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28 novembre 2017

L'intelligence n'est pas (Exmed)



 
L’intelligence n’est pas



   En complément de la LEM 1042 : Devenir de l’intelligence artificielle, voici un point de vue particulièrement stimulant. Celui de Krishnamurti (1895-1986), inclassable et solitaire penseur indien. Citation intégrale ( L’esprit et la pensée, Stock 2001) :

« L’intelligence n’est pas l’aptitude au maniement habile d’arguments, de concepts, d’opinions contradictoires - comme si les opinions pouvaient donner accès à la découverte de la vérité, ce qui est impossible - mais elle consiste à se rendre compte que la mise en actes de la pensée, en dépit de toutes se capacités, de ses subtilités, et de l’activité prodigieuse qu’elle ne cesse de déployer, n’est pas l’intelligence»
Conférence à Brockwood Park du 4 septembre 1982.


   Autrement dit, n’en déplaise aux fanatiques de nos robots futuristes, pas d’intelligence possible sans conscience. Infiniment moins simpliste que le bavard test de Türing.



F-M Michaut , CO d’Exmed 29-30 novembre 2017

26 novembre 2017

ESPRIT DE SEL salaison (LEM 1043)

Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1043   
http://www.exmed.org/archives17/circu1043.html
     27 novembre 2017



       ESPRIT DE SEL 

                         

           SALAISON
                    


                           Jacques Grieu
                                   
                   

Denrée fort importante à la saveur vitale,
Notre sel quotidien reste fondamental.
Du mot latin le « sal », il fut l’enjeu de guerres,
De taxes et d’impôts que son rôle confère.
Même les animaux, surtout les mammifères,
Se battent pour le droit d’en faire leur… dessert.

Quand on manque de sel, le sucre est inutile :
Au figuré aussi, ce constat est facile.
Qui a mangé salé ne peut plus s’en passer :
Qui a goûté au luxe, alors est enchaîné.
Le doute, a dit un sage « est le sel de l’esprit » ;
Oui, mais l’esprit de sel est d’une autre alchimie…

Pourquoi la fleur de sel n’a-t-elle aucun parfum ?
Faudrait-il la planter au fond de son jardin ?
Si la ponctuation est le sel de la phrase,
Le poivre qu’on y met en est souvent la base.
Pourtant le « poivre et sel » n’est pas plus suranné,
Que le bœuf « croque au sel » ne serait démodé…

Si l’ancien « sel de Mohr» n’est pas un vieux poison,
Verser « sel sur la plaie » peut mettre en pâmoison.
Si l’ancien « sel amer », est un sel qui fait date,
Le vieux « sel de Vichy »  reste un… bicarbonate.
Le genre « demi sel », lui, n’est pas obsolète
Et pour encor longtemps n’est qu’un vil proxénète.

Qui a dit « aide-toi et le sel t’aidera » ?
Je remue sel et terre afin de trouver ça…
Les réponses, on le sait, ne tombent pas du sel,
Mais les questions sont bien notre sel culturel.
Un régime sans sel est dur à supporter : 
Jamais mon grain de sel, je n’irai y lancer.

La salière secouée supplie que je me taise :
Trop salé, trop sucré, rend les poèmes obèses…
 

 
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Note de la rédaction :
Le sel de Mohr (ainsi nommé en l'honneur du chimiste allemand Karl Friedrich Mohr), ou alun de fer(II), est un solide ionique hydraté de formule chimique (NH4)2Fe(SO4)2 · 6 H2O. Il est formé des ions fer(II), ammonium et sulfate.
Il existe à l'état naturel, sous le nom de mohrite. ( Source Wiki )




Os Court : 

«   Ne donnez jamais, avant qu’on vous le demande, ni un conseil, ni le sel.  » 
Oscar Wilde

  

Natrémique (Exmed)

                            Natrémique LEM  1043



Pas de contrainte diététique, pas de sans sel en vue ce jour sur Exmed. Avec juste la pointe d’épices qu’il faut, Jacques Grieu nous entraine sur la route du sel. Et sans gabelle, s’il vous plait. Voici la LEM 1043 : ESPRIT DE SEL  SALAISON. Régalez-vous.

