Lettre d'Expression médicale
LEM n° 1005
http://www.exmed.org/archives17/circu1005.html
5 mars 2017
Les recettes, ça suffit
Docteur François-Marie Michaut
Les gazettes font leur miel des péripéties picaresques de la tentative française de se doter d’un nouveau président-souverain élu de la nation. Bien malin à l’heure où j’écris qui peut dire qui sortira en tête de cette mélée encore inédite. Sept présidents de ce régime de 1958 sont passés. Autant qu’il fallut symboliquement de jours pour achever la création du monde selon la Bible. Fin d’un cycle arrivé au terme de sa vie, passage obligé pour que puisse naître un temps nouveau ?
Il est naturellement dans l’air du temps que nos candidats annoncent comment ils souhaitent orienter ce qui sera notre réalité dans les cinq ans à venir. Dans la limite, très loin d’être infinie, comme ils ne le disent jamais, de ce qui dépend de leur pouvoir politique. Comme s’il s’agissait d’un spectacle ou d’un outil informatique, nous voici abreuvés jusqu’à plus soif de programmes. La surenchère des mesures prévues, depuis les 110 propositions historiques de François Miterrand en 1982, constitue un curieux catalogue qui ravira les historiens du futur.
Il est possible, et même probable, qu’animé par mon mauvais esprit (1) chronique, une image de cette pratique s’impose. Celle d’un ensemble de recettes de cuisine (2). Les mesures concrètes, les problèmes pratiques, les questions de société qui agitent l’opinion du moment, tout cela monopolise ce que je suis bien contraint, conditionné par Exmed, de qualifier d’expression politique. Tout le monde met en avant ce qu’il(elle) veut faire, juste pour livrer du concret à ses électeurs. Faire, faire, faire à tout prix, c’est la course. Comme si nous étions individuellement et collectivement dépourvus de cerveau. Parce que la réalité de ce qui se passera dans les prochaines années, ce ne peut rien être d’autre que la somme de chacune de nos actions individuelles.
Dans ces conditions, les recettes tout droit sorties des tuyaux des officines téchnocratiques n’ont plus guère de sens. L’abstention massive en est le symptôme inévitable. Les menus ne sont plus au goût du jour, les chefs cuisiniers, à force de s’entredéchirer mutuellement, ne font plus rêver.
Finalement, de quoi manquons-nous si cruellement que l’idée même de démocratie est en péril ? De pouvoir prendre la mesure des ressorts intimes qui déterminent les actions de ceux à qui revient la direction de la collectivité. Avoir une idée, même partielle, de l’homme ( XX ou XY) qui veut gouverner les rouages de notre collectivité nationale. Dépouiller le personnage de ses atours médiatiques obligatoirement trompeurs pour laisser deviner, à qui veut bien le faire, l’énergie dont il est - ou non - le porteur. Ceci n’a rien à voir avec cette pseudo transparence inspirée du puritanisme américain qui n’est jamais que masque trompeur. Comment mieux définir ce dont je veux parler que d’un terme qui fait fuir les rationalistes purs et durs : celui de dimension spirituelle. Aucun instrument scientifique pour la mesurer, pas d’outil statistique pour traquer ce «je ne sais quoi» de l’homme qui change tout. Juste une notion en grave danger de disparition devant la robotisation massive : l’usage par chacun de son libre-arbitre.
Le seul appui intellectuel sur les conclusions des comités d’experts se révèle un leurre. Les ficelles de la communication politique trompent de moins en moins de gens. La propagande devient transparente aux yeux d’un peuple collectivement de plus en plus instruit et ouvert à toutes les connaissances du monde. Malheur garanti à ceux qui ne peuvent pas ou ne veulent pas le comprendre.
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Notes de l’auteur:
(1) Au temps lointain de mes écoles, il était ainsi question, de façon péjorative, des jeunes esprits insoumis qui mettaient en cause la parole des adultes dépositaires du savoir.
(
2) Et pourtant, m’est-il dit souvent, je suis plutôt un solide convive.
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Os Court :
« Le libre arbitre n’est pas à l’usage exclusif des arbitres de catch à treize et de rugby à quatre.»
