« Haro sur le latin ! », proclament les modernes ;
« Cette langue est bien morte et pour vieilles badernes »
Si elle sert encore au baptême de plantes,
« Seulement à l’église elle reste courante ».
Et encore certains voudraient l’y supprimer,
Malgré le Vatican qui ne veut l’oublier.
Supprimer le latin est le
nec plus ultra,
Le vrai
sine qua non pour
persona grata.
À ces vieilleries-là, mettons notre
veto Et rangeons-les très vite en un grand
mémento.
C’est en totalité, vraiment
in extenso,
Qu’il faudra tout exclure ; et pas
grosso modo.
Pas besoin de passer par un
referendumQu’il nous faudrait subir jusqu’à
ad libitum :
Pedibus cum jambis ou bien par
omnibus,
Brisons le
statu quo sans craindre les
hiatus !
Alors,
ipso facto, sans risquer de
lapsus,
Tous ces latinophobes auront donné
quitus…
S’il nous faut endurer de tels
ultimatum,
Nous n’en seront jamais les trop vils
factotum :
Quels que soient nos métiers,
curriculum vitae,
Contre le bas latin, pas de brutalité !
Faut-il,
ex nihilo, inventer d’autres mots,
Au risque de créer d’absurdes
quiproquo ?
Certains,
nolens, volens, voudraient au muséum
Tout ce qui est latin, coller dans un
album.
Faut-il rebaptiser l’Amérique latine,
Et du Quartier Latin supprimer les racines ?
Alea jacta est ! chassons les latinos ?
Mais là, le
vae victis, n’est pas le juste mot…
Jacques Grieu
Os court :
« Il faut d’abord bien savoir le latin. Ensuite, il faut l’oublier.»
Montesquieu ( 1689-1755 )
LETTRE D'EXPRESSION MÉDICALE
15 juillet 2O18