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29 janvier 2019

Tous à jeter (Exmed)

     
Le temps de la croyance naïve au « c’est vrai parce que c’est dans le journal » est achevé. L’argument publicitaire pour un objet «vu à la télé»  ne porte plus. Comme si notre confiance, notre capacité immémoriale de croyance, étaient en voie de disparition. Cela devant le constat d’un trop grand nombre de tromperies, calculées ou involontaires,  dans les informations transmises à tout vent : l’hypothèse tient debout.
Les théories du complot trouvent un terrain fertile dans un tel climat psychologique.  Paranoïa contagieuse en termes de médecine. Trouver un coupable reconnu par beaucoup pour le condamner, c’est un remède qui ne date pas d’hier.

Celui du bouc émissaire.

    Ici même, nous affichons depuis 1997 le slogan : Retrouvons la confiance
Le chantier n’est pas achevé, vous ne trouvez pas  ?


François-Marie Michaut

Exmed 30-31 janvier 2019

27 janvier 2019

Esprit es-tu là ? (Exmed)

   Un peu d’autodérision s’impose si on veut aborder des sujets réputés sérieux. Bien que n’étant pas (encore) équipée de table tournante, la LEM 1104 : Carottage et chalutage vous propose son feuillet de systémique médicale numéro 4.


    Bonne lecture et à vos questions.
François-Marie Michaut 
28-29 janvier 2019

Carottage et chalutage (LEM 1104)


                            Feuillets de Systémique Médicale (4)


                                                                                                   

   Est-il interdit de prétendre qu’aucun d’entre nous ne vit  totalement dans la réalité avec laquelle il a la conscience d’être en contact ? Freud et ses continuateurs, si décriés soient-ils actuellement, l’ont largement démontré.La seule table de lecture objective (1) disponible est l’idée que chacun construit de sa réalité au cours de sa courte vie. Les sciences se nourrissent, tout comme nous , de théories. Le mot grec est cousin de celui de théâtre. Construction d’un monde fictif  dans un spectacle comme dans le cheminement d’une existence ? Ce n’est pas invraisemblable.

 Comment se sont construites les grandes traditions que se sont donnés les humains depuis les temps les plus anciens, dont les différentes religions se sont chargées de transmettre (2), chacune à leur façon orale, gestuelle , le récit du monde environnant ? Les sciences humaines, anthropologie, théologies, histoire des religions, sociologie, psychologie, sciences sociales, politiques, économiques, tournent autour du pot avec, en lieu et place d’une explication profonde indiscutable, une accumulation de descriptions  de plus en plus détaillées à grand renfort d’auxiliaires technologiques, sans répondre à la question que pose tout enfant. Pourquoi  c’est comme ça et pas autrement ?

La technique du carottage, le passe-partout scientifique


  Les sciences, se constituant en opposition systématique de plus en plus frontale  avec ces croyances jugées dépassées et contradictoires, ont su définir leur méthode de recherche. Coup de chapeau de rigueur à René Descartes et à tous ses consciencieux continuateurs de par le monde. Le principe général est simple et accessible à tous.
On se heurte à une question pour laquelle il n’existe pas (encore) de réponse immédiate ? On la découpe comme un saucisson en autant de  tranches qu’il est nécessaire d’élucider une à une puis d’assembler jusqu’à découvrir la réponse à l’énigme initiale. En médecine, nous avons l’habitude des compte-rendus des études publiées dans la presse spécialisée. Leur fin est toujours la même quasiment rituelle. Cette étude doit être confortée par une étude plus profonde sur les questions demeurant en suspens.
Il n’est pas impossible de détecter le mécanisme mental qui impose une telle stratégie de recherche. Un dogme, issus d’une compréhension superficielle du doute cartésien est posé au départ : la vérité n’existe pas. Nous ne pouvons donc que tenter de l’approcher en allant vers de plus en plus d’investigation de chaque élément constituant.
Un rêve secret, jamais clairement formulé : en allant assez profond, sur le modèle du forage minier, les humains découvriront le pourquoi du comment de chaque partie du réel. Hélas, aucune de nos grandes interrogations humaines n’a pu être élucidée ainsi. La science a simplement renoncé à l’hypothèse de l’existence d’une quelconque vérité. Un adage simple court partout : la vérité n’existe pas. La mission scientifique est alors de toujours courir après cette vérité avec la conviction qu’elle n’est pas atteignable, juste de plus en plus approchable sur le modèle d’une asymptote (3). Nous agissons comme si  Démocrite avait raison dans sa formulation proverbiale : la vérité est cachée au fond du puits.
 Depuis Galilée et Copernic, cela demeure un puits… sans fond malgré tous nos efforts.

