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18 avril 2021

MATHÉMATIQUES E = MC2
 (LEM 1220)




On adore encenser ceux qu’on dit  forts en thème,
Mais ce sont les matheux que les entreprises aiment.
Assurance, industrie, bourse,  finance ou banque,
Chiffrent des statistiques à longueur de think-tank.
Toute l’astronomie, la fée informatique,
Les sciences naturelles et l’immense physique,
Même l’agriculture, entonnent le cantique :
Bio ou pas bio,  gloire aux mathématiques !
Confions l’exportation aux savants cosinus,
Qui savent mesurer ce qu’est l’hypoténuse.

Quoi de plus convaincant qu’un ferme théorème,
Qu’une belle intégrale expliquant nos problèmes ?
Quoi de plus éloquent qu’entendre l’hyperbole,
Qu’au discours politique joindre la parabole,
Qu’un graphique épousant la courbe du chômage,
Pour que des citoyens on contienne la rage ?
Les racines carrées ont de jolies rondeurs,
Quand la bosse des maths habite leurs auteurs !
Les savants logarithmes n’ont jamais leurs pareils,
Pour des grandes dépenses justifier l’appareil.

Loin du rêve idyllique, de la grande illusion,
Qui  se passe de mode à la moindre élection,
Leur rigueur nous rassure à chaque décision,
Et vient clore le bec à toute discussion.
La relativité, d’Einstein cette équation,
Nous fera j’en suis sûr, trouver les solutions.
Eux = aime sérieux, est formule magique,
Pour relativiser nos déficits chroniques.
Chassant les loteries, aux cent supputations,
Elle évite à chacun les trop dures questions.  


De la fiscalité les heurts sinusoïdes,
Font l’effet, aux experts, d’une épicycloïde.
Et si le contribuable la trouve « exponentielle »,
La hausse des impôts est pourtant bien réelle.
Les gracieux solides dits « de révolution »
Auraient-ils inspiré ceux de l’opposition ?
Car si l’économie tourne comme une ellipse,
Notre niveau de vie subira des éclipses !
Tout budget d’un pays, plongé dans le liquide,
Archimède l’a dit, de bas en haut se vide ...

La courbe de la dette est si asymptotique,
Que même l’infini reste moins fatidique !
Aux calculs népériens on fera donc confiance,
Et les subtils quantas viendront sauver la France.
Car les maths sont aussi  poésie de la science,
Instrument qui nous sert à prouver la croissance.
Un problème d’algèbre ? Un peu d’arithmétique ?
Mais ces deux là aussi sont des mathématiques !
Le grec ou le latin font hausser les épaules :
Pythagore ni Platon ne jouaient au football...

                                         Jacques Grieu

NDLR : Ce texte est une rediffusion volontaire d’une LEM de  février 2014 (N° 847) tant sa vision de nos façons de raisonner se montre depuis des années fortement prémonitoire de la confusion générale actuelle, tous pays confondus.
 

Os court :
«    Les mathématiques ne peuvent effacer aucun préjugé.  »

 Goethe

 

  Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1220
  19 avril 2021 



                       
                                          

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