l’arabe (al-zarh) désignant ainsi le jeu de dés. Du côté des sciences, et notamment médicales, le calcul statistique a pris une place de tout premier plan.

(2) La doctrine créationniste, bien implantée aux USA, est cependant
persuadée qu’il faut prendre au pied de la lettre le texte de la Génèse biblique. En France, les «platistes», adeptes d’une terre plate, ne sont pas inexistants dans certains intégrismes et sans relais médiatiques.


(3) La critique des travaux scientifiques, avec les discussions, polémiques et désaccords qui en résultent est le moteur indispensable à toute recherche novatrice. La réfutabilité  (falsifiabilité) de Karl Popper.


(4) Présentation du livre sur ce site , LEM 978, F-M Michaut

(5) Odile Jacob 2017, ISBN : 978-2-7381-3608-4, traduction par Jean-Clément Nau de The Strange Order of Things. Life, Feeling and the Making of Cultures . Présentation LEM 1049 F-M Michaut

(6) Du moins, si on ne les croit pas illimitées, ce que nos méthodes scientifiques peuvent permettre d’en étudier.


Os court :
« Pour atteindre la vérité, il faut une fois dans sa vie se défaire de toutes les opinions qu’on a reçues, et reconstruire de nouveau tout le système de ses connaissances. » 

 René Descartes


Lettre d'Expression médicale
LEM n° 1138

 23 septembre 2019 

Escalade systémique (Exmed)

  
Voici donc en ligne le neuvième de nos feuillets de systémique médicale. La LEM 1138 pose une question qui est tout sauf innocente et purement théorique. Plusieurs systèmes ou un seul.
  Nous voici au coeur même d’une réflexion difficile à qualifier autrement que... généraliste. Avec toutes les limites que cela comprend.

   Seul le lecteur est juge de la valeur d’un écrit. À lui de faire son travail, il n’a de compte à rendre à personne.

François-Marie Michaut
23-24 septembre  2019

19 septembre 2019

Ne respirez plus ! (Exmed)


     Les anciens se souviennent avoir donné rituellement cet ordre en auscultant le thorax de leurs patients. Juste pour différencier un son d’origine cardiaque d’un autre produit par les poumons. Temps révolu de l’ère du stéthoscope que personne ne se donnait le droit d’utiliser à travers un vêtement  !


     La région parisienne vient de se doter d’un système d’enregistrement permanent du nombre de particules ultrafines polluant l’atmosphère. On se contentait auparavant des particules fines. Oui, nous allons en savoir plus, en attendant que les nanoparticules elles-mêmes, introduites partout, soient comptabilisées.

  

  Excellente nouvelle pour les hypochondriaques. Pour les autres, accablés par les inévitables alertes des hygiénistes pour notre bien que faire ? Si ce n’est de cesser de respirer.

François-Marie Michaut
20-22 septembre  2019

17 septembre 2019

Voulons-nous des vies pourries ? (Exmed)

   Un certain Romain Verpillot, docteur en chimie, vient de lancer, avec sa société Alzohis le Nora test. En repérant et quantifiant dans le sang, les signatures retrouvées dans la maladie d’ Alzheimer sur l’adrénaline, la noradrénaline et la dopamine passés à la moulinette d’un algorithme informatique de son cru, nous pourrions lire l’avenir. Vingt à trente ans avant que ne se déclarent les troubles cliniques s’il vous plait.

   Que chaque lecteur se mette une seconde dans la peau de la personne à qui il est ainsi prédit de longues années à l’avance qu’il sera atteint d’une maladie neuro-dégénèrative dont on ignore encore la cause et qu’on ne sait pas traiter.


   Puissent les admirateurs d’Alzohis savoir qu’un livre boudé des médias, donc ignoré même des plus savants, existe sur la question. «  L’Alzheimer, étiologie établie d’urgence sous regard kabbalistique» de Dominique Aubier.


François-Marie Michaut
18-19 septembre  2019

16 septembre 2019

Norvège (LEM 1137)

                   Norvège

 
                           Cécile Bour


Ciel et mer vers l'infini lanternent,
La nue se noie dans l'onde qui volute
Et frisotte sous la patte des sternes
Que le vent fou impatient culbute.

Rocaille et bouleaux nains coiffent des monts
Aux profils de trolls tout barbés de brumes,
La mousse ouatée couvre leurs flancs ronds,
A leurs pieds capitule l'écume.

Des airelles et myrtilles diaprent
La bruyère en pointillés sublimes.
Et déjà les automnaux frimas âpres
Sèment des ors éclaboussant les cimes.

La mouette nargue les lents sillages
Des voyageurs aquatiques balourds,
Marins goulus de nouveaux abordages

Dans le silence où les humains sont sourds.
 

Os court ;

«  C’est que les vents tombant des grands monts de Norvège
    T’avaient parlé tout bas de l’âpre liberté.   » 

 Arthur Rimbaud


Lettre d'Expression médicale

 LEM n° 1137

 16 septembre 2019

15 septembre 2019

Selfie, que nenni (Exmed)

   
Tenter de faire partager à ceux qui nous sont chers ce que nos vacances nous ont apporté, c’est généreux. Nous eûmes les cartes postales, puis les photos d’amateurs, les films et enfin les diapositives pour nos antiques écrans. Le numérique vint, la technologie vainquit. Le temps des selfies et des video sur les réseaux triompha.


    Alors quand la chance de recevoir en mots bien rythmés la quintessence d’un ressenti devant une nature admirable survient, on saute dessus. Voici la LEM 1137 de Cécile Bour, sobrement intitulée Norvège.
            Bon voyage.

12 septembre 2019

Union européenne anti-vaccinophobique (Exmed)

    L’OMS, pseudopode  sanitaire de l’ONU, lance à Bruxelles avec l’UE, un sommet afin de répondre à la menace que fait courir aux populations jeunes la mode grandissante des «antivax». Source : Radio-Bleu, 12 septembre 2019.

   Les discours de propagande les plus biaisés et les plus alarmistes circulent largement sur internet. Les parents sont dans l'indécision vaccinale.


   Nous avons oublié l’effroi des grandes épidémies d’antan, sans imaginer une seconde, malgré le SIDA, Ebola et quelques autres, que les agents infectieux disposent de capacités de quiescence et d’adaptation dont nous ne pouvons avoir la moindre idée. Désolé, mais c’est un mensonge scientifique absolu que de dire que nous avons éradiqué tel ou tel virus simplement parce qu’aucun cas de maladie n’a été diagnostiqué par nos systèmes de repérage depuis quelques courtes années.


Les guerres de religion n’y changent rien.

François-Marie Michaut
13-15 septembre  2019

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...