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05 mai 2019
Être (humains) ou ne plus être (vivants) (LEM 1118)
Puisse William Shakespeare, d’où il est, digérer ce plagiat d’Hamlet ! Mais là où il voyait encore une question, notre époque, si elle veut bien s’astreindre à chausser ses lunettes systémiques, montre sans pitié que nous n’avons plus devant nous qu’une alternative. Vivre autrement que nous ne le faisons depuis les débuts de l’espèce homo (1) ou tuer la biosphère toute entière dont nous ne sommes qu’un rouage. Plus nos connaissances objectives sur les menaces pour notre avenir proches s’accumulent, moins il est possible de continuer à vivre comme si de rien n’était (2). L’apocalypse, les temps derniers, nos religions en parlent depuis longtemps. Mais comme si c’était le résultat d’une volonté de punition des hommes de la part de notre puissance créatrice. En 2019, la simple poursuite de ce que nous faisons depuis trois siècles avec notre planète nourissière nous conduit à détruire sans marche arrière possible tous les éléments vitaux. Changement brutal d’échelle : nous sommes les seuls acteurs de notre disparition imminente. Bien entendu, les écologistes de toutes les catégories ne cessent de tenter de nous le démontrer. Il nous faut un temps fou pour intégrer l’importance du message qu’ils portent (3) Le Président Macron, dans sa dernière conférence de presse, affirmait vouloir mettre « l’humain au centre » de son projet politique pour la France. Pour un médecin, dont l’être humain en souffrance est la raison d’exister, pour ne pas dire la matière première, rien de choquant. Pour le citoyen ordinaire qui appréhende la robotisation galopante de son environnement, cela parle. Mais, il faut bien le reconnaitre, le plus grand flou règne sur ce que c’est que l’humain (4).
Qu’est-ce que c’est que cet homme ? Capable des destructions les plus massives, des imprévoyances les plus dramatiques, des erreurs les plus lourdes de conséquences ? Bien entendu, les exemples sont innombrables et plus indéfendables les uns que les autres. Mais doué aussi de la capacité de réaliser tant de prodiges, de créer une richesse d’intelligence et de connaissances comme aucune autre espèce animale.
Avons-nous oublié que l’homme est un être doté d’un cerveau qui évolue toute sa vie ? Que son encéphale est constitué de deux hémisphères cérébraux dont les neurosciences démontrent qu’ils fonctionnent de façon bien différente mais totalement complémentaire ? Comme notre ancêtre homo faber ( homme forgeron ) nous avons la capacité de fabriquer, de faire des choses. Notre côté «qui-fait», celuibqui s’exprime si fort que nous pensons de moins en moins qu’il n’est pas le seul. L’autre, bien moins spectaculaire, a une fonction majeure, en fait dominante, c’est l’hémisphère « qui-sait» (5). Nom d’un homo Sapens Sapiens, la connaissance -pas seulement la scientifique ou la rationnelle- sans frontière ni exclusion mais en évolution, cela ne vaut-il pas la peine de s’y arrêter avant, au sens le plus biologique du mot, de « ne plus (être) vivants» ? Une culture ne se contentant plus, comme elle le fait depuis deux millénaires pour nous,de l’exploitation exclusive de notre fertile cerveau « qui-fait», tel me semble l’immense défit à affronter. Mais, aussi envahisssant soit-il, juste le remettre à sa place. Aux ordres de notre cerveau « qui-sait». Savoir ce qu’on peut et ce qu’on doit faire avant de se lancer dans toute réalisation pratique sous le seul prétexte qu’elle est techniquement possible, est-ce vraiment une démarche qui mérite le qualificatif d’humaine ?
François-Marie Michaut
___________________________
Notes :
(1) Nos connaissances objectives ont envoyé aux oubliettes le mythe de tout âge d’or auquel il faudrait revenir. Le si banal : « c’était mieux de mon temps».
(2) « Alerte rouge» sur la perte mondiale de biodiversité titre Le Monde du 29 avril 2019 . « C’est avec l’espoir de provoquer un sursaut international que se réunissent à Paris, à partir du lundi 29 avril et pour une semaine, les experts de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES)». Lien
(3) Le mouvement international des adolescents pour pousser leurs ainés à prendre enfin au sérieux les atteintes contre la terre n’est pas un détail à négliger. (4) Mot valise qui n’est pas sans rappeler les efforts d’humanisation des hôpitaux par les pouvoirs publics il y a quelques années. Le résultat le plus visible a été l’utilisation intensive de plantes vertes dans les halls d’entrée.
