Ritournelle inusable des gens pressés : j'ai pas le temps. Nuance de la réalité, ce temps, lui, finit bien avec son langage par trouver chacun de nous.
Pour évoquer cette inévitable rencontre, voici un chirurgical ciseleur de mots. Lire la LEM 1023 de Jacques Grieu : VIEILLESSE
François-Marie Michaut
10-11 juin 2019 site Exmed
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10 juin 2019
VIEILLESSE (LEM 1123)
L’âge est le grand sujet des âgés comme moi ;
On n’en parle fort peu ou alors entre soi.
Pourtant à chaque instant et depuis le réveil,
C’est tout qui nous redit qu’on a de la bouteille :
Dans les mille douleurs qui partout nous assiègent,
On a ses familières et d’autres qui nous piègent.
Et puis les insidieuses arrivant en douceur,
Ou bien les fulgurantes existant un quart d’heure.
On est courbaturé sans avoir fait d’effort ;
L’effort est un enfer pour la plupart des sports.
Les nuits n’assurent plus un calme à qui se fier.
Le mal vient en auto, la guérison à pied…
Ces maux de la vieillesse, on croit bien les connaître :
Pourtant, c’est chaque jour qu’on en voit apparaître…
A bientôt nonante ans de nouveaux se présentent,
Qui me tombent dessus comme une pluie grinçante.
Leur belle variété crée une boulimie
Qui permet d’éviter trop de monotonie…
Les douleurs ont des noms. Pour paraître moins dures ?
On a les névralgiques et aussi les brûlures,
Et puis les térébrantes ou bien les lancinantes.
On a les pulsatiles et celles bien cuisantes.
Arrêtons la chanson : elle a un goût de cendre
Que nos oreilles sourdes ont du mal à entendre…
Parmi tous ces ennuis, on a un si grand choix
Qu’on cumule souvent bien des maux à la fois :
C’est là qu’on voit parfois que par un autre mal,
On peut vaincre un premier qui paraissait « normal ».
Faut-il que ce second soit d’un cran supérieur ?
Une rage de dent passe le mal d’ailleurs…
L’âge qu’on dit « certain » est plein d’incertitudes,
C’est une vue d’esprit, une erreur d’habitude.
La jeunesse, dit-on, est une maladie :
La vieillesse est témoin qu’on en sort bien guéri !
Alors, pourquoi dit-on : il est mort de vieillesse
Quand jamais on ne dit : il est mort de jeunesse ?
La vieillesse est donc bien un simple préjugé :
« L’âge de ses artères » est pour les résignés.
Celui de nos neurones est bien plus important ;
Plus que de nos vieux os ou de nos pauvres dents.
Les rides de la peau ne rident pas l’esprit :
Les muscles du cerveau sont bien moins décatis.
De mauvaise vieillesse on peut mourir très tôt ;
Retomber en enfance pour certains est leur lot.
Pleurer sur ses douleurs est pleurer sur son âge,
Le fait de bien vieillir est un apprentissage.
Se supporter soi-même est sage activité.
Car la sérénité n’est pas sénilité…
Jacques Grieu
Os court :
« La vieillesse est comparable à l’ascension d’une montagne. Plus vous montez, plus vous êtes fatigué et hors d’haleine, mais combien votre vision s’est élargie. »
Igmar Bergman (1918-2007, cinéaste)
Lettre d'Expression médicale
LEM n° 1123
10 juin 2019
https://www.exmed.org/archives19/circu1123.html
06 juin 2019
Condamnés au bannissement (Exmed)
La France se bat, sans succès, avec la désertification médicale de ses territoires jugés les moins attractifs par les jeunes médecins. Les parlementaires du Sénat proposent de transformer la dernière année de spécialisation en médecine générale en une obligation légale d’exercer individuellement dans un cabinet de zone «désertifiée».
- De quelle faute faut-il donc punir les jeunes généralistes pour amputer leur formation ( déjà bien incomplète) d’un an ?
