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28 octobre 2016

Peau lisse, la police ? CO Exmed

 
Peau lisse, la police ?


    Il en était question ici dans le CO du 21 octobre ( Le régalien mal en point). Le pouvoir a fini par donner sa réponse aux policiers dans la rue. Comme il est (hélas) coutumier les remèdes proposés se voulant «concrets» sont uniquement matériels. De meilleures armes, des véhicules, des ordinateurs et des locaux plus modernes. En gros un chèque avec quelques zéros va tout régler.


     Et bien, probablement pas.

Tout simplement parce que la souffrance probablement la plus destructrice des policiers provient de la façon dont ils sont traités par leur commandement. Une hiérarchie saucissonnée par l’obsession de démontrer l’efficacité de son action. Là encore, tyrannie sur les esprits des chefs grands et petites des chiffres, des courbes et des statistiques. « Faut faire du chiffre» est, disent tous les témoignages, le seul objectif.
 C’est une forme de harcèlement professionnel, qui, comme toutes les autres formes de violence collective, doit être pris à bras le corps.
 Sinon, même armés jusqu’aux dents, nos policiers garderont une peau pleine de boutons, et leur relation avec le public restera plombée.

F-M Michaut CO Exmed 28-30 octobre 2016

25 octobre 2016

« Incidentalopathies » CO Exmed

« Incidentalopathies »

    Pas de panique, ce nom n’existe pas encore. Il est destiné à qualifier les maladies découvertes sans que les médecins n’aient pu en soupçonner l’existence. Toutes les investigations para-cliniques, notamment au cours des bilans systématiques, mais plus encore l’imagerie médicale de plus en plus perfectionnée, sont riches de tels «incidentalomes» comme le dit le jargon médical.


    Il y aurait de quoi se réjouir si cela n’entrainait pas automatiquement une déferlante d’investigations complémentaires, plus ou moins dangereuses, et des traitements parfois surdimensionnés et lourds de conséquences. Quant aux incidences sur la  qualité de vie et les répercussions psychologiques de ce type de découverte potentiellement fatale, cela ne semble guère être pris en compte.
   Tout ce qui est faisable ne doit pas être fait, dans quelque domaine que ce soit. Sinon à quoi sert l’éthique ?

F-M Michaut CO Exmed 26-27 octobre 2016 www.exmed.org

23 octobre 2016

Approche scientifique de la conscience
 LEM 986

Lettre d'Expression médicale
LEM n° 986
  http://www.exmed.org/archives16/circu986.html
   24 octobre 2016

                          

         Approche scientifique de la conscience
                     

                           
  Docteur François-Marie Michaut
    Le site Expression médicale (Exmed) a été fondé il y a dix neuf ans sur une triple prescription imaginée par mon ami Jacques Blais (1). La deuxième injonction, vraiment prémonitoire, n’est autre que : « Restaurons la conscience». Balayons la petite voix interne qui nous dit le bien et le mal, et tâchons de dépasser le constat mécanique de tout soignant devant un sujet conscient ou non.
Quand un travail de recherche clinique de plus de dix ans respecte toutes les règles des méthodes scientifiques, il est difficile pour un médecin de le négliger. Quand le sujet abordé concerne les états de conscience modifiés peu habituels chez des sujets sains et sans artifice pharmacologique, autrement dit un domaine renvoyé habituellement, non sans une certaine condescendance, à la parapsychologie, l’attention vigilante est stimulée. Chacun sait que toute connaissance scientifique évolue par ses marges, par ses insuffisances, par ses points qui demeurent incompréhensibles par ce que nous savions déjà.  

