Merci Domi Bara,
Le principe de cette LEM, depuis 1997, est de limiter sa longueur à une page.
Parce qu'on lit peu, en particulier sur Internet.
Parce que nombreux sont ceux qui ont peu de temps dans le monde de la santé.
Cela demande un effort de concision à chaque auteur.
Le "coup d'oeil" est une façon de laisser ouverte la porte de sa liberté intellectuelle à chacun.
Les "retours" sont précieux pour améliorer nos échanges.
FMM
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10 juin 2015
09 juin 2015
La vie LEM 914
Lettre d'Expression médicale
LEM n° 914 sur Exmed
1er juin 2015La vie
Docteur François-Marie Michaut
La dramatique histoire de survie artificielle après un accident de la circulation de Vincent Lambert demeure au premier plan de l’actualité avec une décision de la Cour européenne de justice. Disons-le d’emblée : maintenir en vie pendant tant d’années un être humain aussi sévèrement atteint dans des fonctions vitales est un prodige stupéfiant des techniques médicales actuelles. La moindre des politesses est de remercier tous les membres des équipes soignantes qui travaillent tous les jours pour que Vincent Lambert ne soit pas rayé du nombre des vivants. J’imagine quelles pressions peuvent être exercées par ceux qui souhaitent que les soins soient poursuivis et ceux qui jugent un tel acharnement (non thérapeutique dans ce cas précis) contraire à toute dignité humaine.
Chacun a le droit absolu d’avoir sa propre opinion sur le cas Vincent Lambert. Le risque, cependant, est que ce soit l’émotion, infiniment plus que la réflexion en profondeur qui détermine les prises de position. Pour caricaturer un peu, nous sommes dans le domaine du «moi, à sa place, je voudrais que». Sauf que personne n’est, ni ne peut être, à sa place. Un peu plus subtilement peut être invoqué un « moi, si j’étais à la place de sa mère ou de sa femme, j’aurais telle position». Droit, morale, impératifs religieux ou philosophiques, tous les points de vue se mélangent, sans être capables de s’entendre.
La question de la mort humaine est finalement assez simple. L’heure inévitable où ce que nous observons comme la vie cesse de fonctionner. Au passage, même si cela nous ennuie beaucoup ou nous fait très peur, c’est notre seule certitude.
Le surgissement de toute nouvelle vie, à partir de rien d’autre que, dans un monde de probabilités possibles, de deux cellules étrangères qui se sont mystérieusement rencontrées. Rien d’autre nous dit la science. Une énergie a été nécessaire pour que ce mouvement unique, plutôt que rien, pour paraphraser Jacques Grieu (LEM 913) puisse se produire.
Alors cette vie, sachons l’admirer, à défaut de comprendre pourquoi elle est partout, avec tous ses défauts, comme avec toutes ses qualités.
Les trouvailles des sciences et des techniques ne doivent pas se dresser comme des filtres nous rendant incapables de garder pleine conscience de ce miracle permanent qui est la conservation sans aucune faille du cycle vie-mort-vie. Tout le reste n’est que querelles superficielles. Et comme la vie est courte, perdre son temps, c’est perdre une bonne partie de sa vie. Autrement dit, se comporter comme un déjà mort !
Os Court :
On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi-même, après un trajet que personne ne peut faire pour nous, ne peut nous épargner.
Marcel Proust
01 juin 2015
De Rien LEM 913
Lettre d'Expression médicale
LEM n° 913 1er juin 2015
De Rien
Jacques Grieu
Trois fois rien, c’est très peu, mais deux fois rien, c’est moins.
Une fois, un seul rien, c’est juste un fifrelin.
Question de quantité ? Mille riens c’est beaucoup,
Mais cela suffit-il à former un vrai tout ?
Dans le néant aussi , ce serait plein de riens ;
Oui, mais combien de riens pour un néant chrétien ?
Faut-il que « rien de rien » s’oppose à « rien du tout »,
Que ce soit « tout ou rien » comme un passe-partout ?
Comme on n’a rien sans rien, certains recherchent tout.
