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29 juin 2017

Former des médecins autonomes - CO Exmed

 

Former des médecins autonomes


    
Peut-on résoudre l’épisode français actuel dit de «la désertification médicale» sans pouvoir disposer d’un nombre suffisant de médecins spécialement formés pour vivre sereinement un exercice médical autonome ? Je veux dire par là qui sorte du modèle hospitalier collectif, ou de ses pseudopodes technoscientifiques sous haute dose de surveillance administrative déresponsabilisante.

  
Oui, c’est un rude chantier à contre courant qui demande beaucoup de temps, beaucoup d’argent et beaucoup de courage pour que puissent naitre et se développer des pratiques centrées sur l’humain. Le plus difficile n’est-il pas de trouver un corps de formateurs capables de mener à bien un tel chantier ? Car, hélas, il ne peuvent venir des rangs des hospitaliers ou des universitaires.

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 30 juin - 2 juillet 2017  www.exmed.org

27 juin 2017

De la merde, ce médicament, CO Exmed

De la merde, ce médicament


     Il y a un demi siècle, je fus outré de voir soigner des nombrils de nouveaux nés ou de multiples plaies infectées par des emplâtres à base d’argile et... de bouse de vache. Et pas le moindre cas d’infection ou de septicémie chez ces malades africains.

     LE MONDE SCIENCE ET TECHNO du 26 juin 2017 fait état de 90% de résultats favorables dans des récidives d’infections intestinales dues au redoutable Clostridium difficile. La terreur des infectiologues. Comment ? Par la transplantation de microbiote fécal (TMF). Nom savant pour dire que le médicament est tout simplement la merde d’un sujet normal déposée dans l’intestin du malade.
Il est vrai qu’avec 100 000 milliards de micro-organismes, notre microbiote intestinal n’a probablement pas fini de nous surprendre.

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 28-29 juin 2017  www.exmed.org

26 juin 2017

En vérité LEM 1021

Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1021
    http://www.exmed.org/archives17/circu1021.html
    26  juin 2017

                           
              
                              En vérité ...
                                  
               

                              Docteur François-Marie Michaut
  
                       « En vérité, je vous le dis », ainsi, selon la traduction actuelle des évangélistes, commençaient tous les sermons publics de Jésus. Une ordinaire expérience de pratique médicale au siècle dernier m’a conduit à une affirmation paradoxale : la vérité n’est jamais vraie. Dans le fonctionnement de l’humain, de la naissance à la mort, rien n’est jamais stable, définitif et immuable.

Ce qui est vrai -  c’est le sens de vérité - est-il accessible au cerveau humain ? Sommes-nous capables d’avoir conscience et connaissance de l’intégralité d’un aspect de la réalité ? Les limites bien connues des organes des sens ( vision, audition, olfaction, toucher)  d’Homo Sapiens  sèment le doute.

Les neurosciences et leurs merveilleuses machines à produire des images ne sont pas très bavardes sur cette question. Pas de centre cérébral spécifique, pas de molécule, de neuromédiateur ou de gène «véridique» à nous mettre sous la dent. La pensée matérialiste butte sur un mur, conduisant plus d’un esprit à la conclusion métaphysique désespérante que la vérité n’existe pas. Comme si, bel orgueil anthropomorphique, non atteignable signifiait inexistante.

Il me fut fait cadeau au cours de mes études de volumes de pathologie médicale et chirurgicale des années 1930. Ce qui m’a frappé, c’est que la cause affirmée ex cathedra de pratiquement toutes nos maladies se résumait à la tuberculose et à la syphilis. C’était la vérité du moment, et comme le petit ignorant prétentieux que j’étais, j’ai trouvé que les vieux étaient quand même bien ridicules !

La vérité, et pas seulement dans les enquêtes policières, on en besoin. On ne cesse de courir après. Un peu comme le navigateur le fait avec la ligne d’horizon.  Temporaire, fragile, limitée, toujours remise en question, un peu à l’image du monde du vivant, ainsi nous apparait-elle.

Les religions, c’est leur grande force, se sont toujours présentées comme les détentrices exclusives de la vérité ultime : la Vérité. Il est aisé pour tout humain non inféodé à une révélation de faire le rapprochement entre la notion de Dieu et la notion de Vérité.
 Faut-il conclure sur un point de suspension cette lettre en levant nos verres avec la formule bacchique bien connue : In vino veritas ? 

