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07 juin 2020

Autant en emporte le temps
 (Exmed)

  Ce temps qu’on se plaint de ne pas avoir, quel que soit le temps qu’il fasse au dehors. Inusable alibi, qui n’est pas sans nous tenailler parfois la conscience. La pharmacologie ne propose rien. L’intelligence artificielle regarde à côté.

  Nous sommes seuls devant le grand sablier de notre vie. Pas tout à fait.

 Voici, en guise de prothèse garantie sans virus, la LEM 1174 de Jacques Grieu APRÈS PLUS TARD


François-Marie Michaut 

8-9 juin 2020

APRÈS / PLUS TARD (LEM 1174)

                                                       
                                 
Depuis toujours, le temps est pour l’homme un mystère.
Sa flèche est parfois lente et souvent s’accélère :
A peine est-on levé qu’il  faut aller au lit;
A peine le lundi, qu’arrive vendredi.
Dès qu’on est en janvier, on voit  la fin d’année
Et dès  qu’on a dix ans, la mort montre son nez...

Il faut dès qu’on est né, profiter de l’instant
Sans remettre à plus tard  la joie et le bon temps.
Chaque seconde échue  doit être appréciée ;
Ne laissons refroidir ni moment ni santé.
Le jour d’après est là qui nous nargue et nous guète 
Et nous tend ses regrets de choses incomplètes...

Le manque de mémoire est parfois une envie
Effaçant les remords pour moins de nostalgie.
Les attraits de l’oubli, on devrait célébrer,
Car l’oubli, c’est la vie, les charmes du passé.
L’oubli de ses erreurs est une absolution :
La perte de mémoire est parfois solution.

Écrire ses mémoires est toujours plus facile,
Quand les trous de l’oubli deviennent bien utiles.
Qui n’a pas de mémoire a donc de bonnes jambes,
Mais quand vient la vieillesse on n’est plus si ingambe.
Pourquoi les pense-bêtes sont-ils si délaissés ?
De nos mémoires on sait qu’ils sont les porte-clef ! 

L’ordinateur, dit-on, soulage la mémoire.
L’affirmation est vraie, mais ce n’est qu’accessoire :
Le meilleur des PC n’a aucun souvenir.
Sa mémoire est trop bonne, il ne sait s’en servir.
Les matériaux sont là : il ne sait quoi en faire
La mémoire est aux ordres, écoute qui opère.


Un peuple sans mémoire est privé de l’Histoire,
Et alors sans passé, plus d’avenir à croire.
Au cours des âges, aussi, l’histoire est bien caution,
Que l’oubli du public casse l’indignation.
Et si des politiques ont encor du crédit,
À nos trous de mémoire ils doivent leurs acquis.

Le bonheur n’est-il pas un mélange subtil,
D’espérance et d’oubli que par strates, on empile ?
Car à trop se pencher sur les faits du passé,
On risque de chuter, dans l’amnésie verser.
Les portes de l’oubli peuvent ne plus s’ouvrir :
Aux battants sont collés nos meilleurs souvenirs.

Supprimons les « après »  pour mieux jouir du présent
Et du temps disponible, usons  à tout moment.
 « Trop tard » est le danger qui nous pend tous au nez !
Tels les bords de la mer, par les vents transformés,
Tous nos vieux souvenirs par l’oubli sont roulés.
Oublier d’oublier serait-il le secret ?

                 Jacques Grieu
 

Os court :
« Se coucher tard nuit. »  
 Raymond Devos
 
Lettre d'Expression médicale
 
LEM n° 1174   
8 juin 2020

04 juin 2020

Sous le signe de l'incertitude (Exmed)

Sous le signe de l’incertitude
 

   La méthode scientifique, accompagnée du monde fascinant des applications techniques qu'elle a fait naitre, nous est apparue telle qu'elle est. Nous en attendions le summum des capacités humaines de comprendre la réalité de notre monde. Déception totale, la Science est restée inaudible, au grand dam des gouvernements, sur la pandémie du Covid19.

  Les scientifiques du monde entier sont cependant remarquables, il font bien leur travail. Qui n'est pas celui de parvenir à une certitude défnitive.

   À chacun, s'il peut, de comprendre que le temps des certitudes faussement rassurantes d'hier attribuées aux différentes sciences est désormais révolu. Le temps du questionnement sans limite est là. Tout n'étant pas réductible aux seules disciplines ne parlant chacune que leur propre langage.

François-Marie Michaut
5-7 juin 2020

02 juin 2020

Les héros et les zéros (Exmed)

 
 
   Se faire traiter de héros sans retenue par les foules, tout simplement parce qu'on fait comme il se doit son métier, ne peut qu'embarrasser les blouses blanches. Parce que nos soignants ne peuvent pas oublier que, peu avant, ils étaient l'objet d'une attitude générale de leurs directions et de leurs consommateurs les considérant ouvertement et les traitant comme des zéros.

   Alors mettons les pendules de la réalité à l'heure : il ne peut exister en ce moment ni héros, ni zéros. Simplement des gens traités justement ou des sujets injustement maltraités.
Un principe simple, une mise en actes objectifs des plus délicates, tant cela bouscule ce que nous pensions devoir être fait avant qu'un certain virus ne survint.



François-Marie Michaut 

3-4 juin 2020

31 mai 2020

Autodéconfinement (LEM 1173)

 

     « Comment écrire sur quelque chose dont on ignore encore les répercussions à long terme ?» s’interroge le romancier américain Douglas Kennedy dans une Tribune au Monde du 30 mai 2020. Mais, il a raison de pointer  notre ignorance elle-même. La découverte soudaine de la présence du Coronavirus19 chez l’homme nous a conduits, à raison ou à tort, à bloquer toutes nos activités de groupe (1). Le confinement, en l’absence de tout traitement, a été décidé par des pouvoirs et appliqué par des populations terrorisées avec une étonnante soumission (2).