Pierre Dac
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05 mars 2017
Fourneaux électoraux CO Exmed
Fourneaux électoraux
De bien inhabituels fumets nous parviennent du côté des marmites de l’élection présidentielle en France. Comme il s’agit directement de la santé future d’une nation toute entière, ce site ne peut faire autrement que d’y mettre son grain de sel. À sa manière systémique décalée et sans parti pris, bien entendu, voici la LEM 1005 « Les recettes, ça suffit ».
F-M Michaut 5-7 mars 2017
01 mars 2017
Si les sénateurs le disent CO Exmed
Si les sénateurs le disent
L’épouvantail national dit des «déserts médicaux» agite jusqu’à nos paisibles sénateurs dans les ors du Palais du Luxembourg. Les médecins privés boudent certains lieux d’exercice, toutes les tentatives de séduction par des avantages matériels, tous les essais de recrutements à grands frais de confrères étrangers, toutes les menaces publiques, les constructions de maisons médicales par les collectivités n’y changent rien. Ou tellement peu. Selon nos parlementaires la solution serait de faire appel aux paramédicaux pour effectuer les actes médicaux réputés les plus simples à nos collaborateurs paramédicaux. Voici leur rapport en page 16. lien : http://www.senat.fr/cra/s20170222/s20170222.pdf
- Serions-nous en train de ré-inventer les officiers de santé créés en 1803 (loi du 19 ventôse an XI ) ?
- Ou sommes-nous encore en pleine nostalgie de la «merveilleuse médecine soviétique» avec ses infirmiers locaux de premier recours ? Des remèdes à un mal incorrectement diagnostiqué par des ignorants, aucun médecin ne peut adhérer à une telle méthodologie.
Le refus de s’engager à vie dans un cadre professionnel devenu inadapté et destructeur est insoluble dans les mesures pratiques ponctuelles.
Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 1-2 mars 2017 www.exmed.org
26 février 2017
CARDIOLOGIE COEURÉGRAPHIES LEM 1004
Lettre d'Expression médicale
LEM n° 1004 http://www.exmed.org/archives17/circu1004.html
27 février 2017

CARDIOLOGIE
COEURÉGRAPHIES
Jacques Grieu
Rodrigue, as-tu du cœur ? demandait-on au Cid :
Du cœur, il en avait ! De grand cœur, l’intrépide !
En faisant de bon cœur son devoir jusqu’au bout,
C’était du cœur au ventre ! Et pas de ventre mou !
De ce genre de cœur, l’époque n’en fait plus
Pour le cœur à l’ouvrage, on est souvent déçu.
Tout cochon a au cœur un homme qui sommeille,
Nous disent nos bons psys, prodigues en conseils.
D’autres disent l’inverse et la main sur le cœur,
Se frappent alors le cœur en moralisateurs.
En avoir le cœur net, c’est pour les philosophes
Qui ont toujours à cœur le blâme ou l’apostrophe.
La mémoire du cœur est la reconnaissance
Et donc l’ingratitude en est la déficience.
Le cœur a ses raisons que la raison ignore :
Le cœur a-t-il raison quand il s’oppose au corps ?
Quand on vise le cœur, on frappe à côté
Et l’on manque sa cible en n’ayant rien touché.
Contre mauvaise chance, il nous faudrait bon cœur :
La chose est vite dite et engage l’auteur.
Si le cœur vous en dit essayez d’en sourire,
Si c’est à contre cœur, le résultat est pire…
La rancœur refoulée, sur le cœur se blottit :
Le cœur dément souvent ce que la bouche dit…
Si le cœur sur la main est chose bénéfique,
Le cœur sur autre part serait acrobatique.
Loin des yeux, loin du cœur est dicton pessimiste
Qui met la rage au cœur à tous nos grand-cœuristes.
Pour la dette de cœur, richesse est insolvable :
Nous restant sur le cœur, elle nous fait coupable.
Os Court :
« Un ministre inculpé de corruption de fonctionnaire : il avait donné un sucre à un chien polocier.» Coluche
LEM n° 1004 http://www.exmed.org/archives17/circu1004.html
27 février 2017

CARDIOLOGIE
COEURÉGRAPHIES
Jacques Grieu
Rodrigue, as-tu du cœur ? demandait-on au Cid :
Du cœur, il en avait ! De grand cœur, l’intrépide !
