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29 avril 2016

Aux arrêts de rigueur CO 29 avril- 1 mai

29 avril- 1 mai 2016

Aux arrêts de rigueur


La prescription de la durée d’arrêt de travail nécessaire à de bons soins médicaux était, jusqu’à ce jour du domaine exclusif du médecin traitant. Dernier territoire du libre arbitre de chaque praticien, éclairé par un dosage subtil de connaissances médicales, d’expérience personnelle, de qualité humaine et de subtilité psychologique, c’est désormais à détruire. Pour mettre quoi à la place ? De simples barêmes établis ( sans aucune concertation avec les généralistes) par l’assureur payeur. Une angine, une grippe ou un lumbago, c’est tant de jours, quel que soit le cas personnel.
Et si le prescripteur dépasse ces ordres, il a droit, comme un chauffard avec sa voiture, à un malus. Attaque au porte monnaie, ça rigole plus.

Comme ça, juste en passant, une petite étude des durées de congé de maladie accordés au personnel de la sécurité sociale, des hôpitaux publics, du ministère de la santé serait fort bien venue. Pour éprouver la validité du proverbe : c’est le cordonnier qui est le plus mal chaussé.

FM Michaut

27 avril 2016

Ohé les médecins C0 27-28 avril 2016

27-28 avril 2016
Ohé les médecins


La Faculté de médecine des Saints-Pères à Paris vient d’être le siège d’une réunion politique au plus haut niveau de l’État. Avec un slogan qui souligne sans fard la léthargie dont reconnait souffrir le parti au pouvoir : Ohé la gauche. Sur les ruines de l’Hôpital de la Charité, l’histoire est facétieuse.
   
Que vient donc faire dans cette manifestation à grand spectacle ce haut lieu de la formation des médecins depuis le décret impérial de 1808 ? La vie politique doit-elle faire l’objet de soins, voir d’une réanimation ? Les médecins ont-ils été tellement bien traités par les récents gouvernements qu’ils ne puissent qu’être ravis de prêter les locaux dans lesquels ils ont tellement bossé pour apprendre leur métier à des gens qui ne cessent de les mettre en servage ?


« Il y a quelque chose de pourri dans le royaume de ...» aurait ( peut-être) constaté le bon William Shakespeare. À moins que Bugs Bunny, depuis 1940, ne nous interpelle avec son : «Quoi d’neuf, docteur ? »   

Allez savoir !

FM Michaut

25 avril 2016

MODALITÉS EN VOGUE- LEM 960

Lettre d'Expression médicaleLEM n° 960

25 avril 2016




       

                    MODALITÉS
                      
                     EN VOGUE
                                Jacques Grieu
                      



La mode est un sujet qui enchante certains,
Qui en irrite d’autres et reste quotidien.
La mode est une farce oû personne ne rit,
Car tout le monde y joue, la voit ou la subit.
Les plus récalcitrants s’en moquent, ironisent,
Mais doivent contempler ses énormes sottises.

La mode, c’est tendance, est de se mal raser,
De laisser plusieurs jours les barbes bien pousser.
Et si c’est de travers, nul n’y cherchera noise !
Après crânes rasés et crêtes à l’iroquoise,
D’SDF indigent on montre le visage,
Ce qui devient le top d’élégances en usage.

Acteurs, présentateurs, comiques ou journalistes,
On n’y échappe pas : c’est l’uniforme triste.
Hélas, ce qui est laid, même très à la mode,
Déplaisant restera, même conforme au code.
C’est le faux négligé, le tout échevelé,
Qui feront le succès de la star adulée.

La laideur à la mode est si haut élevée,
Qu’il faut, tous les six mois, vite une autre trouver.
Chaque mode détruit celle qui la précède,
Et s’apprête à céder à une autre plus laide.
La mode se démode et change constamment ;
Elle a un seul bienfait : le renouvellement.

La mode, épidémie, n’est que provocation :
Les trous dans les blue-jeans en sont l’attestation.
Les phrases des médias sont truffées de « voilà »
Que les bons auditeurs imitent avec furia.
Même les sentiments veulent suivre la mode
En faisant du divorce un banal épisode.

