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14 septembre 2017

Pauvre Bouddha (Exmed)

Pauvre Bouddha




    Curieux animaux tueurs que nous sommes demeurés ! Les adeptes de la religion bouddhiste constituent la grande majorité de la population birmane. La crise déjà ancienne des Rohingya, dont le grand tort est d’être musulmans sunnites, est troublante.

   Que le précepte fondateur du respect de toute forme de vie puisse conduire à l’élimination organisée d’une population d’une autre religion est incompréhensible.
Même pour les descendants des auteurs du massacre de la Saint-Barthélémy.

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 15-17 septembre 2017

13 septembre 2017

Surdiagnostic (Exmed)

 

Surdiagnostic


Ce terme est encore peu connu. Il désigne la détection de toute maladie qui serait restée cliniquement muette tout au long de la vie d’un sujet.

La banalisation des moyens d’investigation paraclinique, la mode éthiquement douteuse des bilans de toute sorte alimentent ces surdiagnostics. Avec leur double conséquence : les surtraitements inutiles et redoutables et les conséquences psychologiques destructives des surtraités..
Au Royaume-Uni ( GhanouniA. Et coll. : Comparing perceived clarity of information on overdiagnosis used for breast and prostate cancer screening in England: an experimental survey ), plus de la moitié du public ne comprend pas cette notion.

En France, qu’en est-il au niveau des soignants eux-mêmes ?

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 13-14 septembre 2017

 

10 septembre 2017

Débattre (LEM 1032)

  LEM 1032 du site Exmed

11 septembre 2017

 

 

              

 

 

 

 Débattre

                                  
               

                               François-Marie Michaut

    
Ne vous arrive-t-il pas de tomber en arrêt sur un mot, comme un chien de chasse devant un gibier ? Aucune raison consciente, aucun impératif pratique immédiat en vue : quelque chose semble s’imposer de lui-même. Deux options sont possibles. Soit rejeter sans ménagement l’importun, soit se risquer intellectuellement à prendre la piste inattendue qui s’ouvre ainsi.

Débattre m’est un jour apparu sans crier gare. Il y a de la bataille, comme de la battue ou du battage là dedans. De la force et même de la violence. Surgissent vite quelques cousins de la même famille comme combattre, rebattre, rabattre ou, pour notre grand plaisir ébattre (1).
Se souvient-on que de 1789 à 1944 exista un journal des débats où publièrent, notamment, Honoré de Balzac, Victor Hugo où Eugène Sue ? Naissance avec la Révolution, disparition à la Libération pour accusation de collusion avec la France de Vichy.

 

      Débattre, c’est parler ensemble d’un sujet bien précis. Ce peut être scientifique, dans des revues ou des congrès, au café, dans une salle de réunion, ce peut être parlementaire, c’est aussi judiciaire au cours des procès. La pratique est donc encore bien vivace depuis celui, plus que bimillénaire, des places publiques des cités de l’antiquité gréco-romaine. Les récents débats télévisés des élections américaines et françaises laissent sceptiques les observateurs attentifs. Chacun n’est là que pour faire valoir la supériorité des projets qu’il personnalise. D’échanges, il n’y en a pas, si ce n’est pour combattre l’autre en face en le déstabilisant aux yeux de l’opinion des spectateurs électeurs. Jamais d’issue dans ce style de débat, chacun reste sur ses positions : le seul vainqueur est issu des urnes.

      Discuter à perte de vue, comme le faisaient jadis les scholastiques des universités médiévales n’est plus de notre époque,  se voulant pratique et efficace dans l’action. Rendement économique oblige. Il y a belle lurette que les médecins n’invoquent plus pour se les opposer les écrits d’Aristote, de Maïmonide  ou d’Hippocrate !
Débattre mérite un autre sort en 2017. Pour beaucoup la vie est un combat, alors on se bat avec tout et avec (presque) tout le monde, y compris contre soi-même. La Terre ne cesse de connaitre des guerres et des affrontements : la violence se porte très bien. Les menaces terrifiantes d’armes de destruction massive, nucléaire, chimique ou bactériologique s’entrecroisent entre nos nations pas du tout unies.

