Rechercher dans ce blog

06 février 2022

LE NID NI OUI, NI NON (LEM1259)


    

Quand la vieillesse arrive, on se prend à rêver
D’un petit nid douillet où l’on est bien chauffé.
Protégé des tempêtes et frimas de la vie,
On y serait si bien, attendant l’infini…

Celui qui a construit un nid trop haut pour lui
Risque fort de tomber dès que le vent sévit.
Mais pour le nid-de-pie, plus haut il est perché
Et bien mieux sa vigie verra où se guider…

On adapte son nid à ses propres moyens ;
Ce n’est pas dans un houx qu’est le nid du lapin
Dans un arbre donné, on ne fait qu’un seul nid,
Trop de promiscuité génère des ennuis.

L’oiseau, sortant du nid, pourtant, connaît son chant
Et n’en changera pas même s’il vit longtemps.
Mais celui qui trop chante a oublié son nid
Et ne sait plus bâtir un véritable abri.

La grande solitude est nid à réflexion,
Souvent nid de serpents ou même de frelons.  
Le temps tout lentement, en nous, vient s’insinuer
Et c’est son nid fatal qui finit par nous tuer.

Quand le printemps revient, le coucou pond aussi
Mais il a oublié comment on fait son nid.
Alors il met ses œufs au creux d’une pendule
En répétant son nom sans peur du ridicule.
Écrire, c’est créer des œufs pour la mémoire
Qu’on dépose en un nid comme dans un ciboire…
Nid par ci, nid par là , cela fait trop de nids :
Il faut s’arrêter là. Et donc... pas de déni !


        Jacques Grieu


Os court :

« NID : endroit où on dort. En général, on dispose son nid dans  la branche à coucher.»

                    Pierre Élie Ferrier , Dictionnaire des mots tordus.

 

Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1259 6 février 2022



                         
             
                                             

Tel un oiseau (Exmed)

   Les poètes peuvent voler où ils veulent sans jamais, comme c’est devenu l’obsession partout, vouloir nous prouver leur vérité pour mieux nous manipuler. Ou s’emparer de nos avoirs.
 

   Jacques Grieu, préparant le printemps, nous entraine un instant dans le royaume des nids.
LEM 1250 LE NID, NI OUI,NI NON .
 

   
Amis lecteurs, bon voyage.


François-Marie Michaut

29 janvier 2022

Mais c’est quoi, tout ça (Exmed)




     De la répétition naquit l’ennui. Au moins l’ennui ne manque pas de vertus cachées. La litanie infatigable de ce que nous disons «les nouvelles» n’a-t-elle aucune répercussion sur la qualité de notre vie de chaque jour ? Nous ne sommes pas des récepteurs dénués d’émotions humaines, nous ne sommes jamais neutres.

    Nos grands calculateurs, devins vénérés, ne se hasardent pas à l’évaluer. Il ne reste, et c’est considérable, que la voix clairement formulée de ceux qui refusent que souffrir en silence soit la seule attitude raisonnable. Jacques Grieu nous livre gaillardement sa vision des choses du quotidien médiatisé.  « TOUT VA BIEN » LEM 1258.

François-Marie Michaut

 30 janvier 2022

TOUT VA BIEN (LEM 1258)

   

Ce matin, au réveil, après un doux sommeil,
C’est la sérénité, je me porte à merveille.
J’allume la radio pour prendre les nouvelles :
Ecouter les infos, il n’y a rien de tel,
Pour « être dans le coup » et vivre avec son temps.
Il est bon de savoir quels sont les incidents.
Pour l’instant, « tout va bien » aurait dit la marquise
Qui était d’une époque ignorant toute crise.

De fait, il y aurait « danger de pollution »,
Indique le speaker qui, comme solution,
Conseille de « marcher sans ménager ses pas ».
Mais attention aussi à « l’alerte attentat » !
Vigipirate est-il encor d’actualité,
Quand les « parcelles fines » attentent à nos santés  
Et que rôde un virus obligeant vous et moi
A partir bien masqué dès qu’on sort de chez soi ?

Il y  aurait aussi « alerte innondations »
Martèle « France-info » avec répétitions.
Mais « l’alerte à la neige » n’est plus d’actualité                                
Et dame météo veut bien nous l’assurer.
Par contre, un  tsunami du côté des  « Tonga »
Dans tout le Pacifique, va faire des dégâts.
A part ça tout va bien : le PSG recrute
Et l’équipe de France reste bien dans la lutte.

Il y a bien parfois quelques voix de grincheux
Qui se lamenteraient sur des constats piteux :
Déficits commerciaux, du budget, d’EDF  
De tous les hopitaux, de la SNCF...
Notre école régresse en toutes les matières,
Et notre PIB, par Français, est à terre.
A part ça, tout va bien : nos équipes de France
Vont partir à Pékin avec de grandes chances.

Mais le pétrole monte, et le fer et le bois
Les pâtes et le riz, comme les petits pois.
La dette qui explose est-elle une menace ?
L’avenir des retraites est-elle dans l’impasse ?
Questions pour alarmistes ! Propos de défaitistes,
Puisque le CAC 40 , à la bourse, résiste.
Pour l’instant, tout va bien. Et même l’omicron,
Finit par succomber à nos vaccinations.


