Parole de sarcopène
En vérité, jusqu’à hier, et avant d’avoir lu Les Échos, je vivais heureux. Je ne savais pas encore que mes soixante seize printemps me condamnait à une toute nouvelle maladie. Son nom est ronflant : la sarcopénie. Bon, il y a une petite odeur de sarcophage, juste de quoi faire prendre l’affaire au sérieux. De quoi s’agit-il ? Tout simplement de la perte de poids musculaire inhérente au vieillissement physiologique. Mes anciens patients parlaient de «vieuture».
Et bien, c’est devenu, ne souriez-pas, «un problème de santé publique». Comme par hasard, les industriels, attirés par un fabuleux marché ( tous les vieux ), se sont lancés dans la course au remède capable de traiter la «nouvelle maladie». Vieux futurs et actuels, mes frères, ouvrez les yeux. Une fois encore, une fois de trop, les laboratoires pharmaceutiques, sous couvert d’études épidémiologiques qu’ils financent, inventent une maladie pour placer mondialement la molécule qu’ils vendent. Se faire manipuler de la sorte, en actionnant notre peur de la maladie, de la vieillesse-naufrage en faisant miroiter les miracles de la chimie devient de moins en moins supportable. La conscience écologique se développe, et elle saura se manifester de plus en plus. Si, sarcopènes comme normopathes, nous cessons de laisser faire et de tout gober comme des enfants.
F-M Michaut CO d’Exmed 8-10 juillet 2016
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