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28 février 2021

Vive la France
 COUÉ SOIT LOUÉ (LEM 1213)

 



 
À mes enfants, j’ai dit : soyez fiers de la France ;
Sur les cinq continents, admirons sa puissance.
Dans toutes les matières, en toutes circonstances,
Depuis deux millénaires, elle « est » la connaissance.
Tu es terre des arts, des armes et des lois
Pays des Droits de l’Homme et du savoir gaulois,
Qui sur le globe entier a montré tes exploits.
Tu es la référence et tu donnes la voie.
A l’école on apprend qu’on était les meilleurs,
Que le génie français n’a pas d’égal ailleurs.
Et que dans l’hexagone, ingénieurs et savants,
Artistes et philosophes allaient toujours devant.
Que brandissant leur science ainsi qu’un étendard,
Ils éclairaient le monde, le guidant tel un phare.

Construit à Taïwan, mon réveil hollandais,
A une sonnerie aux accents irlandais.
Ce matin ma radio, qu’au Japon on fabrique,
Me servait pour musique, un rap qui vient d’Afrique.
Je tourne le bouton, du Schubert trouve enfin,
Chanté par une Belge  à l’orchestre italien.
Je  « breakfast »  de corn-flakes et d’un peu de soja,
D’une orange espagnole avant l’arabica.
Je le verse en un bol qui est  made in China
En le sucrant d’un miel produit au Canada.
Mon rasoir coréen m’ayant fait la peau lisse,
Dans ma Renault slovène,  j’ouvre ma radio suisse,
Tombe sur Monaco, où les Beattles trépignent.
La covid est partout mais par hasard indigne
Les vaccins sont chinois, russes ou allemands,
 Anglais, américains : Sanofi est absent...
À mes enfants, j’ai dit : soyez fiers de la France ;
Sur les cinq continents, admirons sa puissance.

Depuis la tour Eiffel jusqu’au canal de Suez,
Airbus ou TGV, c’est la touche française.
De Clovis à De Gaulle, à Sully à … Mitterrand,
Avec Napoléon, la France avait son rang.
Les Maurras, les Jaurès, les Barrès, les Briand,
Par leurs belles envolées, montrèrent ses talents
Comme firent avant eux Bossuet ou Talleyrand
Richelieu, Mirabeau, Thiers ou Chateaubriand.
De Bizet à Fauré, Debussy ou Ravel

La musique française eut des œuvres immortelles.
Que dire des Gabin, des Piaf et des Trenet,
Des Delon, des Brassens, des Brel ou des Jouvet !
À mes enfants, j’ai dit : soyez fiers de la France ;
Sur les cinq continents, admirons sa puissance

Au bureau, mon PC qui est  « made in Ireland »
D’invectives en anglais me tance et réprimande.
Et quand sur Internet, spams et virus se lâchent,
Il m’abreuve de  « bogs » ou « deamons »  qui fâchent.
Au self  pour déjeuner, c’est un osso-buco
Arrosé de ketchup sans un cocorico.
Fromage mimolette et glace gelati
Forment ce léger  lunch  avec un vin d’asti.
Alors mon téléphone, un Nokia de Finlande,
Fabriqué en Pologne, avec des piles Allemandes
M’appelle de Belgique où est ma direction,
Pour prendre le « shuttle » dès demain en mission.
Quand je rentre chez moi, un camion Tchèque bloque ;
Son chauffeur est Hongrois mais sa marque  amerloque .
À mes enfants, j’ai dit : soyez fiers de la France ;
Sur les cinq continents, admirons sa puissance.

Ma banque CCF, chez moi, dans mon courrier,
Redit qu’elle est mangée par une HSBC,
Que mes titres Arcelor sont devenus indiens,
Que mes  Eurotunnel  ne se portent pas bien.
Je cours me réfugier dans ma bibliothèque
Où la littérature est restée intrinsèque.
De Marot à Queneau, de Ronsard à Mauriac
De Montaigne à Rousseau, de Racine à Balzac,
Rabelais ou Pascal,  de Musset à Prévert,
Je me repais de Proust et puis passe à Flaubert.
Des vers de Mérimée, je saute à Giraudoux,
Avant de m’apaiser par un Rimbaud bien doux.
J’allume ma télé, une énorme machine,
D’une marque allemande, et qui est faite en Chine.
Au programme, je trouve un film américain,
Des séries autrichiennes, un document indien,
Un texte de Shakespeare, un ténor italien,
Un thriller écossais, un polar brésilien.
J’admire Thalassa qui en Corée s’en va,
Pour visiter Samsung, Daewoo et Kia,
Pour regarder comment nos cargos chez Hyundaï,
Sont construits en neuf mois pour charger à Shangaï.
L’équipage est roumain, le second australien…
Déprimé, je m’endors : un doux songe me vient :