Des pessimites obtus parleraient d’inflation ?
Des bruits de bottes sont dans les conversations ?
La France rabougrie aurait perdu dix places
Au top vingt des nations où ses atouts décroissent ?
Nos licenciés en lettres  écorchent la grammaire ?
Les GAFA ont croqué tous nos publicitaires ?
Heureusement, on a de bons économistes !
« Tout va  bien » nous ont dit les plus fins spécialistes.

La France est le pays où l’on « bosse » le moins ;
« Le déclin s’accélère » ? Mais je ne le crois point !
Une idée, tout à coup : Coué au moins, est Français ?
Celui de la Méthode, un génie, comme on sait.
On pourrait l’exporter, la vendre au monde entier,
Redressant la balance avec ce grand surdoué !
« Tout va bien, tout va bien », chantons-le tous en chœur,
« Tout va bien, tout va bien », et nous n’aurons plus peur !

            Jacques Grieu

    

Os court :

«  L’actualité à laquelle on colle est une machine à broyer l’humain.  »

                             Fernand Ouellette (poète, romancier, essayiste québécois)


 Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1258 30 janvier 2022
 


                        
             

23 janvier 2022


Une si vieille erreur (Exmed)


   Ce n’est pas en la répétant, avec les meilleures raisons du monde,  qu’une erreur est transformée en vérité. La méthode scientifique le prouve sans cesse.

   L’hypothèse que nous ayons collectivement perdu de vue quelque chose dont nous manquons dramatiquement pour cesser de nous détruire mérite un peu plus qu’un rejet condescendant. Deux hommes de plume et une femme hors norme sont sur la sellette dans la LEM 1257 : Quatre siècles de retard.


François-Marie Michaut  23 janvier 2022

Quatre siècles de retard (LEM 1257)


   Nous célébrons les quatre siècles d’existence de Molière au sommet incontesté de notre langue de France. Si ses mots ont un peu vieilli à nos oreilles contemporaines, ses sujets scéniques, sous le couvert de la seule comédie, ont conservé toute leur pertinence. Malades comme médecins en bonne place, c’est bien connu.

   Que peut bien signifier cette très inhabituelle persistance de l’attachement des générations ? Qui était en vérité ce Jean-Baptiste Poquelin aux allures d’amuseur public pour marquer ainsi au fer rouge nos esprits ?
Il avait certainement une caractéristique hors du commun qu’il s’est bien gardé de formuler clairement. Par choix ou par incapacité de l’analyser lui-même.

  Tout simplement, Molière, même dans toutes ses outrances pour faire rire parle toujours vrai. Il est toujours dans la réalité, il ne ment pas, il ne triche pas, il ne cherche à ménager personne. En un mot totalement démodé, c’est paradoxalement un vrai sage.

   Au delà de l’émotion festive immédiate, qu’en tirer pour notre présent et notre avenir lourd de nuages menaçants ? Qu’il y a quatre siècles déjà, nos esprits étaient capables de comprendre le réel tel qu’il est et non tel que nous l’inventons comme si nous étions dans la maitrise de tout. Comment avons-nous pu rater la marche de ce que nous savions déjà ? Ce déraillement a entrainé toute notre culture vers des excès que nous subissons de plein fouet. Toujours de plus en plus, comme si une seule chose dans ce qui nous entoure pouvait obéir à ce système.

  Cela a déjà été évoqué à plusieurs reprises ici, il n’est pas que Molière dans ce cas de figure. Et si nous avions fait erreur en baptisant à la légère le XVIIIéme le Siècle des Lumières quand nous foncions dans une direction qui a conduit directement notre culture occidentale dans le mur que nous ne pouvons plus ignorer, tant le temps du sans retour possible presse. Juste quelques courtes années, nous l’avons mesuré.

 

   De peu prédécesseur de Molière, l’inventeur espagnol du roman, Cervantés, fit l’effort de nous livrer cet enseignement sous forme cachée (Inquisition obligeait) sous le grotesque quichottien jusqu’à nos jours. Thèse dûment étayée que l’opinion, même et surtout la plus savante,  ne parvient pas à reconnaitre à Dominique Aubier dont presque personne ne veut entendre parler. Et pourtant, toute clé de lecture de ce que nous ne comprenons pas, ou ne comprenons plus depuis des siècles, est précieuse pour ne pas dire vitale. Serait-ce parce qu’elle fut une femme indépendante sans label académique? Parce qu’elle naquit  de cette France en qui elle crut tant ? Est-il stupide de prendre un pari sur quelqu’un qui disait déjà que nous raisonnons avec quatre siècles de retard, en pensant à Don Quichotte ? 

   Faute de roue de secours fiable dans la même étendue de compréhension de la réalité pour demeurer dans l’humain vivable, j’accepte sans hésitation d’être stupide.

                                         François-Marie Michaut


    

Os court :

«  Être en retard est un acte de violence.  »

                             Gandhi


 

Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1257 23 janvier 2022

20 janvier 2022

Miroir déformant (Exmed)


 Selon Bruno Patino, auteur de « Tempête dans le bocal = la nouvelle civilisation du poisson rouge» , les réseaux sociaux ne sont qu’un miroir déformant de la réalité telle que nous la pensons chacun de notre côté. 

   Salutaire mise au point du président du directoire d’Arte France pour la santé de notre compréhension de ce qui occupe nos esprits. Il ne peut qu’être entendu par ceux qui ont des oreilles pour entendre, pour paraphraser la Bible.

François-Marie Michaut
 20 janvier 2022

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...