    L’existence du livre « Voyage aux confins de la conscience »  de Sophie Dethiollaz et Claude-Charles Fourrier, publié en 2016 par Trédaniel, m’a été révélée par un lecteur fidèle d’Exmed que je remercie ici. Il s’agit de la publication d’une expérimentation rigoureuse qui a pris la forme de l’accompagnement d’un sujet (Nicolas Fraisse) présentant des capacités de conscience hors du commun, hors de toute pathologie mentale détectable.
    Que le lecteur ne s’attende pas à un récit recherchant le sensationnel à tout prix. Nous ne sommes pas dans la science-fiction ni le spiritisme inspiré des soeurs Fox en 1847.C’est l’histoire d’un lent et prudent cheminement commun dans le respect des procédures scientifiques, et avec la prudence d’interprétation qui s’impose devant des découvertes étonnantes (2).
Il est, à mon sens, indispensable de poursuivre jusqu’au bout la lecture de l’ouvrage, tant ses conséquences sont majeures pour notre façon de concevoir la réalité dans laquelle nous vivons. Autrement dit notre paradigme scientifique, pour reprendre le terme de Thomas-Samuel Kuhn (3).

    Que la conscience, y compris dans ses états les moins usuels, devienne un objet de premier plan de la recherche scientifique est une perspective stimulante. Aussi intellectuellement «défrisant» celui puisse sembler à beaucoup d’esprits.
Que la réalité des manifestations étudiées rende caduque la croyance implicite des neurosciences ne peut laisser indifférent aucun individu doté d’esprit critique. Quelle est cette croyance « fondatrice» ? Que la conscience humaine est une fabrication purement matérielle de notre cerveau. Il n’existe en 2017 aucune preuve de la pertinence de cette opinion. Le pari implicite est que les neurosciences, à grands coups de technique et d’images finiront bien par démontrer un jour la justesse de leur postulat. On n’y est pas.

    Si l’on accepte d’aller encore un peu plus loin, comme le font déjà certains physiciens fondamentalistes en France, on se heurte à la question de la nature physique de la conscience. Matière, affirment les neurosciences. Énergie soutiennent les autres.
Pour les non spécialistes, comme moi,  ressort un malaise puissant. Celui de la schizophrénie dans laquelle nous vivons en ce moment. Tout le monde macroscopique des sciences continue de se conformer à l’espace temps défini par Einstein. L’infiniment petit ( le monde des atomes et des particules piur simplifier) est régi, lui, par les lois hermétiques de la physique quantique. Ce qui semble vrai à grande échelle devient faux à petite échelle, et réciproquement. Ce qu’on nomme la matière est plein de vide, et le vide lui-même est plein d’énergie. Paradoxe, quand tu nous tiens, on se sent pas bien.

   Pour terminer de façon un peu moins grave, espérons que l’examen de conscience que nous venons de faire ici mérite que nous soyons pardonnés pour nos péchés - par ignorance - contre la connaissance. Amen et bonne lecture.

  

Notes :

(1)Plus sur Jacques Blais
(2) Sophie Déthiollaz, docteur en biochimie, dirige l’Institut Suisse des Sciences Noétiques (Genève)


(3) À propos de Kuhn

 

 Os Court :
 «  Une seconde de conscience critique équivaut à une vie de travail aveugle. »

 
       

 Mahamat Harroun ( écrivain architecte N’Djamena Tchad 1992)




Prendre le temps CO Exmed

Prendre le temps LEM 986

Afin que le temps ne vous prenne pas jusqu’au dernier souffle, donnez vous le temps de faire respirer vos neurones. Sans perdre une seconde votre esprit critique, cela va de soi..

La LEM 986 - toujours aussi courte- vous propose : Approche scientifique de la conscience. Et si, en plus vous lisez le livre présenté, vous n’en sortirez ni indemne ni idiot, c’est promis.

F-M Michaut CO Exmed 24-25 octobre 2016

21 octobre 2016

Le régalien mal en point CO Exmed



Le régalien mal en point
Le pouvoir spécifique de tout état, depuis la royauté - d’où son nom- est dit  régalien. C’est celui qui permet de défendre le territoire, de décider et faire appliquer les lois et d’assurer la sécurité des personnes. Autrement dit l’armée, la justice et la police. 