  

 

Os Court :

 «  De temps en temps, les hommes tombent sur la vérité. La plupart se relèvent comme si rien n’était. » 

 Winston Churchill


22 juin 2017

Confiance- CO Exmed



Confiance


Faut-il rayer le mot confiance de notre vocabulaire ? N’est-il finalement pas totalement infantile d’accorder sa confiance à qui que ce soit ? Avoir foi en quelqu’un ou quelque chose - n’est-il pas prendre le risque de se faire tromper ?


Question de confiance demandent les parlementaires pour les renverser quand leurs ennemis perdent toute crédibilité dans leurs actions gouvernementales.


 À quelle vie sociale nous condamnons nous quand la méfiance est devenue la valeur dominante ?

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 23-25 juin 2017  www.exmed.org

21 juin 2017

Le piège cartésien - CO Exmed

  

Le piège cartésien


On l’aime bien, en France, notre père Descartes. Le côté carré de sa méthode, du moins telle que nous la comprenons, nous les non philosophes, nous rassure dans notre rationalité de soignants. René, pardon de cette familiarité, nous a appris qu’en face de réalités compliquées, la bonne façon de faire était de les découper en petits morceaux pour pouvoir les comprendre.

      Ainsi fit la médecine en développant toutes ses spécialités. Résultats spectaculaires. En bien comme en mal.
 La toxicité, c’est qu’ainsi on érige des frontières de plus en plus étanches dans la connaissance qui ne peuvent conduire, notion de front oblige, qu’à des affrontements. Toute division est un bouillon de culture dans les relations humaines conduisant à des guerres. Ce qui se passe actuellement d’inédit  du côté de la politique avec le système des partis ( diviser en parties)  volant en éclats en est l’illustration.


Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 21-22 juin 2017  www.exmed.org

19 juin 2017

Pilule post électorale - CO Exmed

                                                                                                                                                                           Pilule post électorale

    
La mémoire est un devoir nous dit-on fort sagement. Cécile Bour, avec ses pinceaux et ses crayons, nous plonge sans ménagement dans ce qu’il y a de plus capital dans notre devenir à tous.
Voici la LEM  1020 : On avait promis quoi déjà ?

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 19-20 juin 2017  www.exmed.org

16 juin 2017

Peur - CO Exmed

                                                 Peur



   La peur, la frousse, la pétoche. C’est la toile de fond inévitable de toute rencontre médicale. Du côté du patient, la bonne parole  en blouse blanche qui se veut rassurante est la parade habituelle. Loin d’être toujours efficace avec les armées d’hypochondriaques surchauffés à l’Internet !


Et puis elle est là aussi, tapie en silence dans les entrailles des soignants, aussi expérimentés et aguerris soient-ils. Peur de passer à côté d’un diagnostic, de donner un mauvais traitement, de rater une intervention chirurgicale, tout le monde y passe. Alors, comme dans les journaux du moment, découvrir que les jeunes médecins en formation traversent des épreuves psychologiques très graves, ce n’est qu’enfoncer une porte ouverte. Les soignants ne sont pas que des machines à soigner impeccablement conditionnées. Alors, juste un peu de respect pour eux, consommateurs et administrateurs des soins de santé.

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 16-18 juin 2017  www.exmed.org

14 juin 2017

Société civile ? CO Exmed

     Société civile ?

    Le grand chambardement de la vie politique en France serait, nous dit-on, associé à une inhabituelle ouverture aux fonctions de députés de « membres de la société civile». Le fidèle Wiki  de service me dit que ce qui est civil est ce qui ne dépend pas d’une armée. Tout  comme laïque définit ce qui n’est pas religieux.


     L’assemblée des citoyens de France en 2017 serait donc composée de deux catégories ? Les militaires d’un côté, et tous les autres de l’autre ? Il y a, pour rester civil comme il se doit, un certain mou dans la précision du langage.
Parce qu’entre nous, civil, que ce soit isolé ou en société, c’est pas si vil que ça.

