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28 février 2019

Cap à l’ouest (Exmed)

    
Paris serait-il atteint du syndrome de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf ? Le statut de plus en plus international des habitants de la capitale ne doit pas faire illusion. 

   La situation est la suivante : huit cadres supérieurs sur dix de la région Ile-de-France cherchent à aller travailler ailleurs, en particulier vers Nantes ou Bordeaux. Leur motivation n’est pas d’ordre économique mais de celui de la recherche d’une meilleure qualité de vie.

   La désignation de Paris comme «capitale de l’invivable» ( Le Monde du 28 février 2018) : le diagnostic des candidats à la fuite vers un ailleurs plus sain est sans appel. Certainement autre chose qu’une mode éphémère.

François-Marie Michaut 1-3 mars 2019
Exmed

26 février 2019

Ne pas oubler (Exmed)

    
Les paillettes brillantes des prouesses technoscientiques sont au premier plan, pouvant laisser croire que nous savons presque tout de la réalité. Ou, au minimum, l’essentiel pour élaborer et diriger correctement nos projets. Nathaniel Herzberg, dans Le Monde du 26 février 2019, nous informe de la découverte de la localisation interstellaire gazeuse chaude et de la quantité de matière manquante. Source : The Astrophysical Journal.

   De façon plus terre à terre, il nous est rappelé que, selon la relativité générale d’Einstein, l’Univers est composé à 68% d’énergie noire, dont nous ne savons rien du tout. Si ce n’est que ce n’est pas de la matière. Il y aurait aussi 27% de matière noire, dont on ne connait à peu près rien.

   
Ne pas oublier ou cacher qu’on ne sait pas ne serait-il  pas, finalement le début de tout savoir digne de confiance ?


François-Marie Michaut 27-28 février 2019, www.exmed.org

25 février 2019

Comprendre avant les autres (Exmed)

  C’est un privilège enviable ? Ou un cadeau empoisonné aux redoutables effets secondaires ?

   C’est finalement l’étrange question que soulève, sans en avoir la moindre conscience, le rejet haineux de tout ce qui est qualifié de juif. La LEM 1108 vous propose : Antisémitisme,  clé systémique.

François-Marie Michaut
Exmed 25-26 février 2019

24 février 2019

Antisémitisme, clé systémique (LEM 1108)




                       Feuillets de Systémique Médicale (5) 



    Le lecteur peut être surpris de constater que le sujet hautement sensible de l’antisémitisme en France puisse être abordé sur un site s’occupant des questions de santé. L’émotion suscitée par de récents agissements dans l’espace public sous couvert de l’ébullition populaire des gilets jaunes, a fait qualifier la haine des juifs de maladie contagieuse. Le président François Hollande, le 24 février 2015 au cours du diner du CRIF parlait de « lèpre » (1). Quatre ans plus tard  malgré quelques remèdes juridiques,  bien peu modificateurs des façons de penser,   cette pathologie de plus en plus voyante sévit toujours.

   Pourquoi et comment peut-on se définir comme un ennemi des juifs qui habitent le même pays et disposent du même statut civique que soi ? Les historiens des religions, les religieux eux-mêmes, les sociologues , les politiques, les psychologues ou les philosophes amènent chacun l’éclairage que permet les limites de leur connaissance spécialisée. Pour reprendre l’image développée ici dans Feuillets de Systémique Médicale (5) nous sommes en plein carottage (1). Chaque discipline de connaissance en forant de plus en plus profond avec ses outils d’investigation cherche à découvrir « la » cause de cette interminable haine. Sans succès ; pas l’ombre d’une relation linéaire de cause à effet en vue. Bien illusoire démarche, hélas, et malgré toutes les bonnes volontés qui en constatent et déplorent les manifestations, de chercher à soigner un mal dont notre intelligence n’a pas su établir l’étiologie.

