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13 août 2019

Combien de généralistes faut-il en France ? (Exmed)


     Pas assez de médecins capables de soigner une population donnée tue. Trop de médecins obligés de soigner pour vivre de leur métier risque de nuire à leur clientèle. Évident, cher Watson. Et pourtant. Où fixer le curseur entre le trop peu ( désert en guise d’épouvantail) et le trop (dangereuse hypermédicalisation de mieux en mieux calculée) ?


   Si quelqu’un a entendu parler d’une étude sérieuse sur le nombre «idéal»  de personnes qu’un médecin omnipraticien devrait avoir en charge en France, qu’il veuille bien contacter Exmed pour que cette donnée capitale puisse être diffusée.

  Dans les années 1960, les anciens conseillaient -de façon empirique- à un jeune médecin désirant s’installer de compter 1500 habitants pour vivre de son activité.

François-Marie Michaut
14-15 août  2019

6 commentaires:

  1. Bonsoir

    Une remarque : un nombre suffisant de médecins est à l'évidence important.
    Mais est-ce le critère essentiel?

    Quand aujourd'hui la société incite à la médicalisation à outrance, et donc "angoisse" les patient(e)s pour qu'ils(elles) consultent pour tout et n'importe quoi, n'y-a-t-il pas là un questionnement aussi important que le nombre de médecins?

    Enfin, loin des problèmes de formation continue des médecins, n'y-a-t-il pas un problème sur la qualité des soins?
    Faire tous les dépistages, prescrire tous les examens et traitements disponibles, dire oui à toutes demandes (injonction?) des patients, est-ce cela que l'on attend d'un médecin?

    Je crois en effet que la quantité de médecins disponibles est un faux problème sur lequel, évidemment tout le monde se focalise .

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  2. Cher MG, vous avez parfaitement raison.
    Le nombre de médecins n'est qu'un problème administratif dans une culture où tout doit se compter pour être "pris au sérieux" par les gens "sérieux".
    Ce qui est non quantifiable n'a pas d'existence.
    Alors, oui, mille fois oui, il faut oser affirmer que la seule chose importante est le potentiel soignant de celui à qui on donne un diplôme d'exercice.
    Trop difficile à comprendre si on dit détecter, sélectionner et armer le mieux possible ceux qui ont le potentiel-placebo le plus important. Le placebo n'est pas un artefact des médicaments ou des techniques, c'est le coeur même, purement humain et impalpable, de n'importe quel soin.
    Finalement, nos patients voient très clair en disant qui, pour eux, est un bon médecin ou... un mauvais médecin.
    Cela bouscule toute notre formation, demande que soient révisés tous nos fondamentaux théoriques, qu'une vraie recherche de l'essentiel - la capacité de soigner au mieux les autres soit entreprise.
    Si vous voyez quelque chose poindre dans ce sens, que j'aimerais que vous, comme tous ceux qui savent réfléchir à autre chose que leur chiffre d'affaire ou leur gloriole illusoire, le fassiez savoir.
    Une campagne d'opinion pour que puisse fructifier le P.P ( potentiel placebo ) dans notre culture fabriquée en France comme les grands vins ou le commerce de luxe : faut rêver pour ne pas clamser de désespérance devant la dictature des chiffres vides de sens et d'âme.