     
Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 14-15 juin 2017  www.exmed.org

12 juin 2017

À COEUR JOIE (LEM 1019)

Lettre d'Expression médicale

LEM n° 1019
  http://www.exmed.org/archives17/circu1019.html

    12 juin 2017

                           
              


                                      À COEUR JOIE

                                  
               


                                                    Jacques Grieu

  

                      



Même jusqu’à son nom, la joie est un mystère :
Du latin… gaudium ( ?), prétend le dictionnaire !
On voit mal le rapport : mais… croyons le Robert !
Ne livrons pas la joie à de vils pamphlétaires,
Jouant les rabat-joies avec des mines tristes.
Laissons-les ergoter, oublions les linguistes …

La joie est un plaisir apportant l’évasion ;
C’est en soi qu’on la trouve, venant des horizons.
C’est que la joie de vivre est bonheur hors du temps :
Maladie contagieuse, elle envahit les gens,
Et ceux qui la refusent sont mis à la torture
Par mauvaise conscience ou envie de l’exclure.

Si la joie est partout, il faut savoir l’extraire :
Une aumône menue quelquefois nous la sert.
Une joie partagée la double bien souvent ;
Un chagrin partagé le divise aisément.
Si l’on refuse tout, on court vers le chagrin :
Si l’on accepte tout, la joie très vite vient.

« La tristesse est un vice » ; il faut chercher la joie.
Toute vie a sa joie, il faut trouver sa loi.
La joie n’est pas un but, mais plutôt un devoir.
Avoir peur de la joie est un manque d’espoir.
Si les « filles de joie » sont langage notoire,
De qui est cette joie, on ne veut pas savoir…

Ce n’est pas par hasard, si pour choisir son chant,
L’Europe a décidé la joie pour ornement.
Quand son « hymne à la joie » dans les rangs nous appelle,
La musique allemande est bien universelle.
Pour notre belle Europe, elle porte un espoir
Qui fera taire un jour ceux qui oublient l’histoire.  




 

Os Court :

 « À force de mal, tout ira bien. » 

 Proverbe français


Au revoir tristesse. CO d'Exmed

Au revoir tristesse,

présentation de la  LEM 1019



Aucune structure cérébrale, aucune glande endocrine, pas le moindre neuro-médiateur, aucune trace en imagerie médicale de l’endroit inconnu où peut bien se fabriquer la joie. La raison n’est pas suffisante pour que notre poète Jacques Grieu n’aille, à sa manière, explorer - plumitivement - cette humeur humaine si précieuse. Voici la LEM 1019 : À coeur joie.
Comment ne pas vous souhaiter une fructueuse lecture ?
Toutes mes excuses à l’âme de Françoise Sagan pour avoir détourné ainsi le titre de son premier roman « Bonjour tristesse ».

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 12-13 juin 2017  www.exmed.org

07 juin 2017

Quand tout bascule - CO Exmed

 

 

Quand tout bascule


   
Ceci n’est  qu’un ressenti subjectif, donc sans la moindre valeur générale ou scientifique. Comme quelque chose qui flotterait dans l’air de notre planète Terre. L’effondrement silencieux de tous les systèmes de pensée. Non pas parce que nous en avons inventé de plus adaptés à nos besoins, mais parce que les anciens sont déconnectés du réel.

   Une sorte de grand vide qui, même s’il angoisse beaucoup de gens, est  une étape indispensable pour que survienne une civilisation sans frontière qui ne soit plus autodestructrice.

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed  8-9 juin 2017  www.exmed.org

06 juin 2017

La question en question - LEM 1018

Lettre d'Expression médicale
LEM n° 1018 
   http://www.exmed.org/archives17/circu1018.html
    6 juin 2017

                           
              

   La question
   en question

                                  
               

                             
Docteur  François-Marie Michaut
  
                      
    À consommer avec modération, comme répètent, tels des perroquets, les bons apôtres de l’hygiènisme dominant. Ils parlent d’alcool, en chargeant cette molécule aussi vieille que le vivant de tous les maux de la société.
Qui se souvient encore de la méthode socratique ? Celle d’un enseignement sans livres ni salle de cours, avec comme seul objectif la maïeutique. Plus simplement l’accouchement des esprits pour cesser d’être enfermés dans des certitudes toutes faites.