 Et pourtant, la science n’a pas baissé pavillon. Elle cherche toujours un grand principe unificateur (4). En renvoyant aux philosophes la métaphysique jugée hors de son domaine - au jeu de rugby, on dirait : botter en touche - elle peut prétendre occuper le point le plus élevé de la connaissance humaine. Les choses ne sont cependant ni aussi caricaturales, ni aussi définitives que cela a été longtemps cru. La notion de principe organisateur, de direction d’ensemble du vivant et de l’organique des particules élémentaires au cosmos continue de nous tourner autour, tant il est difficile de s’en passer. Prendre en compte un ouvrage remarquable : « La synthèse des sciences » de Dominique Aubier (1973) page 9 à 39. La frontière de la métaphysique est encore interdite par les gardiens de l’orthodoxie scientifique. Mais, comme n’’importe quelle autre barrière, elle sera un jour franchie. Elle l’a même peut-être déjà été, sans que la nouvelle  ne se soit propagée. Trop perturbant pour notre culture toute entière que ce retour en force de ce qu’il y a au delà du domaine reconnu des lois de la physique. L’ombre d’une entité créatrice, pour ne pas dire le mot scientifiquement tabou de Dieu, plane au dessus de notre modernité. Bien différente, faut-il le dire, de tout créationisme.

  La technique du chalutage, l’incontournable joker

    Nous voici donc devant une gigantesque accumulation de savoirs, dépassant depuis longtemps les capacités de compréhension de tout cerveau humain. La science, si ce singulier a encore un sens en 2019, ressemble à une tour de Babel. Les langues qui s’y parlent, à force de se spécialiser, deviennent  étrangères les unes aux autres. Voilà une situation préoccupante. Faute de pouvoir modifier ce que nous avons bâti avec tant de talent et de travail, il nous faut changer de stratégie.  Sans détruire ni renier quoi que ce soit, l’obstacle est à contourner. Appelons la marine à notre secours.  La technique la plus productive pour capturer des poissons en haute mer est celle du chalutage.

Il suffit de déterminer avec quelle énergie tracter le filet de capture, d’en déterminer la profondeur de travail et de fixer la route suivie et la taille des mailles pour pouvoir prendre ce qu’on cherche. Changement fondamental d’optique : la course à la connaissance ne va plus obligatoirement de haut en bas, de la surface au fond, mais elle s’autorise à aller librement en long, en large et en profondeur. Passage d’une vision en deux dimensions à un univers explorable en trois dimensions. Cela change tout.

Ces considérations peuvent sembler bien arides, simplistes ou trop générales pour certains. Elles sont cependant indispensables à tenter de cerner avant d’oser aller plus loin sur le chemin systémique peu fréquenté qui a été ouvert ici. L’objectif visé ici n’est pas de tenter de convaincre quiconque de quoi que ce soit, mais simplement de montrer que toute mise en question (5) est un véritable enrichissement pour qui  a le culot de s’y risquer. Nous sommes étouffés par des réponses immédiates  à tout et n’importe quoi. Une seule parade : continuer sans se lasser à poser des questions puisque notre cerveau humain est le seul à disposer ce ce pouvoir. Confucius cité plus bas ne tient pas un autre discours.


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Notes :

(1)  La notion d’objectivité si chère à la pensée scientifique héritée du 19ème siècle, reprise par la neutralité supposée du médecin dans son exercice est devenue un leurre. L’influence directe de l’intention de guérir son patient sur l’évolution d’une maladie, en dehors de toute activité pharmacologique décelable, connue sous le nom populaire d’effet placebo, démontre qu’il s’agit d’une illusion. La physique quantique est formelle : l’expérimentateur  n’est jamais neutre.

(2)   Sous la forme de récits imagés pour en faciliter la transmission orale, picturale, architecturale, musicale, gestuelle, artisanale bien avant l’invention de l’écriture. Nous n’en n’avons retenu que des symboles dont nous comprenons bien mal le sens profond avec nos seuls outils scientifiques.

(3) Ligne droite qui s'approche indéfiniment d'une courbe sans jamais la couper, même si on les suppose l'une et l'autre prolongées à l'infini, avec une distance plus petite que toute quantité finie assignable; p. ext. branches de courbes se rapprochant indéfiniment l'une de l'autre sans se toucher. Les asymptotes de l'hyperbole (Ac. 1798-1932); ligne asymptote (Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.); point asymptote (Lar. 19e. Nouv. Lar. ill., Quillet 1965)
Source: CNTR (CNRS)

(4) Principe est compris ici comme origine, ce qui vient en tête, ce qui vient en premier.