 Pour ne pas céder au désespoir d’un tel état d’impuissance, il est, me semble-t-il, acceptable d’essayer, tant pis si elle se révèle peu classique, une compréhension non plus linéaire mais systémique. Si elle se montre peu crédible, ce qui est possible, chacun peut la rejeter. Si elle peut ouvrir une piste intéressante, d’autres esprits plus perspicaces sauront bien s’en emparer pour en tirer le meilleur parti. La recherche, quelque soit le domaine, agit ainsi. L’ignorance a toujours le même discours binaire : moi je sais, ou moi je ne veux pas le savoir.
    Qu’est ce que c’est que cette histoire de système, que vient-elle faire dans l’héritage des fils d’Abraham (3) que nous sommes presque tous en France, croyants comme non religieux ? Oui, je sais, parler de religion dans un écrit qui se dit inspiré par les questions médicales peut surprendre ou choquer la laïcité de certains. Ce n’est pas cependant une raison suffisante pour mériter le pilori ou l’autodafé sous nos cieux.
   Les porteurs de la tradition juive se nomment eux mêmes le peuple élu. Par qui ? Par le principe créateur ( son nom même ne peut pas être prononcé selon la tradition) dont l’action est décrite par la Genèse. Description de quelque chose de non matériel ( le Verbe, le Logos disent les Chrétiens), un incroyable concentré d’énergie pure traduisent les physiciens, qui soudain se transforme en matière (4). La parole, celle dont l’humain est largement doté grâce à son cerveau et à son développement culturel. unique dans les espèces vivantes. Cette élection, à quel pouvoir - qui n’est pas donné à toute l’humanité - peut-elle bien conduire ? Si nous voulons interroger la tradition juive, sans nous prendre les pieds dans des façons de dire spécifiques aux discours religieux au fil du temps, nous tombons sur l’histoire d’une énigmatique révélation. Les lecteurs habituels reconnaitront là ce que je nomme la technique de chalutage (2). Les mailles de notre filet tiré par le chalutier de notre curiosité ont remonté une prise intéressante. Tellement intéressante, même, qu’il a fallu pendant des millénaires, tant elle pouvait se révéler explosive pour ses porteurs, la garder secrète. Y voir quelque complot  pour prendre ou garder un pouvoir est une erreur, comprendre que ce fut une technique pour ne pas se faire tuer par les puissances dominantes est plus proche de la vérité.
   La connaissance scientifique, y compris en médecine (5) nous a démontré la nécessité de sortir du petit cercle des initiés. Depuis le siècle dernier bien des esprits se sont ouverts dans tous les domaines de la connaissance et ont compris la nécessité d’essayer de communiquer entre eux. À la recherche d’un principe systémique commun souvent espéré, théoriquement indispensable mais demeurant incompréhensiblement insaisissable. La transdisciplinarité, comme la pluridisciplinarité, ne sont parvenues à aucun éclaircissement. C’est peut-être l’humoriste Pierre Dac qui a résumé le mieux cette situation : «  Tout est dans Tout, et réciproquement ». Finalement un seul type de système devenant lui-même un élément constituant indispensable à un autre cycle lui-même constitutif d’un autre plus vaste de l’infiniment petit au plus grand possible. La biologie nous parlant de l’ADN ou du cycle du carbone le dit sans ambiguité. La cosmologie ne dit rien d’autre.
Alors, quid de cette révélation confiée sous le sceau du secret à quelques êtres rares de ces tribus nomades du Proche-Orient  évadées d’Egypte ? Une réponse positive et bouleversante à la question que j’ai posée dans le titre du Coup d’Oeil de ce site Exmed il y a juste deux jours : Et si Homo Sapiens était encore inachevé ? Oui, nous ne sommes pas finis, nous sommes encore en chantier de construction.  Pour survivre à court terme,  sans aucun catastrophisme, nous n’avons pas le choix. Nous atteler à collaborer sans réserve au perfectionnement terminal de notre propre création personnelle encore inachevée. Passer au peigne fin tout ce que nous ont livrées les sciences comme les grands traditions du monde qui, une fois décantées de leur gangue symbolique, disent la même chose. La plus bavarde et la plus élaborée est celle cultivée par la judéïté. Impossible de la passer à la trappe en 2019 pour qui ne se sent pas suicidaire. 

    Comment mieux terminer cette trop brève incursion dans un domaine qui m’était totalement étranger il y a quelques années encore, sans céder la parole à Primo Levi (6) : « L’antisémitisme est un phénomène typique d’intolérance ». Allergie à des gens qui disent sans dire tout en disant l’essentiel que ne connaissent pas encore «  les nations »(7). 