Le Siège de l’ONU trône au quartier Défense,
Et les Jeux Olympiques auront bien lieu en France.
La langue de Molière en ces lieux prestigieux,
Triomphe et se répand parmi tous les milieux.
La coupe America se déroule à Marseille
Où dame CGT fait taire l’appareil.
Nos Universités que tout le monde envie,
Attirent les  cerveaux, les surdoués, les génies.
Budget en excédent, la dette résorbée ;
Bruxelles dit bravo ; nous sommes adoubés.
Si Renault double Ford et Peugeot Toyota,
Le Havre monte en flèche et passe Nagoya.
Chômage disparu; pouvoir d’achat splendide,
Pasteur crée un vaccin  qui tue tous les covid !
La Sécu euphorique, inondée d’excédents
Rembourse les lunettes et même chaque dent.
Nos chères trente-cinq heures en tous les pays plaisent ;
A Trappes, à Bobigny tinte la Marseillaise.
À mes enfants, j’ai dit : soyez fiers de la France ;
Sur les cinq continents, admirons sa puissance.

Mon réveil est brutal quand sonne mon portable.
Le « shuttle » est en grève ! Et ce report m’accable.
Je ne sais  pas pourquoi mon moral tombe en berne :
C’est que, probablement, je ne suis pas moderne.
Je sors donc mon mouchoir d’une veste écossaise ;
Mais l’un est de Hong-Kong, l’autre est taïwanaise.
Un vieil auteur a dit :  Ces choses-là sont rudes ;
Il faut pour les comprendre avoir fait des études .
Mais les études, ici, sont-elles comme il faut ?
Dois-je aller à Séoul, à Oxford, Toronto ?
Une idée, tout à coup : Coué au moins, est Français ?
Celui de la Méthode, un génie, comme on sait.
On pourrait l’exporter, la vendre au monde entier,
Redressant la balance avec ce grand surdoué !
« Bien français », me dit-on. Et donc, c’est l’espérance !
Alors, vive la France ! On a bien de la chance !

À mes enfants, j’ai dit : soyez fiers de la France ;
Sur les cinq continents, admirons sa puissance.
Sur les cinq continents, admirons sa puissance.
Sur les cinq continents, admirons sa puissance …

                       Jacques Grieu

Os court :
«  Ce n’est pas la volonté qui est la faculté première de l’homme, mais l’imagination. »

      Émile Coué ( pharmacien, à Nancy, 1857-1926 )

 

 

Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1213  1er mars 2021  


                             

                                                 

25 février 2021

Un peu plus d'audace SVP (Exmed)


    Pourquoi donc cette tiédeur des esprits pour simplement regarder dans toute son ampleur ce que la réalité sanitaire ( véritable comme phantasmée ) est en train de faire irrémédiablement  périr dans notre environnement vital ? Bien bien au delà de toute maladie.

    Hypothèse subjective : la paresse intellectuelle collective de se contraindre à une lecture systémique du monde qui nous héberge. Et pas éternellement si nous n’allons pas dans un tout autre sens prédisent, non sans preuve objectives,  les esprits écologiques.


François-Marie Michaut
Exmed 26-28 février 2021

23 février 2021

Sombres Lumières ? (Exmed)

  Ce siècle dit des Lumières, celui de la Révolution Française et de ses impressionnantes exportations internationales, mérite-t-il encore la vénération dont l’auréolent nos «influenceurs» les plus audibles ?
La vision de la réalité, libérée des traditions ancestrales transmises par les religions, qui s’est forgée avec enthousiasme à l’ombre des sciences, nous imprègne dès l’école depuis des générations.

   
Tout est-il si lumineux dans ce choix entre ce qui est essentiel, à développer au maximum, et ce qui est dépassé, à mettre aux oubliettes ?
 Il n’est pas impossible, en constatant l’évolution de notre biosphère, que nous ayons jeté le bébé de nos capacités d’adaptation avec l’eau du bain  des Lumières.