Se battant pour des riens, ils se cognent partout.
On sait que « propre à tout » vaut souvent « propre à rien »
Montrant que tout et rien ont parfois de forts liens.
A celui qui n’a rien, l’avenir promet tout.
Le moindre petit rien, pour lui, compte beaucoup.
D’ailleurs, il ne craint rien, tout et rien sont pareils ;
Il ne vit que des riens qu’il voit à son soleil.
Est-ce un morceau du « tout » quand on dit « rien du tout » ?
Ce rien, extrait du tout, serait-il, peu ou prou,
Plus gros, plus important que les riens ordinaires ?
Un rien ventripotent ? Un rien contestataire ?
Si « tout » est plein de riens, alors, on le suppute,
Ce tout n’est plus un tout si d’un rien on l’ampute.
Il s’en faut d’un seul rien : c’est un tout anormal.
On a là un faux tout, un tout un rien bancal.
Notre œil ne peut rien voir si l’esprit ne regarde ;
Au récit du « big bang », la science se hasarde.
Du rien, du grand néant, a jailli l’étincelle ?
L’étincelle du tout, du tout universel.
Mais d’où sortait ce rien qui a créé le tout,
Et qui, mine de rien, nous impose son joug ?
A la poule, les œufs n’ont jamais rien prédit :
Le vrai commencement reste encore non dit.
Il y eut donc un rien moins vide que néant,
D’où est sorti le tout en un bond de géant.
Ce rien cachait le tout et soudain, par magie,
Il y eu un début, l’explosion d’énergie ?
Qui a prévu la fin ? La Bible n’en dit rien …
Et même les savants ne la sentent pas bien.
Beaucoup de bruit pour rien : le « tout » nous reste obscur ;
Une chose est certaine : il n’y a rien de sûr …
Os Court :
« Non, rien de rien, non, je ne regrette rien.»
Chanson d’Edith Piaf (1956),
paroles de Michel Vaucaire, musique de Charles Dumont
26 mai 2015
La tentation des officiers de santé LEM 912
Lettre d'Expression médicale du site Exmed
LEM n° 912 http://www.exmed.org/archives15/circu912.html
25 mai 2015
L'attitude actuelle des pouvoirs publics , vis à vis des médecins perpétue une « tradition » d'agression mutuelle systématique vieille de plusieurs siècles.
A cet égard la récente loi, dite de modernisation du système de santé, n'est qu'une reprise des vieilles lunes étatiques, dont les origines remontent au moins à 200 ans.
À huit reprises un médecin a été à la tête du ministère de la santé depuis 1984 sans qu'il y ait eu la moindre pose dans cet antagonisme entre Etat et médecins, qui plonge ses origines dans la psychologie voire dans la psychanalyse.
Comme le précise Didier Tabuteau, dans un article datant de plus de 15 ans, et qu'on pourrait ré écrire aujourd'hui comme on aurait pu le faire il y a 200 ans :
« Le système de santé français a été prisonnier d’une histoire qui s’est construite pendant deux siècles sur une succession de malentendus et de rendez-vous manqués. Il s’est organisé à partir de « citadelles assiégées », multipliant tranchées, champs de mines et glacis autour d’elles. Professions de santé contre pouvoirs publics, municipalités contre pouvoir central, État contre assurance maladie, hôpital contre médecine de ville, secteur public contre secteur privé, professions médicales contre professions paramédicales, les oppositions n’ont cessé de se multiplier, d’absorber les énergies et d’embourber le système. »
Le financement public des dépenses de santé, absurde, obsolète et inopérant ,submergé depuis plusieurs décennies par l'augmentation de l'offre et de la demande médicales, aggrave les tensions et motive toutes les dérives autoritaires, au point que le problème de l'organisation sereine d'un système de santé efficient « solvabilisé » de façon durable apparaît impossible dans une situation qui semble définitivement bloquée par des concepts sociaux-économiques d'un autre âge.
Il convient d'observer que l'objectif initial de la Sécurité Sociale de 1945 était d'organiser la mise en place de revenus de substitution permettant le financement des soins et non la mission d’organiser le système de santé.
