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08 octobre 2019

L'hydre à combattre (Exmed)

Discours solennel d’Emmanuel Macron à la Préfecture de Police de Paris célébrant les victimes d’une tuerie commise en son sein, retransmis et commenté le 8 octobre 2019 par les radios et les télévisions. Nous sommes exhortés, nous qui vivons en France, à participer à un «combat sans relâche» contre «l’hydre islamiste». L’image du monstre mythologique dont les têtes coupées repoussent est forte, le ton martial. Comme nous aimerions savoir quelle est la stratégie censée enfin y parvenir. Renforcer encore ce qui n’a pas marché jusqu’à ce jour : difficile de croire à son succès. 
  

  Alors, on fait l’effort de remonter le temps pour comprendre ce qui s’est passé entre nos cultures issues du même tronc pour qu’elles ne  cherchent qu’à s’éliminer mutuellement ? Combat, non pas des armes entre l’Occident et l’Orient, ce qu’on fait, mais des façons de comprendre la réalité. Ce qu’on ne fait jamais clairement ni d’un côté ni de l’autre.

François-Marie Michaut
9-10 octobre 2019

06 octobre 2019

Écologie et médecine systémique (LEM 1140)

                        
                                        
 
                                                                         
   À tout inventeur reconnaissance s’impose. Depuis quelques années (1),  la conscience écologique se répand comme une marée dans la plus grande partie des esprits.  Les plus jeunes  n’étant pas les moins démonstratifs (2). Le mot d’écologie a été utilisé pour la première fois par le médecin  anatomiste allemand Ernst Haeckel (1839-1919). La langue grecque a, selon la coutume savante, été mise à contribution. Oïkos veut dire maison et logos, c’est connu, le discours,. Sous entendu :  celui des hommes de la cité scientifique. La notion, déjà contenue dans la théorie de l’évolution du britannique Charles Darwin, que nous n’avons qu’une seule maison commune qui est notre planète terre, et pas seulement les espèces vivantes,  apparait clairement, même si elle érode progressivement nos confortables sentiments de supériorité et de toute puissance.

      En 2019 il devient de plus en plus difficile de se penser soi-même comme le centre autour duquel gravite un univers qu’il faut dominer pour l’exploiter au mieux de son intérêt (3).  Un mouvement de civilisation, faute de le définir autrement,  se fait sous nos yeux, sur tous les continents. Qu’il s’agisse des variations climatiques, des atteintes à la biosphère ou de la protection de telle ou telle espèce menacée d’animal ou de végétal. Au risque de nous enfermer dans un certain intégrisme de chapelle militante. Cette évolution de notre façon de concevoir la planète est aussi récente que rapide. La qualification de «bio» (4) est devenue un argument commercial majeur. C’est comme si, dans nos têtes, nous devenions de plus en plus, tels les Martiens des bandes dessinées, des petits hommes verts !

Il demeure pourtant tout un secteur de notre compréhension du monde qui échappe à la vague verte. Celui de la santé,  ou plus exactement celui de la médecine, solidement calé entre son carcan scientifique et ses armes technologiques. que nous sommes obsédés  par l’obligation d’agir toujours mieux , et surtout toujours plus,  pour soigner et prévenir ces maudites maladies qui nous empoisonnent la vie de la naissance à la mort.. Agir, agir, agir, telle semble être notre devise implicite. Comme des fourmis, nous courons sans répit. Comme nos amies, nous n’avons pas la moindre idée du pourquoi nous agissons ainsi, et vers quoi nous nous précipitons. La course des sciences  vers l’infiniment petit nous laisse l’illusion que c’est ainsi que nous trouverons la clé ultime de la connaissance de l’humain. Illusion sans cesse repoussée.

  Il est curieux de remarquer que la médecine a le plus grand mal, alors que c’est si à la mode, à s’emparer de l’adjectif biologique. Médecine biologique, ça vous sent son pléonasme (5) à dix lieues. Une fois encore, au risque de lasser la patience  du lectorat, la seule roue de secours disponible est celle de l’abord systémique. Un système sans frontière prédéfinie regroupant en son sein et tout ce que l’écologie exprime d’elle-même et tout ce qu’une approche systémique permet d’appréhender de notre fonctionnement le plus intime d’être humain. Notre «maison», bien des traditions le disent depuis longtemps est, et ne peut être qu’une. La découper en appartements sans communication avec ce qui existe autour, c’est se condamner à ne pas pouvoir la connaître. 
   Puisse cette dernière phrase n’enfoncer qu’une porte ouverte. Il ne peut être d’écologie que systémique ; il ne peut  exister de médecine que systémique (6).

                                               François-Marie Michaut
  
                   
         Notes :


(1) En France, l’ingénieur agronome René Dumont (1904-2001) a été candidat aux élections présidentielles de 1974 pour tenter, en vain, de faire entrer l’écologie en politique.


(2) Cf le phénomène de masse représenté par Greta Thunberg  
 


(3) À de remarquables et bruyantes exceptions près.
 

 
(4) Étiquette purement française ce «bio» , les anglophones, eux, ont choisi « organique» (organic).  

(5) Larousse : Répétition dans un même énoncé de mots ayant le même sens, soit par maladresse (par exemple descendre en bas), soit dans une intention stylistique (par exemple Je l'ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux, vu [Molière]) 
 


(6) Formule  partagée dans un mail privé avec  Sophie Duriez, psychiatre à Los Angeles (CA)           

Os court :
 « Tous les écologistes sont daltoniens, ils voient vert partout ! »

 Raymond Devos



 Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1140

 7 octobre 2019

Déferlante verte (Exmed)

  Exercice délicat que celui de humer l’air du temps, sans se prendre les pieds dans les événements du moment. Aucune machine, aussi monstrueuse soit sa mémoire mécanique, ne peut le faire.