En faisant de bon cœur son devoir jusqu’au bout,
C’était du cœur au ventre ! Et pas de ventre mou !
De ce genre de cœur, l’époque n’en fait plus
Pour le cœur à l’ouvrage, on est souvent déçu.
Tout cochon a au cœur un homme qui sommeille,
Nous disent nos bons psys, prodigues en conseils.
D’autres disent l’inverse et la main sur le cœur,
Se frappent alors le cœur en moralisateurs.
En avoir le cœur net, c’est pour les philosophes
Qui ont toujours à cœur le blâme ou l’apostrophe.
La mémoire du cœur est la reconnaissance
Et donc l’ingratitude en est la déficience.
Le cœur a ses raisons que la raison ignore :
Le cœur a-t-il raison quand il s’oppose au corps ?
Quand on vise le cœur, on frappe à côté
Et l’on manque sa cible en n’ayant rien touché.
Contre mauvaise chance, il nous faudrait bon cœur :
La chose est vite dite et engage l’auteur.
Si le cœur vous en dit essayez d’en sourire,
Si c’est à contre cœur, le résultat est pire…
La rancœur refoulée, sur le cœur se blottit :
Le cœur dément souvent ce que la bouche dit…
Si le cœur sur la main est chose bénéfique,
Le cœur sur autre part serait acrobatique.
Loin des yeux, loin du cœur est dicton pessimiste
Qui met la rage au cœur à tous nos grand-cœuristes.
Pour la dette de cœur, richesse est insolvable :
Nous restant sur le cœur, elle nous fait coupable.
Os Court :
« Un ministre inculpé de corruption de fonctionnaire : il avait donné un sucre à un chien polocier.» Coluche
Ceci n'est pas un électrocardiogramme
Ceci n’est pas un électrocardiogramme
Et pourtant, c’est palpitant de tourner autour de ce curieux muscle qui fait tant causer tous les hommes, bien avant que nous en comprenions la fonction vitale. Jacques Grieu nous fait faire la plume buissonnière, une bonne façon de nous évader des miasmes quotidiens. Pour repartir d’un coeur léger, voici la LEM 1004 CARDIOLOGIE COEURÉGRAPHIES .
Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 27-28 février 2017 www.exmed.org
24 février 2017
Les partis culent CO Exmed
Les partis culent
Culer est un terme de marine qui signifie qu’un bateau va vers l’arrière. Nos partis politiques semblent être victimes d’une même pathologie faisant craindre à certains leur disparition. Juste après la guerre mondiale, et pendant plus de vingt ans, nous ne parlions en France que d’un seul parti, capable de rassembler jusqu’au tiers des bulletins de vote. Être inscrit au Parti ( notez la majuscule) voulait dire être communiste, comme d’autres étaient catholiques. Systémiquement cependant, rien de moins surprenant qu’une institution subisse la loi du vivant. Naissance, croissance, mort (apoptose si vous préférez). Puis à nouveau, comme utilisant les débris, surgissement d’un nouveau cycle destiné au même sort. L’important est donc le moteur, l’énergie motrice qui fait que, pour le meilleur comme pour le pire, nos façons de tenter d’orienter nos sociétés évolue. L’essentiel, jamais clairement balisé alors qu’on se perd dans des détails, est du domaine de l’intelligence. Ou de l’esprit pour utiliser un mot honni.
Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 25-27 février 2017 www.exmed.org
22 février 2017
Que de sang pour rien CO Exmed
Que de sang pour rien
La présence de grippe aviaire dans des élevages de canards du sud-ouest de la France conduit les autorités sanitaires à imposer l’abattage systématique de tous les animaux palmipèdes d’une région. Environ 3 millions d’oiseaux sont ainsi euthanasiés, pour reprendre le doux et douteux euphémisme officiel. Au nom d’une vision de protection sanitaire garantie des consommateurs. Sans adhérer à la croyance hindouiste de la réincarnation, cela interpelle ceux qui ont comme métier de soigner les humains. A quand l’idée de penser éradiquer de la planète tous les porteurs de virus ou autres infections encore incurables ? C’est vraiment sous évaluer gravement l’intelligence adaptative stupéfiante de nos minuscules micro-organismes.
Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 23-24 février 2017 www.exmed.org
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