  Notes
(1) Ladepeche.fr 25/O2/2015

(2) F-M Michaut Carrotage et chalutage, LEM 1104

(3) Chronologiquement les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans

(4) C’est l’hypothèse du Big Bang formulée en 1920 par l’abbé Lemaitre qui s’est abusivement transformée en certitude scientifique.  Elle est actuellement remise en cause par la recherche fondamentale.

(5) Les médecins de Molière, au XVII ème siècle ne parlaient que la langue latine des clercs.

(6) Primo Levi, Si c’est un homme (1947), chimiste de nationalité italienne déporté à Auchwitz en 1944. Merci à Florence Chédotal, journaliste à Centre France, qui  a su attirer mon attention sur cet auteur remarquable.

(7) Les nations, c’est de cette façon que la Bible désigne les peuples des non juifs.


                                                     François-Marie Michaut


Os court ;
«  Des jeunes gens antisémites, ça existe donc, cela ? Il y a donc des cerveaux neufs, des âmes neuves, que cet imbécile poison a déjà déséquilibrés ? Quelle tristesse, quelle inquiétude, pour le vingtième siècle qui va s’ouvrir ! » 
Emile Zola (1840-1902) Lettre à la jeunesse 1897

Lettre d'Expression médicale


LEM n° 1108   

http://www.exmed.org/archives19/circu1108.html
      25 février 2019                                    


                            


21 février 2019

Et si Homo Sapiens était encore inachevé ?
 (Exmed)

    La lourde actualité de nos contrées occidentales n’a rien pour apaiser les esprits. De ceux qui sont malades encore plus que de ceux qui se sentent en bonne santé.   Partout haine, griefs, menaces, insultes, scandales, abus de pouvoir, injustices nous assaillent.

   Charles Darwin nous a familiarisé avec la notion d’évolution des espèces au sommet desquelles il a installé le bipède humain. S’il a raison, et, sans chercher beaucoup on peut constater qu’il n’est pas le seul, il y a encore beaucoup de travail à faire pour qu’Homo Sapiens Sapiens devienne enfin humain et, son double qualificatif en fait une obligation, qu’il soit aussi plein de connaissance que... de sagesse.


François-Marie Michaut 
Exmed 22-24 février 2019

19 février 2019

Médicaments britanniques (Exmed)

    
Nos amis malades d‘0utre-Manche ne sont pas rassurés. Selon Le Monde du 18 février 2019, sous la plume d’Eric Albert Publié, la survenue du Brexit provoque l’inquiétude. En particulier pour les diabétiques craignant de manquer d’insuline. Les Britanniques achètent à l’Union Européenne deux médicaments sur trois et un équipement médical sur deux nous rappelle le quotidien.

   Au fait, de quels pays lointains nos industries du médicament sont-elles totalement dépendantes pour se procurer les produits de base indispensables à la fabrication  de nos remèdes ? En France, les ruptures de fabrication de multiples produits, dont des vaccins aussi  indispensables que celui du tétanos, sont déjà notre quotidien.


  Situation fragile de dépendance, difficile de penser autrement.

François-Marie Michaut
Exmed 20-21 février 2019

17 février 2019

Tableau de l'I.A. ( Exmed)

   
Le déferlement bruyant des marchands d’intelligence artificielle (IA) pour tout et n’importe quoi ne doit pas nous rendre idiots. Jacques Grieu en a fait un tableau de peinture haut en couleur qu’il présente ici avec ses commentaires.

   La fille de notre intelligence humaine n’est pas la soeur de notre cerveau. Elle mérite cependant que nous la prenions avec le plus grand sérieux : l’avenir d’Homo Sapiens Sapiens en dépend.

Voici la LEM 1107 : Intelligence artificielle : essai d’illustration.


