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06 mars 2018

Tuer est-il soigner ?
 (Exmed)




Tuer est-il soigner ?



 Quand, en France, des voix militantes continuent de demander d’inscrire dans la loi un droit à mourir dans la dignité, une question préalable doit obtenir une réponse. Quelques professionnels des soins palliatifs se sont exprimés sans ambiguité : provoquer la mort n’est pas soigner un être vivant.

  L’euthanasie, aussi compationnelle puisse-t-elle sembler pour certaines sensibilités qui méritent d’être respectées, n’est pas, et ne peut pas être, un acte médical.

La vie n’est pas une maladie ce qui fait que la mort n’est pas un remède. Merci de nous l’avoir rappelé.

François-Marie Michaut,

CO d’Exmed 7-8 mars  2018

5 commentaires:

  1. C'est bien gentil, mais ce n'est pas ce que des médecins en Suisse, aux Pays-Bas, au Luxembourg, au Canada et au Québec, en Belgique et dans plusieurs états des Etats-Unis pensent, disent et font. Cette opinion vous est propre, elle est respectable : pour VOUS, aider quelqu'un à mourir n'est pas un acte médical. Très bien, et personne ne vous imposera de le faire. Mais il en va de l'euthanasie ou de la mort médicalement assistée comme de l'IVG ou de la stérilisation volontaire : il ne s'agit pas de savoir ce que les médecins pensent, mais ce que les patients sont en droit de demander. Tout ce que dirait une loi c'est 1° choisir de mourir est un droit 2° un patient a le droit de demander à un médecin de l'aider à mourir 3° les médecins prêt.e.s à les aider dans le cadre légal ne doivent pas être envoyés aux assises. 4° ceux qui ne veulent pas peuvent parfaitement refuser ; ils ont toute fois l'obligation (comme pour l'IVG et la stérilisation volontaire) d'informer les patient.e.s de leur droit et de les référer à un médecin qui les aidera. Ils n'ont pas le droit de les en empêcher - c'est à dire de leur imposer LEUR valeurs. C'est pas compliqué, les pays sus-nommés l'ont déjà compris. Qu'est-ce qu'il y a d'incompréhensible là-dedans sinon que votre définition de l'acte médical, vous voulez l'imposer à tout le monde ?

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  2. Ce problème est typiquement un problème complexe qui ne peut se contenter d'une réponse simple.
    Donner la mort n'est pas soigner, qui peut le contester.
    Mais est-ce que maintenir en vie dans des conditions non compatibles avec la vie humaine autre le fait qu'un cœur bat spontanément, est-ce également soigner?
    Dans ce domaine peu se pose la question car la médecine se veut "triomphante" quelque soit les conséquences.
    La question de l'euthanasie n'est que la tentative de réponse à un problème souvent créé par la médecine elle-même.
    La médecine, pour une partie d'elle-même, est-elle au service de la vie humaine ou seulement de la vie, alors sans humanité?
    Cette question est-elle abordée?

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  3. Pas facile de répondre à deux commentaires aussi intéressants à la fois !
    Je tente quand même :
    La question sous-jacente est celle de l'idéologie qui anime ce que nous faisons ou ne faisons pas. La plus répandue - ce qui ne lui donne aucune autre supériorité- est celle du déterminisme matérialiste.
    Il se trouve, je n'y suis pour rien, que la conscience est devenue une donnée incontournable de la physique de notre époque. Donc plus du tout une mystérieuse et jamais démontrée sécrétion de notre cerveau humain.
    J'ai ainsi interpellé sans ménagement la locomotive de ce mouvement spécifiquement français :
    http://www.exmed.org/archives16/circu961.html

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  4. Réponse complémentaire à Winkler :
    Quand j'étais médecin, aider les patients à mourir faisait partie intégrante de ce que je faisais avec eux. Sous la forme d'une vraie présence relationnelle tissée au fil des années. Quand je pouvais être là quand ils mouraient, le plus souvent tout se passait dans un grand apaisement. Je ressentais alors le sentiment gratifiant d'avoir mené mon boulot avec eux jusqu'au bout.
    J'ai utilisé au mieux les anti douleur sans la crainte de créer des dépendances. Personne, je dis bien personne, arrivé en bout de course, ne m'a jamais demandé de l'aider à mourir par une quelconque intervention. Des familles angoissées par la mort, ou des patients encore loin de l'échéance : oui. Mon job était alors de les aider à déméler leur peur de la mort et la réalité de ce moment aussi physiologique que notre naissance.

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  5. La notion de compassion est-elle étrangère au métier de médecin?
    Jusqu'où la compassion peut-elle aller ?

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