En cette matière le système de sécurité sociale n'a fait qu'exploiter et renforcer des antagonismes existant de longue date entre les pouvoirs publics et les médecins. Au nom d'une solidarité qui n'est que l' alibi de plus en plus évident d'une prétention de domination administrative de plus en plus rejetée par le corps médical.
On ne sortira d'aucun problème particulier sans une mise à plat de l'assurance maladie,la fin de la notion d'assujettissement social et la mise en place d'un système concurrentiel et constamment solvable.
Il est grand temps que les médecins définissent eux-mêmes, et avec force, l'origine des problèmes liés à leur assujettissement et à celui de leurs patients.
Il est possible, voire probable, qu'ils doivent trouver d'autres formes d'organisation de leur activité. Mais , pour pouvoir le faire, ils doivent exprimer clairement leur rejet de l'étatisation de la santé et de la loi dite de modernisation du système de santé. Celle-ci est, en fait, d'une obsolescence navrante au regard de l'histoire.
Il est grand temps pour les pouvoirs publics de sortir de la problématique des dirigeants « thaumaturges » et de laisser la médecine aux médecins. Comme il est grand temps pour l'État de cesser de prétendre au rôle d'assureur maladie unique, en dehors des indispensables mécanismes strictement solidaires pour les plus démunis .
Même si cela apparaît à nos technocrates du jour, comme à ceux d'hier, comme la pire des solutions, c'est la seule qui soit réellement raisonnable.
Sinon? la « guerre des officiers de santé », vieille de plusieurs siècles, continuera et elle ne fera à terme que des perdants.
Os Court :
« Je peux résister à tout, sauf à la tentation. »
Oscar Wilde
LEM n° 912 http://www.exmed.org/archives15/circu912.html
25 mai 2015
La tentation des officiers de santé
Docteur Jean-François Huet
L'attitude actuelle des pouvoirs publics , vis à vis des médecins perpétue une « tradition » d'agression mutuelle systématique vieille de plusieurs siècles.
A cet égard la récente loi, dite de modernisation du système de santé, n'est qu'une reprise des vieilles lunes étatiques, dont les origines remontent au moins à 200 ans.
À huit reprises un médecin a été à la tête du ministère de la santé depuis 1984 sans qu'il y ait eu la moindre pose dans cet antagonisme entre Etat et médecins, qui plonge ses origines dans la psychologie voire dans la psychanalyse.
Comme le précise Didier Tabuteau, dans un article datant de plus de 15 ans, et qu'on pourrait ré écrire aujourd'hui comme on aurait pu le faire il y a 200 ans :
« Le système de santé français a été prisonnier d’une histoire qui s’est construite pendant deux siècles sur une succession de malentendus et de rendez-vous manqués. Il s’est organisé à partir de « citadelles assiégées », multipliant tranchées, champs de mines et glacis autour d’elles. Professions de santé contre pouvoirs publics, municipalités contre pouvoir central, État contre assurance maladie, hôpital contre médecine de ville, secteur public contre secteur privé, professions médicales contre professions paramédicales, les oppositions n’ont cessé de se multiplier, d’absorber les énergies et d’embourber le système. »
Le financement public des dépenses de santé, absurde, obsolète et inopérant ,submergé depuis plusieurs décennies par l'augmentation de l'offre et de la demande médicales, aggrave les tensions et motive toutes les dérives autoritaires, au point que le problème de l'organisation sereine d'un système de santé efficient « solvabilisé » de façon durable apparaît impossible dans une situation qui semble définitivement bloquée par des concepts sociaux-économiques d'un autre âge.
Il convient d'observer que l'objectif initial de la Sécurité Sociale de 1945 était d'organiser la mise en place de revenus de substitution permettant le financement des soins et non la mission d’organiser le système de santé.
En cette matière le système de sécurité sociale n'a fait qu'exploiter et renforcer des antagonismes existant de longue date entre les pouvoirs publics et les médecins. Au nom d'une solidarité qui n'est que l' alibi de plus en plus évident d'une prétention de domination administrative de plus en plus rejetée par le corps médical.
