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16 juillet 2019

Éponges à catastrophes (Exmed)

   Merci à nos merveilleuses machines à nous connecter en direct sur ce est livré en pâture à notre terreur du vide existentiel et de l’ennui. Quand les nouvelles du quartier étaient diffusées par des langues bavardes, le temps de la digestion, de l’interprétation, de la distorsion, de l’échange, était respecté. Piégés par le direct, les émissions spéciales et les infatigables réseaux sociaux, il nous faut ingurgiter de force  heure par heure les choses les plus épouvantables. Notre humanité est réduite à être une éponge à catastrophes, et chacun de nous avec. Tous ceux qui y contribuent plaident leur bonne foi ou leur droit légitime à nous plonger dans ce bain d’horreur.

  Le seul problème est que nous n’avons pas encore trouvé comment presser ce genre d’éponge, et que c’est notre humeur qui en fait les frais.

   Glissement vers une sorte d’état dépressif collectif croissant, ne trouvez-vous pas ?

 François-Marie Michaut

Exmed 17-18 juillet 2019

14 juillet 2019

LATINOPHOBIE (LEM 1128)

                  
                         
 
                             

« Haro sur le latin ! », proclament les modernes ;
« Cette langue est bien morte et pour vieilles badernes »
Si elle sert encore au baptême de plantes,
« Seulement à l’église elle reste courante ».
Et encore certains voudraient l’y supprimer,
Malgré le Vatican qui ne veut l’oublier.

Supprimer le latin est le nec plus ultra,
Le vrai sine qua non pour persona grata.
À ces vieilleries-là, mettons notre veto
Et rangeons-les très vite en un grand mémento.
C’est en totalité, vraiment in extenso,
Qu’il faudra tout exclure ; et pas grosso modo.

Pas besoin de passer par un referendum
Qu’il nous faudrait subir jusqu’à ad libitum :
Pedibus cum jambis  ou bien par omnibus,
Brisons le statu quo sans craindre les hiatus !
Alors, ipso facto, sans risquer de lapsus,
Tous ces latinophobes auront donné quitus

S’il nous faut endurer de tels ultimatum,
Nous n’en seront jamais les trop vils factotum :
Quels que soient nos métiers, curriculum vitae,
Contre le bas latin, pas de brutalité !
Faut-il, ex nihilo, inventer d’autres mots,
Au risque de créer d’absurdes quiproquo ?

Certains, nolens, volens, voudraient au muséum
Tout ce qui est latin,  coller dans un album.
Faut-il rebaptiser l’Amérique latine,
Et du Quartier Latin supprimer les racines ?
Alea jacta est ! chassons les latinos ?
Mais là, le vae victis, n’est pas le juste mot…
   


Jacques Grieu
 


Os court :

« Il faut d’abord bien savoir le latin. Ensuite, il faut l’oublier.»
 Montesquieu ( 1689-1755 )



LETTRE D'EXPRESSION MÉDICALE

LEM 1128

15 juillet 2O18

In latino veritas (Exmed)

  Quand on pense que ce fut longtemps la seule langue utilisée par la science, comme elle l’était par l’Église ! Le Diafoirus de Molière marqua son agonie chez nous, alors que la systématique botanique et zoologique maintenait son usage. Une langue morte est-elle un archaïsme à jeter à la poubelle ? Ou bien, demeure-t-elle, paradoxalement, une ressource importante pour aller fouiller le sens au delà des apparences et de l’utilitarisme immédiat ? Qu’en pense l’intelligence artificielle ?

Voici la LEM 1128 de Jacques Grieu : LATINOPHOBIE. À consommer sans aucune modération comme antidote au «globish» métastatique.



François-Marie Michaut
Exmed  15-16 juillet 2019

11 juillet 2019

Voyage officinal (Exmed)

   
Étonnant voyage en arrière dans son arsenal thérapeutique pour un médecin qui a cessé d’exercer depuis des années.  Les rayons des pharmaciens exposent à la convoitise des clients force médicaments qui naguère nécessitaient une prescription médicale en bonne et due forme.
   L’assurance-maladie ne les remboursant plus, ils sont en vente libre. Leur  prix étant libres et les pharmaciens persuasifs vendeurs, le commerce de ces produits, tous plus prometteurs les uns que les autres, vantés dans des spots télévisés,  sont une excellente affaire pour toute la filière du médicament.

  
Pour les utilisateurs aussi ?
    Que c’est mal élevé que de poser de telles questions !


François-Marie Michaut

 12-14 juillet 2019

09 juillet 2019

Connaissez-vous cet outil ? (Exmed)

   
En butinant sur la Toile, je suis tombé sur un remède au royaume des fake news et aux autres manipulations numériques si polluantes sous le règne impérial des GAFA. Un site ouvert à tous, sans objectif de profit, cherchant à faire entendre, au niveau international, ce que les enseignants-chercheurs eux-mêmes, ont envie de faire savoir aux opinions publiques. Son nom : THE CONVERSATION .
   Parler ensemble, l’idée n’est pas aussi banale qu’elle en a l’air. L’adresse de sa version francophone : https://theconversation.com/fr .
Intéressant à connaître et méritant, à mon avis, ce papier en témoigne, de le faire connaître autour se soi.