- Est-ce les respecter que leur imposer un travail obligatoire auquel, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, ils ne veulent pas consacrer leur vie professionnelle ?
- Faut-il continuer de faire comme si tous les médecins de France, et pas uniquement les praticiens de la Fonction publique hospitalière, étaient des fonctionnaires aux ordres de l’État ou de son pseudopode la Sécurité Sociale ?
François-Marie Michaut
Exmed 7-9 juin 2019
- De quelle faute faut-il donc punir les jeunes généralistes pour amputer leur formation ( déjà bien incomplète) d’un an ?
- Est-ce les respecter que leur imposer un travail obligatoire auquel, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, ils ne veulent pas consacrer leur vie professionnelle ?
- Faut-il continuer de faire comme si tous les médecins de France, et pas uniquement les praticiens de la Fonction publique hospitalière, étaient des fonctionnaires aux ordres de l’État ou de son pseudopode la Sécurité Sociale ?
François-Marie Michaut
Exmed 7-9 juin 2019
04 juin 2019
Pavé infernal (Exmed)
L’enfer est pavé de bonnes intentions. Mettre partout sur le territoire des services hospitaliers accessibles à tous nuit et jour a été, dans les années 1970 une idée généreuse. Une «urgence» en libre-service, sans avoir à sortir un euro de sa poche, le succès a été foudroyant. Résultat : les médecins privés sont peu à peu marginalisés de la pratique courante, et en ont même perdu le savoir faire.
Le système s’est emballé, les hospitaliers exténués physiquement et moralement se mettent en grève. Le paradis promis par les promoteurs est devenu un enfer pour les utilisateurs. Il avait simplement été mal pensé et personne n’a eu le courage de dire la vérité.
La stupidité inévitable des machines à soigner, aussi rutilantes et séduisantes soient-elles pour les hommes politiques en mal d’idées généreuses, nous revient toujours dans la figure.
François-Marie Michaut
CO Exmed 5-6 juin 2019
Le système s’est emballé, les hospitaliers exténués physiquement et moralement se mettent en grève. Le paradis promis par les promoteurs est devenu un enfer pour les utilisateurs. Il avait simplement été mal pensé et personne n’a eu le courage de dire la vérité.
La stupidité inévitable des machines à soigner, aussi rutilantes et séduisantes soient-elles pour les hommes politiques en mal d’idées généreuses, nous revient toujours dans la figure.
François-Marie Michaut
CO Exmed 5-6 juin 2019
03 juin 2019
Médecine, éthique ou toc ? (LEM 1122)
La rédaction de cette lettre fait suite à une série d’échanges avec la journaliste de la presse quotidienne Florence Chédotal. Voici une partie de son message du 24 mai 2019 : « Il y a sûrement là un sujet intéressant à creuser sur les progrès de la médecine qui nous laissent désarmés face à l'éthique. Quand l'idéologie s'en mêle, place aux dérives ! Et cet homme, quel effroi que son destin, au milieu de tout ce brouhaha.
En tant que médecin, j'imagine que vous avez brassé ces questions». Fin de citation.
Vous avez bien vu que le détonateur humain est la si mal nommée (1)«affaire» Vincent Lambert, le traumatisé cranien dans un lit hospitalier depuis dix ans en état végétatif. Brutalité d’un accident de moto. Violence inépuisable des intéractions familiales. Gourmandise voyeuriste d’une opinion publique devant une situation créée de toute pièce par la médecine. Sans les soins infirmiers constants d’une équipe soignante très qualifiée les organes vitaux encore en fonction de Vincent Lambert se seraient arrêtés depuis longtemps. Le recours au droit a conduit à une situation étrange. Celui d’attribuer à la Justice d’imposer aux médecins la suspension, ou la poursuite, de leur travail de soin. On n’est plus dans la notion d’une obligation légale pour les médecins d’apporter leurs connaissances pour aider les juges dans leur travail. Les blouses blanches ne sont plus alors que des exécutants des décisions de justice.