François-Marie Michaut 18-19 février 2019

Intelligence artificielle : essai d'illustration ( LEM 1107)

                                  







           Intelligence artificielle : essai d’illustration 


                                                    Jacques Grieu


                              Tentative de décryptage du tableau

                                      (vu par l'auteur) 



    Les courbes centrales subtiles et complexes( à plusieurs faces) de l'esprit humain et de ses émotions sont encerclées,
dominées, supplantées, par la rigueur électronique, inflexible et robotisée, d'une IA dont les limites extrêmes ne sont pas
toujours clairement perceptibles. C'est pourtant sa propre création (triangle jaune).
    Dans tous les domaines les sombres étincelles de cette IA, explosent brutalement en multiples directions envahissantes et
donnent naissance à des concepts apparemment innovants qu'on peut croire lumineux . Mais qui naissent un peu partout,
spectaculaires, aux 4 coins du savoir,  sans discernement ni contrôle réel.
    Le tout sur un fond également bien sombre  attaquant insidieusement la peau de chagrin d' un héritage culturel du libre
arbitre qui, fissurée, trouée, se fragmente et rétrécit inexorablement ...
       Avant, probablement, de disparaître (?)       
                                                                   Jacques Grieu



                                    
                                              Tableau de  J. Grieu (droits réservés)

Os court ;
«   La tristesse de l’intelligence artificielle est qu’elle est sans artifice, donc sans intelligence. »
  Jean Baudrillard  (1929-2007, philosophe français)

Lettre d'Expression médicale 

LEM n° 1107 
http://www.exmed.org/archives19/circu1107.html
      18 février 2019 

15 février 2019

Antisémitisme, étiologie d’urgence (Exmed)


   Des étudiants en médecine sont contaminés par une haine dénoncée par la Conférence des doyens de faculté de médecine en France ( source : blog de Jean-Yves Nau.


   Agiter le martinet des sanctions juridiques est-il de nature à ce que chacun prenne le temps de comprendre les racines profondes de l’éxécration si tenace de tout ce qui est juif ? Depuis plus de 2000 ans ce peuple pas comme les autres subit le même sort de tentative d’éradication et survit. Double question de fond : pourquoi est-il si «dérangeant» depuis si longtemps ? Pourquoi a-t-il réussi à «survivre» malgré toutes les tentatives les plus atroces d’ «élimination» au fil de l’histoire ?

François-Marie Michaut 
Exmed 15-17 février 2019

13 février 2019

Si bêtes que ça ? (Exmed)

   Voici le gros titre du Quotidien du médecin du 13 février 2019 : « L’Intelligence artificielle, une chance pour les médecins ? » Notons d’abord la déférence quasi sacrée accordée par le rédacteur au mot intelligence en le dotant d’une majuscule ( L’ Intelligence artificielle ).

     Les médecins qui nous soignent sont-ils tellement dépourvus de capacité cérébrale de compréhension, malgré leurs longues et difficiles études, qu’ils sont totalement démunis s’ils ne sont pas aidés par un appareillage électronique ? Si les un et les zéro se mélangent les pinceaux, que deviennent les pauvres humains ?

François-Marie Michaut  

Exmed 13-14 février 2019

10 février 2019

Surdiagnostics (LEM 1106)

                                    


                                       

                                                 
       Mes oreilles d’enfant d’une famille non médicale furent frappées par le certificat de compétence accordée par les adultes à notre médecin traitant : il a un bon diagnostic. Certitude rassurante d’être entre les meilleures mains du pays le jour où la maladie frappera à la porte.    Il est vrai que savoir donner un nom à une maladie répertoriée en lisant à travers les symptômes anormaux d’une personne comme dans un livre n’est pas une capacité donnée à tout le monde. Diagnostiquer, c’est, merci le grec savant, connaitre à travers. Voyance extralucide ?
En un siècle, purement issue de l’examen clinique avec ses phases rituelles d’interrogatoire, d’inspection, de palpation, de percussion et d’auscultation, la démarche diagnostique s’est enrichie des découvertes technoscientifiques  les plus étonnantes. Chacun en entend parler tous les jours, sans obligatoirement savoir de quoi il s’agit exactement. Le niveau général de connaissances des choses médicales, même chez des gens très diplômés, demeure fort rudimentaire (1).

      L’invasion des techniques d’imagerie, des endoscopies, des bilans biologiques systématiques, des directives de bonne pratique, des arbres de décision, de la profusion des incitations thérapeutiques sous la pression de l’industrie pharmaceutique nous a fait sombrer dans un autre univers. Celui de la médecine objet de consommation.
Les hôpitaux sont conçus comme des usines à produire des soins : ses différents rouages doivent tourner avec la plus grande productivité possible. Les utilisateurs n’ont plus rien à demander : il sont devenus la matière première d’une énorme machine.

