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12 juin 2017

Au revoir tristesse. CO d'Exmed

Au revoir tristesse,

présentation de la  LEM 1019



Aucune structure cérébrale, aucune glande endocrine, pas le moindre neuro-médiateur, aucune trace en imagerie médicale de l’endroit inconnu où peut bien se fabriquer la joie. La raison n’est pas suffisante pour que notre poète Jacques Grieu n’aille, à sa manière, explorer - plumitivement - cette humeur humaine si précieuse. Voici la LEM 1019 : À coeur joie.
Comment ne pas vous souhaiter une fructueuse lecture ?
Toutes mes excuses à l’âme de Françoise Sagan pour avoir détourné ainsi le titre de son premier roman « Bonjour tristesse ».

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 12-13 juin 2017  www.exmed.org

07 juin 2017

Quand tout bascule - CO Exmed

 

 

Quand tout bascule


   
Ceci n’est  qu’un ressenti subjectif, donc sans la moindre valeur générale ou scientifique. Comme quelque chose qui flotterait dans l’air de notre planète Terre. L’effondrement silencieux de tous les systèmes de pensée. Non pas parce que nous en avons inventé de plus adaptés à nos besoins, mais parce que les anciens sont déconnectés du réel.

   Une sorte de grand vide qui, même s’il angoisse beaucoup de gens, est  une étape indispensable pour que survienne une civilisation sans frontière qui ne soit plus autodestructrice.

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed  8-9 juin 2017  www.exmed.org

06 juin 2017

La question en question - LEM 1018

Lettre d'Expression médicale
LEM n° 1018 
   http://www.exmed.org/archives17/circu1018.html
    6 juin 2017

                           
              

   La question
   en question

                                  
               

                             
Docteur  François-Marie Michaut
  
                      
    À consommer avec modération, comme répètent, tels des perroquets, les bons apôtres de l’hygiènisme dominant. Ils parlent d’alcool, en chargeant cette molécule aussi vieille que le vivant de tous les maux de la société.
Qui se souvient encore de la méthode socratique ? Celle d’un enseignement sans livres ni salle de cours, avec comme seul objectif la maïeutique. Plus simplement l’accouchement des esprits pour cesser d’être enfermés dans des certitudes toutes faites.

   Une seule méthode pour y parvenir. Non pas l’énoncé magistral d’une vérité déjà bien figée et solidement démontrée, mais le questionnement. Socrate ne procédait qu’au moyen de questions qu’il posait à ses disciples. Dont le fameux Platon, qui, lui, écrivait des livres demeurés célèbres deux millénaires et demi plus tard ! Questionner jusqu’à ce que les réponses finissent par se contredire elles-mêmes pour obliger à penser autrement.

   La notion de question, en médecine, a été bien dévaluée au siècle dernier. Par commodité de correction et souci (louable) d’objectivité, les examens se sont de plus en plus déroulés sous forme de questions. Jadis, ceux des fonctions hospitalières, externat, internat, clinicat, médicat des hôpitaux, puis agrégation. La manie questionnante a percuté l’antique mécanographie (1) pour donner naissance, dans les années 1960, aux questions à choix multiple, les fameuses QCM. Mode des questionnaires standardisés, sorte de check-listes des dossiers médicaux, enfermant l’observation du vivant et du pathologique dans des cases toutes faites. Toutes ces questions sont établies d’avance, comme si elles avaient la vertu magique de balayer toutes les possibilités d’observer et de penser des médecins. Le praticien est ainsi rétréci à l    a fonction de collecteur et de rapporteur fidèle des renseignements jugés comme l’expression de la réalité d’une situation pathologique. N’y a-t-il pas là une dictature intellectuelle implicite exercée par ceux qui sont censés être les dépositaires du savoir médical ?

Y-a-t-il encore une place dans l’enseignement et la clinique pour les questions que se posent les étudiants, les patients, comme les collègues ? Elle demeure anecdotique, dans le meilleur des cas. La compliance la plus fidèle aux croyances du moment demeure le seul moyen de faire partie de la catégorie des meilleurs élèves.
Toute invention, en médecine comme dans tous les domaines, n’est-elle pas liée à  ce qu’un esprit ne juge pas conforme à la réalité ce que nous pensions auparavant être la réalité ?