   -La justice vient d’être jugée sévèrement par le souverain républicain du moment.
   -La police manifeste sur la voie publique son sentiment de désespoir devant le peu de considération, autre que verbal, que lui manifeste le pouvoir.
   
Ce sont des signaux forts et qui vont bien au delà de toutes les considérations matérielles.
Que ceux qui tiennent à la pérennité de notre fragile démocratie aient la sagesse d’y apporter, avant qu’il ne soit trop tard, les remèdes indispensables.
Prescription exmédienne sans surdosage possible : doper la conscience que la confiance est le meilleur catalyseur de la compétence.

F-M Michaut CO Exmed 21-23 octobre 2016

19 octobre 2016

Gastros trop tôt ?
 CO Exmed

Gastros trop tôt ?

Les journalistes semblent scandalisés. Ne voilà-t-il pas que les gastro-entérites observées depuis quelques années en saison froide seraient en avance de deux mois sur le calendrier habituel. Constatation facile au vu des documents de recueil épidémiologique. Mais aucune interrogation. Comment se fait-il que ces charmants virus ( rotavirus en vedette américaine) que l’on pense transmis par voie alimentaire se manifestent à cette période de l’année ? Que se passe-t-il  à ce moment précis dans nos ingestas pour qu’on parle de véritables « épidémies» ? Serait-il stupide que quelques chercheurs, bien entendu indépendants des fabricants de médicaments et des industriels agro-alimentaires, se penchent sur la question ?

F-M Michaut CO Exmed 18-19 octobre 2016

16 octobre 2016

CARDIOLOGIE CRÈVE-COEUR LEM 985

  LEM 985 d'Expression Médicale du 17 octobre 2016

                        CARDIOLOGIE

                       CRÈVE-COEUR 
                     

                              Jacques Grieu


Rodrigue, as-tu du cœur ? demandait-on au Cid :
Du cœur, il en avait ! De grand cœur, l’intrépide !
En faisant de bon cœur son devoir jusqu’au bout,
C’était du cœur au ventre ! Et pas de ventre mou !
De ce genre de cœur, l’époque n’en fait plus
Pour le cœur à l’ouvrage, on est souvent déçu.

Tout cochon a au cœur un homme qui sommeille,
Nous disent nos bons psys, prodigues en conseils.
D’autres disent l’inverse et la main sur le cœur,
Se frappent alors le cœur en moralisateurs.
En avoir le cœur net, c’est pour les philosophes
Qui ont toujours à cœur le blâme ou l’apostrophe.

La mémoire du cœur est la reconnaissance
Et donc l’ingratitude en est la déficience.
Le cœur a ses raisons que la raison ignore :
Le cœur a-t-il raison quand il s’oppose au corps ?
Quand on vise le cœur, on frappe à côté
Et l’on manque sa cible en n’ayant rien touché.

Contre mauvaise chance, il nous faudrait bon cœur :
La chose est vite dite et engage l’auteur.
Si le cœur vous en dit essayez d’en sourire,
Si c’est à contre cœur, le résultat est pire…
La rancœur refoulée, sur le cœur se blottit :
Le cœur dément souvent ce que la bouche dit…

Si le cœur sur la main est chose bénéfique,
Le cœur sur autre part serait acrobatique.
Loin des yeux, loin du cœur est dicton pessimiste
Qui met la rage au cœur à nos idéalistes.
Pour la dette de cœur, richesse est insolvable :
Nous restant sur le cœur, elle nous fait coupable.




 

 Os Court :

 « Le coeur découvre, la tête invente. »

         Arthur Cravan, poète et boxeur britannique (1887-1918)
Atout coeur

La façon qu’ont les patients de parler de leurs organes est loin de correspondre toujours aux connaissances des médecins. « Docteur, j’ai mal au coeur » n’a rien à voir avec le système cardio-vasculaire. Se demander ce que disent ( et cachent aussi) les mots employés fait partie du travail du clinicien. Travaux pratiques, sans stéthoscope ni éléctrocardiogramme, avec Jacques Grieu et la LEM 985 « CARDIOLOGIE CRÈVE-COEUR» . Avec la collaboration posthume surprenante d’un boxeur-poète pacifiste.

