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26 avril 2015

Un certain silence LEM 909

    Lettre d'Expression médicale n° 910

      27  avril 2015

              
 
                                                           

                   Un certain silence                          


                                  Docteur François-Marie Michaut


      
  Dans le brouhaha incessant des échos venus du monde entier, ou, du moins, le laissent croire les fabricants de ce qui est faussement qualifié d’information, il est bien difficile de conserver sa liberté personnelle de juger des choses et de penser à sa guise. Faire partie d’un groupe, d’une communauté, d’une famille, d’un réseau virtuel est devenu à la fois une obligation pour se faire reconnaitre, et... une sorte d’addiction qui ne dit pas son nom. Le seul lien, ou presque, c’est l’échange verbal ou écrit.
Comment savoir alors si l’on est atteint ou non de cette dépendance ? Une seule attitude diagnostique possible : se débrancher, prendre de la distance et surtout, se taire.
Des ordres religieux chrétiens ont instauré dans leurs règles monacales médiévales le silence, ce n’est certainement pas pour rien.


    De multiples traditions tout autour du monde, et de tous les temps, ont leurs ermites, et, là encore, ce n’est probablement pas pour faire joli dans le paysage. Tout semble se passer comme si, par expérience vécue, tout groupe humain avait besoin, pour fonctionner de façon durable, de personnes capables de faire autrement que le plus grand nombre.
Ne trouvez-vous pas étonnant que la médecine, si prompte à inviter les patients à utiliser leur langue pour se soigner, n’ait rien à dire sur les vertus thérapeutiques du silence ? Pour les inventeurs de méthodes de soins à grand spectacle médiatique, et, ne jouons pas les autruches, à revenus financiers attendus juteux , il y a là une voie ( à défaut de voix) à creuser. Que diriez-vous de séances de coaching dans des lieux de rêves qui vous transformeraient le plus locace des bonimenteurs en moine trappiste breveté ?
Et, cerise sur le gateau : la fermer ne présente aucune toxicité aigüe ou chronique et ne coûte pas un kopek à l’assurance maladie exangue.

   Mais, grand Dieu, que suis-je en train de faire, si ce n’est vous casser les oreilles (virtuelles) par mon bavardage totalement décalé ! 
Je ne peux vous offrir, et montre en main c’est déjà long, que deux minutes de silence.
,



                      
  
Os Court :
« Le silence est l’âme des choses.  » 

      Proverbe français 

















16 avril 2015

Régimes LEM 909

   
LEM n° 909 sur le site Expression Médicale
      17 avril 2015

              
 
                                                           

                       Régimes                            


                                 Jacques Grieu





Régime dissocié, régime calorique,
Ou bien régime sec, c’est de la diététique.
Régime féodal ou bien démocratique,
Comme l’Ancien Régime : on est en politique.
Régime de banane est une autre aventure,
Mais qui, à plein régime, est triste sinécure …

Mon toubib me l’a dit, je dois suivre un régime.
Il faut suivre. Et je suis … et je jeûne et je trime,
Et même suis suivi … par la gent médicale,
Qui de sa soupe aux choux me fait un récital.
De foie de morue l’huile, il me vient en mémoire,
Les haut-le-cœur bénis qui m’empêchaient de boire…

Régimes, vous passez, mais les bourrelets restent ;
Trop grand régime nuit, nos ventres nous l’attestent.
Régime en quinze jours fait perdre … deux semaines,
Et du moindre chouïa ne réduit l’abdomen.
Pour un régime sec, nul ne veut se mouiller,
Préférant boire sec que de l’eau se souiller.

Tourner à haut régime est chose fatigante ;
Le régime fiscal  en est preuve éloquente.
Morale ou bien régime, ils sont au diapason :
Et veulent nous priver de tout ce qui est bon.
Supporter un régime est vraiment punition :
Deux régimes ensemble est donc la solution.

Le régime minceur n’est pas présidentiel :
La France est un pays au régime rebelle.
Du poids de l’existence, le régime soustrait
A dit un philosophe ; il n’en avait pas fait !
Un régime trop bon fait de tristes santés :
Le régime du vent est bien mieux supporté.


                               

 Os Court :

« Il y a deux sortes d’abus : ceux qui naissent de la logique d’un régime, et ceux qui naissent de son incohérence. » 

   Gilbert Cesbron

    

 















10 avril 2015

Au chevet de la terre si malade LEM 908

LEM n° 908       10 avril 2015

              
 
                                                           

              
        Au chevet de la terre si malade                            


                                 Docteur François-Marie Michaut


Pour certains, l’écologie est une doctrine politique. Pour d’autres, c’est la résurgence douceâtre d’un rousseauisme à la sauce New Age se contentant de quelques indignations ciblées sur des sujets, de préférence animaux, au goût du moment.
Pour d’autres, infiniment moins nombreux, c’est indissociable d’un engagement personnel pour qu’enfin notre environnement ne soit plus une richesse qu’il faut exploiter sans autre objectif que celui du  profit économique immédiat le plus grand.  
La pensée médicale ne me semble pas avoir été très en pointe dans la question des relations entre les hommes et leur biotope. Sans chercher d’alibi, la plongée impressionnante dans la technoscience, comme la complexité de plus en plus grande de ce que nous avons appris de l’humain et de ses maladies,  ont polarisé nos efforts.