F-M Michaut , CO d’Exmed 27-28 novembre 2017

23 novembre 2017

Sous motivation
 (Exmed)




Sous motivation



Régulièrement la presse se fait l’écho des arrêts de travail pour maladie. Toujours pour regretter qu’ils fussent si nombreux et si couteux pour nos assureurs. S’ensuit une chasse aux sorcières pour incriminer les patients abuseurs ou les prescripteurs trop complaisants.

    Comment se fait-il que des gens comme les cultivateurs, les artisans, les commerçants, les cadres supérieurs ou les professions libérales n’accumulent pas chaque année des semaines de congé maladie ?

Ils sont tout simplement motivés par leur travail parce qu’ils en sont les seuls responsables. C’est l’organisation du travail, son automatisation, sa fragmentation, son anonymat, sa deshumanisation qu’il faudrait faire passer sur le billard.

F-M Michaut ,
CO d’Exmed 24-26 novembre 2017

21 novembre 2017

Abus de pouvoir (Exmed)






Abus de pouvoir



    Ça commence à sentir mauvais ces avalanches d’échos médiatiques de frasques sexuelles réelles ou supposées des personnalités en vue. Écrire simplement le mot sexe attire les badauds comme des mouches. Voyeurisme ambigü  autant que médiatiquement rentable à souhait !


    C’est la réalité même de tout abus de pouvoir, avec ou sans dimension sexuelle, qui est en cause.  L’arbre des scandales ne doit pas cacher le marigot des crocodiles. Si on en parlait ?

F-M Michaut , Cliché Jipé

CO d’Exmed 22-23 novembre 2017


19 novembre 2017

Devenir de l'intelligence artificielle ( LEM 1042)

Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1042

     20 novembre 2017


                      Devenir de l’intelligence artificielle
                    


                                                    François-Marie Michaut

                              Ce qu’il est convenu de nommer l’intelligence artificielle (I.A.) part à l’assaut de la médecine. La journaliste Nathalie Silbert nous dit que le premier secteur concerné est la radiologie et l’imagerie médicale (1). 
La médiatique télémédecine est aussi dans les cibles des champions de l’I.A.
    Que dit la médecine de l’intelligence ? Faute de réponse du côté des neurosciences et de la génétique, elle envoie la balle à la psychologie. En 1986, la réunion d’une vingtaine d’experts internationaux en psychologie (2) n’est parvenue à aucun consensus. Il y a, bien sûr, le trop et mal connu test psychométrique QI, quotient intellectuel. Inventé par Binet et Simon en 1905, juste pour évaluer l’âge mental des enfants (3). En gros un simple chiffrage statistique de performances intellectuelles à un âge donné, rien de plus. 


    Pour aller plus loin, le plus fructueux me semble être d’essayer de comprendre ce qu’est vraiment cette intelligence artificielle. Faut-il en attendre des merveilles, faut-il en redouter les retombées néfastes ?
 Un guide compétent s’impose. Ayant eu l’occasion, grâce à internet, de croiser sa route, comme j’en ai parlé à de nombreuses reprises sur ce site, il me semble l’avoir trouvé. Rien moins qu'un des meilleurs spécialistes mondiaux de la vision artificielle il y a quelques années, donc des robots les plus perfectionnés actuellement concevables. L’ingénieur et physicien Philippe Guillemant a travaillé de longues années sur des projets industriels dans de multiples domaines, dont la santé. Il peut donc parler aux médecins de ce qu’il a vécu et découvert.