François-Marie Michaut
Exmed 22-23 février 2021

21 février 2021

Vue générale (Exmed)

   Ainsi nommait-on, au temps qui n’est plus, les cartes postales photographiques de nos paysages. Question : un médecin pratiquant - ou ayant pratiqué- la médecine générale peut-il avoir une vue de notre avenir commun autre que... générale ? À moins que frappé dans ses neurones par le Covid, ou la sénilité mentale, il ne se prenne pour... un général.

   Voici, soumis à votre vision des choses actuelles, l’atypique LEM 1212 : Et sous les masques ...
Il n’est interdit par l’auteur de manifester sa propre opinion.

François-Marie Michaut

22-23 février 2021

Et sous les masques ... (LEM 1212)



 Qu’il est déjà loin le temps où l’on se querellait comme des chiffonniers  sur le port de la burqa dans les lieux publics. Nous voilà, depuis bientôt un an, et sur contrordre des autorités politiques, tous avec le visage voilé pour entrer en contact,  à plus d’un mètre, avec les autres masqués. Confinement sanitaire oblige, nous martèle-t-on au risque de devenir inaudible à force d’être répétitif.
Expérience inédite, aussi loin que remontent nos souvenirs historiques, de privation générale de contacts sociaux. Incarcération pour tous alors qu’aucune de nos lois fondatrices n’a été violée.
Face à face avec soi-même, ou familial immédiat , durant des mois et des mois (1), cela ne peut que nous marquer au fer rouge. La prise de distance obligatoire, surtout pour nos plus jeunes ou nos plus fragiles, est une épreuve, un manque considérable. Le tous ensemble, en famille, tous les mêmes, entre nous, ceux comme nous, les réseaux de tout poil, nous en avons jadis fait un idéal de vie, un moyen de réussite sociale ou professionnelle. Pour ne pas dire, en paraphrasant Edouard Philippe ferraillant contre le virus, «notre seule boussole». Les grandes écoles, les filières d’enseignement ou professionnelles élitistes, nous en voyons les redoutables retombées dans les décisions qui sont prises en notre nom. Sinistre déconvenue : nous avons été trompés parce que nous nous sommes trompés nous-mêmes.

  Parce que, si nous avons le sentiment d’être contraints à l’immobilité obligatoire par ce que nous avons toujours fait depuis notre lointaine «hominisation», le monde autour de nous que nous avons bâti avant se fissure encore plus vite que ne s’étend le territoire du Coronavirus 2 avec ses variants.  

   Pendant ce temps collectif suspendu, les activités individuelles libérées peuvent retrouver une vigueur inconnue en nous épargnant de multiples obligations de groupe. Les masques ne sont pas tous et toujours inutiles. La floraison de livres écrits et publiés durant la période de confinement est impressionnante. De qualité et d’intérêt fort divers, mais prétendant tous apporter un éclairage particulier et original sur le tohubohu de l’actualité. Du grain à moudre pour des esprits curieux, une opportunité de gain pour des auteurs et ceux qui ont pour métier de les vendre. Car, il n’y a pas que les masques, les gels désinfectants, les tests et les vaccins, les recherches scientifiques, les gadgets numériques qui font l’objet d’un commerce fort couru (2).

   Sous les masques qui musellent si lourdement nos expressions verbales et non verbales, nous vivons dans la solitude le deuil de ce qui a été, et qui ne pourra plus jamais être, parce que nous nous sommes égarés en le construisant au fil des siècles, de nos mains et de nos cerveaux. Jusqu’à ce que la biosphère finisse par nous claquer entre les doigts, et nous tous, vivants parmi les autres vivants en interaction sans fin, ne nous condamnions à disparaitre.
                                         
                                                    François-Marie Michaut

__________

Notes:
 (1) Les ersatz numériques compulsivement surconsommés ne doivent pas faire illusion, ils ne sont pas la réalité. Juste des images très partielles et toujours, à l’image du cerveau de leur concepteur... partiales.

