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22 octobre 2019

Poches percées (Exmed)

   L’assurance maladie made in France poursuit son déficit. Le double financement par les cotisations prises sur le travail et par l’impôt prélevé par l’Etat rend le jeu trouble. La Sécu, c’est notre argent ou celui de l’Etat comme le vote du budget par le Parlement le suggère ?
   
    Sommes-nous obligés par la réalité des faits de dépenser autant d’argent que nous avons pris l’habitude au fil du temps de le faire ? Dans d’autres activités, on optimise,  on innove, on recycle. Dans notre univers dit « de santé» qui se délite dans ses contradictions, on fait toujours plus de la même chose. 

  

   Les gens de Palo Alto ont démontré que c’était une stratégie courante pour que... rien ne change. 
                     
             Mais qui les écoute chez les réformateurs ?

François-Marie Michaut
23-24 octobre 2019

20 octobre 2019

Le temps des "terribles simplificateurs" (Exmed)

   L’expression est empruntée au psychologue  Paul Watzlawik (1921-2007), l’un des fondateurs de l’école de Palo Alto en Californie. Au nom de la facilité dans des domaines complexes, du gain de temps, donc d’argent, nous nous engluons dans un piège aux conséquences redoutables.
La LEM 1142 : Questionnaire, pense bête ? est à votre disposition.

François-Marie Michaut
21-22 octobre 2019

Questionnaire, pense bête ?
 (LEM 1142)


    Comme le firent bien plus tard les procès staliniens, la justice médiévale avait érigé les aveux du présumé auteur d’un crime ou d’un délit comme la preuve absolue de sa culpabilité. Pour y parvenir, la torture dite de la question (1) était usuelle.
  L’école nous a appris comment, à Athènes, cinq siècles avant notre ère, un bonhomme pas très beau a trouvé le moyen d’obliger ses jeunes élèves à sortir un instant de leurs certitudes toutes faites. Socrates ne faisait rien d’autre, en marchant,  que de poser des questions pour «accoucher» des esprits (2) à partir des réponses juvéniles.

     L’invasion des techniques, de plus en plus complexes, l’explosion de nos connaisssances, nous on contraint à trouver des moyens de limiter le plus possible nos risques d’oubli. Des «check lists» des aviateurs aux mémoires numériques les plus gigantesques de nos machines numériques, la liste est longue. On ne peut plus s’en passer.

  Pour se simplifier la vie, les autorités enseignantes ont inventé depuis longtemps de demander à leurs étudiants de répondre à une question bien définie portant sur le contenu de leurs cours. Les désormais  classiques questions à choix multiple QCM inventées dans les années 1960 pour pouvoir être corrigées par une machine (3) font partie de notre paysage.

   Ce sont peut-être les journalistes , en particulier dans la presse féminine, qui ont le plus largement popularisé la notion de questionnaire(4) pour inciter leurs lecteurs à se tester eux-mêmes. Simplifier, parfois jusqu’à la caricature,  une situation complexe au moyen de mots au sens aussi univoque que possible, cela vous donne à peu de frais l’impression que vous êtes intelligent et instruit.

   Cette mode, car ce n’était qu’une mode éditoriale, a contaminé de multiples activités jusqu’à donner l’illusion de pouvoir ainsi totalement maitriser la complexité de la réalité. L’invention des échelles de notation numérique en a encore été un perfectionnement. Quand vous êtes hospitalisé , votre infirmière ne vous demande plus de décrire votre douleur, y compris avec des onomatopées grimaçantes, mais de lui donner une note chiffrée. Dont le niveau indique la médication qui vous sera administrée automatiquement.

  Que cette mécanisation des observations médicales facilite l’abord technique des situations cliniques, en permette l’utilisation dans des exploitations statistiques indispensables à des travaux scientifiques, personne ne peut le nier. Mais le risque que disparaisse la dimension humaine de cet épisode si marquant de l’existence et du patient (5)  et de la personne dont le métier est de la soigner est un danger bien réel. 

  Alors, une fois encore, ne cessons pas d’user de notre droit et de notre devoir de questionner tout ce que nous faisons. Nos longues et laborieuses années d’études n’auraient-elles pas développé en nous un effet pervers ? Celui de la  soumission au savoir de ceux qui font autorité. Cela entrainant l’imitation de leurs manière de penser et d’être.
  

   Oser mettre en question nos certitudes est la seule façon, n’en déplaise aux chantres de  l’Intelligence Artificielle  bonne à tout faire, de ne pas penser bêtement.




Notes :  
                
(1) La pratique de la question a été abrogée en France, c’est peu connu, par Louis XVI en 1780 et 1788.


(2) La maïeutique, coeur de la méthode socratique.



(3) Les QCM ont été introduites par la réforme Debré dès 1962 dans les études médicales. Traitées d’abord par la mécanographie mécanique, ils ont été ensuite numérisés. La capacité des carabins à exprimer correctement par  écrit leurs connaissances a alors disparu, au nom de la recherche du non favoritisme des examens.