Chaque génération, des vieilles modes rit ;
Mais des nouvelles veut endosser l’hystérie.
Pour les faiseurs de mode on voit bien la devise :
Je pense et donc tu suis  qui tout le monde vise.
Les jeunes ne voient plus des diktats, les venins,
Que remède du jour est poison de demain…



                   
 
Os Court :
 «  L’hypocrisie est un vice à la mode et tous les vices à la mode passent pour vertus. »

       Molière

Cure de lucidité C0 25-26 avril

Cure de lucidité LEM 960


Sans que personne ne semble vraiment s’en soucier, l’imitation ( la mimesis si chère à René Girard ) règne en maitresse sur nos façons d’être. Bien entendu, la médecine, comme toutes les sciences, obéit elle-même à ses modes du jour. C’est pourquoi une analyse d’un observateur non médecin, mais qui n’a pas sa plume plus que se yeux dans sa poche, a toute sa place ici. Ne boudez-pas votre plaisir de lecteur, la LEM 960 MODALITÉS EN VOGUE de Jacques Grieu vous attend.
À consommer sans modération aucune, tout surdosage est impossible.
FMM

22 avril 2016

Quatre cents balais


Quatre cents balais

Voilà qui ne nous rajeunit pas, mais prouve que les vieilles bouteilles de qualité continuent de se bonifier. Le même jour, pour nous le 23 avril 1616, soit quatre siècles pile, rendaient leur dernier souffle William Shakespeare et Miguel de Cervantes. Auteurs vénérés dans le monde entier, chacun le sait.
 Mais, sommes-nous bien certains d’avoir compris, au delà des apparences, l’histoire de Don Quichotte ? Notre très british père d’Hamlet aurait eu la réponse ad hoc. That is the question !

FM Michaut

CO d'Exmed 22-24 avril 2016

20 avril 2016

Derrière la découverte à sensation


Derrière la découverte à sensation
Ce n’est pas tous les jours qu’une équipe de chercheurs (Neurosciences Paris-Seine) annonce une avancée thérapeutique possible dans des maladies aussi redoutables que certaines tumeurs cérébrales cancéreuses ( les gliomes). Le Point du 18 avril 2016 nous l’annonce.
C’est finalement un vieux médicament contre la tension, actuellement abandonné dans cette indication qui se montrerait d’efficacité douteuse. Pour les curieux, le plus intéressant est de comprendre comment a pu se faire cette étrange «résurrection» de ce qui a été vendu sous le nom commercial de Minipress Le nombre des nouvelles molécules à explorer demeure des plus limité. Les produire sans savoir quel est leur potentiel coûte de plus en plus cher. La technique utilisée par les pharmacologues est de tester, dans une indication précise, toutes les molécules dont ils peuvent disposer. C’est ainsi que nos chercheurs ont testé 1200 produits existants, pour n’en trouver que 12 présentant la toxicité souhaitée.
C’est le principe de la pêche à l’épuisette, donnant la part la plus belle au dieu Hasard.
Détail, en fait capital, utiliser de vieux produits démodés permet d’acquérir sans grand frais leurs brevets d’exploitation. Le Veau d’Or ne sommeille toujours pas chez nous.

FMM  C.O. d'Exmed 20-21 avril 2016

17 avril 2016

LEM 959 MAUX DITS

Lettre d'Expression médicale
LEM n° 959  
http://www.exmed.org/archives16/circu959.html
18 avril 2016


 

    

       

                    MAUX DITS
                                Jacques Grieu
                      




Pour certains grands esprits, vivre est pathologique,
Et donc pour s’en guérir, la mort seule est logique.
Ce remède infaillible une fois peut servir,
Dont l’effet radical n’a pas de repentir.
Mais, comme on dit aussi que chaque conviction
Est une maladie, c’est là contradiction.

Chacun des médecins, SA maladie possède
Qui est sa favorite et pour laquelle il plaide.
Il en sait les roueries, remèdes et variantes,
Dont le vocabulaire est une arme importante.
Quand le mal est bien dit, il est presque guéri,
La douleur se dissipe et le malade en rit.

De sa pathologie, le malade est très fier.
Et à tous ses amis explique ses critères.
À ces noms compliqués le patient se complait,
En se gargarisant, il nomme leurs méfaits.
Courante maladie, la diarrhée… verbale,
N’est que constipation de zone cérébrale.

Voir la vie comme elle est, c’est la mélancolie
Et son meilleur remède est encor l’amnésie.
Rouler des mécaniques est mâle maladie,
Pour lequel un remède est rêveuse utopie.
De nos jours, tous les gens rêvent de se soigner :
C’est aussi maladie dont il faut se méfier.

Je hais les hôpitaux. Et même les abhorre.   
Je fais donc cent détours pour n’en pas voir l’abord;
Et quand j’y dois entrer, c’est à l’envers alors,               
Que cette tromperie m’assure que j’en sors.
Marcher à reculons est pourtant dangereux :
Et si, à l’hôpital, je devenais boiteux ? 

