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13 janvier 2019
Débat de civilisation (LEM 1012)
Se débattre, c’est s’agiter dans tous les sens pour sortir d’une situation périlleuse. Débattre, c’est frapper fort. La syllabe initiale dé en indique l’intensité - et pas du tout comme j’avais tendance à le croire - un éloignement de la violence des gestes quand est dépassé le seul usage de la parole (1). Face à la nébuleuse, trop vite baptisée par son apparence sur les images de gilets jaunes en guise d’uniforme, les observateurs se, et nous, trompent en parlant de mouvement. Pourquoi ? Parce que nous ne sommes pas capables d’écouter leur véritable langage. Pas celui des mots, des injonctions, des gesticulations en vue de manipuler les images pour frapper les imaginations. Ils sont tous plus contradictoires et imperméables à toute analyse causale les uns que les autres. Pour un systémicien , c’est la façon de faire, la stratégie si vous voulez, qui est la plus parlante. Impossible de passer à côté : l’objectif partagé est qu’il faut bloquer. Traduit par un mot d’ordre, on entendrait quelque chose comme : STOP (2), on ne marche plus (3) dans un système qui écrase nos vies (4). Ceci n’est audible que si l’on fait l’effort de ne pas succomber à la tentation de se plonger dans le dédale des analyses factuelles de chaque catégorie de savoir. Les experts spécialisés patinent. On se sent « gilet jaune » parce que, comme les autres à côté dont on ignore tout, on est contre et que pour sauvegarder ce squelette d’identité : « on ne lâchera rien » est-il répété en boucle.
C’est à un délicat exercice de lecture en creux de ce qu’il est tellement important de se sentir dépouillé qu’il faut se livrer. En évitant autant que possible, par la rigueur de la pensée et l’expression bien calibrée, le risque de tomber dans des interprétations délirantes. Notre boîte à outil n’est pas complètement vide, je demande au lecteur l’autorisation d’en faire usage, aussi artisanaux soient ces instruments (5). Il est remarquable que ce qui se manifeste avec force en France sous cette forme existe dans de nombreux pays du monde avec le rejet des systèmes politiques traditionnels, des élites en général. Ou en fonçant dans des aventures extrémistes aux conséquences pour le moins inquiétantes. C’est la civilisation elle-même dont nous faisons partie qui est mise en question. Elle a pris sa source en Occident, poussée depuis deux millénaires par le dynamisme de l’expansion du christianisme . Elle s’y est fortifiée au fil ses siècles en exploitant les sciences et les techniques. Dans une histoire cahotique et sanglante, avant d’aller conquérir et dominer la terre entière.
Magnifique réussite que cette culture venue de notre Occident dans l’histoire de l’espèce humaine. Tant d’autres, sur tous les continents, ont disparu sans crier gare. Hélas, tous les voyants sont au rouge. Nous ne pouvons plus ignorer, en 2019, que notre façon de nous comporter - bien au delà des destructions directement causées par nos activités - est en train de tuer la fragile planète sans qui nous ne pouvons plus vivre. Juste une ou deux générations en continuant ainsi, disent nos experts, et Homo Sapiens,comme ses frères animaux et végétaux, ne pourra plus vivre. Conscience écologique diront certains. Conscience systémique me semble plus exact, car cela dépasse de loin notre environnement matériel. Lutter contre la pollution ou sauver la biodiversité, ce n’est pas suffisant. Notre façon de penser notre monde connait une mutation sans précédent. Il n’est plus possible de nous imaginer comme le centre immobile tout puissant du vaste univers immuable à notre échelle.