F-M Michaut CO Exmed 12-13 octobre 2016 lien : www.exmed.org/

14 octobre 2016

Paris subventionné
 CO Exmed

Paris subventionné

Les cabinets médicaux de médecine générale ferment rapidement dans Paris. Comme si les déserts décrits  par les médias depuis des années gagnaient inexorablement la Capitale. Panique à bord dans les couloirs administratifs, faut trouver d’urgence un remède à ce scandale sanitaire. Cela touche directement les grosses têtes dirigeantes de la Nation.
Le remède proposé : donner de l’argent aux  postulants et leur permettre d’ouvrir leur cabinet dans des logements sociaux. Pourquoi un tel cadeau à des gens que les gouvernants du moment ne portent pas dans leur coeur ?
 Tout simplement parce qu’en travaillant plus de 50 heures par semaine ( 35 heures légales pour les salariés) les honoraires des généralistes conventionnés ne sont pas suffisants pour gagner leur vie en faisant fonctionner leur entreprise.
Alors, parier leur vie professionnelle (et leur patrimoine personnel) sur Paris, les jeunes médecins ont bien des raisons de bouder une offre aussi dégradante.

Et si on alignait la rémunération des praticiens français sur celle des européens lien , 
ce serait une injustice ?
F-M Michaut CO Exmed 14-16 octobre 2016

12 octobre 2016

Haïti, le grand déni

Haïti, le grand déni
Une fois encore, cette pauvre ile antillaise de Saint Domingue vient de se faire pulvériser par une colère de la nature. Les drames à répétition de cette petite île, l'un des pays les plus pauvres de la planète, depuis son invasion par Christophe Colomb en 1492, nous laisse si indifférents. Nous pourrions au moins faire jouer une certaine solidarité de langue si la francophonie voulait dire quelque chose pour nous.
Alors quand des populations meurent de faim, sont décimées par un choléra par manque d'eau, sont dans un niveau sanitaire indigne de notre siècle, personne ne se sent en situation de non assistance à personnes en danger ? Que nos préoccupations du moment semblent mesquines. Pourquoi avons-nous une telle capacité de détourner les yeux et de museler notre conscience dès qu'un peu de distance géographique nous sépare ? Grandes âmes, réveillez-vous, petites âmes mes soeurs, ne pioncez pas !


Dr François-Marie Michaut CO Exmed 12-13 octobre 2016 www.exmed.org

09 octobre 2016

À la racine des radicalisations 
 LEM 984

Lettre d'Expression médicale
LEM n° 984 sur Exmed :http://www.exmed.org/archives16/circu984.html
   10 octobre 2016

                            

                       À la racine des radicalisations 
                     
                             Docteur François-Marie Michaut

    L’auscultation des mots n’est pas un exercice oiseux. Cela d’autant plus s’ils sont mis à toutes les sauces des événements qui nous frappent. Ainsi en est-il de la radicalisation de nos jeunes gens qui s’engagent dans les actions de l’État Islamique en Syrie, chez nous ou ailleurs.
Dire de quelque chose que c’est radical, infiniment plus qu’en suggérer la violence, c’est mentionner que cela a un rapport direct avec une racine. Nos malfamés radicaux libres sont des atomes ou des molécules instables parce qu’ils ont perdu un électron qu’ils cherchent à récupérer à tout prix par l’oxydation de certaines de nos précieuses cellules. Pas très rassurant, ce truc là.