(4) Mot valise qui n’est pas sans rappeler les efforts d’humanisation des hôpitaux par les pouvoirs publics il y a quelques années. Le résultat le plus visible a été l’utilisation intensive de plantes vertes dans les halls d’entrée.
(5) Terminologie de Dominique Aubier in La face cachée du cerveau. Cf LEM 1053 lien
Os court :
« Seul l’humain peut avoir conscience de la perte de l’humain.»
Edward Bond ( dramaturge britannique contemporain)
Lettre d'Expression médicale
LEM n° 1118
6 mai 2019
Déboussolés (Exmed)
Pour aller on va. De plus en plus loin. De plus en plus vite. De plus en plus fort. Dans tous les domaines de nos vies personnelles et collectives. Pas sans en souffrir comme en témoignent, par leur existence même, les mouvements collectifs de protestation sur tous les continents.
Avons-nous perdu la boule, ou moins dramatiquement l’usage de toute boussole pour savoir où aller ? La LEM 1118 propose au jugement de chacun sa propre vision des choses. Voici : Être (humains) ou ne plus être (vivants).
François-Marie Michaut 6-7 mai 2019
Avons-nous perdu la boule, ou moins dramatiquement l’usage de toute boussole pour savoir où aller ? La LEM 1118 propose au jugement de chacun sa propre vision des choses. Voici : Être (humains) ou ne plus être (vivants).
François-Marie Michaut 6-7 mai 2019
02 mai 2019
La Shoah, pas seulement une journée (Exmed)
Le 2 mai 2019 est consacré au souvenir de la Shoah. Indispensable injection de rappel de nos mémoires surencombrées. Pour aller au delà d’une ordinaire empathie de circonstance, faisons marcher nos neurones.
Deux livres ( de non journalistes) à retenir. « Réflexions sur la question antisémite» de Delphine Horvilleur ( Grasset 2019), et d’accès plus difficile, hélas bien trop confidentiel, mais incontournable pour qui cherche à comprendre : « RÉPONSE À HITLER et/ou la mission juive» de Dominique Aubier (Le Qorban 1979).
Devoir de mémoire, cela va bien au delà de la connaissance pédagogique, historique ou psychosociologique d’un drame toujours dangereusement béant. Celui de notre ignorance collective de la réalité qui dérange encore et toujours.
François-Marie Michaut
Exmed 2-5 mai 2019
Deux livres ( de non journalistes) à retenir. « Réflexions sur la question antisémite» de Delphine Horvilleur ( Grasset 2019), et d’accès plus difficile, hélas bien trop confidentiel, mais incontournable pour qui cherche à comprendre : « RÉPONSE À HITLER et/ou la mission juive» de Dominique Aubier (Le Qorban 1979).
Devoir de mémoire, cela va bien au delà de la connaissance pédagogique, historique ou psychosociologique d’un drame toujours dangereusement béant. Celui de notre ignorance collective de la réalité qui dérange encore et toujours.
François-Marie Michaut
Exmed 2-5 mai 2019
28 avril 2019
FLÉCHISSEMENT (LEM 1117)
Comme si les Français, s’étaient tous mis de mèche,
Jamais on n’entendit autant parler de « flèche ».
Il ne s’agissait pas de flèches d’arbalète,
Ni d’acerbes propos que la rumeur répète,
Telle flèche de Parthe à mauvaise intention.
Encor moins d’un chemin ou d’une direction.
Ils voulaient tous parler de celle, incendiée,
Celle de Notre Dame, à terre fracassée,
Et sur qui tout Paris a pleuré et soupire.
Si on en parle tant, c’est pour son avenir :
Faut-il la supprimer ou bien la reconstruire ?
Qui doit-on consulter pour y bien réfléchir ?
Comment imaginer Notre Dame sans flèche,
Et un toit reconstruit sans la moindre des brèches ?
Ce faîtage trop long serait bien monotone
Sans cet élan joyeux qu’une flèche lui donne.
Victor Hugo aussi dans sa tombe dirait
Que de Quasimodo l’histoire on trahirait.
Faudra-t-il s’inspirer de l’aspect d’origine,
De notre Moyen-Age évoquer les racines,
Ou de Viollet-le-Duc recopier les idées ?
La faire encor plus haute ? Et ornée ? Dénudée ?
Faut-il la faire en bois, pour en garder l’esprit,
Ou employer l’acier comme le sage dit ?
Telle le mât de flèche ou comme une boussole
Elle était un signal, un peu comme un symbole.