   Apporter des réponses est toujours une tentative de mettre un point final à un questionnement. « Ce que vous devez penser de cet évènement » osent dire sans rougir certains journalistes. Poser une question, aussi bête puisse-t-elle être stupidement qualifiée par son destinataire, est la seule façon d’ouvrir vers de nouveaux horizons sa pensée personnelle.
Fermeture rassurante autour des acquis du temps passé, ou ouverture stimulante et risquée vers un futur toujours en construction ?
Telle est la question, on ne peut plus pratique et d’actualité, que pose notre capacité cérébrale remarquable de... ne jamais cesser de nous interroger.




Note de l’auteur :
(1) Il s’agit de l’ancêtre de l’informatique qui utilisait des fiches de carton perforées par des opératrices mécanographes. Calculatrice mécanique sommaire pour des fichiers au moyen d’aiguilles, supprimant le travail de correction pour les enseignants avec des questions fermées. Avant que dame informatique n’impose sa supériorité.



 

Os Court :

 « La réponse est oui, mais quelle était la question ?» 

 Woody Allen

02 juin 2017

Syndrome d'Hamlet- CO Exmed

 

 

Syndrome d’Hamlet

   Qui ne connait le fameux : « être ou ne pas être, c'est la question» ? Shakespeare aurait-il été assez idiot pour faire se poser cette interrogation à son héros ? Comme si, animaux parmi les autres du règne vivant que nous sommes, nous avions le choix de gommer ce qui nous est imparti par la réalité. Parce qu'être mort, corps en moins, c'est continuer à être pour nos proches.

     Et si on comprenait autrement le « to be or not to be...» , au risque assumé de se faire traiter d'iconoclaste ? Juste en inversant la phrase. Le « c'est la question » explique le coeur même de ce qui fait, ou non, l'humain. Résultat d'une haute sagesse : on n'existe que dans la mesure où l'on ne cesse de poser des questions. Aux autres comme à soi.


  Oui, comme un enfant de trois ans. Nos apprentis sont nos maîtres.

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 2-4 juin 2017  www.exmed.org

30 mai 2017

Tier au sort son futur CO d'Exmed

 

 

 

 

Tirer au sort son futur



     Malgré un horizon professionnel chargé d’incertitudes,  choisir de devenir médecin demeure un rêve d’avenir pour un grand nombre de jeunes gens. Et encore bien plus de filles que de garçons estiment que c’est une façon d’aider les autres humains. Nos antiques facultés de médecine n’ont pas, disent les responsables, la possibilité d’accueillir sur leurs bancs tous les candidats en première année d’études. Pas assez de places, pas assez de personnel enseignant, pas assez d’argent. La question n’est pas de nature à intéresser les pouvoirs politiques ?

    Qu’est-il proposé aux candidats carabins pour répondre à leur désir d’une vie qui les motive ?  Et non qui leur est imposée parce qu’ils sortent de telle ou telle école réputée. Quelque chose comme une rencontre individuelle, même brève, avec une personne qui vit elle-même l’aventure médicale pour tenter de filtrer les sujets les plus prometteurs dans un métier de relations humaines ? Avant de s’inscrire en école d’infirmiers, la règle a été établie qu’ait lieu un entretien psychologique préalable obligatoire.
La solution de facilité, celle qui semble éliminer les risques liés à toute subjectivité, est celle du tirage au sort. Autrement dit, comme il y a deux mille cinq cents ans en Grèce, s’en remettre à la décision des dieux.

    Personne ne tousse dans les doctes assemblées laïques de notre modernité savante ? Nos jeunes n’ont aucune question à poser ?


Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 31 mai - 1er juin 2017  www.exmed.org

Mise en boite CO Exmed



Mise en boite  LEM 1017



Quel meilleur vecteur qu’un dessin pour stimuler la réflexion de chacun, parfois jusqu’à la folie meurtrière quand règne encore dans tant d’esprits la notion de blasphème ? Paroles impies des Latins dit le mot. 