    Une idée toute faite circule, selon laquelle les recrues étrangères de Daech sont composées d’adolescents au faible niveau d’instruction. Une étude menée par la Banque mondiale (1) dans les rangs des djihadistes en Syrie montre qu’il n’en est rien. Les recrues étrangères seraient « significativement plus éduquées que leurs compatriotes ». Il faut probablement comprendre ici comme éducation le niveau scolaire. La manipulation facile des esprits les plus malléables parce que les plus ignorants nous rassurerait bien. Mais elle se révèle fausse, et conduit à un constat implacable. L’enseignement tel que nous le subissons dans nos écoles n’a rien à voir avec l’éducation (2). Éduquer, c’est, le mot le dit, conduire hors de quelque chose. Instruire, c’est soumettre des élèves au savoir bien codifié des instructeurs. Tout comme le mode d’emploi d’une mécanique impose ses instructions. D’un côté une attitude active : aider le sujet à se sortir de lui-même pour grandir, et de l’autre une volonté de normalisation faisant avant tout appel à la soumission la plus parfaite au savoir reconnu.

  Dans ces conditions, parler de procédés de déradicalisation mérite une mise en question. De quelle radicalisation parlons-nous ? Comment des jeunes gens socialement insérés, au mode de vie strictement comparable à celui de leurs petits camarades  d’école, peuvent-ils être à la recherche de racines ? Tout simplement par ce qu’ils ont le sentiment, justifié ou non, peu importe, qu’ils n’en ont pas. Ils ne se sentent le fruit d’aucun terreau, ils n’ont pas la moindre idée de la place qu’ils pourront occuper dans la société des années à venir. Consommateurs ? Oui, mais pour ça, faut de l’argent. Et comme le chômage semble être ici une fatalité, c’est le grand vide. No future. Alors, quand de beaux parleurs, au physique de séries télévisées, leur affirment qu’il y a autre chose que le matériel comme raison de vivre, que la croyance religieuse - dont ils se disent les porte-voix autorisés - est la seule issue possible, l’adhésion aveugle devient possible et tentante. Des racines, leurs racines personnelles, celles qui leur manquaient tant, leur viennent naturellement.
Dans ce cas, attention. Si l’on veut prévenir la radicalisation, il faut non seulement en comprendre le mécanisme - qui n’a rien de diabolique, contrairement à ce qui se dit par paresse d’esprit - mais il est nécessaire d’être capable de bien autre chose. Avoir le courage d’affirmer ses propres valeurs.  Au risque, finalement bien bénin, de se faire étriller par les critiques de service. Encore faut-il les connaitre ces valeurs, nos valeurs, et ne pas les confondre avec les slogans usés jusqu’à la corde de la démocratie, des droits de l’homme, des valeurs républicaines etc... Non, c’est des valeurs de l’esprit qu’il s’agit, de tout ce qui est non matériel dans notre civilisation et en chacun d’entre nous. En un mot qui fait peur, c’est notre propre spiritualité ( religieuse ou pas) au delà de notre matérialisme qui doit être posée fermement face au regard critique de nos jeunes. Qu’au moins, ils aient la possibilité de faire un choix éclairé  entre deux façons de choisir un avenir pour eux-mêmes et pour leurs descendants. Pour le moment, ils ne peuvent guère comprendre qu’une chose qui n’est pas exacte. Pour eux la guerre - celle que nos gouvernants ont bien légèrement décrétée - est ouverte entre le matérialisme omniprésent et sans issue des vieux et l’adhésion à l’aventure de la construction d’une humanité soumise à la seule puissance supérieure créatrice qui existe. Un scénario en noir et blanc, comme dans un jeu video. La vraie vie nous imposera toutes ses nuances de gris et tous ses coups de théâtre.

Notes :
(1) Source : Le Monde du 6 octobre 2016. Que vient donc faire cet organisme financier international dans ce type de recherche ?
(2) Nommer un ministère de l’éducation nationale est un abus de langage source de toutes les confusions. La seule dénomination rigoureuse demeure celle, ancienne, d’ instruction publique.