Les médecins, progrès fulgurants de la technologie aidant, du moins dans les pays riches, peuvent faire de plus en plus de choses. Doivent-ils, pour autant, avoir pour seul objectif de réaliser tout ce qui est faisable simplement par ce que... c’est faisable ?
C’est ce qu’interroge la notion d’éthique. Pour le dictionnaire Larousse, c’est l’ ensemble des principes moraux qui sont à la base de la conduite de quelqu’un. La science n’a rien à dire sur la réalité de ces principes (1) et le droit n’a pas pour mission d’en juger la valeur. Un plongeon intellectuel, dont beaucoup ont peur, est indispensable. Il est de nature immatérielle, certains le nomment philosophique, d’autres religieux et quelques uns spirituel. Et là, notre interlocutrice voit clair : «l’idéologie s’en mêle, place aux dérives».Comment ne pas convoquer au banc des mis en cause les propagateurs de l’idéologie New Age ambiante, les radicaliseurs des divers intégrismes, les chantres des mirages post humanistes et adorateurs du cheval de Troie de l’intelligence artificielle ?
Il est possible que, peu portés par un courant de pensée largement dominant, les humains médecins confrontés à de terribles réalités aient de plus en plus besoin de faire fonctionner sans peur leur esprit personnel au lieu de se comporter comme des serviteurs zélés de tout pouvoir quel qu’il soit.
Note :
(1) Le mot principe, comme son adjectif principal, dit ce qui vient en tête.
François-Marie Michaut
Os court :« Dans la mesure où l’éthique nait du désir de dire quelque chose de la signification ultime de la vie, du bien absolu, de ce qui a une valeur absolue, l’éthique ne peut pas être une science. »
Ludwig Wittgenstein ( philosophe, mathématicien autrichien 1889-1951)
Lettre d'Expression médicale
LEM n° 11223 juin 2019
sur Expression Médicale :https:www.exmed.org/archives19/circu1122.html
02 juin 2019
Médecin ou agent d'exécution (Exmed)
Lente dérive dont la victime est toujours la personne qui connait dans sa vie des problèmes de santé. La LEM 1122 Médecine, éthique ou toc ? vous propose de ne pas passer à côté de cette réalité aussi peu réjouissante soit-elle.
François-Marie Michaut 3-4 juin 2019
François-Marie Michaut 3-4 juin 2019
30 mai 2019
Pourquoi n'avons-nous rien dit ? (Exmed)
Se nourrir correctement est un impératif pour espérer avoir le moins possible d’ennuis de santé. Aucun médecin, aucun soignant, ne peut être en désaccord avec une telle lapalissade.
Après un interminable sommeil, la presse se fait depuis peu le relais d’informations mettant gravement en cause les transformations industrielles, dites ultra, des denrées alimentaires.
Pourquoi n’avons-nous pas, nous les témoins immédiats des états pathologiques, soulevé publiquement la question ?
Pourquoi avons-nous été obligés de garder le silence sur des faits que nous avions mieux que d’autres les moyens scientifiques de connaitre, ou même de suspecter ? Le pouvoir énorme des multinationales de la chimie sur les expressions médicales est-il à mettre en cause ?
François-Marie Michaut 31 mai- 2 juin 2019 Site Exmed
Après un interminable sommeil, la presse se fait depuis peu le relais d’informations mettant gravement en cause les transformations industrielles, dites ultra, des denrées alimentaires.
Pourquoi n’avons-nous pas, nous les témoins immédiats des états pathologiques, soulevé publiquement la question ?
Pourquoi avons-nous été obligés de garder le silence sur des faits que nous avions mieux que d’autres les moyens scientifiques de connaitre, ou même de suspecter ? Le pouvoir énorme des multinationales de la chimie sur les expressions médicales est-il à mettre en cause ?
François-Marie Michaut 31 mai- 2 juin 2019 Site Exmed
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