Comment en sommes-nous parvenus à nous condamner nous-mêmes à disparaitre ? La question n’a rien de philosophique, elle est devenue une urgence vitale. Urgence absolue diraient nos réanimateurs. La masse de nos connaissances est telle - la technologie nous en assure la facilité d’accès - que nous avons un gros travail d’investigation à faire pour parvenir à comprendre comment et pourquoi nous en sommes arrivés là. Bien entendu, les sciences ont leur secteur d’investigation à faire valoir. Mais elles n’ont pas le monopole de la connaissance. Tout notre acquis culturel, avec une attention toute particulière à ce qui est jugé comme secondaire, insignifiant, démodé ou dépassé, est à passer au scanner des esprits les plus indépendants.
Nos amis chercheurs scientifiques nous ont appris qu’une recherche digne de ce nom ne peut pas exister sans que l’on ne parte d’une hypothèse clairement formulée. Peu importe si la suite du travail conduit à la valider ou à l’invalider, la méthode savante est non négociable (6).
Voici donc une hypothèse sur notre civilisation occidentale vacillante pour ouvrir le débat. Qui, à ma connaissance ou hors de cercles confidentiels, n’a encore jamais pu être abordé sans détour.
Nous avons poussé à fond une idée de la réalité ne prenant en compte que la partie de notre intelligence qui a le talent de faire des choses de plus en plus extraordinaires.
Comme si notre cerveau n’utilisait qu’un hémisphère : celui qui agit sur la matière ! Nous ne voulons pas prendre conscience que l’anatomie et la physiologie nous démontrent que nous ne sommes pas de simples machines à faire, qu’il y a un hémisphère qui sait et que c’est lui qui donne, ou non, l’ordre de faire à celui dont c’est la fonction. Bien d’autres traditions véhiculent le même message qui n’a plus rien de « secret » si on veut bien les écouter (7).
Pour le dire en d’autres termes, notre civilisation a pour règle jamais formulée que n’existe que ce qui est matériel et que tout obéit au déterminisme des seules lois scientifiques.
Un catéchisme scientifique (8) qui nous conduit à la disparition de l’Homo Sapiens, donc à la fin de l’évolution des espèces par incapacité d’adaptation ; la pilule est amère. Le vieux thème de la fin du monde, sans intervention de quelque force supérieure que ce soit, revient sur le devant de la scène de l’histoire universelle.
Et si le STOP fétiche des gilets jaunes était une émergence dans la réalité de notre inconscient collectif national issu de ses racines les plus profondes, il mériterait toute notre reconnaissance. L’après, si nous parvenons à freiner notre activisme par instinct de survie, c’est à nous de trouver les ressources pour le modeler. Pas dans tous les sens (9) mais dans le respect d’un système d’ensemble enfin cohérent et incluant toutes nos connaissances.
Un futur harmonieux : lourde responsabilité pour Homo Sapiens qui ne peut compter que sur lui-même.
______________________________
Notes :
(1) Les armées de l’antiquité, nous raconte en détail l’Iliade, ne commençaient les batailles qu’en se mettant face à face et en s’insultant sans modération avant de s’entretuer.
(2) Le stop écrit en majuscules, comme dans les messages virtuels, indique qu’il s’agit d’un cri.
(3) Message sans ambiguité à destination de la force politique dirigeante baptisée : La République en marche. ( LRM)
(4) Cf La maladie de la valeur, concept développé ici par Max Dorra dès 2010 . Référence : http://www.exmed.org/archives10/circu646.html
(5) F-M.Michaut , Causalité linéaire, circulaire ou « hélicoïdale » LEM 1081 20 août 2018 , lien : www.exmed.org/archives18/circu1081.html
(6) Clin d’oeil à l’usage d’expressions dont le seul mérite est d’être à la mode du jour dans certains cercles.
(7) Dominique Aubier, La face cachée du cerveau, volume 1 et 2, (MLL éditions) 1989. Présentation sur Exmed http://www.exmed.org/archives18/circu1053.html
(8) Le terme catéchisme est choisi, car une certaine conception traditiionnelle de la science, aujourd’hui dépassée, se comporte comme une religion avec ses croyances.
(9) Le culte de l’adoption de mesures matérielles, « pratiques », pour mettre fin aux problèmes mis en débat n’est qu’une très brève illusion d’optique.