    La machine-à-soins , une fois que vous y êtes entré, ne se soucie plus beaucoup de ce qui vous a fait faire appel à elle. Peu importe le diagnostic d’entrée, votre histoire, vos symptômes, vos attentes ou vos craintes, vous devez être bilanté (2). Chaque anomalie repérée entraine à son tour une chaine d’investigations complémentaires jusqu’à ce qu’un diagnostic soit posé. Une telle façon systématique de faire (3)  tourner la machine-à-soins, et d’une certaine façon justifie son «plateau technique». Son coût est probablement exhorbitant, mais cela n’inquiète guère. La santé n’a pas de prix dit l’adage populaire.

Mais est-ce bien de santé dont il faut parler ici ? Parce que, qu’est-ce qu’on en fait de tous ces diagnostics péchés à la ligne, ou plutôt au chalut (4) ?
L’histoire du dépistage systématique à la française du cancer du sein est une bonne illustration de... ce que nous ne savons pas. Cécile Bour, radiologue, en toute liberté d’expression et en se mettant du côté des femmes, fait un point remarquable de la question sur son site Cancer Rose. 
Être soigné, pas toujours sans risque, de maladies qui demeureront muettes toute votre vie est-il bien raisonnable ? Vivre sereinement avec l’étiquette d’une maladie potentiellement mortelle, qui est assez héroïque pour le faire ?

   La médecine a longtemps conservé une tradition de secret. Parler latin entre confrères, ne pas prononcer certains mots devant les malades, souci de garder pour soi des informations trop désespérantes, c’est ce que nous avons fait. La mode, directement inspirée du puritanisme anglosaxon, de la transparence (5) à n’importe quel prix, a gagné nos habitudes.

    Et bien maintenant, à nous de nous débrouiller avec cette médecine qui tourne toute seule autour d’elle-même. À une seule condition :  celle de lui fournir la matière première humaine dont elle se nourrit. Combien de temps allons-nous nous laisser traiter comme une banale matière première dépourvue de toute conscience ? Longtemps encore nous comporterons-nous comme des fournisseurs  muets d’une telle industrie ?
La santé n’est pas une marchandise, la santé n’est pas un bien de consommation, la santé n’est pas un objectif politique, la santé n’est pas un droit. Elle n’est pas une réalité ni un projet, elle n’est qu’un désir, elle n’est qu’un rêve. Alors imaginer y parvenir en multipliant à l’infini de ce qui est techniquement faisable les interventions médicales ne peut être qu’une dangereuse  illusion. En France, 34 200 décès iatrogènes par an (6) ce n’est pas rien.

François-Marie Michaut

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Notes de l'auteur :


(1)  Réalité souvent peu perceptible par les cliniciens, tant le vernis de connaissance diffusé en profusion par Internet, les livres de vulgarisation  et la presse peut faire illusion.  Reformuler ce qu’on veut faire comprendre et être attentif au retour pour eviter les quiproquos. n’est pas un luxe.  

(2) Le verbe «bilanter» est un vilain néologisme du jargon médical signifiant l’action de faire passer un bilan. Donc  imposer de façon systématique tous les examens dits de routine à un malade, cet ensemble servant de fondation au sacro-saint dossier numérisé.  

(3) Ne pas oublier que les médecins doivent aussi se protéger des accusations en justice qui peuvent être portées contre eux s’ ils ne procèdent pas à toutes les investigations possibles. L’épée de Damocles de la responsabilité médico-légale est un danger constant.

(4) F-M Michaut, Carottage et chalutage,  Feuillets de systémique médicale 4,  LEM 1104 

(5) Vision binaire du pur d’un côté, et de l’impur de l’autre.  Casher ou halal  des aliments dans de grandes traditions.  
                                     
(6) Source Wiki
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Os court ;
«  Ne nous laissez point succomber au diagnostic, mais délivrez-nous des maux de la santé. »
  Ivan Illich 

 Lettre d'Expression médicale n° 1106

LEM n° 1106
 sur le site EXMED

      11 février 2019

La-machine-à-soins (Exmed)

  
Pas un seul moteur ne résiste à fonctionner en sur-régime. Il serait avisé de s’en souvenir quand notre médecine continue de s’emballer comme si c’était sa seule raison d’être.
   La LEM 1106 : Surdiagnostics , puisque des soins en découlent obligatoirement, est une invitation à la réflexion personnelle.