Et pourtant, à la fin des années 1930, le microbiologiste franco-américain René Dubos fut le premier à inventer les antibiotiques avec la gramicidine issue du bacillus brevis. L’histoire, pas très juste, a retenu le nom de John Flemming avec la pénicilline en 1945. René Dubos  a été avant tout un ingénieur agronome, diplômé de l’Institut national agronomique en 1921, il émigre aux USA pour devenir chercheur peu de temps  après .

Ce sont encore deux agronomes qui ont décidé de tourner le dos au très officiel Institut de recherche agronomique (INRA) pour se pencher sur un problème aussi répandu sur la planète que peu connu du grand public. La partie fertile du sol, absolument indispensable à la croissance des végétaux vitaux pour tous les animaux, ne mesure qu’une quinzaine de centimètres, et nous la matraquons en permanence. Nos techniques agricoles intensives, très liées à la mécanisation et à l’usage des engrais et des pesticides de l’industrie chimique ( la même qui fabrique nos médicaments ) ne tiennent aucun compte de cette biomasse incroyablement riche en matière vivante et en organismes microscopiques.

En rupture avec cette façon de voir les choses, Lydia et Claude Bourguignon, puisque c’est leur nom, ont créé leur propre entreprise : le Laboratoire d’analyses microbiologique des sols (LEMS)  . Ils  sillonnent le monde entier, à la demande de cultivateurs, pour diagnostiquer l’état de santé de leurs terres, et pour leur proposer les mesures adéquates pour qu’elles retrouvent la meilleure santé possible.

Ce serait d’un grand intérêt, et ils ont bien voulu en accepter le principe, que ces deux «médecins de la terre» acceptent d’expliquer ce qu’ils font à des «médecins des hommes». 
Entre praticiens, qu’est-ce qu’on se raconte si ce n’est des histoire de praticiens !



 


  
Os Court :
«      La terre est une mère qui ne meurt jamais. » 
  Proverbe maori

03 avril 2015

Maux d'Ordre LEM 907

    Lettre d'Expression médicale
LEM n° 907 http://www.exmed.org/archives15/circu906.html
      3 avril 2015

              

                                                           

                      Maux d’Ordre                            


                                 Jacques Grieu




                

Je perds souvent la tête et oublie certains mots ;
Et pour la retrouver,  cent recherches il me faut.            
Je suis désordonné, c’est mon moindre défaut.
L’ordre aussi, je le cherche et trouve le chaos.
Aucun « conseil de l’ordre » encor, ne m’a guéri ;
L’ordre des médecins à rien n’a réussi.
Mais l’ordre des Jésuites ou des Dominicains,
Pour  l’ordre rétablir furent tout aussi vains.
L’ordre des architectes au désordre est soumis …
L’ordre des avocats ? Je lui désobéis !

Ce sont là des mots d’ordre, ils nous gâchent la vie,
Troublent l’ordre public et la pagaille ont mis.
En ordre dispersé ils me viennent à l’esprit,
C’est dans l’ordre des choses et j’en suis fort contrit   …
Des ordres on veut donner plutôt que recevoir :
Même un ordre de bourse est un bon défouloir !
Désordres et attentats sont à l’ordre … du jour,
Où les forces de l’ordre ont montré leur bravoure.
En ordre de bataille, on les voit fourvoyées
Avec ordre de route, en tâches éparpillées …

De l’imagination, le désordre est régal,
Car l’ordre bien souvent aux mémoires est fatal.  
L’avenir n’est pas plus que des bouts de présent,
Qu’il faut remettre en ordre en savant rangement,
Comme un rappel à l’ordre et du temps l’au revoir,
Quand les ordres et contre-ordres ont tué tout espoir.
Il vaut mieux, je le crois, en désordre avancer,
Que dans le plus bel ordre avoir du reculer.
Du désordre on le dit, peut surgir la rigueur…. 
Le hasard est peut-être un ordre supérieur ?

                   


                        

  
Os Court :
«     L’indiscipline est mon ordre préférentiel. » 
  Jacques Chancel
    
  















CONTRE NATURE  NATURELLEMENT                                 La nature, il paraît, aurait horreur du… vice, S’opposant, «  par nature »,  à ...