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15 août 2021

PASSE-PASSE ( LEM 1236)



« L’humaine condition » passe un mauvais moment
Et ce passage-là s’installe avec le temps.
« Passage », ou plus longtemps ? Définitivement ?
Où passe le Covid, est-ce éternellement ?
Le temps qui passerait arrangerait les choses ?
Les choses et pas les gens : ils sont en overdose !

Comme il faut vivre avec, passons donc à l’action :
Tous les gouvernements cherchent des solutions.
C’est un laisser-passer qu’en France on nous propose :
Le « passe sanitaire » ou c’est la porte close !
C’est le passe-partout, le sésame obligé
Mais pas obligatoire, pas vraiment exigé.

Alors, les bonnes âmes aux vertus indignées,
Crient à la tyrannie, se mettent à hurler
Que « notre république est partout en danger ».
« La dictature est là », il nous faut protester !
On foulerait aux pieds au moins les « droits de l’homme »
Ce serait du « nazisme », en tout cas, c’est tout comme.

Ces délires d’inconscients contre le « despotisme »
Sont bien de la même eau que ceux des « complotismes ».
Mais d’autres solutions, on n’entend pas parler :
Confinement total ? Et à perpétuité ?
Plus le mensonge est gros et beaucoup mieux il passe.
« La caravane passe » et bientôt on se lasse…

La liberté des uns s’arrête quelque part :
Là où celle des autres a un nouveau départ.
Quand le fleuve est trop large, on passe... à sa source !
Quand l’ennemi est là, c’est la vie ou la bourse.
Ce mauvais feuilleton aura-t-il une fin ?
Il faudrait pour cela se prendre par la main…

                                               Jacques Grieu

                    
    
 

Os court :
« Présage, signe que quelque chose arrivera si rien ne se passe.  »
     Ambrose Bierce



Lettre d'Expression médicale


LEM n° 1236  15 août 2021  

 

08 août 2021

Crise de civilisation (LEM 1235)



    Le terme a été tellement galvaudé qu’on n’ose plus s’en servir. Et pourtant, l’intrusion imprévue dans nos vies humaines du coronavirus du SRAS2, par ses conséquences perturbantes devrait nous ouvrir les yeux. Ne penser qu’en termes de crise sanitaire  - bien que très réelle, nul ne peut le nier sérieusement- est se condamner à ne voir qu’une facette de la réalité. Prétendre que vacciner massivement les populations mettra fin à tous nos problèmes est un leurre qui n’a qu’un mérite. Celui de simplifier au maximum notre champ de la compréhension de la profondeur de ce qui nous atteint.

   Si des événements graves sont survenus, et surviendront inévitablement, dans nos vies, ce n’est pas pour rien. Ce n’est pas le fruit du hasard ou de je ne sais quelle malchance ou malveillance d’une puissance suprahumaine.
Nos façons de vivre, de penser et d’agir d’êtres humains depuis des millénaires n’ont cessé d’évoluer comme une chaîne que nous avons cru longtemps ne pas pouvoir s’arrêter. Cela a eu pour résultat de peupler massivement la planète jusqu’à... la surpeupler. Exploit unique d’une espèce animale, c’est remarquable.


   Mais à quel prix  ? Ce qu’il est lucide de nommer notre civilisation humaine, avec toutes ses composantes locales depuis les plus anciennes.  À quelles destructions de nos environnements nous sommes-nous livrés pour aboutir à notre inextricable impasse actuelle. Les écologistes nous le serinent, nos scientifiques le calculent et le prédisent depuis longtemps. Les remèdes semblent tellement parcellaires et superficiels qu’il est de plus en plus difficile de croire qu’ils nous sauveront de la destruction de la biosphère.
    Quelle douloureuse prise de conscience ! Avons-nous la force et la volonté de vivre suffisante pour cesser enfin de faire ce qui nous perd ?
    Une civilisation acceptable par tous qui fasse enfin d’Homo Sapiens une espèce qui cesse de cultiver les plus grands et les plus dangereux prédateurs qui ont jamais existé, telle devrait être logiquement la boussole de tous ceux qui ont la chance ( ou la malchance pour leur tranquillité) de pouvoir faire fonctionner leur cerveau tant qu’il n’est pas trop tard.
 Comment et pourquoi avons-nous ainsi dérapé, toutes nos connaissances accumulées, et pas seulement les technoscientifiques dominantes, sont conviées à cet indispensable examen de conscience au sens le plus large et le plus profond du terme.
                    