Os court ;
« Chaque civilisation a les ordures qu’elle mérite. »
Georges Duhamel ( 1884-1966, écrivain, médecin)
François-Marie Michaut
Feuillets de Systémique Médicale (3)
Systémoscopie (Exmed)
Votre dictionnaire, comme mon correcteur orthographique numérique, ont raison, le mot systémoscopie n’existe pas ... encore. Prendre la mesure d’une situation en raisonnant en terme de système n’a rien d’impossible.
Tentons ensemble de nous faire une idée de sa pertinence et de ses potentialités avec la LEM 1102. Son titre, qui ne se veut ni polémique ni partisan, même s’il a un rapport direct avec l’actualité en France, est : « Débat de civilisation » .
Texte un peu plus long à lire que d’habitude, je n’ai pas pu en condenser davantage le contenu.
C’est le numéro 3 des Feuillets de Systémique Médicale d’Exmed.
François-Marie Michaut
14-15 janvier 2019
10 janvier 2019
Biscuits scientifiques pour tout débat (Exmed)
La bataille des idées n’est pas une aimable plaisanterie juste pour manipuler nos inépuisables crédulités ou calmer les échauffements d’humeur. Elle doit, pour être solidement argumentée, prendre en compte quelques propositions décoiffantes sur la réalité du réel toutes défendues par de grands physiciens. « Le futur est déjà réalisé (Einstein). Le futur influence le présent (Costa de Beauregard, Nielsen et Ninomiya). Le futur est multiple ( Everett). Nous avons un libre-arbitre authentique (Conway et Kochen). Notre observation influence la réalité (Wigner, Penrose) .» Source : La Route du temps, Philippe Guillemant , 2014, P.126-133.
Négliger les apports de la science est se priver d’une béquille mentale indispensable. La médecine peut en témoigner.
François-Marie Michaut 11-13 janvier 2019
Négliger les apports de la science est se priver d’une béquille mentale indispensable. La médecine peut en témoigner.
François-Marie Michaut 11-13 janvier 2019
08 janvier 2019
Violence / viol (Exmed)
La parenté entre les deux mots saute aux yeux. Utiliser la force pour contraindre l’autre à faire ce qu’il ne veut pas faire, sexe ou pas sexe, physiquement ou moralement, on parle de la même chose en terme systémique.
Utiliser la violence pour dominer l’autre, c’est aussi mettre en route une dynamique automatique de retour qu’elle se nomme haine ou vengeance dont le violent est toujours, au final, la victime.
Pour ceux qui ne craignent pas de lire, un éclairage anthropologique plus large s’impose. Le livre de René Girard : La violence et le sacré. Commenté ici.
François-Marie Michaut
9-10 janvier 2019
Utiliser la violence pour dominer l’autre, c’est aussi mettre en route une dynamique automatique de retour qu’elle se nomme haine ou vengeance dont le violent est toujours, au final, la victime.
Pour ceux qui ne craignent pas de lire, un éclairage anthropologique plus large s’impose. Le livre de René Girard : La violence et le sacré. Commenté ici.
François-Marie Michaut
9-10 janvier 2019
06 janvier 2019
BRILLANTAGES BRILLANCES (LEM 1101)
Quand brille le soleil, il chauffe tout le monde :
Chacun en veut sa part ou la révolte gronde.
Quand brille le soleil, si chacun il inonde,
Louer un parasol n’est pas remède immonde !
Prendre son parapluie, le banquier vous en prie
Quand il voit qu’il fait bon et que le soleil brille.
Mais dès qu’il va pleuvoir, alors, il le retire ;
Et si vous protestez, attendez-vous au pire…
Briller par son absence est un choix : pas le nôtre !
Les raseurs parlent… d’eux ; les bavards, c’est… des autres :
Mais le « brillant causeur », c’est qu’il parle de vous ;
Il pense comme vous et comme vous, sait tout…
Ce n’est pas quand il pleut qu’on répare le toit,
C’est quand le soleil brille : ils sont peu pour ce choix.