François-Marie Michaut 
11-12 février 2019

07 février 2019

Audit de la psychiatrie (Exmed)

   
En France, les soignants des hôpitaux psychiatriques publics manifestent leur désespoir et leur sentiment d’abandon. La psychiatrie est probablement la discipline médicale la plus difficile, la moins compréhensible et la plus énigmatique pour l’ensemble du corps médical et la société toute entière.  Elle semble ne pas pouvoir suivre l’évolution technoscientifique qui rendent si spectaculaires les disciplines de pointe. Les neurosciences n’ont pas pu l’absorber.


  Tant qu’un audit  (  pas seulement national ) de l’adéquation de la psychiatrie de 2019 aux derniers acquis des connaissances humaines n’aura pas été réalisé, aucune mesure structurelle n’a la moindre chance d’être efficace.

François-Marie Michaut 
Exmed 8-10 février 2019

05 février 2019

À votre bon coeur (Exmed)

      Ainsi parlaient au siècle dernier ceux qu’on nommait, sans état d’âme, les mendiants en tendant la main à la sortie de la messe du dimanche. La charité s’est déchristianisée, mais n’a pas péri. Des associations puissantes ont vu le jour pour porter secours aux grandes  causes publiques négligées par les états.

    La générosité du public pour contraindre le pouvoir politique à soutenir enfin la recherche. Bonne idée tant que le pouvoir ne fait pas la sourde oreille pour assurer sa mission. Sinon ? Les donateurs finissent par ne plus donner. C’est aussi humain qu’irreversible.

François-Marie Michaut
Exmed 6-7 février 2019

03 février 2019

AUX PETITS SOINS (LEM 1105)


                AUX PETITS SOINS 

                                                   Jacques Grieu

                    


« Elle eut soin de se peindre et d’orner son visage
Pour réparer des ans, l’irréparable outrage 
»
Le soin qu’elle y mettait, avec sollicitude,
Était d’autant plus grand que la tâche était rude !

« À vous le soin », dit-on, dans la belle marine,
Quand on transmet le quart, que le sien se termine.
Qu’on aimerait entendre une telle supplique,
Quand nos nouveaux ministres entrent en république !

C’est une maladie qui sévit aujourd’hui :
On se soigne, on se soigne et le jour et la nuit.
Chacun doute et se tâte en espérant trouver
Où se situe le mal qu’il sent lui arriver.

L’artiste est un malade : il se soigne en créant :
À force de créer, le mal monte, empirant.
Alors il doit trouver d’autres médicaments :
Et donc change de style en cherchant un calmant.

On est aux petits soins pour combler nos besoins ;
Mais on écrit en mails sans le moindre des soins !
Nos défauts, après tout, sont bien moins ridicules
Que le soin qu’on emploie à masquer leurs férules.

Blessure de parole est plus dure à soigner
Que celle du couteau qui vous a transpercé.
Avoir froid, que ce soit au cœur ou bien au corps,
Est souffrir sans blessure : aucun soin ne l’endort.

On peut bien mieux soigner des genoux écorchés
Que les coups pris au cœur ou même à nos idées.
Les soins des chirurgiens nous font des nouveaux… nez,
Mais ceux de nos psychiatres, aux âmes ont moins d’effets.

C’est la vie qui se soigne et pas la maladie ;
Un corps dont on prend soin dure… toute la vie !
Epicure l’a dit : jusqu’au dernier soupir,
Prenons soin de bien vivre afin de mieux mourir.                                                                                            

   


Os court ;
« Que nous devons mourir, nous le savons. Ce n’est que de l’époque et du soin d’en retarder le jour que s’inquiètent les hommes. »

 William Shakespeare

Tagada tsoin-tsoin (Exmed)

   
Onomatopée musicale joyeuse de notre brave vieille langue française popularisée par Maurice Chevalier.

   Juste en guise d’annonce de la LEM 1105 : Aux petits soins de Jacques Grieu.

    Ne pas toujours pleurer n’est pas une idée à la mode. Ce qui ne veut pas dire a contrario que c’est idiot.

François-Marie Michaut
Exmed 4-5 février 2019

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...