    
 
                                                François-Marie Michaut
Os court :

« Notre maison brûle et nous regardons ailleurs. »
Jacques Chirac, sommet de la Terre,  Johannesburg, 2 septembre 2002.


     

      

 Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1235  8 août 2021   


                
             
                             

01 août 2021

CLOUDAGE (LEM 1234)

           
À mon âge avancé qu’on me dit canonique,
La clique des PC, des MAC, l’informatique,
Entre bug et coupure et cent disparitions,
Hante mes courtes nuits de sombres obsessions.
Mais une solution, soudain venue du ciel,
Est venue remédier à ma peur continuelle.

Plus d’arnaques et d’hackers, destructions et oublis,
Le miracle est bien là, le « cloud » change ma vie.
Même si je ne sais où se trouve son nid,
Il calme mes angoisses et rassure mes nuits.
Garage de mes œuvres, tanière à poésie,
Bien au chaud, tout là-haut, il sauve mes écrits.

Une adresse égarée ? Rendez-vous oublié ?
Vos photos disparues ? Un texte incomplet ?
Une panne, une erreur ? Ne soyez plus anxieux :
Le cloud, toujours le cloud, est là, sûr et sérieux.
Il faut « clouder », vous dis-je ! Cloudons les yeux fermés !
Quand tout sera « cloudé », nous serons tous sauvés !

C’est un « nuage », dit-on, très haut en altitude,
Veillant sur notre « ouaibe » en toute quiètude.
Serait-ce un cumulus, un sirius, un stratus ?
Toutes les météos là-dessus font… chorus
Pour garder le silence et mieux cacher l’objet.
Même les astronomes ignorent le sujet !

Ce mutisme est bizarre et pourrait sembler louche
A de mauvais esprits faisant la fine bouche.
Si chacun, comme moi, y stocke autant de choses,
Le cloud doit être un monstre, un réservoir grandiose !
S’il demeure invisible, est-il près de la lune ?
Avec des hommes verts du côté de Neptune ?

Je n’ai donc plus besoin de mes clefs USB
Que j’égare partout ou que je fais tomber.
Ainsi le « cloudement » est bien LA solution,
L’habile panacée, la géniale invention.
Il faut savoir clouder, clouder avec ardeur :
C’est en cloudant sans fin qu’on devient bon cloudeur.

Le cloudage est donc bien des octets le gardien,
Et c’est dans ce nuage où dormiront les miens.
Tous les réseaux sociaux n’ont qu’à bien se tenir,
Et de leurs fakenews ne pourront plus sévir.
Cloudons, cloudons ensemble et cloudons vers les cieux ;
C’est en cloudant, nous tous, que le monde ira mieux !

                                 Jacques Grieu
    
   

 

Os court :
« À la saint Cloud, la lampe au clou. »
Dicton


 Lettre d'Expression médicale
 
LEM n° 1234  1er août 2021   


                
                               

25 juillet 2021

Synthèse plus que jamais (LEM 1233)



        
    Cela nous arrangerait bien, cette croyance que la médecine bien ancrée dans la connaissance scientifique et les exploits technologiques est capable de tout voir, tout comprendre et tout prévoir de nos ennuis de santé. Comme des enfants sans parents, nous errons, tentés par les chants des prometteurs de miracles, ou de tomber dans la nasse de ceux qui ne veulent plus rien croire à rien.