   Accepter de s’asseoir ensemble en accordant à l’autre la dignité d’interlocuteur quelles que soient les divergences est le principe fondateur de toute diplomatie. Souvenons-nous quelle langue fut utilisée longtemps : le français du 17ème siècle aux années 1920. Les mots, leur musique, leur richesse ont donc toute leur importance pour que les points de vue puissent s’exprimer au mieux. Nous avons la chance d’avoir cet héritage remarquable

    Parce que débattre, le verbe nous le dit tout net, c’est sortir de la destruction que comporte toute bataille. Comme jamais, partout, pour tous et sur tous les sujets (2) la culture du débat mérite d’être promue. Peu importe qu’elle conduise à un accord, à un compromis ou à une fin de non recevoir. Ce ne sont que des réalités d’un instant, aussi fluctuantes dans le temps que l’est notre monde vivant. Naissance, vie, mort se renouvelant en des cycles permanents : la biologie ne nous dit rien d’autre.

  Ces considérations sur un simple verbe semblent un peu absconses au lecteur ? Alors, pour la détente, un tout petit conseil pour éviter la noyade. Ne pas se débattre.



Notes:
(1) Se détendre en gesticulant, en courant, etc. ; folâtrer, jouer . affirme le dictionnaire Larousse. On n’oublie pas pour autant les ébats amoureux.

(2) C’est, hélas, l’attitude que refusent avec tant de violence tous les intégrismes. Les religieux de tous les temps, nous le savons bien, n’étant pas les moins meurtriers.



Os Court :

 «   Il vaut mieux débattre d’une question sans la régler que la régler sans en avoir débattu » 



 Joseph Joubert (1754-1824)


07 septembre 2017

Irma la (pas) douce (du tout) - Exmed



Irma la (pas) douce (du tout)



L’ouragan le plus violent qu’ait jamais subi l’Atlantique osent écrire des commentateurs. Comme s’ils avaient la connaissance de tout ce qui s’est passé sur la terre depuis sa formation. Madame Hidalgo, maire de Paris, incrimine sans tarder le seul réchauffement climatique lié aux activités humaines.  Le Président Emmanuel Macron a demandé qu’on se consacre aux « causes profondes qui créent ce type d’évènement».  

   Et bien, allons-y. Mais attention. Que les éléments naturels puissent connaitre des états paroxystiques puis des accalmies ( tout comme les êtres vivants au cours de leur vie ) n’a rien de surprenant. Les populations locales des iles tropicales savaient jadis fort bien prévoir ces ouragans et s’en protéger. Le drame auquel nous venons d’assister est directement lié à ce que nous, les hommes, avons créé comme société. Argent à gagner rapidement en colonisant sans la moindre réflexion de merveilleux bords de mer. Urbanisation galopante, spéculation immobilière et commerciale sans aucune retenue, invasion touristique, nous payons le prix fort de la quintessence de notre culte de la consommation.

    La réalité a pulvérisé les promesses idylliques du rationalisme matérialiste qui a muselé nos consciences. Là, on y est bien dans les «causes profondes» d’Irma.

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 8-10 septembre 2017

05 septembre 2017

Corée du Nord, état de santé
 (Exmed)

 

 

 

 Corée du Nord, état de santé



Les agitations nucléaires largement médiatisées de la Corée du Nord font peur à tout le monde. Brandir des diagnostics psychiatriques lourds contre son dirigeant ne change rien à la réalité. Quel est l’état réel des habitants de ce pays ? Comment mangent-ils, ou non, comment peuvent-ils, ou pas, se soigner ? De quel degré de liberté peuvent jouir les soignants, médecins et surtout psychiatres en tête ?  Si un leader politique ne peut pas être une nation, un pays n’est jamais réductible à son seul chef d’État.


Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 6-7 septembre 2017

03 septembre 2017

RESCAPÉ (LEM 1031)

Lettre d'Expression médicale


LEM n° 1031  
http://www.exmed.org/archives17/circu1031.html
    4 septembre 2017

                          
             
                              


                                   RESCAPÉ

                                  
               


                                           Jacques Grieu


    
Ce matin, au réveil, une question comique :

« Comment n’être pas mort ? Mon âge est canonique,

Debout je tiens encore ? Il faut qu’on me l’explique !
»

Ceci n’est pas normal ! Peut-être un cas clinique ?

N’étant pas hépatique, ou même diabétique,

Diarrhéique, anémique ou bien anorexique,

Pas du tout rachitique ou encore hystérique,

Je redoute une erreur, une hérésie inique,

Une incongruité sur le plan scientifique !