La vieillesse n’est pas une tare évitable ;
La jeunesse n’est pas maladie incurable.
Le sommeil, pour les deux, est remède efficace,
Dont la posologie à la longue nous lasse.
Pour beaucoup de remèdes on cherche des patients :
Trouver des maladies va devenir urgent.

                   
 
Os Court :
 «  Bout de la langue - Sert à mettre les mots que l’on ne trouve pas. »

       Pierre Daninos

               
   

CO d'Exmed 18-19 avril 16

18-19 avril 2016

Petite leçon de savoir dire LEM 959


L’une des plus belles sottises que j’ai peu entendre a été proférée en 1962 dans le grand amphithéâtre de la nouvelle faculté de médecine de la rue des Saint-Pères à Paris. Le professeur Henri Péquignot était chargé de donner un cours magistral d’introduction aux études médicales aux 1800 élèves de première année essuyant les plâtres de la réforme Debré ( le créateur des CHU). Après nous avoir affirmé que les connaissances médicales triplaient tous les trois ans, il terminait en disant que, grâce à la science, la médecine avait cessé de n’être qu’une branche de l’art oratoire.
Tant d’années plus tard, nos cerveaux n’ont pas explosé et, plus que jamais, la parole est restée l’un des outils cliniques les moins remplaçables par des technologies.
La LEM 959 de Jacques Grieu MAUX DITS , peut-être du fait qu’il n’a pas été déformé par les études médicales, l’exprime avec autant d’humour que de profondeur.
Ne boudons pas la façon de voir de notre bon maître.

FM Michaut

15 avril 2016

Des assistants médicaux ?

15-17 avril 2016


Des assistants médicaux
Dernière idée des penseurs de l’Assurance maladie tricolore. Pour soulager les médecins de ville asphyxiés par les contraintes administratives et paperassières, il est question de les aider à recruter des «assistants» chargés d’assurer à leur place la «gestion» logistique des situations les plus complexes. Source : Les Échos du 12 avril 2016.

Les attributions des praticiens une fois de plus rognées sur l’autel d’une prétendue amélioration des soins, ne prenant en compte que leurs aspects techniques et financiers.


Juste une petite suggestion de quelqu’un qui n’est plus concerné directement.


Si on veut vraiment aider les médecins à soigner le mieux possible les gens qui ont besoin d’eux, la première chose à faire est de les traiter comme des adultes responsables, capables  et justement fiers, de pouvoir organiser comme ils le souhaitent leur façon d’exercer leur métier.
Libre-arbitre, vous savez ce que ça veut dire ?
F-M Michaut

12 avril 2016

Heure aux ...

Coup d'Oeil d'Exmed 13-14 avril 2016


Heure aux ...
Aux chiches mesurettes qui sont, bien naïvement, censées mettre en confiance les médecins libéraux soumis, malgré eux, aux joies du tiers-payant de leurs honoraires. Pour compenser (ne pas confondre avec penser) les retards de paiement par la Sécurité sociale au delà de 7 jours, les praticiens auront droit à une «pénalité» de 1 euro par acte du.
Sortez vos calculettes, 1 euro pour 23 euros ( et beaucoup plus pour des actes techniques), c’est un cadeau royal. Bon, bien sûr, si vous oubliez de verser le jour dit vos cotisations personnelles à l’URSSAF du même organisme, c’est 10 % de plus à payer.
Entre justice et justesse, humilité et humiliation les coeurs médicaux balancent.

Le ridicule ne tue pas, c’est sûr. Mais se soigne-t-il ? Aucune étude scientifique ne l’affirme.

F-M Michaut

11 avril 2016

LEM 959 Transhumanisme

Lettre d'Expression médicale
LEM n° 958 
http://www.exmed.org/archives16/circu958.html
11 avril 2016


 

    

       

                    Transhumanisme
                               Docteur François-Marie Michaut
                      

  Nous sommes en vérité fort nombreux à voir notre méfiance clignoter dès qu’il est question d’un mot se terminant par « isme ». Qu’est-ce que c’est donc que ce transhumanisme ? On en parle fort peu chez nous, de ce mouvement international des idées qui a pris naissance à l’Université de Los Angeles ( Californie), le fameux UCLA qui illustre tant de torses, pas forcément intellectuels, dans le monde entier.
Le mot lui-même semble avoir été employé la première fois en 1957 par le biologiste Julian Huxley. Oui le frère d’Aldous, l’auteur du fameux « Le meilleur des mondes ».