On ne sortira d'aucun problème particulier sans une mise à plat de l'assurance maladie,la fin de la notion d'assujettissement social et la mise en place d'un système concurrentiel et constamment solvable.
Il est grand temps que les médecins définissent eux-mêmes, et avec force, l'origine des problèmes liés à leur assujettissement et à celui de leurs patients.
Il est possible, voire probable, qu'ils doivent trouver d'autres formes d'organisation de leur activité. Mais , pour pouvoir le faire, ils doivent exprimer clairement leur rejet de l'étatisation de la santé et de la loi dite de modernisation du système de santé. Celle-ci est, en fait, d'une obsolescence navrante au regard de l'histoire.
Il est grand temps pour les pouvoirs publics de sortir de la problématique des dirigeants « thaumaturges » et de laisser la médecine aux médecins. Comme il est grand temps pour l'État de cesser de prétendre au rôle d'assureur maladie unique, en dehors des indispensables mécanismes strictement solidaires pour les plus démunis .
Même si cela apparaît à nos technocrates du jour, comme à ceux d'hier, comme la pire des solutions, c'est la seule qui soit réellement raisonnable.
Sinon? la « guerre des officiers de santé », vieille de plusieurs siècles, continuera et elle ne fera à terme que des perdants.
Os Court :
« Je peux résister à tout, sauf à la tentation. »
Oscar Wilde
08 mai 2015
Médecins et pouvoir politique
Lettre d'Expression médicale
LEM n° 911 9 mai 2015
Les médecins en France râlent fort. Est-ce pour préserver leur situation sociale et financière supposées très supérieures à l’ensemble de la société ? Une étiquette de nanti vous colle à la peau, et décrédibilise facilement ce que vous exprimez auprès de n’importe quel interlocuteur en réduisant vos intentions à une simple question de pognon.
Les médecins sont fatigués. Ils sont usés par une masse de plus en plus contraignante d’obligations administratives et réglementaires. Ils sont dégoutés de n’être considérés que comme des techniciens de santé devant répondre à toutes les fantaisies de leurs différents partenaires, malades en tête. Ils travaillent bien au delà de leurs capacités physiologiques, bien au delà de ce qui serait indispensable pour la sécurité optimale de ceux qu’ils ont la lourde tâche de soigner le mieux possible. Et nos praticiens, poussés par leurs obligations financières toujours croissantes, ne disposent d’aucun moyen pour adapter leur rythme de travail à une vie saine. Alors, quand le pouvoir politique, à cours de toute idée pour améliorer le fonctionnement cahotique de notre société, saute sur le domaine de la santé pour en faire son image valorisante, tout est à craindre. Les vieux se souviennent du temps où les journalistes vantaient les mérites exceptionnels de la médecins soviétique. Jusqu’au jour des années 1970, où, patatras pour nos penseurs, la psychiatrie de l’URSS s’est révélée au service du pouvoir pour museler à coups de neuroleptiques et d’internement psychiatique ses dissidents.
Il ne suffisait pas de savoir les atrocités innommables de la médecine nazie, où celles moins connues de l’Empire nippon, pour être vaccinés contre les dérives inévitables de toute médecine asservie à un pouvoir politique. Une incursion discrète dans tous les pays du monde munis de régimes totalitaires montrerait la même chose 70 ans après la capitulation du 3ème Reich. Aussi gratuite, riche de toutes les promesses électorales et égalitaire qu’elle puisse sembler, toute médecine placée dans les seules mains dirigeantes de l’État est une bombe pour la liberté et l’individualité de chaque personne. Tout médecin qui se trouve contraint par le système de prendre prioritairement en compte les intérêts de la puissance publique devient incapable de respecter les besoins uniques de chaque citoyen.
