Rechercher dans ce blog

13 février 2019

Si bêtes que ça ? (Exmed)

   Voici le gros titre du Quotidien du médecin du 13 février 2019 : « L’Intelligence artificielle, une chance pour les médecins ? » Notons d’abord la déférence quasi sacrée accordée par le rédacteur au mot intelligence en le dotant d’une majuscule ( L’ Intelligence artificielle ).

     Les médecins qui nous soignent sont-ils tellement dépourvus de capacité cérébrale de compréhension, malgré leurs longues et difficiles études, qu’ils sont totalement démunis s’ils ne sont pas aidés par un appareillage électronique ? Si les un et les zéro se mélangent les pinceaux, que deviennent les pauvres humains ?

François-Marie Michaut  

Exmed 13-14 février 2019

4 commentaires:

  1. On fantasme complètement là-dessus. Confier sa santé à des robots, c'est vraiment croire que l'organisme est une machine bien prévisible...Mais on y court ! C'est comme le "tout génétique".
    Et puis au bout de 20 ans on se rend compte des impasses, et que nos modèles de maladie ne se déroulent pas comme on l'avait prévu. Capter toutes les micro-lésions, les micro-cellules, les micro-nodules ne règlera rien du tout, tant qu'on n'a pas compris les modèles alternatifs de la cancérologie par exemple, où des cancers échappent complètement à tout contrôle, que le taux de cancers graves ne décroit pas et qu'on raffle de plus en plus des pseudo-lésions qu'on aurait mieux fait d'ignorer. Mais on aura une illusion d'efficacité et de toute-puissance, dans des sociétés complètement névrosées, ou le niveau d'angoisse de la population sera tellement monté que la demande d'imagerie "préventive" et de tests génétiques explosera. Que fera-t on ensuite des résultats ? Les gens vivront avec des impressions d'éternels sursitaires de la maladie. Brave new world.

    RépondreSupprimer
  2. En tous points d'accord avec Cécile Bour ! pour ma part je trouve dommage que les médecins généralistes viennent de moins en moins au domicile du patient, parce qu'il me semble que le lieu où vit ce dernier et 'respirer' un peu de l'intimité d'une famille, peut parfois en apprendre sur le profil du patient ainsi que sur les maux dont il se plaint. ce qui m'inquiète, ce sont les consultations médicales en vidéo via internet... quid de l'examen clinique ? J'espère que des médecins pourront me répondre !

    Odette 13/2/19

    RépondreSupprimer
  3. Ce monde est fou, comme le laisse entendre Cécile.

    @Odette qui souhaite une réponse de médecins.
    Je vais donc lui proposer la mienne.

    Le métier de médecin généraliste est un métier humain où l'échange avec le patient est primordial.
    J'adhère parfaitement à sa remarque sur les visites à domicile.
    Mais aujourd'hui, en 2019, l'exercice humain de la médecine est en train de disparaître complètement.
    Les éléments humains de l'exercice de la médecine générale disparaissent progressivement.
    La visite à domicile est un de cet exercice humain qui disparaît le premier.

    Le problème est celui du temps et du nombre de médecins généralistes, toujours moins nombreux.
    Comment voulez vous consacrer du temps à une visite à domicile quand vous n'en avez plus, même pour consulter à votre cabinet?

    Qui plus est, nos dirigeants n'ont que faire de l'humanité en médecine.
    Comme chacun peut le constater, nos dirigeants n'ont qu'une vision comptable de l'exercice de la médecine.
    Les hôpitaux n'en peuvent plus, en particulier les urgences car ils sont débordés par un manque de personnel pour prendre en charge les patients qui se présentent.
    Mais non content "d'interdire" l'embauche de personnels dans les hôpitaux, les dirigeants font tout pour "affoler" les citoyens qui se précipitent vers les médecins et les hôpitaux.
    Cela ne vous surprend-il pas d'entendre que les hôpitaux sont débordés actuellement par l’épidémie de grippe.
    La grippe est une maladie bénigne que nos dirigeants présentent comme mortelle.
    Il ne faut pas alors être surpris de cet afflux de patients dans les structures médicales alors que la quasi totalité d'entre eux seraient mieux chez eux au chaud à attendre que cela passe.

    Pour en revenir à la médecine générale libérale.
    Oui, la médecine clinique disparaît au profit des examens complémentaires de toutes sortes : bilans biologiques, radiologiques etc.
    Pourquoi?
    Car c'est ce que l'on demande aux médecins de faire.
    Que cela soit le système médical ou les patients.

    Car les patients sont aussi responsables de cette dérive.
    Combien s'offusquent parce que le médecin n'a prescrit que du Doliprane?
    A cela, il ne leur viendrait pas à l'idée que si le Doliprane est l'unique prescription du médecin, c'est que tout simplement leur état ne justifie pas autre chose, et que sans doute, ils n'auraient pas du consulter.

    Tout cela pour dire que l’exercice de la médecine aujourd'hui et sa perte progressive d’humanité, est la conséquence de multiples raisons.
    Les médecins, les patients mais aussi et surtout tous ceux qui nous dirigent depuis plus de 30 ans.
    N'avez vous pas remarqué que notre actuelle ministre ne propose que des mesures technocratiques pour résoudre les problèmes aujourd'hui cruciaux et jamais de favoriser l'embauche de personnels, donc d'humain, donc de promouvoir l'humanité.

    Je pourrai continuer, j'ai déjà été long, mais je m'arrête là, en espérant avoir en partie répondu à votre attente.

    RépondreSupprimer
  4. Mais il faut continuer, Dr MG
    Continuer à dire tout haut en quoi le métier de généraliste est unique dans notre société. Sa fonction la plus haute et que ne peut être remplie par aucune machine : il est devenu l'unique "aide-à-vivre" au service préférentiel de ceux qui font appel à lui. Parce que dans cette médecine compliquée à souhait, au milieu de ces médias assenant leur vérité sans souci des conséquences il y a de quoi se perdre. Corps et âme.
    F-M Michaut

    RépondreSupprimer

Enregistrer ici votre commentaire personnel. Merci.

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...