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06 mars 2018

Tuer est-il soigner ?
 (Exmed)




Tuer est-il soigner ?



 Quand, en France, des voix militantes continuent de demander d’inscrire dans la loi un droit à mourir dans la dignité, une question préalable doit obtenir une réponse. Quelques professionnels des soins palliatifs se sont exprimés sans ambiguité : provoquer la mort n’est pas soigner un être vivant.

  L’euthanasie, aussi compationnelle puisse-t-elle sembler pour certaines sensibilités qui méritent d’être respectées, n’est pas, et ne peut pas être, un acte médical.

La vie n’est pas une maladie ce qui fait que la mort n’est pas un remède. Merci de nous l’avoir rappelé.

François-Marie Michaut,

CO d’Exmed 7-8 mars  2018

04 mars 2018

SOMMITÉS

 (LEM 1057)

Lettre d'Expression médicale du site Exmed

       5 mars 2018






                             SOMMITÉS

                       
                           Jacques Grieu

     


« Hé ! Vous, là-bas, oui, vous ! Montrez-moi vos papiers ! »
C’est une sommation, il faut s’exécuter.
Sommés de s’y plier, nous serions donc « sommables » ?
Mélanger « somme » et « somme » est erreur excusable.

Résultat d’additions, la « somme » est familière.
Son symbole, sigma, que les matheux préfèrent,
Sert pour les intégrales et les choses sommables.
La sommabilité est-elle bien… comptable ?

Parfois, un petit somme est mieux qu’un grand sommeil,
Et n’est jamais, en somme, un délit, au réveil.
La vraie bête de somme est la mouche tsé-tsé
Qui assomme et endort souvent jusqu’au décès.

Quand nous sommes partis, nous sommes bien allés :
Nous en sommes bien sûrs ; et sommés d’arriver !
Si nous savions les risques, on ne partirait pas :
Raisonnement sommaire à proscrire en tous cas.

Tout en haut de la France, on a la « quatre vingt »
Il s’agit de la Somme avec chef-lieu Amiens
Pour la « somme-addition », cette Somme n’est rien
Mais fait bien la fierté de ses bons Sammariens…

Une somme « coquette » est loin de minauder,
Comme une « jolie » somme est fort peu regardée.
La somme « astronomique » exclut tout firmament.
Ces sommes montrent bien la beauté de… l’argent !

La somme et le sommet, il ne faut pas confondre :
Au sommet du G20, aucune neige à fondre,
Mais les sommes en jeu bouleversent le monde…
Plus le sommet est haut, plus les gouffres abondent.

Tout ce qu’on a été, nous en sommes la somme :
La somme de ses choix est le propre de l’homme.
Le tout est-il plus grand que la somme des parts ?
Le mathématicien n’est pas là un rempart…

De notre propre vie, nous sommes les complices,
La somme des malheurs dus à nos plus grands vices.
Nous sommes un mystère, une énigme pour l’homme :
Alors, qui sommes-nous à l’heure du grand somme ?


                 
               
     
Os Court : 
  «  Nous sommes faits pour ignorer que nous ne sommes pas libres. »
 Paul Valéry
 

Bête de somme ? (Exmed)


                                        Bête de somme ?

LEM 1057


Comme deux et deux font quatre, Jacques Grieu démontre la richesse de cette langue que nous utilisons le plus souvent sans en admirer la beauté, la variété et la subtilité. Cinq lettres alignées dont la troisième se rebouble, et le kaléidoscope malicieux est en route pour notre grand plaisir. Voici la LEM 1057 : SOMMITÉS.

François-Marie Michaut,
CO d’Exmed 5-6 mars  2018

02 mars 2018

Réformer les études de médecine, allons-y (Exmed)


                Réformer les études de médecine, allons-y



   Selon la presse ( Le Monde du 26 février 2018), Agnès Buzyn promet une grande concertation pour réformer les études de médecine. Le système français de Robert Debré taillé sur mesure pour De Gaulle a exactement soixante ans.  De profondis et paix à son âme.  Certifcat de décès signé, une autopsie soigneuse s’impose. Que jeter, que garder de cet héritage pour recycler les restes avec intelligence  et pour « une médecine durable» ?