(4) Sur le modèle des jeux de salon, charades et autres devinette. On site encore volontiers le questionnaire de  Marcel Proust  adolescent importé de Grande-Bretagne en 1860 sous le nom de Confessions.


(5) Combien il faut l’être pour vivre dans cet univers intellectuel où toute émotion doit disparaitre, car elle elle est ,par nature, inquantiable et instandardisable.

Os court :
 «  De toutes les illusions, la plus périlleuse consiste à penser qu’il n’existe qu’une seule réalité.»
                              Paul Watzlawik

Lettre d'Expression médicale


LEM n° 1142

 
                   François-Marie Michaut
     21 octobre 2019
               

17 octobre 2019

Agonie des cabinets médicaux personnels (Exmed)


     L’Île-de-France, la région la plus riche en ressources de la nation, est touchée. Après avoir connu, comme dans les campagnes isolées, la raréfaction et le vieillissement de la population des médecins généralistes, voici que disparaissent à Paris de plus en plus de cabinets de médecins spécialistes. Il y a déjà un bon moment que les étudiants affirment leur préférence massive pour un exercice salarié. Il est bien naturel que tout évolue avec le temps.

  Il n’est pas totalement stupide de se demander avant qu’il ne soit trop tard si ce qu’on fait va bien dans l’intérêt du couple malade-médecin, et, par ricochet, du système de soins dans son ensemble. 
   Et, de grâce, pas seulement au nom des équilibres financiers !


François-Marie Michaut
18-20 octobre 2019

15 octobre 2019

Suicides en hausse (Exmed)

    Le pays matériellement le plus riche de la planète vit une évolution dramatique. Celle du nombre des suicides. Une augmentation de 30% entre 2000 et 2016 aux USA. Source : JIM du 9 octobre 2019 Prévention du suicide, nouvelles tentatives, Pierre Margent MD. La tranche d’âge des 18 à 25 ans serait la plus vulnérable. Constat sans appel d’une inadéquation entre les valeurs mises en avant par une organisation sociale et les attentes vitales de l’ensemble de ses membres. Les solutions préventives psychothérapiques ou médicamenteuses proposées par la médecine  depuis longtemps se révèlent insuffisantes pour stabiliser ou inverser cette situation.

   
On reste les bras croisés ou on se pose, enfin, les bonnes questions qui dérangent nos habitudes mentales ?

François-Marie Michaut
16-17 octobre 2019

13 octobre 2019

ABSOLUMENT
 (LEM1141)

                                           
L’absolu est un mythe et comme une illusion ;
Tout reste relatif, sauf rares exceptions ;
Le silence absolu n’existe pas vraiment :
Il n’y a que les sourds qui n’en soient pas conscients.

Quand l’absolu nous quitte, et où qu’en soit la cause,
Tout n’est pas disparu, il reste quelque chose.
C’est là le relatif, chose la plus commune,
Qui inspire nos pas, nos erreurs, nos lacunes.

L’absolu, dans la vie, peut se trouver partout
Et on peut l’éprouver, où qu’on soit, tout à coup.
Peut-être en se rasant le matin, au réveil,
Ou bien en repensant aux malheurs de la veille.

Pourquoi aspirons-nous à ce bel absolu ?
Est-ce une tentation ? Pour rechercher quel but ?
On le perd, il s’enfuit mais c’est une attraction,
Et cet aimant puissant n’est que malédiction.

Le bonheur absolu n’a cours que chez les sots,
Nous a dit un chanteur n’ayant pas peur des mots.
Car un sentiment noble, hissé vers l’absolu,
Peut devenir un vice au lieu d’une vertu.

Grand prélat fut souvent petit absoluteur.
Ces pingres du pardon ont fait bien des pécheurs,
En cherchant à montrer la rigueur du salut,
Que toute rémission n’est pas droit absolu.

Tous les pouvoirs corrompent, ont dit des mécontents :
Le pouvoir absolu corrompt… absolument,
Et il a ses raisons qui n’ont pas de statut.
Mais tout gouvernement n’est-il pas absolu ?

                      Jacques Grieu


     

Os court :
 « La poésie est une aventure vers l’absolu. On arrive plus ou moins proche, on emprunte tel ou tel chemin : c’est tout. 


 Pedro Salinas (1891-1951)


Lettre d'Expression médicale

 LEM n° 1141

 14 octobre 2019
                         
                                             
 
                                 

Point de friction (Exmed)

   De la platitude des mots ordinaires nait l’ennui et le sommeil de l’attention aux autres et au monde. Attitude dangereuse de la part de ceux dont la fonction est de soigner les autres.
  Notre agitateur de neurones Jacques Grieu monte à l’assaut des cimes avec la LEM 1141 ABSOLUMENT. Pourtant la physique reconnait le zéro degré absolu de température, et la chimie utilise l’alcool (éthanol) absolu.

  Alors? demandez-vous.  L’absolu ment ?
Le poète Pedro Salinas aurait-il  absolument raison ?

François-Marie Michaut
14-15 octobre 2019

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...