Des futurologues américains ont précisé, au cours des années 1980, ce qu’ils entendaient par là. Certains états que nous connaissons depuis toujours sont considérés comme inutiles et qu’il est possible de les éviter. Ainsi en est-il de la souffrance, des handicaps, des maladies, et même du vieillissement et de la mort ! Il est surprenant, le mot est faible, que tous ceux dont le quotidien professionnel baigne dans cet univers jusqu’à ce jour inévitable, ne reçoivent jamais ( du moins à ma connaissance) le moindre écho de ce fameux « transhumanisme».
Comment donc rendre parfaite cette espèce animale encore bien peu achevée dans son évolution à laquelle nous appartenons ? Mazette, l’ambition n’est pas mince;

Les partisans du transhumanisme, qu’il s’affichent ouvertement ou non comme tels ( par exemple avec le logo H+ ou par un engagement dans une société déclarée), ont une piste à leurs yeux infaillible. C’est celle des biotechnologies, ainsi que toutes les techniques émergentes.
Il y a là une volonté qui semble rechercher l’amélioration de la condition humaine. Comment ne pas songer aux si dangereuses théories eugénistes qui ont conduit aux catastrophes que chacun connait ?

La foi aveugle dans les progrès de l’humanité qui devait résulter du développement des sciences et des techniques a vécu avec la fin du deuxième millénaire. L’addition des conséquences de ces fameux progrès sur nos populations et notre planète elle même est sans appel pour nos consciences. Nous avons raté pas mal de marches quand on observe l’état de nos sociétés : sans envisager un mythique bonheur, un simple bien-être de la vie quotidienne est bien loin d’être au rendez-vous.

Deux éléments d’actualité me semblent à prendre en compte pour se situer soi même sur la pertinence de ce mouvement transhumaniste.
- Le premier est celui de la montée en puissance d’un certain piétisme religieux. D’un côté des groupes qui sont persuadés que le livre dont ils se réclament est la transcription absolue  et indiscutable du message aux hommes du seul créateur de toute réalité. Donc, une seule recette possible : imposer à toute la planète leur façon de se soumettre à la volonté divine. Affrontement idéologique absolu avec ce qui vient de l’Occident : le matérialisme sous toutes ses formes. Le transhumanisme, athée par essence, en est un cas de figure, pour ne pas dire un extrêmisme.
Le second, qu’on me pardonne ce chauvinisme, est beaucoup plus subtil. Il est né, et ne s’est encore exprimé clairement (1), que dans des cerveaux francophones. Il concerne les fondements mêmes de la physique, qui est la mère indiscutée de toutes les sciences, et donc de toutes les technologies qui en découlent. Quand c’est l’existence physique de la matière elle-même qui est mise en cause par une énergie de l’information, totalement immatérielle, qui commence à émerger, tout bascule. Les certitudes d’il y a peu ont perdu de leur belle solidité. Travailler à construire notre avenir à tous à grands coups de technique, sans savoir où nous allons, sans savoir pourquoi nous y allons, sans savoir ce que nous pouvons réellement espérer risque bien de ne faire rêver personne d’autre que ceux qui comptent bien y trouver leur bénéfice personnel. 
Le matérialisme implicite dominant nos esprits est-il encore scientifiquement, comme humainement, concevable ? C’est le seul véritable défit intellectuel que nous avons à affronter si nous ne voulons pas sombrer dans un suicidaire sous-humanisme.

 Que le lecteur me pardonne de ne pas avoir étayé mon propos par des citations et des références. La question est trop grave pour s’abriter derrière ce que d’autres pensent et disent.

Notes:
(1) C’est grâce aux moyens actuels de diffusion personnelle que ces véritables innovations commencent à pénétrer les esprits. Les médias traditionnels, sans doute effrayés par ce qui ne vient pas de la pensée made in USA, demeurent muets sur ces avancées de la physique.


Os Court :
 «   Dans trente ans, 5% de la population mondiale suffira à faire fonctionner la machine, les 95% restant vivront dans le virtuel et consommeront. »

       Bill Gates

Vers quel système allons-nous ?

Vers quel système allons-nous ? LEM 958

Se faire une idée claire des forces antagonistes qui conduisent nos sociétés contemporaines à agir est infiniment plus qu’un exercice de salon ou de café du commerce. Dans cette lettre, c’est la nébuleuse du Transhumanisme qui est mise sur la sellette.
F-M Michaut suite sur www.exmed.org

06 avril 2016

Infernaux, ces paradis fiscaux

COUP D'OEIL D'EXMED  du 6-7 avril 2016

Infernaux, ces paradis fiscaux
Bien étranges paradis que ceux dont le seul mérite est de faire échapper les gros malins aux « pompes à phynances» ( dixit le père Ubu) de nos états angéliques (sur le papier). 
De là à en déduire qu’il n’existe pour nos porteurs de gros sous qu’un enfer, celui du fisc, il n’y a que l’épaisseur d’un billet de banque.
Quand on pense qu’Adam et Ève se sont fait virer du vrai paradis de la Genèse, juste pour avoir bouffé une pomme, on voit les immenses progrès de l’humanité.
 Quand donc cesseront d’avoir pignon sur rue toutes les officines qui promettent aux citoyens lambda de ne plus ( ou moins) payer d’impôts. Dans les niches fiscales sont enchainés de bien tristes promoteurs d’un système D dont ne font les frais que les contribuables les moins magouilleurs.