   La pensée médicale, comme celle qui fut attribuée à Hippocrate et Aristote pendant des siècles, n’existe plus. Nous sommes devenus des caisses d’enregistrement de tout ce que nos technosciences peuvent capter dans leurs filets habilement dirigés par la toute puissante industrie chimique et ses associés économiques.

    Tant pis pour la répétition dans ces lignes personnelles, mais c’est indispensable. Le comment les choses se font, finalement ce que raconte la précieuse clinique des médecins, prend toute la place de notre travail mental. En extrapoler, par un résultat purement linéaire (A + B donne toujours C) ce qui va se passer demain en est le piège redoutable. La saga du Covid 19 signe la fragilité consternante de nos modèles mathématiques. Ces algorithmes dont se gavent nos technologies envahissantes.

   Le pourquoi les choses se font, ou non, d’une certaine manière et pas autrement, fait, depuis longtemps partie des interrogations des médecins. Cette chasse au pourquoi, nous ne la trouvons ni dans la philosophie, ni dans les sciences humaines. Des médecins s’y sont attelés, sans grand écho à ce jour (1).

     La synthèse des connaissances, scientifiques ou non, en évitant les puérils jeu de pouvoir et a priori idéologiques est le grand défi de notre avenir (2). Pour les médecins, comme pour tous ceux qui ont pour mission d’aider les autres à vivre le mieux possible.

    Si Covid19 parvient à nous aider à oser cet effort, il faudra alors lui en être reconnaissants. Paradoxal, non ? Mais question de vie ou de mort en quelques années pour toute notre biosphère. Notre poète Jacques Grieu a su habilement tirer cette sonnette dans la dernière LEM.

                                                  François-Marie Michaut

_________________

Notes :

(1) Huseman Friedrich (1887-1959), Walt Otto (1921-2003), La médecine à l’image de l’homme, 3 tomes Triades.
Citation de Dominique Aubier, La lecture des symboles, MLL 2021, p. 44 


(2) Prendre en compte les remarquables théories de David Bohm, physicien, sur la notion d’ordre impliqué et de Ruppert Sheldrake, biologiste, sur les champs morphogénétiques.



   

 

Os court :
« Un certain désordre favorise la synthèse » 


Michel Serres

 

  Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1233 25 juillet 2021  

21 juillet 2021

Contagiosité n’est pas virulence (Exmed)


    Comprendre le sens des mots est indispensable en ce moment. Confusion en matière virale. Contagieux veut dire qui se propage facilement d’un vivant à un autre. Exemple tous les virus du rhume ( rhinovirus sans gravité) . Virulent veut dire violent et facilement mortel, comme le demeure celui de l’Ebola. Faire peur aux foules en mélangeant les deux est-il humainement admissible, même au nom de la nébuleuse santé publique ?

    Quant à la mutatitivité des virus, elle fait partie intégrante de leur capacité d’adaptation, de leur mode d’exister. En faire une complication montre que ce mécanisme n’est pas compris, une lettre grecque ne change rien à l’affaire.


François-Marie Michaut

 21 juillet 2021

19 juillet 2021

BIOSPHERE (LEM 1232)



Bio ou pas bio ? Là n’est pas la question,
N’en déplaise à Hamlet (qui mangeait du poisson).
Shakespeare était-il anti écologiste ?
Car même Roméo était loin d’un gauchiste...    

La truffe et le caviar nous semblent-ils meilleurs,
Si on les garantit bio chez le vendeur ?
Car si la boîte est verte, avec de jolies fleurs,
Alors elle promet d’ineffables saveurs.    

Pour l’environnement le bio fait miracle
Et ses grands partisans assènent leurs oracles :
Tout en synthétisant les antioxydants
De bons polyphénols, il nous met sous la dent.

Champignons pathogènes, insectes ravageurs,
Pucerons, charançons, les suceurs, les piqueurs
Tous sont mis en échecs dès qu’on plante bio ;
Il protège les sols de la plupart des maux.