 

 Os Court :

 «  Combien tout ce qu’on dit est loin de ce qu’on pense ! »

         Jean Racine




Nos racines

10-11 octobre 2016

Nos racines LEM 984


Devant des phénomènes de société qui nous effraient
( à juste titre )  un temps d’observation n’est pas une stratégie indéfendable.
Ainsi en est-il avec nos enfants qui choisissent des voies peu compréhensibles pour nous. La LEM 984 invite ses lecteurs à prendre connaissance de ( et critiquer) À la racine des radicalisations. 


FMM

07 octobre 2016

Pauvres fac de médecine

Pauvres fac de médecine

En France, les 32 CHU qui ont le monopole de la formation des médecins sont financés exclusivement par l’Etat pour assurer leur triple mission de soins, d’enseignement et de recherche. Les resources financières se révèlent de plus en plus limitées rendant illusoire l’autonomie accordée par la loi à chaque établissement. Si l’on ne veut pas recourir au système américain où toutes les écoles de médecine dépendent entièrement des dons privés, la seule variable d’ajustement demeure les frais d’inscription versés par les étudiants.
Savez-vous qu’actuellement il est demandé 184 euros par an pendant 3 ans, puis 253 les dernières années ? Soit par jour juste un peu plus de 50 centimes d’euro. Gérard Friedlander, doyen de la Faculté Paris-Descartes, estime que « passer à 1000 euros les droits d’inscription annuels serait indolore et permettrait de créer des fonds pour les bourses ». Il faut quand même savoir que 75% des étudiants de première année s’inscrivent dans une prépa privée dont le coût est d’environ 1000 euros pour pouvoir réussir le concours de sélection.

F-M Michaut CO Exmed 7-9 octobre 2016

05 octobre 2016

Autophagie, ça déchire

Autophagie, ça déchire


Benni soit notre vénéré lauréat japonais du Prix Nobel de Médecine. Ce biologiste chevronné enrichit notre vocabulaire usuel d’une invention prometteuse. Obtenir sa nomination le jour même de l’ouverture du Mondial de l’Automobile de Paris, quelle trouvaille. On ne voit pas encore le moindre être vivant, et a fortiori d’humains si profondément autophiles, se précipiter sur nos quatre roues à moteur pour les grignoter à belles dents. Du côté de la médecine ( la vraie, pas celle des Nobel), je ne crois pas qu’ait été décrite une maladie qui contraindrait son pauvre porteur à se dévorer lui-même. Les automutilations et les suicides, comme drames de la vie, ça suffit bien.  À moins que les maladies auto-immunes, en silence, ne fassent finalement pas autre chose.

F-M Michaut CO Exmed 5-6 octobre 2016

03 octobre 2016

Intelligence artificielle LEM 983

Lettre d'Expression médicale 983

LEM n° 983 
http://www.exmed.org/archives16/circu983.html
   3 octobre 2016

                            

                       Intelligence artificielle 
                     
                            
Docteur François-Marie Michaut

 Laissons la parole à Elon Musk, le patron des automobiles américaines électriques haut de gamme Tesla (1) qui sont à la pointe des voitures sans pilotage humain. « Je pense que nous devrions être très prudents au sujet de l'intelligence artificielle. Si je devais miser sur ce qui constitue notre plus grande menace pour l'existence, ce serait ça » .  Renâcler devant les innovations technologiques, du métier à tisser de Jacquard au chemin de fer, sans oublier la tour Eiffel, ou... les découvertes pastoriennes dans le milieu médical, est une posture intellectuelle bien classique. Quand l’alerte est donnée par une entreprise qui est à la pointe de la construction de voitures se conduisant toutes seules, elle a une toute autre dimension.
Qu’est-ce que c’est que cette intelligence artificielle (IA) ? Marvin Lee Minsky, l’un des créateurs parle de « construction de programmes informatiques qui s’adonnent à des tâches qui sont, pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains car elles demandent des processus mentaux de haut niveau tels que : l’apprentissage perceptuel, l’organisation de la mémoire et le raisonnement critique ». Nos robots humanoïdes, y compris les chirurgicaux à la précision époustoufflante, en sont encore fort loin.
La grande difficulté se trouve du côté de notre ignorance. Même si nous avons quelques intuitions, nous ne savons toujours pas définir avec précision ce qu’est l’intelligence. Pour parler trivialement : ce mystérieux truc qui fait que nous comprenons, ou que nous ne comprenons pas, la réalité où nous baignons.

