Rechercher dans ce blog

10 juillet 2018

Iatropathologie (Exmed)

Iatropathologie



    Mot savant pour désigner une réalité qui ne fait plaisir ni aux médecins, ni aux pharmaciens, ni à l’industrie chimique. La prise de médicaments, outre ses bénéfices précieux quand tout se passe bien, n’est jamais totalement anodine, ni sans danger grave. Luc Périno y consacre sur son blog son « humeur du 09/07/2018 ». Lien: https://lucperino.com/584/le-medecin-expert-de-demain.html


   Il y aurait pour cette cause, selon Marie Allier ( site ouvertures.net) entre 13 000 et 45 OOO morts par an en France. Juste, pour fixer les ordres de grandeur, l’alcoolisme tue chez nous environ 30 000 sujets chaque année.
La désescalade thérapeutique, exercice très difficile,  devrait faire, tôt ou tard, partie de la formation des praticiens. La responsabilité de chaque personne qui vante un traitement ( ou fait tout pour sa disparition )  y compris sur Internet ou les réseaux virtuels, est engagée. D’abord ne pas nuire, ne concerne pas que les médecins.

François-Marie Michaut,

CO d’Exmed  11-12 juillet  2018

08 juillet 2018

ÉNORMÉMENT (LEM 1075)


                      ÉNORMÉMENT
 

                    PEU ET BEAUCOUP
                       
   Jacques Grieu



                  

Beaucoup, pour l’étranger, est un mot fort curieux :
Il pense à un beau coup, un coup… miraculeux.
Pourtant, là, rien de vrai : il s’en faut de… beaucoup
Et il doit s’étonner qu’on lui fasse un tel coup.

Si demander combien ?  fait répondre beaucoup,
C’est peut-être bien peu, c’est là question de goût.
Beaucoup n’est pas précis ; pas plus que ne l’est peu.
Entre peu et beaucoup n’est souvent qu’un cheveu…

Quand on dit moult ou maint, est-ce plus que beaucoup ?
Ou c’est peut-être moins ; c’est un attrape-tout !
C’est là qu’on voit le chiffre arriver au secours :
Qu’ils soient peu ou beaucoup, c’est clair comme le jour.

Pourtant, beaucoup et peu sont souvent ennemis :
On fait beaucoup de bruit pour des succès… petits.
On voit beaucoup parler avec peu de savoir
Et beaucoup dépenser quand on a peu d’avoir…

Parfois très peu de mots disent beaucoup de choses ;
Souvent, beaucoup de mots font de mauvaises proses.
Parfois beaucoup savoir nous fait beaucoup douter ;
Souvent très peu de cause aura beaucoup d’effet…

Celui qui croit beaucoup, alors, beaucoup se trompe
Faute de réfléchir, ses erreurs le détrompent ;
Mais quand on pense peu, on se trompe beaucoup !
Faut-il penser beaucoup pour douter peu ou prou ?

On a bien peu de temps : vivre nous en prend trop ;
Et quand on n’en a plus, c’est pour le grand repos.
Une épitaphe n’est que quelque peu de vers,
Sur beaucoup de vrais vers qui nous rongent à travers…




Os Court : 
  «  Chaque homme sait une quantité prodigieuse de choses qu’il ignore qu’il sait.»
  Paul Valéry


LEM 1075 du 9 juillet 2018

Sur le site Exmed.org

Quantitatif (Exmed)

Quantitatif


   Fichue manie que nous avons que nous avons de compter et de calibrer chaque chose en espérant ainsi en avoir une meilleure connaissance. Heureusement les mots sont là, délicieusement malicieux quand on sait leur faire dire plusieurs choses à la fois. Autant le sens unique dans nos voies de circulation routières s’impose, autant il devient dangereux dans nos échanges quotidiens avec les autres. Comme avec nous-mêmes !

   Traducteurs automatiques, vous voilà largués.
Alors, pour le plaisir des neurones, une petite LEM n°1075 de Jacques Grieu : ÉNORMÉMENT PEU ET BEAUCOUP.

 François-Marie Michaut, CO d’Exmed  9-10 juillet  2018

05 juillet 2018

Confraternité, quesaco ? (Exmed)

Confraternité, quesaco ?


   
Le code de déontologie médicale en France a conservé, dans ses règles s’imposant à tous, la notion de confraternité. De quoi s’agit-il en vérité ?
- Organiser une loi du silence sur le modèle des sociétés secrètes ou des mafias ?
- Laisser croire que chez nous tout le monde se comporte de la même façon, et pire encore, partage les mêmes manières de juger les choses et les gens ?
- Museler les tentatives de sortir des clous de l’habitude et du consensus des esprits des fortes têtes et autres illuminés d’entre nous ?
- Faire en sorte qu’il ne puisse y avoir aucun débat d’idées en dehors des sociétés savantes et autres organismes de recherche ?
- Qu’on s’interdit d’attaquer les personnes en cas de divergence d’idée ?


Difficile de le savoir. Si Paris valait bien une messe pour Henri IV, la médecine de 2018 mériterait bien que soit contradictoirement défini ce que confraternité veut dire.

 François-Marie Michaut,

CO d’Exmed  6-8 juillet  2018

04 juillet 2018

Moins bien tu roules (Exmed)

Moins bien tu roules



  Toucher à notre sacro-sainte voiture est dramatiquement vécu par un grand nombre de Français. La récente réduction de 90 à 80 kilomètres heure en dehors des voies rapides en est une illustration. Les bénéfices annoncés, y compris les morts en moins et  une moindre consommation des véhicules, ne sont pas jugés convaincants.