  

   Notre instructeur, déjà mentionné dans la LEM 983 il y a un an (4) est le chapitre 2 de son ouvrage Physique de la conscience, présenté sur ce site (5). « Idées fausses sur l’intelligence artificielle », on est au coeur du sujet (6). En seulement 15 pages !
D’abord éliminer ce que ne sont pas les robots intelligents. Ceux qui, sur le modèle des robots chirurgicaux ou des véhicules sans chauffeur, utilisent uniquement des informations introduites par un expert : automatisation de sa science. Il s’agit donc de créer des systèmes capables d’apprendre par eux-mêmes. Guillemant nous dit l’avoir réalisé au moyen de neurones mathématiques ou de fractales. La perspective de robots plus performants mentalement - j’insiste sur cet aspect limité- que des humains n’est  qu’une question de temps. De quoi être à la fois fascinés par la prouesse et effrayés par ce jeu « pour de vrai » d’apprenti sorcier. 
   

   A ceci près qui n’est pas un détail. L’activité mentale aussi sommaire ou sophistiquée soit-elle, n’est pas l’intelligence. Écoutons Guillemant. « On peut cependant prédire sans risque l’avénement des robots plus intelligents que l’homme, et mon sentiment à ce sujet est qu’il y aura de quoi être horrifié. Il s’agira cependant d’un mal pour un bien puisqu’en fabriquant des systèmes hyperintelligents nous allons comprendre que la vraie intelligence de l’homme n’est pas dans son cerveau.»
 Tel est pourtant un des dogmes fondateurs, et jamais mis en question, de nos prestigieuses neurosciences. Notre système nerveux bien entouré de ses protections osseuses ne nous a jamais apporté la preuve scientifique qu’il fabriquait notre conscience, pas plus que nos pensées, nos souvenirs, nos émotions. Le modèle théorique d’un espace temps à quatre dimensions ( trois dans l’espace et une dans le temps ), aussi fertile et spectaculaire a-t-il pu être dans les sciences et leurs applications jusqu’à maintenant, montre là sa limite.  Comme toutes les limites, une fois repérée comme telle, nous ne pouvons que chercher à la dépasser. Vaste chantier pour notre époque.
  Voici l’ultime phrase du texte de Guillemant : « L’élément le plus important à retenir en ce qui concerne la différence entre un humain et un robot est que l’humain est relié à un champ d’informations qui contient infiniment plus d’informations que celles de la réalité sensible, grâce à sa conscience dotée de mémoire quanto-gravitationnelle ». Oui, une mémoire liée aux «vibrations ou fluctuations de l’espace à l’échelle quantique» (7).
   Les sciences du vivant, médecine comprise, n’ont pas encore pris la mesure de notre ignorance de cet aspect de la réalité découverte par les physiciens.

   Comment imaginer que des robots que nous créons en utilisant notre vision de la réalité encore si limitée puissent aller naviguer par miracle dans des domaines ignorés de leurs concepteurs ?
 Leur prêter la capacité d’entrer en connexion avec des informations en provenance de ces machins dont nous ignorons tout, sauf leur existence, c’est en faire des êtres vivants qu’ils ne sont pas. 
   Le transhumanisme (8), qui  tente depuis des années de s’imposer sur toute la planète, est en 2017  définitivement à côté de la plaque.

(Photo Jipé)

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Notes :



(1) Nathalie Silbert https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/030810579263-lintelligence-artificielle-aux-portes-de-limagerie-medicale-2129217.php 


(2) Steinberg, Robert J., and Douglas K. Detherman, eds. What is intelligence ? « Contempory Wiewpoints on its nature and definition». Praedger Pub Text 1986


(3) https://fr.wikipedia.org/wiki/Intelligence


(4) Michaut F.M. , Ça décoiffe, ça décape, LEM 968 http://www.exmed.org/archives16/circu968.html


(5) Michaut F.M., Intelligence artificielle , LEM 983 octobre 2016 http://www.exmed.org/archives16/circu983.html


(6) Guillemant Ph, «Idées fausses sur l’intelligence artificielle» 229,236, La physique de la conscience, Trédaniel, 2016



(7) id. p.318.



(8) Michaut F.M., Transhumanisme, LEM 958, avril 2016


Os Court :

«   Une année de travail sur l’intelligence artificielle est suffisante pour vous faire croire en Dieu. » 


Alan Jay Perlis (scientifique informaticien américain 1922-1990)

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...