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  3. Bonsoir
    J'adhère parfaitement à votre propos sauf pour l'affirmation suivante :
    "Finalement, nos patients voient très clair en disant qui, pour eux, est un bon médecin ou... un mauvais médecin."
    Non que je fasse confiance au bon sens de la plupart des patients, je n'adhère pas à votre affirmation parce que la médecine est devenu un "bien de consommation" comme un autre et nombre de patients viennent en consultation avec des "exigences" de prescriptions d'examens complémentaires ou de traitements.
    Ils semblent qu'alors les bons médecins soient ceux qui disent oui à toutes demandes.
    D'ailleurs, ne voit on pas des débats dans la profession sur le fait de savoir dire non aux demandes des patients.
    Qui n'a jamais été confronté, par exemple, à la demande de prescription d'antibiotiques dans une maladie virale et d'avoir à affronter le mécontentement du patient quand le médecin refuse?
    Qui n'a jamais lu que nombre d'agression sur les médecins est la conséquence du refus de celui-ci d’accéder à la demande d'un patient?
    Donc, je ne suis pas sûr que les patients soient vraiment toujours en capacité de savoir si leur médecin est bon ou non.
    Et cela d'autant plus que par exemple, la majorité des médecins proposent tous les dépistages possibles, recommandés il est vrai par les autorités et les "sociétés savantes" alors que nombres de ceux-ci sont délétères pour les patients comme par exemple le dépistage du cancer de la prostate par PSA ou la mammographie de dépistage du cancer du sein.
    Déjà que le jugement de la qualité du médecin est difficile au sein de la profession, comment les patients pourraient ils eux avoir le "sésame" pour l'évaluer correctement?

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  4. Oui, oui, le jugement de qualité proféré haut et fort par des patients repose sur des critères d'intérêt personnel des plus... discutables pour rester poli.
    Dans la profession, à ma connaissance, nous ne disposons ( encore ?) d'aucun critère de la valeur soignante de qui que ce soit ( généraliste, ou spécialiste, hospitalier ou non).
    Parce que ça fait peur et que l'attitude hautement compliante de la majorité à tout ce qui peut lui rapporter en argent est tellement confortable qu'on ne veut rien changer. On dépiste, on bilante, on surveille tout ce qui peut être chiffrable ou paraitre en imagerie. Répétition inlassable des mêmes rituels : le nouveau travail à la chaine de l'hypermédication auto entretenue.
    Silence de ceux qui devraient être pour tous - enfin presque pour rester humain - des consciences parlantes de notre médecine telle qu'elle est.

    Lâcheté, paresse, inconscience ? Merci de rayer la, ou les, mention(s) inutile(s).

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  5. Bonsoir

    Nous sommes parfaitement en phase.

    Je rajouterai que pour beaucoup dont les autorités sanitaires, le conseil de l'ordre etc, un bon médecin est un médecin soumis qui obéit aux injonctions qui lui sont faites.

    Ces injonctions sont de suivre la normalité de l'exercice en médecine.
    Cette normalité est fixée depuis de très nombreuses années par l'industrie pharmaceutique dont l'intérêt du patient n'est pas sa priorité.
    L'expression symptomatique de cette injonction a la "normalité" est le communiqué de presse du collectif qui s'est battu pour le déremboursement de l'homéopathie qui annonce, non sans arrogance "L’homéopathie déremboursée, une victoire pour la science ! "
    http://fakemedecine.blogspot.com/2019/07/communique-de-presse-du-10-juillet-2019.html
    Or dans ce communiqué, l'on peut lire " ...en proposant des soins en accord avec les recommandations des sociétés savantes..."
    Quand on sait l'influence de l'industrie pour orienter les recommandations de la quasi totalité de ces sociétés savantes, il y a de quoi être inquiet sur l'exercice de la médecine et sa qualité même.

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  6. En créant en 1997 mon site Expression Médicale, étant un des premiers bénéficiaires de ce mécanisme débile de MICA, j'ai eu deux préoccupations :
    - La perception aigue que je prenais le maquis d'une médecine dèjà devenue esclave de l'économico-politique.
    - Un sentiment de dette par rapport à tous mes confrères qu'il me fallait rembourser en utilisant la seule arme disponible : ma plume.

    Alors, oui, MG.
    La "normalisation" standardisante des esprits qui écrase tout est une catastrophe. Le devoir de révolte peut encore sauver une vraie médecine en accord avec les plus hautes traditions de la culture française avec tous les apports dont elle bénéficie.

    Plutôt que sélectionner les élèves obtenant les meilleures notes, se donner la peine de donner une chance à ceux qui ont les tripes de dire non à ce qui n'est pas acceptable. Oui, c'est un éloge aux mauvais élèves, aux "hors norme" à qui nous devons tant dans tous les domaines de la réalité.

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