(5) L’enseignement académique en France, jusqu’à ce jour, ne favorise pas du tout une telle attitude  curieuse de la part de ses étudiants. À mettre en  perspective avec le Talmud ( l’étude),  l’un des livres sacrés avec la Bible, du Judaïsme, qui est composé de plusieurs milliers de questions et réponses sur tous les aspects de la vie issus de la tradition orale.

François-Marie Michaut 26 janvier 2019


Os court ;
« Je ne peux rien pour qui ne se pose pas de questions. »
Confucius (-551 -479)

Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1104 sur Exmed  
http://www.exmed.org/archives19/circu1104.html
                                          

                                                 



                             

                                            

24 janvier 2019

Les règles des papes (Exmed)

    
Le NHS britannique a renouvelé le 20 janvier ( Huffpost du 22 janvier 2019) une information connue des médecins depuis... 1965. Il n’y a aucun risque à prendre un contraceptif oestro-progestatif de façon continue. La pause rituelle depuis 60 ans de la pilule pendant une semaine pour le maintien de fausses règles ( hémorragie de privation) a une histoire.

    Pour tenter d’amadouer le Pape ( Paul VI) hostile à toute contraception, John Rock (Harvard) a eu cette idée pour aider les femmes catholiques. Et nous, les prescripteurs latins - en dehors des médecins du sport - avons obéi en silence au Vatican. L’industrie pharmaceutique qui a subi un tel manque à gagner doit être furieuse. Les vendeurs de protections périodiques féminines en ont fait une bonne affaire.


    Où est le respect dû aux femmes dans de telles manipulations ?

François-Marie Michaut 
Exmed 25-27 janvier 2019

22 janvier 2019

Une faim sans fin (Exmed)

    C’est ce qu’annonce le très respecté Lancet du 16 janvier 2019 sous la plume de Richard Horton (MD), son rédacteur en chef.    Le défi est de nourrir sainement une humanité de dix milliards de personnes en 2050 sans détruire les ressources environnementales de la planète. 

    C’est encore possible, dit le Quotidien du Médecin du 19 janvier 2019 interrogeant le docteur  Fabrice DeClerk (GIARC). À condition de réduire de moitié notre gaspillage alimentaire, de diviser de 50% notre consommation de viande rouge tout en doublant l’ingestion de légumes, graines et fruits.


    Un message si simple, capable de sauver notre espèce humaine en péril si nous restons inertes, mériterait plus que tant d’autres d’être diffusé sans modération.

À chacun de s’en faire le messager autour de lui s’il estime qu’une telle attitude de prévention doit être ou ignorée ou largement diffusée.  


François-Marie Michaut

Exmed 23-24 janvier 2019

20 janvier 2019

Machine à penser (LEM 1103)

                                                                            



                                    

                               Machine à penser


                                              Jacques Grieu


     Après des années d'études dans des centres de recherche de pays avancés, (coordonnées par un certain Georges Haurhouèlle)(*), voici enfin l'outil révolutionnaire dont l'homo sapiens rêvait depuis toujours :
    Ci-joint, l'image (encore top-secrète)  de la fabuleuse "Machine à Penser" qui fait beaucoup parler depuis quelque temps. Finies, les incertitudes angoissantes, les indécisions perturbantes, les alternatives stressantes. Terminés les doutes ou hésitations : la machine pense pour vous, réfléchit pour vous, décide pour vous. C'est le repos, le confort, la Sécurité.
Entièrement connectée, elle consomme peu et n'émet aucune pollution.
    Malgré son prix encore élevé (non divulgué) de nombreux pays (USA, Russie, Chine, Brésil, Turquie, Nord-Corée, Birmanie, etc ) l'ont déjà commandée en immenses quantités.
       Certains hommes politiques d'autres pays d'Europe semblent, eux aussi, intéressés... Pas de doute, cette invention révolutionnaire est promise a un grand avenir sur toute la planète.

 



 NDLR
 (*) Pour nos lecteurs étrangers, francisation phonétique de George Orwell.



              

        Os Court : 
 « Inventer, c’est penser à côté.»
Albert Einstein

Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1103  
http://www.exmed.org/archives19/circu1103.html
      20 janvier 2019        

C'est ce qu'on veut ? (Exmed)

     Nos discours, en médecine comme partout, ne cessent de parler de développement, d’évolution, de plans, de mesures, d’innovation, de création et même de progrès.


      Quelle idée exponentielle de notre avenir avons nous derrière la tête ? Jacques Grieu, une fois n’est pas coutume, dans la LEM 1103 Machine à penser, nous en propose une figuration graphique sans appel.

 En l’absence ici de toute «machine à penser», une reproduction ou diffusion impose l’autorisation de l’auteur.


François-Marie Michaut
Exmed 20-22 janvier 2019

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...