La LEM 1140 a le culot de prendre ce risque avec Écologie et médecine systémique,  qui ne sont pas, comme on peut le penser, la carpe et le lapin.

François-Marie Michaut
7-8 octobre 2019

03 octobre 2019

Peurs ancestrales

   Nous les trainons dans nos bagages culturels, ces vieilles terreurs. Celle de la mort, de la maladie, de la pauvreté, de la solitude éclatent partout quoi que nous fassions.
Les réactions épidermiques à l’incendie de l’usine chimique Lubrizol nous rappellent combien nous sommes sensibles aux risques d’empoisonnement.

   Au Moyen Âge, pour justifier la haine contre les Juifs, une des accusations rituelles avec la pratique de sacrifices humains était qu’ils empoisonnaient les sources.
Comme remède, notre modernité ne sait faire autre chose que de confier la parole au monde scientifique. Qui ne sait et ne peut répondre que sur les faits que ses méthodes lui permettent d’étudier et d’évaluer. Et là on ne sait strictement rien de ce que cet énorme cocktail de substances toxiques soumis à une forte température peut générer.
   Deux logiques s’affrontent nous laissant désemparés devant notre comportement d’apprentis sorciers.
  La croyance en la suprématie des pouvoirs politiques en prend un rude coup de plus.


François-Marie Michaut
4-6 octobre 2019

01 octobre 2019

La médecine générale contre toute attente
 (Exmed)

    En France les nouveaux internes viennent de choisir leur discipline d’affectation.  Alors qu’ils étaient boudés depuis des années par les étudiants, tous les postes hospitaliers de Médecine Générale sont pourvus. 

  

     La première a effectuer ce choix est classée 28 ème au classement du concours (QDM du 30 septembre 2019). Nos jeunes ne croiraient plus, comme leurs ainés depuis 1958 en la supériorité absolue des carrières au sein des hôpitaux publics ou des plateaux techniques ? Les postes de santé publique sont délaissés et la psychiatrie est la grande perdante. La maladie systémique du système à la française est si sévère que les troupes médicales en formation votent pour un autre avenir. Les mouvements de grève ont des conséquences pour ceux qui les vivent de près depuis des mois.
 

   Les actes sont toujours plus parlants que les déclarations et les discours. L’avenir ne peut plus être la prolongation linéaire de notre passé, quelque soit le talent et la bonne volonté de tous les réformateurs.
  
       Bonne - ou mauvaise- nouvelle : la médecine générale est un métier d’avenir.

François-Marie Michaut
2-3 octobre 2019


29 septembre 2019

FORCE CENTRIPÈTE
 CENTRIFUGATION (LEM 1139)

                         
                                                                  
Le centre ou le milieu ? Entre les deux, les mots ?
Si parfois ils sont frères, ils ne sont pas jumeaux !
Leur caractéristique est dure à définir :
Mais ils sont « loin des bords ».  Et doivent s’y tenir !

L’Empire du Milieu, l’ancien « Tchong » des Chinois,
Quand on sort une carte, où faudrait-il qu’il soit ?
On a beau regarder, il n’est pas bien centré,
 Et vers le Pacifique, on sent qu’il s’est penché…

Centres droite ou bien gauche, ces partis politiques
Bien loin d’être au milieu, sont plutôt excentriques…
Quand la gauche est au centre, le centre penche à droite :
La veste est réversible. Avec doublure en ouate…

Pourquoi dit-on souvent qu’on est « au beau milieu » ?
Où sont les milieux laids ? Au centre, entre les deux ?
Entre le « plein milieu » et le centre absolu,
On trouve « barycentre », un milieu… in situ.

 « Centre de gravité », lui, ferait plus sérieux,
Et même un peu pesant, sinistre et prétentieux.
Quant au cercle bien rond, quels sont donc ses rapports,
Avec son centre exact, si distant de ses bords ?

C’est entre l’excellent et le très exécrable,
Qu’au centre existerait le meilleur, l’équitable ?
La vertu, on le sait, est un juste milieu :
Serrée entre deux vices, on l’extrait comme on peut…

L’homme est en plein milieu, entre le Diable et Dieu ;
En plein centre de rien, il cherche son milieu,
Mais aux extrémités il se heurte partout.
Est-ce l’éternité qu’il trouvera au bout ?

Si la mort est au centre, on peut renouer ses fils !
Mais alors, au milieu, un nœud restera-t-il ?
En quittant notre centre, on arrive aux confins :
Le pire est le début… le milieu… puis… la fin ?

              
                                 Jacques Grieu
          

                                      

Os court :
« Le néant n’a point de centre, et ses limites sont le néant. » 

 Léonard de Vinci



 Lettre d'Expression médicale


LEM n° 1139

 30 septembre 2019

Balade cyclique (Exmed)

   
On a beau avoir une tête ronde,  depuis l’improbable invention de la roue,  tout ce qui est circulaire nous fascine.
   Voici, avec la LEM 1139 de Jacques Grieu FORCE CENTRIPÈTE CENTRIFUGATION une immersion dans le monde des mots et des choses qui s’enchainent. Bonne ronde !

François-Marie Michaut
30 septembre- 1er octobre 2019

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...