Alors, avant d’applaudir ou de huer qui que ce soit, que chacun réfléchisse bien à ce que représente pour lui, et pour ses proches, la personne du médecin auquel il demande de l’aider. Ce type ( ou cette nana) va-t-il rouler pour moi ou se contenter d’obéir les yeux fermés aux ordres des pouvoirs en place ? Entre santé publique et santé du public, il existe un abime dont personne ne se risque trop à parler. Et pourtant, plus que jamais, ce n’est ni une histoire de choix idéologique ou de considération financière, il concerne chacun d’entre nous. Définitivement, le domaine de la façon dont les gens se soignent - dit, faussement, de la santé, n’est pas, et doit pas, être du seul ressort des hommes politiques. Il est indigne de notre histoire que ce soit leur joujou à seule visée électorale.
Os Court :
« Tout n’est pas politique, mais la politique s’intéresse à tout. »
Machiavel
LEM n° 911 9 mai 2015
Médecins et pouvoir politique
Docteur François-Marie Michaut
Les médecins en France râlent fort. Est-ce pour préserver leur situation sociale et financière supposées très supérieures à l’ensemble de la société ? Une étiquette de nanti vous colle à la peau, et décrédibilise facilement ce que vous exprimez auprès de n’importe quel interlocuteur en réduisant vos intentions à une simple question de pognon.
Les médecins sont fatigués. Ils sont usés par une masse de plus en plus contraignante d’obligations administratives et réglementaires. Ils sont dégoutés de n’être considérés que comme des techniciens de santé devant répondre à toutes les fantaisies de leurs différents partenaires, malades en tête. Ils travaillent bien au delà de leurs capacités physiologiques, bien au delà de ce qui serait indispensable pour la sécurité optimale de ceux qu’ils ont la lourde tâche de soigner le mieux possible. Et nos praticiens, poussés par leurs obligations financières toujours croissantes, ne disposent d’aucun moyen pour adapter leur rythme de travail à une vie saine. Alors, quand le pouvoir politique, à cours de toute idée pour améliorer le fonctionnement cahotique de notre société, saute sur le domaine de la santé pour en faire son image valorisante, tout est à craindre. Les vieux se souviennent du temps où les journalistes vantaient les mérites exceptionnels de la médecins soviétique. Jusqu’au jour des années 1970, où, patatras pour nos penseurs, la psychiatrie de l’URSS s’est révélée au service du pouvoir pour museler à coups de neuroleptiques et d’internement psychiatique ses dissidents.
Il ne suffisait pas de savoir les atrocités innommables de la médecine nazie, où celles moins connues de l’Empire nippon, pour être vaccinés contre les dérives inévitables de toute médecine asservie à un pouvoir politique. Une incursion discrète dans tous les pays du monde munis de régimes totalitaires montrerait la même chose 70 ans après la capitulation du 3ème Reich. Aussi gratuite, riche de toutes les promesses électorales et égalitaire qu’elle puisse sembler, toute médecine placée dans les seules mains dirigeantes de l’État est une bombe pour la liberté et l’individualité de chaque personne. Tout médecin qui se trouve contraint par le système de prendre prioritairement en compte les intérêts de la puissance publique devient incapable de respecter les besoins uniques de chaque citoyen.
Alors, avant d’applaudir ou de huer qui que ce soit, que chacun réfléchisse bien à ce que représente pour lui, et pour ses proches, la personne du médecin auquel il demande de l’aider. Ce type ( ou cette nana) va-t-il rouler pour moi ou se contenter d’obéir les yeux fermés aux ordres des pouvoirs en place ? Entre santé publique et santé du public, il existe un abime dont personne ne se risque trop à parler. Et pourtant, plus que jamais, ce n’est ni une histoire de choix idéologique ou de considération financière, il concerne chacun d’entre nous. Définitivement, le domaine de la façon dont les gens se soignent - dit, faussement, de la santé, n’est pas, et doit pas, être du seul ressort des hommes politiques. Il est indigne de notre histoire que ce soit leur joujou à seule visée électorale.