    Car, attention,  en 2018, l’évolution scientifique de notre compréhension de la réalité physique est sur le point de nous contraindre à mettre à jour les fondements de toutes nos sciences, dont les médicales.


Deux suggestions, avant toute décision pratique d’organisation.
- 
C’est aux Français ( pas à leurs représentants, ni à leurs élites, ni à leurs groupes de pression ) d’exprimer ce qu’ils attendent de leurs médecins d’aujourd’hui et de demain.

- C’est aux médecins ( et ceci est CAPITAL pas à leurs représentants, pas à leurs élites-experts, pas à leurs groupes de pression, pas aux assureurs et financiers ) de faire savoir ce qu’ils peuvent ou non, ce qu’ils veulent ou non mettre en oeuvre.


Autrement dit, inverser la manière de faire des autorités. Pratiquement impossible ? Il y avait bien eu les cahiers de doléances en 1789, alors avec sa majesté Internet on est autrement outillé, non ?


François-Marie Michaut, CO d’Exmed 2-4 mars  2018

27 février 2018

Si demain tu seras malade (Exmed)

 

Si demain tu seras malade



Un enfant parlant  ainsi se ferait corriger dans l’instant. À juste titre tellement l’idée est absurde. Je peux croire aujourd’hui que demain tu seras malade, sauf si tu n’es pas malade. Ça va, on suit ? Mais demain ne peut exister que l’une ou l’autre alternative. Bien portant ou patraque sera la réalité présente. Donc, ouste, au présent.  Impossible de la reporter vers un futur non définissable. Futur après un si, à la poubelle.


  Voici, laborieusement exposé, pourquoi le mode conditionnel du si ne peut pas exister au futur et exige le présent ou le passé.
 Professionnels de la parole épargnez-nous vos : « demain il fera très froid sauf si la  chaleur reviendra » .

  Pinaillage de puriste attardé ? Non, modeste appel à une prise de conscience de ce que la langue veut nous exprimer, et ce que la négligence nous conduit à imiter.


En vous espérant demain au chaud, en bonne santé et prêt à sourire.

François-Marie Michaut,
CO d’Exmed 28 février- 1er mars  2018

25 février 2018

Permaculture et médecine (LEM 1056)

Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1056
  http://www.exmed.org/archives18/circu1056.html
      26 février 2018




                            Permaculture et médecine



                                                   François-Marie Michaut


                          
     Pourquoi rapprocher la médecine et la permaculture, le petit dernier à la mode médiatique de l’agronomie ? Salon de l’agriculture à Paris  et discours présidentiel y incitent. Bon, d’accord,  les plantes cultivées et les animaux domestiques font partie, comme les hommes, du monde du vivant. Sans les uns, les autres ne peuvent pas exister. Et réciproquement aurait ajouté Pierre Dac. Pour ne pas remonter au déluge, nous avons une récente histoire commune. Celle des industries de guerre gigantesques qu’il a bien fallu recycler après les deux effroyables conflits mondiaux du XXème siècle. Les chars d’assaut sont devenus des tracteurs et engins agricoles, et les explosifs de l’industrie chimique ont fait le lit des engrais agricoles tout comme celui des médicaments.
Fantastiques recyclages économiques devenus les principaux moyens d’action que nous avons exploités à fond depuis un siècle dans nos deux domaines. Juste en cherchant sans cesse à aller plus loin parce que c’était devenu possible et, surtout, rentable.