Abeilles et perdraux, cigales ou crapauds
Chacun à leur manière nous chantent le bio.                               Dentifrices aussi, crèmes, onguents divers,
Et même les savons, tous exigent du vert.

C ‘est une frénésie ! La course au bon label
Fait courir tout le monde et la pub le martèle.
« AB », quel beau logo ! Merveille des merveilles !
C’est plus cher, mais c’est mieux puisque c’est ça qu’on paye !

Autrefois nos anciens, dévots ou pas dévots,
Priaient les saints patrons pour adoucir leurs maux :
Saint Antoine ou Thomas, saint Michel ou Bruno...
Aujourd’hui, c’est fini : on prie Saint Bio !

                            Jacques Grieu
   

 

Os court :
« L’ignorance mène à la peur, la peur mène à la haine, la haine conduit à la violence... voilà l’équation. » 

      Averroès (Ibn Rachd , médecin Cordoue 1126-1198)

 Lettre d'Expression médicale
 
LEM n° 1232 18 juillet 2021   


               

             
                        

        
        

11 juillet 2021

Et maintenant ? (LEM 1231)

       

   Peu à peu, ce qu’à pu cacher, mieux qu’avec un masque, l’aventure collective de l’épisode covidien pénètre les esprits les plus alertes. Tout, absolument tout, sur fond dramatique de détérioration écologique irréversible de la planète, est remis en question.
Continuer à croire que la seule solution raisonnable pour l’avenir est de recommencer comme avant, et avec encore plus d’intensité témoigne d’une robuste naïveté.

    La médecine a pu être grisée un moment par les acclamations populaires initiales. Nos sauveurs, pensez-donc ces bons sauveteurs, faut leur passer la main dans le dos. De quoi dynamiser les tentatives médicales de vouloir prendre la main sur toutes nos décisions au nom d’une compétence professionnelle qui a largement fait pschitt devant les fantaisies comportementales d’un minuscule virus. Sous la bannière prestigieuse de la science et des techniques, son prestige s’est effondré. Son monolithisme quasi religieux a explosé, notre foi est en berne. Telle est la situation que nous vivons, nous ne savons plus à quel saint nous vouer, notre ciel est désert.

    Chaque jour qui passe montre qu’aucune proposition de vivre autrement notre existence d’humain en court sursis de disparition en quelques dizaines d’années ne surgit d’aucun pays. Rien, absolument rien ne vient «d’en haut». Inutile de se taper la tête sur les murs. Il reste une seule issue, aussi irréaliste peut-elle sembler aux yeux des plus rationnels d’entre nous. Du moins, ceux qui sont indiscutablement persuadés de l’être.
 Que chacun, dans sa petite ou grande sphère personnelle, utilise au  mieux son intelligence pour agir afin que nous ne retombions pas dans les mêmes erreurs qui nous ont conduits à 2021. La science, toutes les sciences, mérite notre respect. Si nous en comprenons les limites, c’est à dire les méthodes d’investigation et les cloisonnements, la transdisciplinarité unificatrice se révélant impossible, nous n’en attendons plus de miracles de compréhension globale de la réalité.
   Peut-on proposer de veiller particulièrement à un état d’esprit dont nous sommes si friands dans bien des domaines ? Je veux parler, comme beaucoup de gens qui tentent de comprendre la balle que nous nous tirons dans le pied depuis si longtemps, de l’obsession de l’uniformisation. Parce que le vivant, animal, végétal, minéral est tout sauf uniforme.  Exception faite des armées, et encore pas toujours, rien ne marche au pas.

  

                                    
 François-Marie Michaut

Os court :
«   La force de vie sacrée, invisible et puissante, contient la mémoire du passé et la vision du futur. Elle permet à la création de se manifester dans la matière ici et maintenant. » 

      Proverbe africain


 

 Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1231 11 juillet 2021   


                
             
                            
 

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...