Os Court :
« Tout n’est pas politique, mais la politique s’intéresse à tout. »
Machiavel
26 avril 2015
Un certain silence LEM 909
Lettre d'Expression médicale n° 910
27 avril 2015Un certain silence
Docteur François-Marie MichautDans le brouhaha incessant des échos venus du monde entier, ou, du moins, le laissent croire les fabricants de ce qui est faussement qualifié d’information, il est bien difficile de conserver sa liberté personnelle de juger des choses et de penser à sa guise. Faire partie d’un groupe, d’une communauté, d’une famille, d’un réseau virtuel est devenu à la fois une obligation pour se faire reconnaitre, et... une sorte d’addiction qui ne dit pas son nom. Le seul lien, ou presque, c’est l’échange verbal ou écrit.
Comment savoir alors si l’on est atteint ou non de cette dépendance ? Une seule attitude diagnostique possible : se débrancher, prendre de la distance et surtout, se taire. Des ordres religieux chrétiens ont instauré dans leurs règles monacales médiévales le silence, ce n’est certainement pas pour rien.
De multiples traditions tout autour du monde, et de tous les temps, ont leurs ermites, et, là encore, ce n’est probablement pas pour faire joli dans le paysage. Tout semble se passer comme si, par expérience vécue, tout groupe humain avait besoin, pour fonctionner de façon durable, de personnes capables de faire autrement que le plus grand nombre.
Ne trouvez-vous pas étonnant que la médecine, si prompte à inviter les patients à utiliser leur langue pour se soigner, n’ait rien à dire sur les vertus thérapeutiques du silence ? Pour les inventeurs de méthodes de soins à grand spectacle médiatique, et, ne jouons pas les autruches, à revenus financiers attendus juteux , il y a là une voie ( à défaut de voix) à creuser. Que diriez-vous de séances de coaching dans des lieux de rêves qui vous transformeraient le plus locace des bonimenteurs en moine trappiste breveté ? Et, cerise sur le gateau : la fermer ne présente aucune toxicité aigüe ou chronique et ne coûte pas un kopek à l’assurance maladie exangue.
Mais, grand Dieu, que suis-je en train de faire, si ce n’est vous casser les oreilles (virtuelles) par mon bavardage totalement décalé ! Je ne peux vous offrir, et montre en main c’est déjà long, que deux minutes de silence. ,
Os Court : « Le silence est l’âme des choses. »
Proverbe français
16 avril 2015
Régimes LEM 909
LEM n° 909 sur le site Expression Médicale 17 avril 2015
Régimes
Jacques Grieu
Régime dissocié, régime calorique,
Ou bien régime sec, c’est de la diététique.
Régime féodal ou bien démocratique,
Comme l’Ancien Régime : on est en politique.
Régime de banane est une autre aventure,
Mais qui, à plein régime, est triste sinécure …
Mon toubib me l’a dit, je dois suivre un régime.
Il faut suivre. Et je suis … et je jeûne et je trime,
Et même suis suivi … par la gent médicale,
Qui de sa soupe aux choux me fait un récital.
De foie de morue l’huile, il me vient en mémoire,
Les haut-le-cœur bénis qui m’empêchaient de boire…
Régimes, vous passez, mais les bourrelets restent ;
Trop grand régime nuit, nos ventres nous l’attestent.
Régime en quinze jours fait perdre … deux semaines,
Et du moindre chouïa ne réduit l’abdomen.
Pour un régime sec, nul ne veut se mouiller,
Préférant boire sec que de l’eau se souiller.
Tourner à haut régime est chose fatigante ;
Le régime fiscal en est preuve éloquente.
Morale ou bien régime, ils sont au diapason :
Et veulent nous priver de tout ce qui est bon.
Supporter un régime est vraiment punition :
Deux régimes ensemble est donc la solution.
Le régime minceur n’est pas présidentiel :
La France est un pays au régime rebelle.
Du poids de l’existence, le régime soustrait
A dit un philosophe ; il n’en avait pas fait !
Un régime trop bon fait de tristes santés :
Le régime du vent est bien mieux supporté.
Os Court :
« Il y a deux sortes d’abus : ceux qui naissent de la logique d’un régime, et ceux qui naissent de son incohérence. »
Gilbert Cesbron
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