  Le temps a passé et le couple inédit virus-humain a poursuivi sur la planète son petit bonhomme de chemin jusqu’au moment de la décision politique de déconfinement. Dûment encadré de barrières hygiénistes dictées par des voix se réclamant de la rigueur scientifique. Nous devons rester à distance, ne pas avoir de contacts physiques et nous cacher le visage sous ce qui ressemble à un bâillon. Symboliquement (3), nous devrions ne pas dire tout ce que nous pouvons et voulons dire ? Quels pouvoirs se sentiraient ainsi mis en danger ?  Silence des penseurs.

     La direction des peuples n’a eu d’autre ressource que de se mettre dans les pas des scientifiques. Eux-mêmes fort dépourvus, et comme il leur est coutumier, très divisés. La connaissance scientifique a ainsi probablement perdu l’aura d’insurpassabilité sur tout autre forme de savoir qu’elle avait auparavant (4).

    Alors qu’est-ce que c’est que cet autodéconfinement évoqué en titre de ce papier. Pourquoi inventer un tel mot ? Parce que chacun s’invente en permanence son propre monde. Qui a ses limites, ses confins au delà desquels on hésite à aller. Peut-être faut-il avoir une idée des confins qu’on s’impose à soi-même ? Avant d’oser en éprouver la solidité et la pertinence, tout comme le font si soigneusement les scientifiques dans leur travail.

    Nous sommes entrés dans une nouvelle ère, cela se dit partout. L’ancienne périt sous nos yeux parce que nous nous sommes trompés nous-mêmes. Notre culture en se planétisant a poussé au maximum ses feux, son développement tous azimuts sans autre critère que l’accumulation des biens matériels que nous avons appris à fabriquer. La réalité la plus élémentaire vient de démontrer la fragilité de verre de ses rouages : un événement aussi banal que la zoonose actuelle met par terre tout notre édifice dans un énorme effet domino. Et pourtant, nous sommes tellement persuadés de la solidité de nos façons de concevoir la réalité. Lire ou relire l’essai brillant de Siri Hustvedt,  également romancière reconnue (5). 

    Personne cependant, à mon sens, n’est capable de déconfiner, au sens où nous l’entendons ici, qui que ce soit. Chacun de nous, à la place où il vit, est le seul responsable de ce qu’il fait lui-même. Oui, c’est autrement difficile que de se frotter les mains au gel hydroalcoolique en allant boire son café à la terrasse du bistrot du coin enfin ouvert ! Même à un mètre de Douglas Kennedy et de Didier Raoult masqués tous les deux.

                             François-Marie Michaut



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Notes de l'auteur :


(1) De savantes recherches ne manqueront pas de l’établir.



(2)  Là encore, ce sera un intéressant terrain pour les chercheurs.



(3) Un symbole était en Grèce une tablette d’argile portant un message écrit. Cassée en deux et portée par deux porteurs différents, elle ne devenait compréhensible et garantie authentique que par son seul destinataire.


(4) Michaut F-M , La science sacralisée a péri, LEM 1168, 27 avril 2020
 


(5) Siri Hustvedt, Les mirages de la certitude, essai sur la problématique corps/esprit, Actes Sud, 2018, 23€50,  ISBN 978-2-330-09261-0
titre original :The Delusions of Certainly, Simon & Shuster New York 2016

         
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Os court :

« L’Espoir est un état d’esprit (...) C’est une orientation de l’esprit et du coeur (...) Ce n’est pas la conviction qu’une chose aura une issue favorable, mais la certitude que cette chose a un sens, quoi qu’il advienne.»

Vaclav Havel


 Lettre d'Expression médicale
n° 1173
1er juin 2020

Essayer de comprendre (Exmed)

     Tant pis pour les experts et tous les leaders d’opinion, pour les lecteurs dans le marc de café, pour les affamés de reconnaissance égotique et pour les manipulateurs à l’affut de tout et de n’importe quoi pour en tirer profit. Il n’est question ici que de chaque être humain, dans son infinie originalité, qui doit vivre ce qu’Homo Sapiens n’a jamais vécu depuis ses origines. Pas d’histoire antérieure à tenter de remettre au gout du jour pour s’orienter. L’aventure actuelle est absolue, aucun retour à un avant ne peut plus fonctionner. 


   Angoissant, stimulant ?  La LEM 1173 Autodéconfinement se permet d’y mettre son grain de sel.
Bonne lecture critique.


François-Marie Michaut 
 1-2 juin 2020

28 mai 2020

Faut-il supprimer les médecins ? (Exmed)

   En France, le gouvernement vient d’interdire la prescription des dérivés synthétiques de Quinquina ( Chloroquine et hydroxychloroquine) associés à un antibiotique dans le traitement du Covid19. La loi donne aux seuls docteurs en médecine le droit de prescrire des médicaments à leurs patients. Sous leur responsabilité légale personnelle, bien entendu.


    L’état d’urgence sanitaire en cours autorise-t-il le Premier ministre à ce qui ressemble bien, pour chacun de nous, à un exercice illégal de la médecine ?
Souvent ici est soulignée la fréquence si perturbatrice, dans le domaine de la santé, du mélange des genres. En France, les médecins, comme certains au risque de leur vie sous l’Occupation nazie, sont-ils capables d’agir en leur seule âme et conscience professionnelle  ?



François-Marie Michaut

29-31 mai 2020

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...