Je vois mon médecin, quelqu’un de méthodique :
« Voilà pourquoi, docteur, je viens vous déranger :

Durant quatre-vingts ans, j’ai frôlé cent dangers,

Tous les ukases enfreints pour la bonne santé,

Ignoré vos confrères en toute éternité.

De vos médicaments, je n’ai jamais usé ;
D’aspirine, arnica, je n’ai pas abusé.

J’ai ri des interdits, pris des risques pendables,

Piétiné les conseils et tenté tous les diables.

Bu beaucoup de bordeaux, fumé trop de cigares,

Bien aimé le foie gras, fait la fête très tard.

Inversement, la guerre m’a fait faire abstinence,

Et des rutabagas, j’ai subi les carences.

Tel un miraculé, je viens me renseigner :
Le cas est-il si grave ? Il faudrait me soigner ?
Alors, je suis en vie ? ou bien suis-je amnésique ?

Pincez-moi si je rêve ; est-ce pathologique ?
»

Service militaire enduré en trois ans !

Ça n’a pas émoussé mes grands élans d’antan.

Dans le Rif, neige et boue contre les fellaghas,

J’ai eu froid, j’ai eu faim et suis encore là !

J’ai bu bien des piquettes ou bières frelatées,

Tant d’ersatz de café, de sodas périmés...

Ai-je bien survécu ? Sans jamais aucun casque,

Sur mon vieux Solex où j’ai fait tant de frasques !

Plus tard, en deux-chevaux, aux freins pleins de mollesse,

J’ignorais la ceinture, air bag ou ABS.

Moi, d’aucun TGV, je n’ai su la vitesse !

J’ai vécu sans portable, IPAD, ou GPS !

Et toujours sans Prozac, portable ou DVD,

En guise de musique, un « phono » dégradé.

Pas de téléalarme, ou fax ou caméra.

Pas de porte blindée, de psys, ni de viagra,

Et le préservatif, nous ne connaissions pas !

Pas plus que le scanner, l’IRM, l’écran plat,

Les machines à laver et les supermarchés,

Les cartes de crédit, les vol à l’arraché...

C’est dans les cabinets, qu’à l’école initié,

Je fumais mes « havanes » enroulés de papier.

L’eau du robinet bue, je n’en ai craint les maux.

Parfois des alcools forts, bus toujours au goulot.

Grillé des vers de terre avant de les manger,

Et cuit des sauterelles afin de déjeuner...

Mes tartines au saindoux n’étaient pas « allégées »

Mes prises de courant n’étaient pas « protégées ».

Tant de chutes et plaies, debout sur mon vélo !

Et ces acrobaties, ces bleus sur ma moto !
Et je serais en vie ? Ou bien suis-je amnésique ?

Pincez-moi si je rêve ; est-ce pathologique ?

Quand je fus déprimé, jamais un psychologue,

De mes jeunes chagrins ne dressa catalogue.

Je ne me sentais pas victime du système,

Ni ne rendais l’Etat comptable des problèmes.

Mes semaines de travail étaient de soixante heures...

Comment pouvoir survivre à tous ces grands malheurs ?
Je suis un rescapé de ce siècle sauvé.

Je l’ai échappé belle ! Et pourquoi préservé ?
C’est donc que mes enfants vivront cent cinquante ans,

Eux qui n’ont pas connu ces guerres et nos tourments ?

Avec leurs vidéos, leurs « ordis », leurs autos

De si beaux hôpitaux, Ikea et Mac Do !

Avec leurs trente-cinq heures, « ertétés », et vacances,

Et tant d’allocations, d’assistances : une chance !

Et Principe sacré, celui de Précaution,

Pour leur Sécurité en géniale notion !

À ce train de progrès, pour mes petits-enfants,

Je pressens pour leur fin : l’éternité des temps !
Je suis encore en vie ? Ou bien suis-je amnésique ?

Pincez-moi si je rêve : est-ce pathologique ?



NDLR : Ce poème, publié ici in extenso , avec l’autorisation de l’auteur, est extrait du livre Papiers de vers, 2016, auto-édition Jacques Grieu.
   
Os Court :


 «   La santé, c’est d’avoir mal tous les jours à un endroit différent. »  

Michel Chrestien ( Jacques Silberfeld ) https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Silberfeld



CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...