    Les gens de la terre ont été les plus lucides quand ils ont pris conscience que l’agriculture intensive, avec ses pratiques industrielles systématiques , sans vision systémique,  conduisaient à la constitution de déserts totalement stériles. Triste sort irréversible des grandes plaines à blé américaines.  Des pionniers courageux osent mettre les pieds dans le plat et surtout proposer des traitements efficaces. Notre site s’y est intéressé avec le travail remarquable de Claude et Lydia Bourguignon : « Au chevet de la terre si malade » du 10 avril 2015, LEM 908.  Soigner la mince (15 cm) et fragile car incroyablement complexe, couche de terre nourricière que nous massacrons  par ignorance, tout le monde peut comprendre que notre survie à tous en dépend.

Du côté de la médecine, nous sommes bien en retard dans notre perception de la réalité. L’étiquette scientifique n’est qu’un label, qui peut n’être qu’un cache misère à visée commerciale. La médecine intensive utilisant à fond tout ce que l’industrie fabrique sans autre objectif qu’un profit immédiat, avec ses usines à soins solidement standardisées et robotisées est encore le seul modèle auquel croient nos sociétés et leurs instances dirigeantes. Vers quel désert allons-nous ainsi au galop ? Celui de la deshumanisation : nous tuons par négligence notre humus à nous, cette mince couche fertile si vulnérable qui fait que nous sommes et restons des hommes.
Que faire ? Écoutons notre vieux Voltaire : « Cultivons notre jardin». Piquons à la permaculture quelques principes simples. Tiens, en passant, les simples, c’est ainsi qu’on nommait les plantes médicinales.
le champ de notre ignorance est gigantesque. Faire confiance à la technoscience pour le réduire est une croyance infantile. L’observation quotidienne patiente de chacun, sa réflexion personnelle devant chaque situation demeurent plus que jamais indispensables. Se ranger passivement à l’opinion de quelque autorité que ce soit est lui donner tout pouvoir sur ce qu’on fait et ceux pour qui on agit.
 « Permaculturer» sa médecine, si j’ose dire, c’est  utiliser librement son libre arbitre. C’est ne pas se laisser enfumer par la mythologie étroitement déterministe des prédictions transhumanistes, des laudateurs d’une intelligence artificielle qu’ils ne comprennent pas, ignorants de l’intelligence humaine qu’ils sont. Nostalgie de baba cool soixante huitard, adepte mou du New Age, militantisme écologique : et bien, justement non.
garder en mémoire que chez nous comme dans notre jardin, Lavoisier l’a dit : « rien ne se perd, rien de se crée : tout se transforme». Le tout se recycle ne fait pas encore partie de nos réflexes de cultivateurs de l’humain que nous sommes.

   Ces quelques idées rapidement jetées sur le papier vont à l’encontre d’une certaine orthodoxie dominante de la pensée médicale. Elles sont discutables. Provocatrices, c’est possible, et tant mieux. Parce qu’elles ont comme seule raison de passer au tamis rigoureux de la critique de chacun. Libre à chacun d’en faire ce qu’il veut, cela va sans dire.




Os Court : 
 
«  Bien que les problèmes du monde soient de plus en plus complexes, les solutions restent d’une simplicité embarrassante. »
 Bill Mollison,1927- 2016 biologiste australien, pionnier de la permaculture , « Prix Nobel alternatif »  1981 .

Les rails de l'habitude ( Exmed)

 

   Les rails de l’habitude 


   Le surmenage chronique institutionnalisé des soignants depuis plusieurs dizaines d’années est un frein à toute évolution de leur bagage intellectuel. L’information sur ce qui se passe dans le domaine de la connaissance en dehors de la médecine a le plus grand mal à passer.


    Continuons ici d’aller voir ce qui se passe ailleurs. Très bonne méthode pour mieux percevoir nos propres failles et insuffisances. Pas pour faire bêtement repentance, pour agir avec lucidité là où nous sommes et comme nous sommes. Voici la LEM 1056 : Permaculture et médecine.

François-Marie Michaut, CO d’Exmed 26-27 février 2018

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...