Cécile Bour donne sa vision graphique de l’épisode fameux de la Génèse, riche d’autodérision de la pensée scientifique dominante avide de sensationnel qui nous inonde.

LEM 1017 www.exmed.org/archives17/circu1017.html


Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 29-30 mai 2017  www.exmed.org

22 mai 2017

Causes de la désertification médicale- LEM 1016

Lettre d'Expression médicale


LEM n° 1016
      http://www.exmed.org/archives17/circu1016.html
    22 mai 2017

                           
              

   Causes de la désertification médicale en France

                                  
               

                              Docteur  François-Marie Michaut
  
                      
   En deux dizaines d’années, la cinquième puissance planétaire est parvenue à une paradoxale situation de pénurie de médecins. Avec une formation universitaire et hospitalière de qualité, réputée dans le monde et toujours très prisée des jeunes générations, nous connaissons une sorte de disette des soins. Ce que les journalistes nomment, avec quelque emphase racoleuse, la désertification médicale. Chaque année, cependant un peu plus de diplômés sont certifiés, et chaque année de moins en moins de praticiens travaillent dans les cabinets médicaux des campagnes, des banlieues et même des villes comme Paris. Des médecins en exercice de plus en plus vieux et de plus en plus rares n’autorisent pas le moindre optimisme pour l’avenir.

   Que s’est-il donc passé ? Voici quelques points de repère.
Dans les     années 1990, les économistes appelés au secours pour remédier à l’emballement des dépenses de l’assurance maladie obligatoire ont été formels. Pour juguler le déficit, il suffisait de diminuer l’offre de soins pour faire fondre la demande des patients. Ce fut l’âme du plan Juppé de 1995, instauration du MICA (1). Echec complet, et abandon du dispositif en quelques mois.
Chaque année, les députés, sur on ne sait trop quels critères autres que comptables, votent l’ONDAM. Traduction : objectif national des dépenses d’assurance maladie. En fait un simple taux d’augmentation qui demeure sans effet sur le creusement du «trou» de la sécurité sociale.
Tous les ans encore, nos parlementaires votent le nombre d’étudiants en médecine à admettre en 2ème année d’études. Numerus clausus longtemps maintenu, et dont l’élargissement timide aux besoins de la profession ne peut être suivi d’effet qu’au bout d’une bonne dizaine d’années. Prévoir ce qui sera dans dix ans n’est pas dans la culture des hommes politiques.
Monopole quasi absolu (2) de l’enseignement médical exercé par les plus titrés de la seule fonction publique hospitalière. Nous sommes sous le régime de la médecine d’État.
Persistance de la négation de l’importance humaine de la médecine individuelle en dehors de la sphère des hôpitaux publics.
Négligence de toute recherche de grande envergure dans le domaine de la médecine générale, discipline laissée en jachère.
Impossibilité de fait de toute promotion professionnelle pour les médecins non fonctionnaires.

Cet arrière-plan systémique, nos étudiants ont tout loisir de l’observer au cours de leurs longues études. Et d’en tirer, pour leur propre vie, une conclusion sans appel. Tout sauf ouvrir leur propre cabinet. L’image désespérante qui est renvoyée par un tel système deshumanisé est repoussante.

Les espoirs fournis par la technoscience (3) et ses algorithmes magiques sont tombés à l’eau.

L’avenir, car il ne peut pas ne pas en survenir un, est entre nos mains de citoyens. Faisons marcher nos cerveaux sans oublier d’écouter nos coeurs. Les solutions toutes faites venues d’un en haut auquel nous ne pouvons plus croire, tant leurs résultats sont destructeurs, c’est définitivement terminé. Au travail.

Notes :
(1) Mécanisme d’Incitation à la Cessation d’Activité consistant à mettre en pré-retraite les médecins dès 57 ans, au lieu des 65 ans habituels.
(2)La seule exception à ce statut issu du Premier Empire  est celui de l’Université Libre de Lille.
(3) Odile Marcel http://www.exmed.org/exmed/odmar.html


 

Os Court :

 «    Nous sommes questions qui doivent demeurer questions.» 

 Patrick Lévy


CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...