   Une seule méthode pour y parvenir. Non pas l’énoncé magistral d’une vérité déjà bien figée et solidement démontrée, mais le questionnement. Socrate ne procédait qu’au moyen de questions qu’il posait à ses disciples. Dont le fameux Platon, qui, lui, écrivait des livres demeurés célèbres deux millénaires et demi plus tard ! Questionner jusqu’à ce que les réponses finissent par se contredire elles-mêmes pour obliger à penser autrement.

   La notion de question, en médecine, a été bien dévaluée au siècle dernier. Par commodité de correction et souci (louable) d’objectivité, les examens se sont de plus en plus déroulés sous forme de questions. Jadis, ceux des fonctions hospitalières, externat, internat, clinicat, médicat des hôpitaux, puis agrégation. La manie questionnante a percuté l’antique mécanographie (1) pour donner naissance, dans les années 1960, aux questions à choix multiple, les fameuses QCM. Mode des questionnaires standardisés, sorte de check-listes des dossiers médicaux, enfermant l’observation du vivant et du pathologique dans des cases toutes faites. Toutes ces questions sont établies d’avance, comme si elles avaient la vertu magique de balayer toutes les possibilités d’observer et de penser des médecins. Le praticien est ainsi rétréci à l    a fonction de collecteur et de rapporteur fidèle des renseignements jugés comme l’expression de la réalité d’une situation pathologique. N’y a-t-il pas là une dictature intellectuelle implicite exercée par ceux qui sont censés être les dépositaires du savoir médical ?

Y-a-t-il encore une place dans l’enseignement et la clinique pour les questions que se posent les étudiants, les patients, comme les collègues ? Elle demeure anecdotique, dans le meilleur des cas. La compliance la plus fidèle aux croyances du moment demeure le seul moyen de faire partie de la catégorie des meilleurs élèves.
Toute invention, en médecine comme dans tous les domaines, n’est-elle pas liée à  ce qu’un esprit ne juge pas conforme à la réalité ce que nous pensions auparavant être la réalité ?

   Apporter des réponses est toujours une tentative de mettre un point final à un questionnement. « Ce que vous devez penser de cet évènement » osent dire sans rougir certains journalistes. Poser une question, aussi bête puisse-t-elle être stupidement qualifiée par son destinataire, est la seule façon d’ouvrir vers de nouveaux horizons sa pensée personnelle.
Fermeture rassurante autour des acquis du temps passé, ou ouverture stimulante et risquée vers un futur toujours en construction ?
Telle est la question, on ne peut plus pratique et d’actualité, que pose notre capacité cérébrale remarquable de... ne jamais cesser de nous interroger.




Note de l’auteur :
(1) Il s’agit de l’ancêtre de l’informatique qui utilisait des fiches de carton perforées par des opératrices mécanographes. Calculatrice mécanique sommaire pour des fichiers au moyen d’aiguilles, supprimant le travail de correction pour les enseignants avec des questions fermées. Avant que dame informatique n’impose sa supériorité.



 

Os Court :

 « La réponse est oui, mais quelle était la question ?» 

 Woody Allen

02 juin 2017

Syndrome d'Hamlet- CO Exmed

 

 

Syndrome d’Hamlet

   Qui ne connait le fameux : « être ou ne pas être, c'est la question» ? Shakespeare aurait-il été assez idiot pour faire se poser cette interrogation à son héros ? Comme si, animaux parmi les autres du règne vivant que nous sommes, nous avions le choix de gommer ce qui nous est imparti par la réalité. Parce qu'être mort, corps en moins, c'est continuer à être pour nos proches.

     Et si on comprenait autrement le « to be or not to be...» , au risque assumé de se faire traiter d'iconoclaste ? Juste en inversant la phrase. Le « c'est la question » explique le coeur même de ce qui fait, ou non, l'humain. Résultat d'une haute sagesse : on n'existe que dans la mesure où l'on ne cesse de poser des questions. Aux autres comme à soi.


  Oui, comme un enfant de trois ans. Nos apprentis sont nos maîtres.

Dr F-M Michaut , CO d’Exmed 2-4 juin 2017  www.exmed.org

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...