Jaillie telle un geyser, c était comme un salut,
Un refuge pour l’âme, un guide, une statue.
Depuis son empennage elle était un appel,
A regarder plus haut en pointant vers le ciel.
Certains voudraient y voir comme le doigt de Dieu
Nous montrant que sa chute indiquerait l’adieu
A toutes nos valeurs d’une époque finie :
Lassée de nos erreurs c’est elle qui… fléchit.
Mais peut-être, après tout, lance-t-elle un défi,
Avec le bel espoir d’être un jour démentie ?
Jacques Grieu
Os court :
« Je ne plie le genou devant rien ni personne : j’ai de l’athrose.»
Louis Scutenaire
Lettre d'Expression Médicale
LEM n° 1117 sur le site Exmed
29 avril 2019
Fléchir et réfléchir (Exmed)
Pas question ici de faire passer à la trappe automatique des rebuts médiatiques l’incendie de Notre-Dame de Paris. Chacun en a vécu la charge émotive, beaucoup ont affirmé y percevoir un symbole.
Sans pouvoir, ou vouloir, en exprimer la nature profonde. Dire sans dire tout en disant plus que ce qui est apparent, privilège rare des poètes.
Voici la LEM 1117 de Jacques Grieu : FLÉCHISSEMENT.
François-Marie Michaut
Exmed 29-30 avril 2019
Sans pouvoir, ou vouloir, en exprimer la nature profonde. Dire sans dire tout en disant plus que ce qui est apparent, privilège rare des poètes.
Voici la LEM 1117 de Jacques Grieu : FLÉCHISSEMENT.
François-Marie Michaut
Exmed 29-30 avril 2019
25 avril 2019
Connexion toxique (Exmed)
La publicité claironne les bénéfices fabuleux pour notre santé d’une foule croissante d’objets numériques dits connectés. Un paquet de renseignements sur notre intimité se trouve collecté par nos téléphones numériques. Pour notre bien ? Comme si devenir dépendants, sans pouvoir les interpréter correctement, d’une masse de données chiffrées n’était pas une entrave majeure à notre tranquillité mentale ? Comme si les renseignements collectés ne faisaient jamais l’objet d’une cession lucrative à des entreprises commerciales ?
Déconnectez-vous : bientôt une nouvelle prescription dans une relation médecin-malade soucieuse du respect de l’humain ?
François-Marie Michaut
Exmed 26-28 avril 2019
Déconnectez-vous : bientôt une nouvelle prescription dans une relation médecin-malade soucieuse du respect de l’humain ?
François-Marie Michaut
Exmed 26-28 avril 2019
23 avril 2019
French Health Data Hub ? (Exmed)
En langue hexagonale, cela voudrait dire quelque chose comme plateforme de confiance des données de santé. L’idée est de constituer en France le plus grand stock possible de renseignements sur notre santé à chacun. La valeur marchande pour les industriels, investisseurs et banquiers-assureurs est considérable. Avec le rêve, jamais démontré depuis les Encyclopédistes du 18ème siècle, que l’accumulation de données accumulées et croisées entre elles conduit obligatoirement à de nouvelles découvertes. On met tout dans une centrifugeuse et on filtre.
Alors là, par prudence, le gouvernement parle de confiance et sort son argument massue. La sécurité du coffre-fort pour éviter tout détournement de son contenu est garanti par « la maîtrise de l’État». Ce qui se passe pour la santé n’incite pas à la conviction.
Retour sur la terre des terriens : aucune tour de Babel ( au propre ou au figuré) de l’humanité n’a atteint le ciel, aucune compilation de connaissances n’a donné naissance à une nouvelle découverte fondamentale, aucune barrière, aussi astucieuse soit-elle, n’est jamais restée inviolée. Ce serait faire fortune mondiale que d’inventer un remède contre la croyance aux illusions.
François-Marie Michaut 24-25 avril 2019
Alors là, par prudence, le gouvernement parle de confiance et sort son argument massue. La sécurité du coffre-fort pour éviter tout détournement de son contenu est garanti par « la maîtrise de l’État». Ce qui se passe pour la santé n’incite pas à la conviction.
Retour sur la terre des terriens : aucune tour de Babel ( au propre ou au figuré) de l’humanité n’a atteint le ciel, aucune compilation de connaissances n’a donné naissance à une nouvelle découverte fondamentale, aucune barrière, aussi astucieuse soit-elle, n’est jamais restée inviolée. Ce serait faire fortune mondiale que d’inventer un remède contre la croyance aux illusions.
François-Marie Michaut 24-25 avril 2019
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