Les garanties promises aux brillantes études,
Déçoivent bien souvent nos grandes certitudes.
Le plus beau des diamants ne brille qu’éclairé ;
Les bonnes intentions doivent être expliquées.
Briller quand il fait noir est toujours plus subtil
Que briller au soleil où tout paraît facile.
La vie est un grand feu, mais gare aux étincelles !
Les brillantes idées sont rarement nouvelles
Et les projets nouveaux, à briller sont très peu .
Chacun aime briller mais… éclairer, c’est mieux…
Dieu, dit-on, est partout ; mais nulle part ne brille !
Prières ou suppliques, il ne parle ou sourcille.
Ce n’est donc qu’à la fin que viendra la lumière ?
La mort a la vie dure, et la foi désespère…
Jacques Grieu
Os court : « Ce sont les mots qui existent, ce qui n’a pas de nom n’existe pas. Le mot lumière existe, la lumière n’existe pas. »
Francis Picabia ( peintre 1879-1953)
Lettre d'Expression médicale
LEM n° 1101
http://www.exmed.org/archives18/circu1101.html
7 janvier 2019
Guirlande lumineuse (Exmed)
Miracle annuel : la nuit diminue, le jour augmente. C’est bon pour notre corps, c’est vital pour notre esprit . Les festivités de saison célébrées depuis toujours ne s’y trompent pas.
Alors, photons ou pas, un coup de projecteur poétique sur cette toujours mystérieuse lumière avec la LEM 1101 de Jacques Grieu BRILLANTAGES BRILLANCES.
François-Marie Michaut
7-8 janvier 2019
Alors, photons ou pas, un coup de projecteur poétique sur cette toujours mystérieuse lumière avec la LEM 1101 de Jacques Grieu BRILLANTAGES BRILLANCES.
François-Marie Michaut
7-8 janvier 2019
02 janvier 2019
Les deux solutions (Exmed)
Dans ses voeux à la France, Emmanuel Macron n’a pas oublié de mentionner les médecins et les déserts médicaux. C’est inédit mais il faut dire qu’il y a plusieurs dossiers épineux. La logique gouvernementale a toujours répondu de façon pavlovienne au surgissement de tout problème par la fabrication instantanée de mesures. Solution comme celle qu’impose à l’école tout problème de mathématiques.
C’est ne pas tenir compte de ce que nous montrent les sciences physiques. Une solution est le mélange d’un corps quelconque dans un liquide solvant. Dissoudre quelque chose qui gène ou nuit, c’est une façon de balayer la poussière sous le tapis.
Alors quelle est la solution à cette diplopie ? Oser prendre le temps indispensable pour comprendre, dans toute leur complexité et leurs retombées, les facteurs qui ont conduit à ce qu’on veut changer. Le faire pour faire ( ou pire encore pour plaire) en demeurant factuel avec l’illusion d’être plus efficace est une maladie aux redoutables conséquences.
Savoir d’abord avant toute action est la seule vaccination possible.
François-Marie Michaut
Exmed 3-6 janvier 2019
C’est ne pas tenir compte de ce que nous montrent les sciences physiques. Une solution est le mélange d’un corps quelconque dans un liquide solvant. Dissoudre quelque chose qui gène ou nuit, c’est une façon de balayer la poussière sous le tapis.
Alors quelle est la solution à cette diplopie ? Oser prendre le temps indispensable pour comprendre, dans toute leur complexité et leurs retombées, les facteurs qui ont conduit à ce qu’on veut changer. Le faire pour faire ( ou pire encore pour plaire) en demeurant factuel avec l’illusion d’être plus efficace est une maladie aux redoutables conséquences.
Savoir d’abord avant toute action est la seule vaccination possible.
François-Marie Michaut
Exmed 3-6 janvier 2019
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