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07 mai 2020

AUTORISATION (J.Grieu, Exmed)

 

Ce matin, tout à coup, il me prend une envie :
Envie de prendre l’air ; le soleil m’y convie.
Et puis, faut-il l’avouer, je n’ai plus de bordeaux,
Et depuis deux journées, ne bois plus que de l’eau.

Mais m’autoriserai-je à aller en chercher ?
Cette grave question me fait fort hésiter.
Car depuis quelque temps, confinement oblige,
Il nous faut un papier que soi-même on rédige.

C’est une « attestation » qu’avec munificence.
On se  signe à soi-même en se faisant confiance.
Il faut cocher des cases et bien faire attention.
C’est du « dérogatoire », une largesse, un don !

Mais ce beau cadeau-là, qui est-ce qui l’octroie ?
Celui qui me l’accorde, il n’est autre que « moi »!
Faut-il le remercier, lui envoyer des fleurs ?
Je ne me savais pas un aussi grand seigneur.

Et si, de le signer, je me le refusais ?
Pour ainsi me prouver que je suis bien Français ?
Accorder des faveurs semble bien imprudent,
Quand la demande vient de nos gouvernements...

De ma case à « cocher », je me sens responsable :
« Première nécessité ? Achat indispensable ? »
Je crois qu’il faut choisir : « un besoin impérieux »
Le bordeaux, on le sait est un achat sérieux .

Mais si, faute de stock, je n’avais qu’ un bourgogne ?
Et que, manque de chance, un agent sans vergogne,
Me frappe d’un PV pour non conformité ?
Mon papier signé « moi » m’aurait alors piégé !

Contre « l’attestation », je me sens… vacciné !!!
Remplir ce beau visa est beaucoup trop risqué,
Car se tromper de case est un grave parjure,
Qu’on ait pris, ou pas pris, sa plus belle écriture.

« Dérogatoire » ou pas, ma fière « attestation »
Maintenant me fait peur pour ma destination.
Je reste à la maison, songeur et confiné, 
Buvant de la Volvic mais enfin rassuré.

                            Jacques Grieu
8 au 10 mai 2020

2 commentaires:

  1. Pandémie ? Rien de nouveau sous le soleil ! Oui, mais rien ne vaut une (jolie) preuve garantie d'époque :


    Voici ce que Madame de Sévigné écrivait à sa fille Madame de Grignan


    Jeudi, le 30ème d'avril de 1687. Oui, 1687 !

    "Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris !
    Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements.
    Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoie à nos repas qu'il nous fait livrer,
    Cela m’attriste, je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations d’une comédie de Monsieur Corneille "Le Menteur", dont on dit le plus grand bien.
    Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode.
    Heureusement, je vois discrètement ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette, nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, « Les animaux malades de la peste » ! « Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés »".
    Je vous envoie deux drôles de masques ; c’est la grand'mode. tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer,
    Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline."

    No comment

    JG

    RépondreSupprimer
  2. Correction de JG :
    Hélas, hélas, c'était trop beau ! Sans doute trop bien fait et trop cohérent : il s'agit d'un faux.

    Pris d'un doute, je suis allé sur "hoax". Et voici :

    Pour cette supposée lettre de Madame de Sévigné, disons le tout de suite, elle est fausse.

    En 1687, il n’y a pas eu d’épidémie en France, la seule relevée à cette date était celle de la rougeole dans « Treize colonies » qui était les colonies de l’Empire britannique en Amérique du Nord qui donnèrent naissance aux États-Unis d’Amérique.
    Le cardinal Mazarin ne pouvait pas avoir décidé un confinement en 1687, il est mort à Vincennes le 9 mars 1661.

    L’intendant François Vatel ne pouvait pas approvisionner la Cour à cette date, car il est mort à Chantilly le 24 avril 1671, soit seize ans plus tôt.

    Le fait que la comédie de Pierre Corneille évoquée, Le Menteur, a eut un grand succès est vrai, mais en 1644.

    Cette lettre serait datée du Jeudi 30 avril 1687 ce qui est Faux aussi, il s’agissait d’un mercredi.
    Enfin et surtout, on peut retrouver cette fausse lettre de Madame de Sévigné, dans un article élaboré par Jean-Marc Banquet d’Orx, elle avait une vocation humoristique et été éditée par le site « baskulture.com » comme « Poisson du 1er Mai » puisque pêchée un 1er mai (au lieu d’un 1er avril).

    Dommage...

    Et mille excuses pour cette fakenew

    JG

    RépondreSupprimer

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