Et il faut bien dire, pour demeurer dans notre domaine du champ de la santé des hommes, que les neurosciences ne peuvent pas nous aider. Même si elles font admirablement leur travail d’investigation de tout ce qui est observable avec nos techniques du fonctionnement du système neuronal si complexe, elles buttent sur deux obstacles. Elles ne peuvent rien nous dire sur la naissance de la pensée elle-même. Aucun organe intracérébral n’est reconnu comme possédant cette fonction. La mémoire, celle invoquée par le père de l’IA est à la même enseigne. Aucun lieu repéré, pas le moindre disque dur interne, où nos souvenirs peuvent être stockés. D’où l’embarras considérable pour comprendre, donc pour pouvoir soigner, la maladie d’Alzheimer. Il en est de même avec la conscience : rien, absolument rien, ne peut prouver que la conscience humaine résulte d’une fabrication de notre corps. La notion même de cette ignorance peut choquer. Pourtant, dame Informatique nous a montré qu’il est possible de stocker, et d’utiliser à volonté, des quantités considérables d’informations sans aucun lien matériel avec nos petits ordinateurs. L’hypothèse d’une sorte de cloud ( donc inlocalisable dans l’espace perceptible mais bourré d’informations)  dans lequel nos cerveaux pourraient venir piocher (ou non) des informations afin d’en réaliser leur propre montage pour fonctionner n’est pas impensable. Une énergie extérieure à notre cerveau, et non fabriquée par lui comme on le laisse croire sans preuve, la question n’est pas philosophique.

En effet, les robots androïdes, dont certains parviennent dans le domaine de la vision à des performances très supérieures à celles de l’homme ( travaux et réalisations déjà industrialisées de Philippe Guillemant ) vont encore se développer. S’ils ne font que réaliser les programmes qu’ils ont engrangé, s’ils sont la simple application de systèmes experts établis par des humains, on ne peut pas encore parler  d’objets dotés d’une intelligence. Car qui dit intelligence dit conscience, et rien d’autre encore que la foi des adeptes du transhumanisme ( cf LEM 958 http://www.exmed.org/archives16/circu958.html ) ne nous dit que cette conscience puisse, dans toute sa complexité, être un jour accessible à des machines.
On le voit la question est des plus ardue, et mérite infiniment plus et mieux qu’une simple lettre. Je ne saurais trop conseiller aux lecteurs qui ont envie de creuser la question la lecture du chapitre 2 Idées fausses sur l’intelligence artificielle, page 229 à 236 de La PHYSIQUE de la CONSCIENCE de Philippe Guillemant. Le point de vue de celui qui vit  de l’intérieur ce dont il parle est une denrée précieuse.


________________________________________
Note :

(1) Marque encore inconnue il y a dix ans, par son côté futuriste, elle est la vedette médiatique du Mondial de l’automobile qui vient de commencer à Paris.



 

 Os Court :

 «   L’intelligence artificielle n’est rien comparée à la stupidité naturelle.»

        Thomas Edison (1847-1931)


02 octobre 2016

paradis ou cauchemar ?

Paradis ou cauchemar  LEM 983


Le lessivage neuronal provoqué par le flot discontinu des bavardages médiatisés mérite un petit point de suspension. Juste le temps - pas long- de lire la LEM 983 intitulée L’intelligence artificielle. Les grands mouvements des sociétés sont tellement associés aux techniques que nous choisissons d’utliser qu’il n’est pas insensé de tenter de comprendre à quelle sauce nous risquons d’être accommodés avant d’avoir eu le temps de voir ce qui nous pend au nez. Un peu de lucidité ne saurait nuire à quiconque.


F-M Michaut CO Exmed 3-4 octobre 2016

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...