François-Marie Michaut

10-11 juillet 2019

07 juillet 2019

Petits gars, causez (LEM 1127)

     Une terrifiante comptabilité nous heurte de plein fouet. Celle des femmes qui périssent en France sous les coups de leur partenaire sexuel habituel,  actuel ou passé. Il est même question pour le gouvernement de lancer des «états généraux des violences faites aux femmes» ( source : France Info du 7 juillet 2O19).
 Serait-ce donc un sujet politique ? Quelques mesures réglementaires ou textes législatifs sévères seraient-ils en mesure d’empécher les meurtriers domestiques d’agir comme ils le font ? Des actions dites de prévention pourraient-elles empécher un seul de ces drames absolus pour des familles entières ? Il est, hélas, facile de ne pas y croire.

  L’émotion est grande. Elle est justifiée, même si elle pose la question du silence qui a régné de tout temps (1) sur cette réalité. Faisons l’effort d’essayer non pas de supprimer, cette émotion car, son nom le dit, elle est une force motrice, mais de tenter de réfléchir au lieu de nous précipiter sur les «mesures» immédiates. Ces hommes, que leurs voisins, leurs camarades de sport ou de travail décrivent souvent comme «sans histoire», comme des gens «normaux» peuvent-ils en arriver à ce paroxysme de fureur destructrice ?
Eux-mêmes ont été des enfants, ont vécu leur vie d’enfant heureuse, malheureuse ou terne. Ils ont fréquenté l’école, le contact avec les maîtres et surtout l’apprentissage sans amortisseur de la cour de récréation. Faites donc un tour vers la cour de l’école des petits proche de chez vous. Observez ce qui s’y passe. Dans un mélange de cris aigus, des mots fusent dans tous les sens. Souvent des insultes ouvertement homophobes, des vociférations à visée provocatrice. Voilà qui contraint les moins habiles à ce sport à utiliser la seule réponse qui leur reste : l’affrontement physique direct, la bousculade et les coups. Il n’échappe à personne que ce sont massivement les garçons qui agissent ainsi, les filles  à prudente distance se contentent de se servir de leur langue. Quant aux adultes responsables de cette petite société, ils semblent, de mon temps, plus occupés à parler interminablement entre eux, parfois le dos tourné aux enfants, qu’à observer leurs élèves interagir hors de la classe. Vision au trait forcé par l’observateur extérieur, j’en conviens.

 Il y a pourtant là des histoires personnelles qui se nouent pour une vie entière. La mode du moment est de parler de harcèlement, de mobbing (2). Comment ne voit-on pas cette déficience manifeste de capacité d’expression verbale chez les petits garçons ? Je ne sais pas quoi ni comment dire à l’autre en face : je frappe. L’autre en face sait dire des choses qui me font mal, faute de capacité de riposte avec des mots adaptés, il ne me reste que la violence physique. 
   Tout faire, partout où c’est possible, pour encourager les garçons à utiliser leur langue avec autant d’habileté que savent le faire les filles, ce serait impossible, impensable au XXIème siècle ? Bon sang, une des plus extraordinaires caractéristiques de l’espèce Homo Sapiens (3) est de disposer d’un cerveau doté de la parole. Être un «taiseux» n’est pas obligatoirement une qualité, être un «bavard» n’est finalement jamais un défaut. Tout cela semble si simple, si évident, qu’on se demande pourquoi règne encore dans toutes les institutions, et pas seulement l’armée ou les facultés, la loi du silence. Silence, on tue ? Bigre. 
 Qui peut se vanter de ne pas avoir un jour gardé le silence alors qu’il aurait dû parler ? Qui peut se vanter de ne pas avoir encouragé et aidé un autre être humain à s’exprimer avec... des mots, ses mots ?

                                François-Marie Michaut



Notes :
(1) Le «pater familias» romain avait le droit de vie et de mort sur son épouse, ses enfants et ses esclaves.


(2) Terme utilisé par les anglophones, mob, (péjoratif)  veut dire groupe de gens indiscipliné, pègre.


(3) Dominique Aubier « La face cachée du cerveau».



Os court :

«   L’important n’est pas de bien ou mal parler, mais de parler»

 Pierre Falardeau ( cinéaste et écrivain québécois 1946-2009 )



Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1127

 8 juillet  2019
                         
                        
 
                          

Favoriser la mise en mots (Exmed)

  
Pour que l’émotion des cas de «fémicidité conjugale» ne conduise pas de façon aveugle à des décisions pratiques pour faire plaisir aux bonnes âmes, quelques minutes de prise de distance ne sont pas contrindiquées.

Voici la LEM 1127 : Petits gars, causez .
Bonne lecture.

François-Marie Michaut 
Exmed 8-9 juillet 2019

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...