   Le temps n’est pas près de passer où les repas entre médecins ne seront plus embolisés par des histoires d’impôts. Saint-Pierre, toi qui fus percepteur, fais un effort auprès de ton patron.
F-M Michaut

04 avril 2016

LEM 957 TOIT DE CHÔME CHÔMIÈRE

Lire sur EXMED : http://www.exmed.org/archives16/circu957.html

LEM 957 du 4 avril 2016

                    TOI DE CHÔME
                  
                      CHÔMIÈRE 

                        Jacques Grieu
                      


Du latin calamus, le chaume est une paille ;
Du latin caumare, chômage est… sans travail.
Chaumier n’est pas chômeur, chaumage pas chômage.
Le chaumier, sur son toit, fait un travail de sage.
Des chaumiers au chômage, on n’a jamais pointé,
Mais des chômeurs chaumiers, aucun on n’a formé.

Le chômage est cancer qui ronge le pays,
Mais la France a tout l’air de ses maux faire fi.
Du Travail le ministre, au chômage il faut mettre !
Celui de l’Intérieur, à l’extérieur démettre !
Quand le chômage croît, les chômeurs n’y croient plus :
Pour tuer le chômage, il faut travailler plus.

Faudrait-il s’adapter, modifier nos métiers,
Pour que le plein emploi vienne enfin nous sauver ?
Quand tous les scieurs de long deviendront scieurs de court,
Au large les marins seront tous au long cours ?
     Mais qu’importent les cours, qu’il soient courts, qu’ils soient longs,
Ce qui là, n’a plus cours, c’est la sueur au front. 

Mamelles du pays : chômage et bavardage ;
Des malheurs du chômage on ferait un fromage ?
Chômer est un travail qui se fait à plein temps ;
Comme des noces d’or, on y fête trente ans,
Et à une retraite, il devrait donner droit,
Quand on sait quel travail est chercher un emploi.

Mais travail de chômeur doit être respecté,
Et le treizième mois on va leur accorder.
De ce temps de travail majorer la durée,
Devrait des politiques, être la grande idée.
Du chômage pour tous on brandit la devise,
En grand acquit social remédiant à la crise… 

 


Os Court :
 «   Le chômage a un seul avantage : les accidents du travail y sont rares. »

       Yvan Audiard

Et si du chômage on riait ?

Un peu ras la patate du catastrophisme ambiant.
C'est ainsi que le Coup d'Oeil d'Exmed introduit à sa sauce personnelle la LEM de la semaine.

FMM

01 avril 2016

La foire aux gros

Coup d'œil du jour d'Exmed.org

1-3 avril 2016

La foire aux gros


   Chaque jour, la publicité télévisée attaque le marché (forcément très juteux)de celles et ceux qui se sentent non conformes à la maigritude du temps. Sans enfreindre une seconde la loi, ces adroits marchands font défiler dans leurs clips des gens qui déclarent avoir perdu un nombre souvent impressionnant de kilos. Photos plus ou moins ressemblantes tiennent lieu de preuve.
   De quoi s'agit-il ? Tout simplement de remplacer son alimentation coutumière par des menus tout préparés d'avance, à l'exclusion de tout autres ingesta. En proposant une semaine d'essai gratuite de cette méthode, les vendeurs sont certains que ce régime sévèrement hypocalorique mais bien dissimulé par des astuces genre rehausseurs de goût ou stimulants de satiété, entraine une baisse de poids mesurable par le candidat. Il ne reste plus, devant l'évidence que «ca marche», qu'à vendre la suite du même programme. Tant que cette alimentation bricolée est maintenue, la perte de poids peut continuer. Les anorexiques nous le démontrent dramatiquement.

   Que deviennent les personnes ainsi manipulées le jour où elles cessent d'acheter (probablement fort cher) leurs menus de famine organisée et adoucie ?
   Le corps médical, si souvent prompt à discourir doctement sur le moindre sujet de société, peut-il laisser berner sans rien dire tant de braves gens ? Car, au bout du compte, une seule chose aura maigri : leur compte en banque.



Dr François-Marie Michaut

CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...