(2) Voici quelques uns des ouvrages fort divers publiés actuellement dont je me suis inspiré pour élaborer ce texte :
- Dominique Aubier : Rebâtir le monde (MLL 2020),
- Boris Cyrulnik : Des âmes et des saisons (Odile Jacob 2021) ,
- Bruno Latour Où suis-je ? Leçons du confinement à l’usage des terrestres ( Les empécheurs de penser en rond 2021),
- Marc Lévy : C’est arrivé la nuit ( Robert Laffont 2020),
- Eric-Emmanuel Schmitt: Paradis perdu (Albin Michel 2021).
_____________

                                   
 

Os court :
«   Nous sommes tous hébétés devant le foisonnement de détails,  d’avis, d’opinions, d’expertises et de spécialités qui émiettent la réalité sous prétexte d’en assumer l’intelligence. Nous ne comprenons plus rien à ce qui se passe, à ce qui se fait. » 
     
Dominique Aubier ( ouvrage cité)


 Lettre d'Expression médicale
 
LEM n° 1212   22 février 2021   

18 février 2021

Modélisations mathématiques (Exmed)


  C’était inattendu, le cheminement de l’invisible Corona 2 se refuse à obéir. À qui ? Mais aux modèles mathématiques de son flirt avec Homo Sapiens établis par nos savants - c’est indiscutable- et bavards - ça ne l’est pas moins-  experts en maladies infectieuses.

  Rébellion dont il faut établir l’étiologie pour ne pas penser de travers. Et si tout le réel n’était pas réductible en équations dûment chiffrées, comme il semble être admis par les gens instruits depuis des siècles ?
            Hypothèse antiscientifique, antirationnelle, un brin complotiste ? Avant de conclure, regardez donc cette petite vidéo sur... la dynamique du billard explorant les limites du déterminisme classique. Lien
   Plus que jamais, l’expression populaire : c’est du billard devient lourde de sens... caché.

François-Marie Michaut
Exmed 19-21 février 2021

15 février 2021

EMPLACEMENTS (LEM 1211)


« Place pour chaque chose et chaque chose en place »
Est un adage ancien que souvent on ressasse.
C’est qu’il paraît fort sage et « tombant sous le sens »
Mais à bien regarder, on a des réticences ;

Le même mot, suivant qu’on le change de place,
Change de sens aussi et sans qu’il le remplace :
On pourrait adorer toutes les filles belles
Et détester pourtant sa belle-fille frêle.

L’épouse de Untel est une sage-femme
Mais n’est pas femme sage en trompant ce quidam.
A quatre vingt dix ans, j’ai des petits-enfants
Mais plus d’enfants petits et depuis fort longtemps.

On perd, dit-on, sa place, en allant à la chasse ;
En allant à la pêche, est-ce la même impasse ?
Et tel escroc connu qui n’est qu’un triste sire,
N’est pourtant jamais triste et même aima bien rire.

Grand-Maître ou bien grand-croix, grand-duc ou bien grand teint
Sont grands ou bien petits comme tout un chacun.
La place de premier est souvent convoitée
Mais pour certaines listes remplace un dernier...

Ce glorieux combattant qui fut un homme brave
Ne fut pas un brave homme avec tous les bataves…
«  De beaux jours devant soi » ne signifie pas
Que ces jours seront beaux et même loin de là !

Ne laissons pas les mots penser à notre place
Et plaçons les mots bons sans bons mots qui agacent.
Dès qu’une théorie semble se vérifier,
Une autre prend sa place et va tout modifier.

Il y a d’autres mots qui aiment s’égarer
Et n’en font qu’à leur tête en allant s’accoupler :
L’ongle avec le rubis, le poil avec la main
Le chèque avec le bois, le fusil et le chien...


Les fourmis dans les jambes et les pieds dans le plat,
Le vélo dans la tête ou la gorge avec chat,
Devraient mettre pourtant, une puce à l’oreille...
Leur place est ajustée pour que l’on s’émerveille.

Peut-être, au fond, la mort n’est qu’échange de place ?
D’ailleurs, « place du mort », expression d’une angoisse,
Se révèle parfois, être bien salvatrice.
Le destin n’est souvent que question de caprice.

C’est en tant qu’écrivain, que, soudain, j’ai un doute :
Fatiguer le lecteur est ce que je redoute,
Et se mettre à sa place doit être mon credo.
Mais en changeant de place, à quoi riment mes mots ?

                                         Jacques Grieu
 
 

Os court :
«   Si ma tante en avait on l’appellerait mon oncle, et si mon oncle en était, on l’appellerait ma tante. En tout bien tout honneur, naturellement. Poil aux organes de remplacement. » 
     
Pierre Dac (  André Isaac 1893-1975)

 Lettre d'Expression médicale 

 
LEM n° 1211   15 février 2021   


                           

                                               


CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...