   Juste pour se dérider, une simple observation logique. Plus la route est encombrée, comme autour de nos résidences urbaines périphériques, plus diminue le temps de trajet où la vitesse autorisée par la loi est simplement possible. Inversement, sur des routes désertes ou presque, la moyenne est plus sérieusement amputée.
- Moins bien tu roules, moins de temps tu perds.
- Mieux tu roules, plus de temps tu perds.


François-Marie Michaut,

CO d’Exmed  4-5 juillet  2018

01 juillet 2018

Pour une systémique de l'esprit (LEM 1074)



                      Pour une systémique de l’esprit

                          
                        François-Marie Michaut



   Nos études scolaires n’ont jamais cessé de dresser les jeunes têtes à considérer les exercices d’analyse comme les seuls véritablement objectifs, cousins des méthodes scientifiques. En un mot : bien plus sérieux et respectables que toute élucubration personnelle, par définition fluctuante.
La médecine elle-même, après avoir contourné le vieil interdit religieux médiéval de toute dissection cadavérique, s’est lancée avec passion dans l’anatomie la plus intime du corps humain. Succès fantastique de la méthode anatomo-clinique et de l’observation-déduction popularisée par Sherlock-Holmes créé à la fin du 19 ème siècle par le docteur Conan Doyle s’inspirant d’un de ses professeurs de faculté.
En 1972, le psychiatre américain Grégory Bateson a publié un ouvrage qui eut une grande diffusion mondiale. Son titre : Vers une écologie de l’esprit a ouvert une brèche épistémologique considérable. À mon avis bien plus significative que tout ce que nous célébrons comme l’héritage nébuleux de mai 1968.

  Tout à coup, l’esprit humain n’est plus une entité autonome de tout ce qui se passe autour de lui, entièrement contenu dans la seule boite cranienne, le rachis et les milliards de neurones de chacun de nous. Impossible, pour qui a intégré cette dimension systémique,  que la science démontre universelle et non isolée de tout,, de pouvoir se penser le centre du monde autour duquel tout gravite. Image infantile habituelle. Et tout le monde n’est pas sorti de ce point de vue. La mode de l’écologie l’enfonce chaque jour un peu plus dans les têtes les plus récalcitrantes.

   L’une des difficultés les plus grandes à surmonter est une illusion. Pour savoir quelque chose qu’on ne connait pas encore, un sens obligatoire serait à suivre. Pour simplifier, aller du général au particulier.  Souvenons-nous de chapître introductif rituel : Généralités. S’enfoncer de plus en plus dans les détails avec l’espoir qu’en les ajustant habilement ensemble surgirait une nouvelle connaissance. L’évolution des pratiques médicales vers de plus en plus de spécialités subdivisées en fonction des techniques inventées en est un bon exemple. De ce qui ne marche plus quand on le pousse au delà de ses limites. Il serait inutilement cruel de souligner la pauvreté croissante des vraies découvertes dans les sciences utilisées pour soigner les populations. Chercher sans savoir ce qu’on recherche, ni même pour quelles raisons autres que commerciales, on le recherche, n’a rien de stimulant. Tragique absence d’un système général donnant un sens à ce qui, sans lui, n’en a pas.


  Système général, cela veut dire que des gens en fassent leur préoccupation constante. Non pas des généraux commandant des armées de subordonnés, mais, le français le dit bien : des généralistes. Vous savez comme ces vieux médecins vivant au coeur de leur ville ou de leur campagne que quelques dizaines d’années de rationalité technocratique ont condamné à la disparition. La réalité est sans état d’âme et sans pitié pour les grands planificateurs sur écran informatique. Les effets toxiques du culte des super spécialités s’accumulent, et le public en est de plus en plus informé, criant  facilement  « au scandale sanitaire » et exigeant des « réparations »  .

   Ce que je formule pour clore ce propos n’est pas du tout à la mode du jour. Revenir en arrière est impossible, nos sociétés ne sont plus identiques. Nous avons besoin de gens capables de fonctionner comme des généralistes pour étudier ce que nous avons laissé de côté avec nos spécialistes et nos experts ayant pignon sur rue. Comment marche notre système qui fait que les choses sont ef évoluent comme elles le font ? Autrement dit, et faute d’autre mot plus neutre, quel esprit - peu importe sa nature ontologique- peut être atteignable par notre intelligence humaine ? Généralistes dans l’âme, si vous existez encore, oubliez les dominations qui vous ont été imposées. Et osez penser par vous-mêmes et faire connaître vos trouvailles, même si cela ne vous rapporte pas un euro.



Os Court : 

« Croire à la médecine serait la suprême folie si n’y pas croire n’en était pas une plus grande encore. »
  Marcel Proust ( fils de professeur de médecine)

 LEM n° 1074

  http://www.exmed.org/archives18/circu1074.html
        2 juillet 2018

Esprit (Exmed)

Esprit LEM 1074



   Le vieux Blaise Pascal aimait bien différencier l’esprit géométrique et l’esprit de synthèse. Les adeptes des tables tournantes sont pour la question : «esprit es-tu là ?». Les classes terminales non techniques de nos lycées sont dites scientifiques - les plus cotées- ou littéraires.

  Les écrits médicaux ne soulèvent même pas ce que peut signifier la notion d’esprit. La LEM 1074 prend le risque du ridicule en enfreignant  ce non dit. Bonne lecture aux audacieux.


François-Marie Michaut,

CO d’Exmed  2-3 juillet  2018

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...